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Critiques de William Wilkie Collins (587)
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Pierre de lune

Je suis tombée au hasard sur ce roman, en me demandant si le personnage Pierre de lune existait dans la littérature. Je pensais à un personnage un peu rêveur, un Pierrot de la lune.



Mais dans cette enquête, Pierre n’est pas un personnage, c’est une pierre de grande valeur aux éclats de lune. Elle porte en elle une malédiction hindoue qui poursuit les malheureux qui voudraient s’en emparer.



Un jour cette pierre est léguée par testament à Miss Rachel Verinder. Son oncle, ancien officier des Indes, avait-il de mauvaises intentions en lui offrant ce bijou si intimement lié à une divinité orientale. D’où lui vient ce diamant ?



Le soir de son 18e anniversaire, dans la nuit, la pierre de lune est volée. C’est le début de l’enquête.



Tour à tour, plusieurs personnages vont nous exposer les faits dans une lettre, afin d’éclaircir ce mystère. Gabriel, le vieux serviteur, fumeur de pipe et lecteur inconditionnel de Robinson Crusoé, est le premier à prendre la plume. Pittoresque et plein de charme, on ne s’ennuie jamais en sa compagnie.

Tout doucement l’histoire se déroule, à travers ces témoignages écrits, amusants parfois. L’inspecteur de police, la servante inconsolable, le fiancé et la bigote, tous ces personnages donnent au roman du dynamisme teinté du flegme et de l’humour anglais, mélangé à du laudanum, au cas où vous attraperiez mal à la tête. Un peu vieillot mais si charmant.



Roman qui mérite sa place de premier récit policier moderne écrit par cet auteur beaucoup moins connu en France que son ami Dickens.

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La Dame en blanc

Décidément, l’ancêtre des auteurs de thrillers ne m’enchante guère. Recommandé par beaucoup de membres de Babelio, ce roman relatant une sombre histoire conjugale ne m’a pas passionnée outre mesure.

Relatée par plusieurs narrateurs, l’intrigue nous mène aux confins du Cumberland, cette région anglaise au sud de l’Ecosse, dans un manoir tenu par un riche excentrique, Mr Fairlie, tuteur de sa nièce Laura. Un professeur de dessin londonien vient faire partager son art aux deux jeunes filles de cette maison, et inévitablement, l’amour s’en mêle. L’amour et le mystère...car une dame en blanc apparait et réapparait à ce professeur, une dame en blanc bien nerveuse, recelant un « terrible » secret (hem, il ne m’a pas semblé si terrible que ça, mais il est vrai que je suis une femme du 21e siècle assez impatiente devant les atermoiements romantiques).



Je m’attendais à passer de bons moments, car je suis totalement acquise à la campagne anglaise et à l’atmosphère de l’époque victorienne, mais très vite, les protagonistes m’ont irritée : ce Mr Fairlie est un hypocondriaque névrosé et se fiche complètement de sa jolie nièce très oie blanche, celle-ci étant très attachée à sa demi-sœur, une célibataire totalement dévouée, intelligente, laide et sans défauts. Peu vraisemblable, tout ça ! Mais bon, nous sommes dans les années 1850, et il faut reconnaitre que Wilkie Collins dresse un portrait édifiant (et fidèle ?) d’une certaine classe de la société de son époque. Les femmes sont considérées comme de faibles créatures, fragiles et pourtant dont on doit se méfier. Les hommes sont soit de parfaits gentlemen, soit de sombres individus manipulateurs et/ou violents.

Ajoutez à cela un envoi permanent de lettres et de mots griffonnés à la hâte à l’avocat, à la femme de chambre, à l’ami(e) fidèle, à la gouvernante, etc. dont on attend la réponse avec impatience – et pourtant, il en faut, de la patience, car la Poste évidemment n’est pas ultra-rapide à cette époque -, des pleurnicheries et des évanouissements en veux-tu en voilà, des maladies de cœur et des institutions psychiatriques peu recommandables...et vous me direz que j’aurais dû aimer.



Eh bien non. Enfin, oui et non. Amusée, écoeurée, étonnée, sceptique, oui ; passionnée, certainement pas.

Conclusion : l’époque victorienne, j’adore, la campagne anglaise, j’adore, mais racontées de façon moderne, et pas par un auteur de l’époque. Désolée d’en choquer plus d’un, mais moi, je quitte définitivement Wilkie Collins qui m’avait déjà ennuyée avec un autre roman, « Le secret ».

