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Critiques de Willy Vlautin (92)
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Ballade pour Leroy

Les Etats-Unis que l'on oublie, les laissés pour compte qui triment et qui souffrent mais qui vivent grâce à l'amour salvateur. On s'attache à ces protagonistes qui essaient de vivre dignement sur la côte Nord-Ouest avec le givre et le vent qui souffle, dans leurs voitures déglinguées, en étant solidaires avec leurs semblables dans le besoin. Les défenseurs de la grande nation avec leurs flingues et leur violence mégalomane apparaissent comme un long cauchemar dont il est possible de sortir au prix d'un sacrifice d'une vie.
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Ballade pour Leroy



Ballade pour Leroy.

Willy VLAUTIN



Le soldat Leroy est sagement dans son lit au centre spécialisé pour handicapés où il a échoué après avoir été blessé en Irak.

Mais il a réappris à marcher ce qui lui laisse la possibilité de sa tentative de suicide.

Cette dernière est ratée, il est toujours vivant mais inconscient alors que ceux qui l’entourent vivent ou essaient de survivre.

D’abord Freddie, le gardien de nuit du centre qui le trouve juste après sa tentative de suicide.

Freddie est un homme d’âge mur qui cumule 2 jobs pour payer les factures des interventions chirurgicales de sa fille qui vit loin de lui depuis le divorce.

Freddie est d’une humanité touchante, rendant visite à Leroy et faisant de son mieux dans tous les domaines.

Ensuite Pauline, l’infirmière de l’hôpital où est Leroy.

Elle s’occupe de lui, discute avec sa mère, tente de sauver une de ses patientes adolescente et paumée.

Et quand sa journée est terminée elle prend en charge son propre père à la personnalité difficile.

Darla la maman de Leroy qui continue à lui lire de la SF chaque jour, les amies de Pauline, le patron de Freddie…



Un très beau roman sur l’humanité des gens qui vous entourent.

Leroy n’est vraiment pas seul même s’il reste emmuré dans sa tête où se joue de drôles de scénarios.

La particularité de ce roman tient à cette double histoire : celle de la vraie vie extérieure et celle imaginaire de la vie intérieure de Leroy.

Cette histoire dans l’histoire est surprenante (et pas très interessante à mon sens) mais chaque personnage de ce roman est un diamant à l’état brut.

On y entrevoit aussi le sort des soldats brisés par la guerre.

Un Willy Vlautin très réussi

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Motel Life

J’ai eu un gros coup de cœur pour ce premier roman de Willy Vlautin, découvert grâce au challenge USA, qui met en scène la relation « à la vie à la mort » des frères Flannigan. Lorsque leur mère décède, Frank, le narrateur, et Jerry Lee, son grand frère, se retrouvent vite sans cadre - leur père ne fait plus partie du portrait depuis longtemps -, et en perte de repères. Trop jeunes pour assumer les responsabilités qui leur incombent, ils vont de mauvais choix en mauvaises décisions, jusqu’à cette nuit fatidique et froide où, en état d’ébriété, Jerry Lee commet l’irréparable, entraînant avec lui son frère dans sa spirale descendante… Vlautin donne à voir l’envers du rêve américain: les laissés-pour-compte, quand c’est « la faute à pas de chance », le talent gâché et la subsistance d’un petit boulot à l’autre, nous rappelant dans la foulée que nous ne sommes jamais bien loin de la précarité.
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La route sauvage (Cheyenne en automne)

Relu dans le cadre du Challenge États-Unis de Babelio - le Wyoming n'est en effet pas l'état le plus parcouru par les auteurs états-uniens littérairement parlant -, j'ai été de nouveau touchée par l'improbable amitié entre un adolescent de quinze ans livré à lui-même, et un quarter horse.



Charlie, ballotté depuis bien longtemps par son père d'état en état, s'ennuie l'été, sans les cours et les séances d'entraînement de football américain. Alors il vivote, essaie de rester en forme pour la rentrée en courant régulièrement dans Portland, nouveau lieu choisi par son père, et rencontre Del, propriétaire de chevaux de course, alcoolique notoire, devenant son assistant contre salaire pour s'occuper de ses chevaux. Parmi eux, Lean On Pete, un quarter horse pour lequel Charlie éprouve une immédiate sympathie. Au fil des jours, le cheval devient son confident, jusqu'à ce que deux terribles drames provoquent, sur un coup de tête, le départ de l'adolescent et du cheval pour le Wyoming, état dans lequel habite la tante de Charlie.



