Monkton le fou

Je n'ai jamais lu William Wilkie Collins. Pourtant j'ai plusieurs de ses ouvrages dans ma PAL, principalement des bonnes grosses briques. Mais pour découvrir l'auteur, plutôt que de me lancer dans la lecture d'un pavé, j'ai préféré opter pour un court récit. Ainsi, je me suis lancée dans la lecture de « Monkton le fou », un petit roman qui m'a permis de passer un bon moment.

Wilkie Collins est considéré comme un précurseur du thriller. Et en effet dans « Monkton le fou » on retrouve bien des codes du thriller : une énigme, une tonalité un brin parano, un côté psychologique assez fouillé… Mais « Monkton le fou » est aussi un roman gothique qui peut même être étiqueté fantastique. Si le surnaturel n'est pas réellement explicité, il n'est jamais démenti non plus et, selon sa propre sensibilité, c'est le lecteur lui-même qui décidera si la malédiction qui pesait sur Monkton et si les apparitions du fantôme étaient réelles.
Pour ce qui est de l'aspect thriller, j'ai trouvé que Wilkie Collins menait très bien le récit, maniant bien le suspense et la tension, c'est rondement mené. Quant à l'atmosphère gothique, je l'ai trouvée très réussie également, très classique dans ce registre mais très efficace et très séduisante.

Cette première lecture de Wilkie Collins a donc été concluante. J'ai passé un très bon moment avec ce court roman et c'est sans crainte que pour ma prochaine lecture de cet auteur je m'attaquerai à un de ses célèbres pavés.

William Wilkie Collins est sans conteste l'un des précurseurs du thriller dans son acception la plus avant-gardiste. Mêlant les éléments du roman gothique (mystères, apparitions...) au fantastique et à la superstition, il n'hésite pas à structurer des (en)quêtes dans une atmosphère angoissante, tout ce qui, à grands renforts d'hémoglobine et de sexe, fera plus tard le succès de nos thrillers contemporains.

Avec "Mad Monkton", Collins nous parle malédiction. La noble famille Monkton semble en effet frappée d'un malheur congénital qui se manifeste concrètement par une folie héréditaire que rien ni personne ne semble pouvoir endiguer. Vraiment personne ? Non. Au coeur du petit village où se niche la demeure familiale vit Alfred, le dernier de sa race, l'irréductible héritier bien décidé à enrayer le sort avant de convoler en justes noces avec l'élue de son coeur. Il a en effet découvert que la malédiction en question cessera le jour où l'un de ces ancêtres, Stephen, tué en duel quelque part en Italie et demeuré sans sépulture chrétienne, reposera dans le caveau familial. Alfred, que son étrange comportement et ses antécédents familiaux font déjà passer pour dérangé, se lie d'amitié avec le narrateur et à eux deux, ils se lancent à la recherche de la dépouille maudite avec pour mission de la rapatrier en Angleterre.

Vous conviendrez qu'un tel terreau est porteur de promesses et Collins les tient toutes. Avec sa verve et sa précision habituelles, il prend son temps pour présenter ses personnages et poser l'action avant d'enclencher la vitesse supérieure dans un crescendo qui fait durer le suspense jusqu'au dénouement.

J'ai davantage apprécié ce roman que la célèbre "Dame en blanc" et pourtant, il y a encore un petit quelque chose qui bloque entre Collins et moi. Je crois pouvoir identifier que le problème vient du style et peut-être aussi du rythme. Ou alors, serait-ce cette sensation agaçante de voir les pièces du puzzle se mettent en place un peu trop facilement ? Malgré tout, il aura réussi à m'intéresser, à m'angoisser et à m'étonner jusqu'à la fin.


Challenge XIXème siècle 2017
Challenge MULTI-DÉFIS 2017

Je ne connaissais Wilkie Collins qu'au-travers du roman de fiction "Drood" de Dan Simmons où il occupe le rôle de narrateur. Où j'ai également appris qu'il comptait auprès des intimes de Dickens. Un auteur vraisemblablement très populaire en son temps pour ses romans à suspense et peu à peu oublié.
Cette nouvelle était l'occasion d'aborder cet écrivain. Mais je crois que c'était une mauvaise pioche. Il y est question d'une malédiction familiale, de revenants tourmentés car non inhumés dans le caveau familial. On y fait un petit tour par la Napolitaine et aussi en bateau. Au final, même si la langue est très belle et les personnages distingués, ça reste terriblement guindé, sobre et prévisible : un exemple d'austérité victorienne ; un grand ennui sans frissons ni suspense.

Wilkie Collins est un grand nom de la littérature anglaise du siècle dernier, pardon, d'il y a deux siècles, maintenant… Mais je ne l'avais jamais lu. Alors j'ai pris le prétexte d'un livre un peu esseulé dans la boîte à livre en face de la mairie pour le découvrir, dans une oeuvre mineure, certes, mais c'est parfois une bonne façon d'aborder un auteur.
Monkton le Fou est un roman gothique tout ce qu'il y a de plus classique de par sa facture et son sujet. Un homme qui vit sous le coup d'une prophétie lugubre qui prédit la fin de sa lignée, et qui, par ce qu'il y croit, permettra qu'elle se réalise.
Une lecture facile et rapide, qui était ce dont j'avais besoin ou envie à ce moment-là. Je ne suis pas une grande amatrice du genre, si bien que cette lecture ne me laissera pas un grand souvenir, sinon que maintenant je peux dire que j'ai lu Wilkie Collins !

Monkton le fou, par William Wilkie Collins. Une riche famille terrienne, en Angleterre, est en train de s'éteindre. Certains de ses membres sont atteints d'une maladie mentale, et cela met la famille Monkton en retrait de la société. Alfred est le dernier descendant en vie. Promis a la belle Ada, il semble pris dans la malédiction familiale, se retire à Naples et n'a de cesse, avec l'aide du narrateur, un voisin, de retrouver le corps d'un oncle tué en duel et dont le fantôme le hante, pour le rapatrier dans le caveau familial, ainsi que le suggère une antique prophétie.
Cette nouvelle d'une centaine de pages mêle suspense, ambiance fantastique et repères cliniques d'époque (on est en plein XIXe siècle, la psychiatrie s'élabore) avec un certain brio, une intrigue inattendue, une certaine modernité dans la construction, et surtout une écriture très raffinée, s'appuyant sur des propositions relatives sophistiquées, des imparfaits du subjonctif édifiants, et malgré tout une lecture à la fois facile, fluide et de haute tenue.