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La Dame en blanc

Diantre, en voilà une histoire romanesque ! Un preux jeune homme volant au secours d'une belle jeune femme prise dans les griffes de son vilain mari, et qui sera aidé dans sa croisade par la soeur de sa bien-aimée, laide mais dévouée. Un conte de fées médiéval ? Que non pas, c'est un thriller de l'époque victorienne. God bless the Queen.

Et doncques, dans le rôle du chevalier blanc, nous avons William Hartright (droit de coeur s'il en est), jeune professeur de dessin qui vient d'être embauché à Limmeridge House, aux confins de l'Angleterre et de l'Ecosse, pour enseigner son art aux deux jeunes filles de la maison. Laura, belle, fragile, réservée, enfantine, peu dégourdie, et Marian, son exact opposé, mais cependant aimante et entièrement dévouée à sa petite soeur. Ce qui devait arriver arriva, Walter tombe amoureux de Laura et vice-versa. Las ! L'amour est impossible, en plus de la différence sociale, Laura a été promise depuis le lit de mort de son père à Sir Percival. Walter, compréhensif mais mortifié, s'en va au bout du monde (sur)vivre à de dangereuses aventures, et Laura finit par épouser Percival, homme plus tout à fait jeune mais a priori bien sous tous rapports. A priori... Car Sir Percival n'aura de cesse de capter le riche héritage de Laura, avec l'aide de son complice Fosco, comte italien aux origines moins nobles que suspectes. God save the Queen, ou plutôt la Dame en blanc, personnage étrange dont la ressemblance avec Laura sera utilisée par son mari et son acolyte pour mettre au point une mystification diabolique et enterrer définitivement le grand secret qui pourrait détruire Percival.



« La dame en blanc » figure parmi les cent meilleurs romans policiers de tous les temps. Oui, certes. Peut-être. Moi j'ai trouvé l'intrigue assez prévisible, tarabiscotée, et décevante quant au « grand » secret de Percival. L'écriture est méticuleuse à l'excès, le moindre mouvement, le moindre fait est détaillé au millimètre. Les personnages sont stéréotypés : Walter le héros sans peur et sans reproche, Laura, la belle au coeur pur, Marian, la moche intrépide au coeur d'or, Percival le très méchant, Fosco le fieffé renard machiavélique, et la palme (ou le César ou l'Oscar, puisque c'est ce week-end) à Mr Fairlie, oncle et tuteur de Laura, malade imaginaire neurasthénique paresseux et lâche. Tout ce petit monde passe trop de temps à tergiverser, pleurnicher, tomber dans les pommes ou à reposer ses nerfs. Heureusement, au milieu de ces atermoiements, les personnages peuvent compter sur l'infaillible ponctualité de la Poste anglaise pour échanger des liasses de missives et plis urgents à travers l'Angleterre et au-delà. Impressive, isn't it ?

Et donc, quitte à passer pour une iconoclaste, j'hésite entre amusement et agacement, mais certainement pas admiration. Quoi qu'il en soit, Wilkie Collins met les femmes en avant dans ce roman, ce qui n'est pas négligeable.
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Passion et repentir (La morte vivante)

Pendant la guerre de 1870, sur le front franco-allemand, deux jeunes Anglaises que tout oppose (conditions sociales) font connaissance. L’une, Mercy Merryck, est infirmière et a pu s’extraire de son triste sort grâce à cette formation. L’autre, Grace, est une jeune femme qui a vécu en Suisse et dont le père vient de mourrir. Elle regagne l’Angleterre, sa terre natale, pour trouver refuge auprès de Lady Janet, une parente par alliance, avec la recommandation écrite de son père, le colonel Roseberry.

Mais voilà qu’une explosion survient et qu’un éclat d’obus touche la jeune Grace en pleine tête. Mercy décide alors d’emprunter l’identité de la jeune femme laissée pour morte. Une vie nouvelle s’annonce. Adieu misère, inconfort et triste sort... Mais si tout se passe formidablement bien pendant quelques mois, un incident majeur vient tout bousculer.





Voilà un roman dans lequel les qualités, ou plutôt valeurs humaines sont étudiées à la loupe. La psyché des personnages est détaillée dans tout ce qu’elle comporte de bien et de mal. Et il en ressort que l’amour, conjugal ou maternel, y trouve une place de premier plan.