C'est le début d'un road-trip doux-amer, entre Oregon et Wyoming, remarquablement narré, entre éprouvant récit d'apprentissage pour Charlie et découverte des conditions de vie des chevaux de course pour le lecteur, Willy Vlautin ayant été pendant longtemps féru de courses hippiques avant de prendre conscience de la réalité de ce sport - ce qui l'a d'ailleurs poussé à écrire ce roman -.



Une lecture que je n'avais pas oubliée malgré les années, ce que m'a bien confirmé cette relecture.
Lien : https://www.aubonheurdesmots..
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Devenir quelqu'un

Devenir quelqu’un.

Willy VLAUTIN (traduction Hélène Fournier)



Horace Hopper/Hector Hidalgo sont une seule et même personne.

Horace est ce jeune homme qui vit et travaille au ranch d’Elton et Louise Reese dans le Nevada.

Depuis des années maintenant et le couple âgé le considère comme leur fils adoptif, lui que ses parents ont abandonné à sa grand mère lorsqu’il était enfant.

Un mélange d’indien et d’irlandais qui le fait parfois passer pour mexicain.

Ce qui l’arrange par ailleurs parce le rêve d’Horace est de devenir boxeur professionnel (et pour lui les meilleurs sont mexicains), de devenir quelqu’un et il deviendra Hector.

Quittant la sécurité, l’affection et le calme du ranch des Reese pour les bas fonds miséreux, les hôtels miteux et les entraîneurs véreux Hector enchainera les combats (avec succès) jusqu’au combat de trop.

Fracassé, paumé, Eldon reste celui qui veut et vient l’aider… trop tard peut-être…



Un roman avec une très belle relation entre Horace et Elton.

Les opposés s’attirant…

Jeune contre vieux.

En bonne santé contre diminué.

Métisse contre blanc…

J’ai eu à la fois beaucoup de peine pour Hector qui se fait exploiter, qui rêve d’idéal et fait de mauvais choix

et à la fois envie de le secouer pour qu’il apprenne de ses erreurs et accepte la main tendue.

Un roman qui m’a terriblement émue tellement Eldon et Horace ont un lien profond et se comprennent au delà des mots.

Un livre qui me marque autant par l’histoire que l’ambiance.

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Devenir quelqu'un

Il y a des livres qui vous laissent k.o. Devenir quelqu'un en est un. Ce qui est logique pour un roman qui raconte l'histoire d'un adolescent, Horace, qui veut devenir boxeur professionnel, mexicain qui plus est, ce qui lui fait prendre beaucoup de gnons, et pas seulement sur le ring.

L'histoire est forte, bien écrite, avec cet œil pour les détails qu'ont souvent les bons auteurs américains. Parallèlement à cette histoire de jeune en devenir, Willy Vlautan nous présent celle du vieux monsieur Reese, qui a failli devenir quelqu'un, mais qui se rapproche plutôt de la fin. Reese s'est beaucoup occupé d'Horace enfant, l'a quasiment adopté, mais leurs chemins se séparent au cours du livre, pour enfin se retrouver. Comment exactement? Même après le beau dernier coup que Vlautan inflige au lecteur, ce n'est pas clair. On pourra, et on devrait peut-être, relire le livre pour se faire une idée.
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Devenir quelqu'un

Tout le monde, un jour, à voulu être quelqu’un… Quelqu’un qui compte, quelqu’un dont on se souvienne, quelqu’un d’autre…



Tout le monde a voulu, un jour, prouver qu’il/elle était quelqu’un, capable de se débrouiller seul, de faire ses preuves et d’aller au bout de ses rêves.



♫ J’irai au bout de mes rêves ♫ Où la raison s’achève ♪ comme le chantait JJG.



Le rêve d’Horace Hopper est de devenir champion de boxe. Il est persuadé que s’il le veut, qu’à force d’entrainement, il y arrivera et il n’écoute pas la voix de la raison d’Eldon Reese, son employeur et père de substitution. Le voici parti pour la grande ville, lui qui a vécu dans les montagnes du Nevada.



Ce roman met en scène le parcours initiatique d’un jeune homme dont toute sa vie ne fut qu’une vie de merde : abandonné à sa grand-mère par sa mère, son père était déjà foutu le camp bien avant, cible des autres à l’école, métissé Indien, il se rêve Mexicain et refuse ses origines. Vu sa fiche, on aurait pou croire que quelqu’un lui en voulait, pour lui avoir déjà fait subir toutes ces emmerdes.



L’histoire a un goût de déjà-lu ou de déjà-vu : un gamin maltraité par la vie et les Hommes, venant de la rase campagne, qui part à la ville pour réaliser son rêve de devenir champion de boxe alors qu’il part d’une feuille à peine écrite dans ce sport.



Il est innocent, le gamin, on le sent bien et les autres aussi le perçoive. Lâché dans la jungle, il essaiera de s’en sortir du mieux qu’il peut… Le rêve Américain, ce vieux mythe, lui semble à sa portée et notre jeune homme fera comme bien d’autres avant lui : lâcher la proie pour l’ombre.



Horace est hanté par ses échecs passés, pensant qu’il n’a rien fait de bien dans sa vie, même si Eldon Reese, le vieux rancher qui l’a recueilli avec son épouse, lui dit le contraire.



Le récit ne s’encombre pas du superflu, Horace boxe dans les poids plumes et le récit est expurgé de ce qui pourrait lui donner du gras. On se doutera qu’il y a des combats de boxe truqués, des magouilles, des choses louches, des sommes d’argent gardées par ceux qui n’y avaient pas droit et qu’on a manipulé Horace, mais sans que jamais les choses soient dites noir sur blanc.



On croisera de la misère humaine, aussi, mais sans jamais approfondir le sujet, ces rencontres n’étant que de celles que l’on fait parfois sur la route de notre vie. À peine rencontrée, aussitôt oubliée.



Mêlant adroitement les passages où Horace tente de devenir boxeur et se prend des coups dans la tronche avec ceux de la vie du couple Reese sur son ranch, on se rend compte que la vie est ironique : Horace va chercher loin une carrière alors qu’il aurait pu être un rancher et les Reese, sans Horace, ne savent plus s’en sortir avec leurs moutons. Il était utile à quelqu’un et ce crétin est parti.



Plusieurs fois j’ai eu envie de colles des baffes à Horace, que j’ai trouvé mou du genou à certains moments, quand il doutait et parfois, je l’ai trouvé trop timoré lorsqu’il voulait prouver à tout le monde et avant tout à lui, qu’il allait devenir quelqu’un. Or, il était déjà devenu quelqu’un…



Il m’aura manqué de l’empathie pour Horace, mais il me pardonnera sans doute, lui qui sait encaisser les coups mieux que personne, au sens propre comme au sens figuré et qui, quand il les rend, le fait avec une force énorme. Toute sa vie fut ainsi.



En fait, le personnage le plus important, le plus empathique, ce sera Eldon Reese, le vieux rancher qui a pris Horace sous son aile, qui sera ce qui se rapprochera le plus du père pour Horace et qui n’a pas réussi à le retenir parce que le gamin se sent indigne de son amour. Horace, t’es con, tu sais !



Un roman sombre que la quête d’identité, sur la non acceptance de ce que l’on est, le refus de ses origines ancestrales et la volonté de prouver que l’on peut devenir quelqu’un, quelque soit le prix à payer.



C’est le combat de Horace contre ses démons intérieurs, contre ses origines, contre le monde entier, ce sont les coups qu’il a encaissés durant toute sa courte vie (il n’a que 21 ans) et la possibilité qu’il a de les rendre, même si ce n’est pas aux bonnes personnes puisqu’il est sur un ring et que ce n’est pas la vraie vie, ce qu’il se passe dessus.



C’est l’histoire éternelle d’une personne qui ne se sentait pas digne de recevoir l’amour des gens qui l’avaient recueilli, d’un jeune homme qui n’avait pas compris tout ce qu’il avait déjà accompli, qu’il pouvait être fier de son parcours, qu’il était devenu quelqu’un, même s’il ne le savait pas, même s’il ne voulait pas l’entendre.