Alors même si ce roman est, d’après les critiques littéraires, le lointain ancêtre du roman à suspense, il n’en demeure pas moins qu’il est avant tout une vraie étude psychologique, un tantinet manichéenne, et une vraie étude de mœurs d’époque. On s’attache facilement à son héroïne, pécheresse de son état, qui a toutes les qualités de générosité et d’altruisme d’un grand coeur et qui subit toutes les vicissitudes de la vie avec beaucoup de courage. La bonne société anglaise est légèrement déstabilisée par tant de qualités venant d’une personne si peu recommandable. Et cette légère instabilité prendra des proportions outragées par la suite, chez ces braves gens corsetés dans leur hypocrisie. Un bon coup de griffe de la part de l’auteur, qui soit dit en passant à écorner aussi la presse, les médecins et les ecclésiastiques dans ce roman.



Et je dois avouer que c’est la première fois qu’un film m’amène au livre. J’avais vu il y a quelque temps, l’excellent film « la place d’une autre » réalisé par Aurélia Georges, et l’ambiance et les portraits tracés étaient tellement magnifiés que j’ai voulu lire le roman auquel il était attaché. Certes l’histoire diffère un peu mais le cadre, l’ambiance et les personnages sont tout autant à la hauteur. Et en plus, pour moi une découverte de cet auteur anglais. Quoi de mieux ?

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La Dame en blanc

De Wilkie Collins, je ne connaissais que le nom pour avoir deux de ses œuvres depuis des années tout en bas de ma PAL. Je me suis finalement, pour mon plus grand bonheur, décidée à ouvrir « La dame en blanc ». Et à partir de ce moment, je n’ai eu de cesse de continuer cette lecture, happée par l’ambiance propre aux grands romans du XIXème siècle de la littérature anglaise.

L’intrigue, globalement, tourne autour d’un drame domestique, d’un complot ourdi par l’époux contre son épouse, un danger que l’on pressent dès les premières pages.

Et un secret terrible entoure la Dame en Blanc, dont le véritable nom est Anne Catherick, une jeune femme faible d’esprit qui semble pourtant détenir la clé du mystère. Cette femme en blanc revient sans cesse dans l’histoire et sera de plus en plus mêlée au récit même.

Le roman est écrit sous forme de récits, de plusieurs points de vue, ce qui fait que nous sommes toujours témoins directs des évènements, que ce soit à travers les yeux du jeune professeur de dessin amoureux, de la sœur, de l’Avocat ou toute autre personne impliquée.



L’autre plaisir est naturellement le style, tellement 19ème ! C’est un régal !



« Les jours, les mois passèrent. L’automne traçait des sillons d’or dans la verdure des feuillages, et ma vie s’écoulait comme dans un rêve. O temps de paix, temps bénis entre tous ! mon histoire semble glisser sur vous comme alors vous glissiez sur moi. De tous les trésors dont vous m’avez gratifié, que me reste-t-il qui vaille la peine qu’on en remplisse ces pages ? Rien d’autre que la plus triste des confessions qu’un homme puisse faire de son impardonnable folie. Le secret de cette confession sera facile à dévoiler, car mes paroles m’ont déjà trahi. Les pauvres mots qui n’ont servi de rien pour décrire Miss Fairlie ont au moins trahi les sentiments qu’elle avait éveillés en moi. C’est ainsi. Nos mots sont des géants quand ils nous blessent, des nains quand ils doivent nous servir. Je l’aimais. »



Verdict : Une lecture passionnante qui ravira les amateurs de bons polars riches en rebondissements, sans pour autant laisser sur le bord du chemin les amateurs de très bonne littérature.

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Monkton le fou

Je n’ai jamais lu William Wilkie Collins. Pourtant j’ai plusieurs de ses ouvrages dans ma PAL, principalement des bonnes grosses briques. Mais pour découvrir l’auteur, plutôt que de me lancer dans la lecture d’un pavé, j’ai préféré opter pour un court récit. Ainsi, je me suis lancée dans la lecture de « Monkton le fou », un petit roman qui m’a permis de passer un bon moment.



Wilkie Collins est considéré comme un précurseur du thriller. Et en effet dans « Monkton le fou » on retrouve bien des codes du thriller : une énigme, une tonalité un brin parano, un côté psychologique assez fouillé… Mais « Monkton le fou » est aussi un roman gothique qui peut même être étiqueté fantastique. Si le surnaturel n’est pas réellement explicité, il n’est jamais démenti non plus et, selon sa propre sensibilité, c’est le lecteur lui-même qui décidera si la malédiction qui pesait sur Monkton et si les apparitions du fantôme étaient réelles.