La dernière phrase est terrible et elle m’a cassée en deux…


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Devenir quelqu'un

Horace est un gars travailleur, reconnaissant, fidèle. C’est un type bien ; sauf à ses propres yeux. Horace est abîmé. Métis d’Irlandais et d’Indien Païute, il a été très jeune abandonné par son père puis par sa mère, qui a refait sa vie et dont Horace semble avoir encombré le nouveau mari. Elle l’a confié à sa grand-mère, qui boit de la bière dès 11 heures du matin et a peur des Noirs, des Mexicains et des Indiens. Le pauvre gamin. A quatorze ans il rencontre les Reese, Eldon et Louise, un couple âgé qui élève des moutons sur un ranch dans le Nevada. Le courant passe tout de suite entre ces trois-là : les Reese recueillent Horace et deviennent comme sa famille.



Au début du roman, Horace a la vingtaine et il veut Devenir quelqu’un. Il ne peut pas simplement continuer comme ça, il faut qu’il arrive à briller à ses propres yeux. Alors seulement il pourra envisager de reprendre pied dans une vie normale, et revenir au ranch. Passionné de boxe, il jette son dévolu sur ce sport et décide de devenir champion. Les Reese sont très inquiets de ce départ et lui proposent de reprendre le ranch, mais Horace ne peut pas ne pas partir. Un matin, il les quitte et prend le car pour Tucson, Arizona.



Ce roman, c’est le quotidien d’Horace. Le ranch, la boxe, Tucson, les entraînements, les combats. Les coups, la solitude, la chaleur, la peur, les victoires, la douleur. Ce roman, c’est aussi les Reese, Eldon et Louise et leur vie au ranch, le gardien de moutons à ravitailler dans les montagnes, le tracteur à réparer. Ils m’ont tellement touchée.



Les chapitres alternent entre Horace et les Reese et le roman prend corps, le style est simple, sans chichis, qui laisse toute la place à l’humanité et l’émotion. Willy Vlautin a construit un roman poignant et pudique. Devenir quelqu’un se tient sur une certaine ligne de crête, sans jamais déraper ni faiblir. Le lecteur retient souvent son souffle, là ça va lâcher, là… mais non, ni mièvre et jamais sordide ; Devenir quelqu’un est beau et juste, triste et touchant. Bouleversant. Un coup de coeur !



« C’est épuisant de passer son temps à se haïr et à essayer d’être ce que l’on n’est pas. Ça laisse des traces. »
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Motel Life

Un roman au sujet des white-trashs extrêmement bien réussi et exceptionnellement bien écrit. On ne peut pas dire que l’auteur ait voulu se perdre en descriptions ou en phrases compliquées. Mais chaque phrase reste un bijou ; un peu comme des punchlines de rap. C’est un romain hyper contemporain, qui se lit d’une traite, qui se lit en trois petites heures. Elles passent à une vitesse folle ces trois heures, on est absolument absorbé. Réellement, on ne peut hurler à la grande littérature, et pourtant, ce livre, il remue quelque chose, quelque part.



Les personnages principaux sont-ils attachants ? Oui ? Peut-être ? On ne sait trop. Quoi qu’il en soit, entre hallucinations totales dues à l’alcoolisme, réalité désespérante, macabre même, et aussi mélangé de souvenirs et d’arts… C’est un mélange extrêmement bien dosé, un jeu de funambule sans aucune faute ni aucune tâche. Comme les mots, précis et efficace, cette histoire ne vous lâchera plus.



Première page : le plus grand des frères entre chez le narrateur. Ils ont tous les deux passés une sale nuit, ils sont un peu bourrés. Vous connaissez cet adage, celui qui dit qu’un vrai ami c’est celui qui vous aide à planquer un corps à n’importe quel moment ? Bah voilà, grand frère n’a plus que petit frère.