Pour ce qui est de l’aspect thriller, j’ai trouvé que Wilkie Collins menait très bien le récit, maniant bien le suspense et la tension, c’est rondement mené. Quant à l’atmosphère gothique, je l’ai trouvée très réussie également, très classique dans ce registre mais très efficace et très séduisante.



Cette première lecture de Wilkie Collins a donc été concluante. J’ai passé un très bon moment avec ce court roman et c’est sans crainte que pour ma prochaine lecture de cet auteur je m’attaquerai à un de ses célèbres pavés.



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La Dame en blanc

J'aurai bien souffert pendant cette lecture !



Définitivement, trop de minutie tue le style. Et ici, je ne pointe même pas du doigt les descriptions habituelles de la période auxquelles je suis habituée et que j'apprécie généralement ; non, je veux parler de ce perfectionnisme qui ne nous épargne aucun geste des protagonistes (ouvrir une porte, faire trois pas dans le couloir, poser sa tasse, avancer un fauteuil, etc., etc.) ni aucune de leurs pensées, même les plus anodines, quand il ne s'agit pas d'états d'âme.



Je pense donc définitivement lâcher l'affaire avec le sieur Collins. J'avais déjà abandonné la lecture de "Pierre de lune" ; avec "La femme en blanc" j'ai voulu lui donner une seconde chance mais j'ai dû m'accrocher de toutes mes forces pour arriver à un dénouement sans saveur et sans surprise. Envie furieuse de crier "Tout ça pour ça ?!", 850 pages d'intrigues entrelacées qui semblent tourner en rond, avec une narration collégiale qui m'a tapé sur les nerfs, sans parler de la structure temporelle en puzzle tout à fait inconfortable.



Comble de déveine, j'ai dû changer de traduction en cours de route parce que je m'engageais vraiment sur la voie de l'abandon pur et simple. Ma lecture y a un peu gagné en fluidité mais mon ennui et mon agacement n'ont fait que croître. Aucune empathie ressentie pour aucun des personnages, aucun réel intérêt pris à l'intrigue dramatique. Un style que j'ai trouvé verbeux, une trame tirée par les cheveux, des hasards improbables, des situations peu crédibles, un suspense qui tarde à venir et des jeux de dupes invraisemblables.



Une somme d'ennui ; une vraie déception.





Challenge Petit Bac 2016 - 2017

Challenge PAVES 2016 - 2017

Challenge XIXème siècle 2016

Challenge BBC
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Seule contre la loi (La piste du crime)

Tout d'abord , je trouve dommage que le roman n'ai pas le même nom que l'ebook. C'est chose incompréhensible pour moi. Donc La piste du crime n'est autre que Seule contre la loi du même auteur (bien évidemment !).



Valéria jeune épouse de Eustache Woodville nous raconte son histoire à travers une sorte de journal. En effet bien des mystères se cachent derrière sont mari. Déjà son nom de famille n'est pas son vrai nom…



Tout au long de l'histoire on avance à travers l'enquête que fait Valeria pour découvrir les secrets de son époux. Une fois la chose découverte , elle va montrer son caractère et son entêtement pour résoudre les soucis de son mari.



Si j'aime beaucoup l'auteur pour sa façon d'amener l'intrigue et de la mener. Collins reste le précurseur du roman policier. Il y a malheureusement d'énormes longueurs qui plombe le récit.



Et puis dans ce roman, il y a également un côté misogyne qui me déplaît. même si je conçois bien c'est l'époque qui veut ça. Mais il faut reconnaître que l'auteur contrebalance très bien cela par le fait que Valeria a un caractère bien trempé, et qu'on ne la mène pas par le bout du nez comme ça, et que pour l'amour de son mari elle n'a que faire du politiquement correct et des conventions.





Un roman de Wilkie Collins qui reste correct dans son ensemble, mais j'ai beaucoup plus apprécié l'auteur sur d'autres de ses romans.

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L'hôtel hanté

"L'hôtel hanté" m'a presque réconciliée avec son auteur qui m'avait bien exaspérée avec sa fameuse "Dame en blanc". Déjà, le présent roman n'est pas rendu indigeste par trois cent pages superflues et le rythme s'en trouve forcément plus enlevé.



William Wilkie Collins a beau être considéré comme un maître dans le roman noir, à "suspense", limite gothique, personnellement mes deux précédentes tentatives s'étaient soldées par un échec cuisant : abandon pour l'un et ennui mortel pour l'autre. Avec "L'hôtel hanté", bien que l'action mette du temps à se mettre en place, la diversité des personnages et l'originalité de l'intrigue m'ont séduite. La mystérieuse comtesse Narona, qui se situe quelque part entre l'aventurière, la veuve noire et la mante religieuse, aimante l'attention du lecteur.



L'autre aspect sympathique du roman est son caractère d'épouvante et même si, soyons francs, il n'y a pas de quoi se cacher sous les draps, on imagine avec plaisir les frissons de peur qui ont dû parcourir l'échine des lecteurs contemporains de l'auteur à la découverte de ce manoir hanté.



Et puis, une grande partie de l'histoire se déroule à Venise, cité maritime que j'affectionne beaucoup et c'est donc dans un décor à la fois familier et dépaysant que j'ai évolué au fil de la narration.



Une lecture d'autant plus agréable que je venais à elle pleine de doute voire de rancune.





Challenge XIXème siècle 2019

Challenge ABC 2019 - 2020

Challenge Notre-Dame de Paris
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Pierre de lune

Ce pavé de 611 pages a été pour moi, malgré quelques répétitions et quelques longueurs, un vrai régal.



Wilkie Collins, écrivain anglais du 19e siècle, était un fervent ami de Dickens, lequel, admiratif de son talent, a publié entre autres, Pierre de Lune, dans l'un de ses hebdomadaires, sous forme de feuilletons, très prisés à l'époque. Chaque semaine, les admirateurs se pressaient pour connaître la suite de ce roman policier.

C'est ce qui a peut-être poussé l'auteur à se surpasser en instaurant un véritable suspense à la fin de chaque chapitre. C'était nouveau à l'époque.



Pierre de Lune est l'histoire, et le nom, d'un joyau indien, si beau et si gros qu'il est lié au dieu de la lune.



C'est l'histoire de sa disparition et de la malédiction qui pèse sur celui qui le possède.



C'est l'histoire d'une famille, la famille Verlinder qui, sans le vouloir, deviendra détenteur de ce joyau.



Et cette histoire nous est contée par différents protagonistes, chacun leur tour et dans un ordre chronologique.



Et c'est ainsi que l'on se retrouve dans la peau du majordome Betteredge. Ce brave Betteredge ! Qui a vu grandir Miss Rachel. Dévoué à la famille, cet homme au grand coeur, respectueux des usages et traditions, conscient de la place qu'il tient au sein de cette grande maison, sera atteint de la "fièvre détective" lorsqu'il épaulera le sergent Cuff.



Alors que la scène de cette tragédie comique (car c'est ainsi que je l'ai ressentie) se déroulera ensuite à Londres, ce sera la récit de Miss Clack, qui nous fera avancer dans la découverte de la vérité sur la disparition de Pierre de Lune. Oh, cette miss Clack ! Qu'est-ce qu'elle m'a énervée ! Là, j'ai manqué de peu de refermer le livre. Une véritable fanatique religieuse. Avec ses belles paroles, ses bons sentiments, où l'on sent derrière l'intérêt et la bêtise. Une vrai folle. Capable de tout et dont les actes et paroles sont si lourdes de conséquences fâcheuses. Mais heureusement, les autre protagonistes finiront par voir clair en elle, ouf ! et s'en détacheront de manière brutale.



Puis, c'est au tour de l'avocat Bruff. Avec un grand soulagement, on suit ses implications dans l'affaire. Homme de loi, cartésien, loyal. Avec lui, on ne perd plus pied. Et ça fait du bien.



Enfin, Franklin Blake, amoureux éconduit sans raison. Mais est-ce vraiment sans raison ? Tout le désigne, mais on ne peut y croire. On ne veut pas y croire. Jeune homme fougueux, un peu aventurier, un peu romantique, qui n'hésitera devant rien pour reconquérir la belle Rachel.



L'auteur, Wilkie Collins, souffrait de la goutte et ne parvenait plus à soulager ses douleurs qu'en prenant de l'opium, dont il est devenu dépendant. Il serait mort reclus. Je ne sais pas si ses oeuvres sont encore connues aujourd'hui. Et reconnues.

Pour moi, ce livre est très moderne et mériterait de retrouver un large public.
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La Dame en blanc

Quel livre étonnant ! Ce pavé de 600 pages, depuis un bon moment dans ma bibliothèque et lu il y a quelques semaines, a été englouti en 4 soirées.

Après avoir lu "Pierre de lune", je savais un peu à quoi m'attendre avec W. W. Collins. Avant tout, de la belle littérature comme je l'aime, bien que l'on ne parle ni n'écrit plus comme ça de nos jours, mais j'ai goûté un réel plaisir avec cette prose qui nous emmène dans des domaines proches de Londres, au milieu du 19è siècle.