Ainsi, dans leur cavale, car une partie du livre est un road trip – mais pas que ! – ils vont faire ce qu’ils ont toujours fait de mieux : se soutenir. Ils se soutiennent et se remémorent : les filles, les copains, les bêtises, mais aussi et surtout, la rue, les galères, les mauvais choix…



C’est une belle histoire, drôle aussi, touchante, et très bien écrite bien que ce soit du contemporain. Entre fantômes du passé et du présent, c’est réellement un beau livre, une belle histoire. Par un auteur sincèrement amoureux de l’art : un ôde à la création qui nous permet de nous échapper du quotidien, de le réécrire, de se l’approprier, de le fuir…
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Devenir quelqu'un

Après Cheyenne en automne, Willy Vlautin s'attache à nouveau au parcours d'un jeune orphelin américain, cette fois-ci par le personnage d'Horace, en partie de sang amérindien et abandonné par ses parents. Après avoir passé son adolescence auprès des Reese, un couple âgé qui lui ont donné l'amour dont il avait toujours été privé, Horace veut se lancer dans une carrière de boxeur professionnel et quitte seul le ranch pour Tucson, laissant derrière lui Eldon et Louise, tristes de le voir partir, seuls face à la vieillesse.

La boxe est pour Horace - qui se renomme Hector - sa seule planche de salut, l'unique occasion, selon lui, de se faire aimer, respecter et reconnaître et pour cela il troque son identité contre celle d'un Mexicain, pensant dans sa naïveté que les Mexicains sont les meilleurs boxeurs.

Vlautin a une écriture très cinématographique, plus visuelle qu'attachée à la psychologie des personnages, mais par le biais d'un récit linéaire qui se veut volontairement monotone, suivant les protagonistes au jour le jour, transparaît petit-à-petit le sentiment de solitude des personnages et une certaine mélancolie toutes les deux déjà très présentes dans Cheyenne en Automne.

J'ai trouvé la narration, au début, un peu trop simple, lassante parfois, mais elle s'emballe peu à peu pour finir en climax et laisser un goût de tristesse et de gâchis face à la fragilité de ce garçon en mal de confiance.

Encore un beau roman de cet auteur, pour ma part.
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Devenir quelqu'un

Âgé de vingt et un ans, Horace a du sang irlandais et du sang indien, mais il veut se faire passer pour un Mexicain, afin de devenir un autre. Les personnes qui ne le connaissent pas pensent qu’il est mexicain. Lui est persuadé que les Mexicains sont les boxeurs les plus coriaces. Il rêve d’être champion de ce sport de combat pour prouver qu’il est quelqu’un. Pour cela, il quitte le ranch des Reese ; il est pourtant heureux auprès de ce couple âgé. Eldon et Louise s’inquiètent, mais le laissent réaliser ses rêves. Ils espèrent que ce parcours initiatique ne lui fera pas trop de mal. Horace a été abandonné par son père, puis par sa mère, qui l’a confié à une grand-mère qui, elle, le rejetait en raison de ses origines païutes. Il a ensuite été recueilli par les Reese, qui ont été les premiers à lui donner de l’affection et qui l’aiment comme un fils. Comme des parents, ces derniers ne veulent pas lui briser les ailes, même si sa présence leur est indispensable : autant d’un point de vue affectif que pratique, pour faire tourner le ranch. Ils ne lui disent pas pour le laisser vivre ses rêves. Ils seront là pour lui quand il reviendra.





Arrivé à Tucson, il change son nom : désormais, il est Hector Hidalgo. Il trouve un emploi et un entraîneur. Ce dernier est peu motivé, mais il lui permet de s’inscrire à des combats. Idéaliste, cependant lucide, Horace perçoit qu’il se fait arnaquer par son coach. Il voit les billets échangés, il sait qu’ils devraient lui revenir, mais il n’est pas prêt à s’affirmer. Il doit d’abord prouver qu’il peut résister à la pression. Il sait encaisser les coups, il faut aussi qu’il les rende. Le ring semble être une allégorie de la vie d’Horace.





Eldon Reese sait ce que c’est d’abandonner ses rêves. Il espère, cependant, qu’Horace comprendra que sa place est auprès de lui et de son épouse. Il ne l’entrave pas, il souhaite que son protégé se trouve lui-même, sans vivre trop de souffrances. Son abnégation et sa vigilance à distance sont touchantes. Horace est doué avec les animaux. Comprendra-t-il qu’il est quelqu’un ? Trouvera-t-il qui il est ? Moitié blanc, moitié indien païute, il est riche de ses origines qu’il réfute.





Cette quête d’identité est troublante, j’avais envie de dire à Horace qu’il n’avait rien à prouver et que des personnes adorables l’aimaient. Cependant, il me manquait l’élément qui me marquerait, qui ferait que ce roman ne serait pas qu’une lecture agréable, le moment où l’émotion me cueillerait et me ferait penser que lire ce livre était important pour moi. Ce que j’attendais s’est produit à la fin, avec cette conclusion qui est surprenante et emplie d’émotion et qui a fait basculer mon ressenti. Alors, que pendant ma lecture, j’avais eu la sensation, d’être maintenue à distance, les pages précédentes ont défilé dans mon esprit et se sont teintées de messages et de sentiments, qui n’étaient pas parvenus jusqu’à moi, au départ.




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Devenir quelqu'un

Le lecteur va ici faire la connaissance du jeune Horace Hopper, un jeune homme en quête d'un destin et d'une identité, un jeune homme perdu entre ses origines indiennes et blanches, entre sa famille "adoptive" et son rêve de grandeur.



Ce titre met en exergue le thème universel de la réussite et surtout la recherche d'une destinée : devenir quelqu'un. À notre époque, tout le monde se questionne sur ce qu'est cette réussite, cet accomplissement personnel : est-ce la célébrité, le succès, la richesse ? Ou est-ce tout simplement la capacité de se satisfaire de sa vie ?



Le jeune Horace va ainsi remettre en question ses certitudes, au travers des coups qu'il prendra, des échecs qu'il subira, des victoires et de l'espoir suscité par celles-ci. Les combats se suivent et aucun ne se ressemblera. Horace fera de multiples rencontres : certaines lui permettront de mûrir, d'autres l'amèneront à plier le genou.



Ce que j'ai particulièrement aimé dans ce livre est le fait de suivre à la fois Horace et en même temps sa famille "de cœur" et plus particulièrement Eldon Reese. Je trouve que ce genre de roman permet de souligner ce qui est réellement important dans l'existence, de remettre en perspective notre propre perception de la vie. Après ce n'est pas mon livre préféré de l'auteur car je pense qu'il aurait pu être un peu plus émouvant et un peu moins répétitif sur certains points narratifs.



En définitive, Willy Vlautin nous propose ici une histoire touchante et inspirante.
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Devenir quelqu'un

Touchant, ce roman est le portrait d'un jeune Amérindien aux yeux pleins d'étoiles malgré son manque de confiance et le mépris qu'il a pour lui-même. Il rêve de devenir boxeur, mais au-delà, son fantasme est aussi celui de l'American Dream, l'envie d'enfin s'élever au-dessus de ses origines le faisant oublier l'essentiel et ceux qui l'aiment. Le style de Willy Vlautin est sec et repose sur des dialogues nombreux et enlevés, ce qui n'empêche pas l'ensemble de rester assez visuel (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2021/06/07/devenir-quelquun-willy-vlautin/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Devenir quelqu'un

Une nouvelle découverte sous le signe du charme, j’enchaîne mes lectures et en ce moment c’est du pur bonheur !





Willy Vlautin n’a pas son pareil pour vous surprendre au cœur de ces intimités modestes débordantes d’amour, d’émancipation, d’espoir poussées par une volonté de fer dans le but de toucher du doigt le rêve absolu.





Horace Hopper est ni un indien ni un blanc. Un homme sans identité perclus de sentiments noirs et destructeurs. Horace vit depuis quelques années aux abords du ranch des Reese, éleveur de moutons, dans ce camping-car, son chez soi. Des posters de célèbres boxeurs tapissent les parois tristes, témoins de cette envie vorace de devenir ce quelqu’un d’important de majestueux, s’élevant dans ces sphères célèbres à la force de ses poings et de ses pieds. Horace a senti l’appel de la vie et décide de partir, de la cueillir, loin du ranch, des chevaux, sa passion, et des Reese qu’il considère comme ses parents.