Ensuite, une intrigue. Que dis-je ! Une machination incroyable dans le but d'obtenir la fortune de Lady Glyde.

Puis, du mystère avec cette dame en blanc, dont on sent que la présence en début de récit aura une importance capitale tout au long de l'histoire.

Des personnages magnifiques, qu'ils soient hypocondriaques et irresponsables, dévoués et courageux, fins psychologues et manipulateurs, naïfs et fragiles, colériques et narcissiques, toute une palette de caractères finement décrits.

Et enfin, une narration qui n'est pas seulement originale, mais unique en son genre. Chaque personnage relate, comme un témoignage, ce qu'il a vécu. L'histoire n'est pas répétée, car on avance dans l'intrigue au fur et à mesure des récits de chaque personnage, en fonction de leur implication dans le dénouement de l'intrigue.

C'est très fort et vous l'aurez compris, j'ai adoré !
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La Dame en blanc

Wilkie Collins est considéré à juste titre comme l'un des pères du thriller et il le mérite bien. Mais il ajoute à la qualité du suspense les qualités propres à la littérature du 19 ème siècle : beau style, dialogues impeccables, personnages bien campés, psychologiquement crédibles, peinture de société et de moeurs subtile, scénario original, dénouement qui tient la route et ne sombre ni dans la facilité ni dans le rocambolesque. L'auteur a une vision des rapports sociaux extrêmement progressiste mais il n'impose pas ses opinions à grands coups d'apartés, comme a tendance à le faire Balzac : ce sont les faits eux-mêmes qui parlent, ou plutôt l'éclairage toute en nuance que leur donne l'auteur.

Un très bon roman que j'ai eu du mal à lâcher et qui m'a valu deux nuits vraiment écourtées, ce qui ne m'était pas arrivé depuis mon adolescence lorsqu'elle croisa les Frères Karamazov et Vingt ans après. Non que je compare ces oeuvres, mais seulement leur capacité à maintenir en éveil.
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La Dame en blanc

J'ai découvert ce livre en cherchant un polar du XIX pour répondre au challenge de Gaphanie . Et quelle bonne surprise !! On pourrait même parler de thriller psychologique : le suspens et l'angoisse monte au fur et à mesure . Le danger ne se manifeste pas toujours précisément mais il est omniprésent, latent et fait qu'on tourne les pages car on veut savoir !

Sinon , pour parler quand même un peu de l'histoire, c'est celle d'abord de Walter, professeur de dessin , qui, en se rendant dans la demeure de deux demoiselles pour y enseigner, rencontre cette femme tout en blanc, étrange et visiblement en fuite. Il l'aide et apprend qu'elle a justement un lien avec la famille dans laquelle il se rend. L'enquête commence alors pour savoir qui est cette femme inconnue , avec l'aide de Marian, l'un de ses deux élèves. Et cette simple rencontre va bouleverser son existence et l'entrainer dans des machinations incroyables.

Il y a de quoi mettre l'eau à la bouche et je suis pas déçue du résultat ! Un policier avec des personnages qui s'exprime avec le langage de XIXéme siècle, c'est vraiment pas mal car les dialogues sont subtils . Je suis totalement conquise par le premier livre que je lis de cet auteur.

Challenge Mauvais genre

Challenge pavés

Multi-défis 2019

Challenge XIXéme

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La Dame en blanc

Ravie! je suis ravie ! Je viens de tourner la dernière page du roman phare de W.Wilkie Collins, et je réalise que je n'ai pas lu mais que j'ai dévoré ce pavé en quelques jours, absolument impossible de le lâcher une fois commencé!

Je vous épargnerais le résumé de l'intrigue, sachez qu'il y a complot, qu'une jeune femme Lady Glyde épousée par le sinistre Sir Perceval pour son argent est en danger de mort, que sa sœur Miss Halcombe lui voue un amour inconditionnel, que rôdent autour des deux sœurs le Comte Folco et son épouse qu'elles peuvent compter sur le dévouement de Walter Hartright , professeur de dessin, homme de volonté à la ténacité sans faille qui voue un amour éperdu à Lady Glyde..

Wilkie Collins, considéré comme le père spirituel du roman policier, nous dévoile les tenants et aboutissants de l'intrigue en nous rapportant successivement dans l'ordre chronologique les témoignages de tous les protagonistes. On pourrait presque considérer que nous voyons défiler devant la barre les différents témoins qui ne rapportent que les évènements vécus par eux-mêmes.

Bien sûr nous sommes en Angleterre au 19ème siècle,la société de l'époque est fidèlement retracée, le personnage de Marian Halcombe détonne dans ce monde où la femme est encore cantonnée à un rôle de "potiche". Wilkie Collins nous brosse le portrait d'une héroïne hors norme pour l'époque!

Voilà je termine là ! Je n'ai qu'une envie: vous faire partager le grand plaisir que j'ai pris à cette lecture et peut-être donner envie à quelques uns de pousser la porte de l'univers de W.Wilkie Collins....
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L'hôtel hanté

Qui est donc cette mystérieuse étrangère qui vient voir le docteur Wybrow dans son cabinet ? Et que veut-elle ?

Dès le début de l'histoire, Wilkie Collins piège son lecteur dont la curiosité est piquée au vif : impossible de ne pas poursuivre la lecture, on veut savoir !

On retrouve dans ce roman les ingrédients qui font la valeur de l'œuvre de Wilkie Collins : du suspense, des personnages énigmatiques, des secrets, et une délicieuse plongée dans l'époque victorienne.

J'aime l'écriture de l'auteur, j'aime sa façon de nous happer, j'aime ses personnages de la "bonne société" qui sous une apparence brillante cachent des dessous nettement moins reluisants. Et j'aime cette ambiance typiquement anglaise.

Voilà pourquoi j'aime lire Wilkie Collins, et ce livre a été une agréable lecture de plus.

Il ne fait cependant pas partie des meilleurs de l'auteur. Le suspense y est dénoué d'une façon assez artificielle à mon goût, et si l'intrigue est intéressante, elle aurait mérité un meilleur développement.

Aussi, je conseillerais plutôt à ceux qui ne connaissent pas Wilkie Collins et voudraient le découvrir, de commencer par d'autres titres, comme le magistral La dame en blanc.

Une dernière remarque concernant la traduction : elle n'est franchement pas à la hauteur, et pour couronner le tout, l'édition comporte un très grand nombre de coquilles. Si vous le pouvez, lisez ce livre plutôt en anglais, la version française n'a rien à voir avec le texte original. (L'œuvre de Wilikie Collins étant dans le domaine public, on trouve ses romans sur internet)

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La Dame en blanc

On le commence, ce livre, puis on a l'impression que c'est un train qui démarre sans arrêt jusqu’à la dernière station, malgré les 840 pages, l'histoire nous est livrée dans sa plus grande simplicité mais la magie qui s'opère dans ces multiples regards des personnages à travers différentes situations nous tient en haleine...
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Pierre de lune

Les points positifs de ce livre sont l'histoire, les différentes voix narratives, l'ambiance très anglaise, le côté précurseur de l'écrivain (digne prédécesseur de Conan Doyle et Robert Goddard). Les inconvénients sont que l'histoire est un peu datée mais surtout le rythme est affreusement lent... j'ai cru ne jamais arriver au bout du roman. Je lisais, lisais, et pourtant, j'avais l'impression de ne pas avancer dans le récit.

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Une belle canaille

COUP DE COEUR !!!!!

Quel bijou .. Une belle canaille de W.Wilkie Collins est un roman délicieusement irrévérencieux, d'un comique intemporel alliant la légèreté de l'écriture d'un tout jeune auteur à la pétulance d'un amoureux de la vie. Publié en 1856 dans le journal de Dickens le Household Words, acclamé par les uns, vilipendé par les autres , il faudra attendre 1879 pour le voir enfin publié en volume...

Un texte susceptible, me semble t'il, de réconcilier le plus exigeant des lecteurs et le 19è siècle. Mêlant cocasserie, drôlerie, critique espiègle de la société anglaise et de ses travers, W.Wilkie Collins nous offre un petit bijou qui m'a laissée le sourire aux lèvres la dernière page tournée.:

"Pour ce qui concerne ma personne, je pourrais fort bien noircir encore une quantité considérable de papier. Cependant, alors même que ce titre diffamant, « Une belle canaille », me dévisage du haut de la page, comment voulez-vous qu'un homme riche et réputé comme moi livre ici de plus amples détails sur sa vie à un public de lecteurs sagaces ? Non, non, mes bons amis ! Je ne suis plus intéressant ; tout comme vous, je ne suis que respectable. le moment est venu de prendre congé."
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La Dame en blanc

Après avoir tant entendu parler de cette œuvre emblématique de William Wilkie Collins, je ne pouvais que craquer lorsque j'ai vu que "La dame en blanc" était disponible sur Netgalley France.



Au risque de me répéter, j'aime beaucoup le fait que les Éditions Voolume proposent dans ses catalogues des œuvres d'auteurs que nous avons tendance à oublier alors même que ces écrivains ont été les pères de certains genres littéraires comme ce fut le cas pour les romans policiers d'Emile Gaboriau ou de William Wilkie Collins pour les thrillers.



Dans "La dame en blanc" dont je ne veux vous révéler l'intrigue pour ne pas vous gâcher le plaisir de la lecture, vous trouverez du suspense, de la manipulation, des secrets, de l'amour et des situations qui peuvent se relever cocasses le tout à l'époque victorienne.



En débutant cette écoute qui prend la forme d'un roman choral, j'ai aimé retrouver le style propre à l'auteur même si j'avais quelques appréhensions concernant une possible ressemblance avec l'histoire de " La pierre de lune". Finalement, cette inquiétude est vite passée.

Même si le récit a été écrit il y a plus de 150 ans, je trouve que ce texte a bien vieilli. Philippe Caulier a su, de par ses qualités d’orateur, redonner vie à des personnages que l'on prend d'affection ou que l'on se régale de détester. J'ai été entraînée par sa voix et je n'ai finalement pas vu les 14 heures d'écoute passer.



Je tiens à remercier les Éditions Voolume et Netgalley France pour m'avoir offert la possibilité d'enfin découvrir cette œuvre majeure et d'avoir également pu m'éclaircir sur les origines du mythe de la fameuse "dame blanche" qui m'a tant fait peur lors de ma jeunesse.
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L'hôtel hanté

Publié en 1878, il faut tenter de s’imprégner de ce siècle, où les romans à suspens n’inondaient pas les productions littéraires, pour saluer ici le travail de mise en scène de l’auteur. Et j’ai trouvé son procédé tout à fait ingénieux qui consiste à introduire, souvent par le truchement d’une personne ou même d’une rédaction de pièce de théâtre, les différents éléments de cette intrigue mêlant confession, impression glaçante, tourments de conscience, peur irraisonnée, disparition et mort inexpliquée.



Tout commence par une consultation chez un médecin renommé. En proie à la peur de devenir folle, la comtesse Narona vient confesser le frisson glacial qu’elle a ressenti lorsque son regard a croisé celui d’Agnès. Pourtant, il n’y avait rien de haineux, aucune animosité dans les yeux de cette femme. Il faut dire qu’elle aurait pu lui renvoyer un regard accusateur vu que la comtesse lui a tout de même volé, sans le savoir, son fiancé, lord Montbarry.

Belle entrée en matière qui fait judicieusement planer le doute sur ces deux femmes. La bonté d’Agnès est-elle feinte ? Et la comtesse Narona, est-elle victime de cette haine ? Sur quelle base se fonde son puissant pressentiment qu’elle s’est trouvée, face à l’ancienne fiancée, au « commencement de la fin » ?



L’auteur a joué sur les détails physiques et psychologiques de ces deux femmes. La comtesse, avec sa pâleur extrême et ses yeux noirs étincelants, passe de la fragilité à la froideur, d’une attitude toute tremblante à une force brusque, voire cruelle. S’y oppose les yeux bleus d’Agnès qui renvoient douceur et bonté mais qui cachent peut-être une blessure profonde d’un amour humilié mais toujours présent.

Tout ceci nous mène à Venise, dans un vieux palais suintant d’humidité où le couple fraîchement marié ne coule pas des jours heureux. Dommage que William Wilkie Collins ne se soit pas du tout penché sur les relations de ce couple et leurs modifications. C’est un développement qui m’a manqué dans toute cette histoire.

La narration est parfois monotone mais j’ai savouré la beauté du langage de l’époque dans les différents dialogues.

Les ingrédients de ce suspens sont, somme toute, bien classiques, mais ils n’en donnent pas moins un résultat surprenant baignant dans une ambiance bien glauque de palais transformé en hôtel hanté. D’ailleurs, le cadre, extérieur comme intérieur, aurait, là aussi, mérité d’être étoffé pour réussir une totale immersion et un bel équilibre avec les images bien développées des personnages.



La lecture est rapide, prenante et originale pour un roman du XIXème siècle. La comtesse Narona qui, dès le début, pressentait son malheur dans les yeux d’Agnès ne s’y est pas trompée.

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