La ville, le bruit, le monde et ses règles. Accueilli par sa tante qui lui loue la cabane au fond du jardin, il trouve rapidement du travail chez un monteur de pneu et un entraîneur peu scrupuleux. Les premiers matchs tombent et les premières défaites avec. Mais son optimiste le porte au-delà. La solitude de la ville le pèse, elle le rendrait peureux lui qui a connu la vaste étendue des plaines et des montagnes. Les semaines défilent et insidieusement le chaos s’installe. Lui, parti à la quête de l’homme qu’il deviendrait, se trouve face à l’immensité béante de la désolation et de la désillusion.





Eldon Reese est ce vieillard au cœur tendre qui a pris sous son aile le jeune Horace. Son départ pour la ville est un brise cœur. Avec patience, il lui a prodigué tous les bons conseils. Il sera toujours là pour lui quoiqu’il fasse, quoiqu’il lui arrive, leur ranch sera toujours son chez lui. Eldon suit de loin l’évolution de son petit protégé. Il ne veut que son bonheur.





Les personnages sont d’une extrême beauté. Une de celle qui vous éblouit par cette simplicité humaine, fidèle à ses valeurs. La plume de Willy Vlautin a ce quelque chose indéfinissable qui vous capture dès le départ. Une sensibilité à fleur de peau mais une force tirée de la Terre. Une quête initiatique à l’allure d’un western moderne, DEVENIR QUELQU’UN est époustouflant ! Le rêve américain à portée de mains, Horace est pris en étau entre cette réalité morbide et ce rêve de grandeur.





Un immense coup de cœur pour cette merveilleuse découverte. J’ai été sensible aux personnages, à l’histoire et à ce final qui m’a retournée littéralement les tripes. Une explosion honnête de portraits authentiques, de vies arrachées au lance-pierre, poussés sur ce chemin sinueux et alambiqué. Un uppercut qui coupe le souffle !
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Devenir quelqu'un

Horace Hopper est un jeune homme qui a toujours été écartelé entre ses origines indiennes et irlandaises.



Abandonné par sa mère à l’âge de 12 ans, puis adopté par un couple de rancher, Horace Hopper veut à tout prix échapper au sentiment d’échec qui lui colle à la peau.



Il décide de quitter le ranch du Nevada dans lequel il a grandi et que les propriétaires aurait voulu qu'il gère à leur place, pour s’installer en ville et tenter d’accomplir son rêve ultime : devenir champion de boxe.



Car, Horace Hopper, sans doute un poil trop idéaliste, se rêve champion, mais comme on n'est pas dans un conte de féées mais dans un roman ultra réaliste de l'Amérique des laissés pour compte, tout ne se passera pas forcément comme il l'avait imaginé.



Un parcours plein d'épreuves, envers et contre tous, pour enfin trouver sa place dans le vaste monde et devenir enfin quelqu'un ..

Le dernier roman du romancier et musicien Willy Vlautin nous touche profondément par sa petite musique très sensible et terriblement mélancolique et à la fois pleine d'espoir sur cette Amérique des humbles et des déclassés.

Une Amérique que l'auteur ne cesse de peindre roman après roman, un peu comme Bruce Springsteen le fait dans ses morceaux à la filiation évidente ( on pense aussi au récent film de Max Winckler, La loi de la jungle qui parlait aussi de boxe et de l'Amérique des loosers.



Vlautin parle de la si difficile quête d'identité et d’espoir dans un très beau récit iniatique qui interroge avec pas mal de délicatesse le sentiment d'appartenance à une terre et à une communauté ou bien encore la lutte contre la solitude qui nous tenaille et qui nous colle à la peau notamment dans les grandes villes.

A noter que Willy Vlautin est aussi le leader de feu le groupe Richmond Fontaine, et qu'il a composé avec son groupe un album en 2017, Don’t Skip Out on Me, qui est le titre original du roman et évidemment une bande son plus qu'appropriée pour accompagner cette belle lecture.


Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Devenir quelqu'un

Mi blanc, mi indien païute, Horace Hopper ne supporte pas ses origines. Abandonné par son père, puis délaissé par sa mère qui a confié sa garde à la grand-mère, l’enfant a été pris en charge par les Reese, un couple de rancher . A vingt-et-un ans, il vit dans un camping-car et travaille pour Eldon Reese qui, à soixante-douze ans, a bien besoin de son aide. Alors que leurs deux filles ont quitté la région, Eldon et sa femme considèrent Horace comme leur propre fils. Ils espèrent bien qu’il reprendra le ranch. Tant d’exploitations périclitent suite au vieillissement des propriétaires et au départ des jeunes



Mais Horace veut devenir quelqu’un. Lorsqu’il monte dans les montagnes pour ravitailler Pedro, gardien du troupeau de moutons, il écoute du rock ou des cours d’espagnol. Car il veut devenir mexicain pour faire carrière comme boxeur professionnel.



Mr Reese, aucun boxeur digne de ce nom n’est un Indien Païute. Les Païutes sont des bons à rien.



Horace part à Tucson où il trouve un petit boulot et un entraîneur, Alberto Ruiz. Il devient Hector Hidalgo et prépare ses premiers combats en amateur. Horace frappe fort, gagne quelques matchs, prend des coups. Ruiz, alcoolique et radin, l’exploite. Mais Diego, un entraîneur plus sérieux, rechigne à s’occuper de lui.



Je vais être honnête avec toi : tu n’es pas un bon boxeur, tu es un bagarreur, et tu en paieras le prix.



Horace est toujours prêt à prendre des risques pour atteindre son but. Il ne vit ou plutôt ne survit que pour cela, s’enfermant de plus en plus dans la solitude. Souvent, il ne répond même pas à Eldon, toujours inquiet de savoir comment il va. Le vieil homme, et surtout sa femme, rêvent de le voir revenir, enfin apaisé de la honte de ses origines qui l’empêche d’être lui-même.



Willy Vlautin conte une histoire prenante et sensible. Les blessures de l’enfance , les origines non acceptées surtout à cause des moqueries, des préjugés des bien-pensants laissent des traces. Malgré toute l’humanité, l’écoute des Reese, Horace n’est pas prêt à se satisfaire d’un cocon bien tranquille. Il ne veut pas être vu comme un indien incapable mais être reconnu comme un champion, un homme courageux. Même si pour cela il doit souffrir des coups et de la solitude.



Même si l’auteur évoque les conditions de vie des ranchers, l’impossible survie des exploitations avec le vieillissement des propriétaires et le désintérêt des nouvelles générations, le récit est centré sur le parcours d’Horace. C’est donc avant tout une histoire humaine, attachante narrée avec rythme et émotion.
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Devenir quelqu'un

Abandonné très tôt par ses parents, couvé par le couple de vieux ranchers qui l'a adopté comme son fils, Horace Hopper travaille depuis ses quatorze ans au Little Reese Ranch dans le Nevada. À 21 ans, le jeune homme souhaite tourner le dos à ses racines métisses d'Indien Païute mâtinées de sang irlandais et s'écrire un destin... Rêvant d'être mexicain pour devenir champion du monde de boxe, il se rebaptise Hector Hidalgo, écoute des CD pour apprendre l'espagnol et se force à manger épicé: "Parce que les boxeurs mexicains sont les plus coriaces. Tout le monde le sait." Arrivé à



Tucson, entre un petit boulot dans un magasin de pneus, un entraîneur margoulin et un flirt mort-né avec Marianna, la serveuse du diner, le vrai combat pour la survie se joue sur le ring



du quotidien.
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Devenir quelqu'un

Willy Vlautin rencontre un succès certain avec ses romans sociaux (Motel Life, Plein Nord) où le rêve américain a du plomb dans l'aile et les parcours initiatiques se confrontent à des abîmes de solitude. Davantage que par son style à la voix très blanche, épurée, Vlautin touche par un humanisme sans esbroufe, où chaque protagoniste de la classe ouvrière, malgré les espoirs déçus, cherche toujours à tendre la main aux plus fragiles.
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Devenir quelqu'un

Avec "Devenir quelqu’un", son cinquième roman, l’Américain Willy Vlautin nous offre un percutant roman d’apprentissage.
Lien : https://www.journaldequebec...
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Devenir quelqu'un

Quel livre ! Un véritable coup de cœur et bien que je l'ai terminé depuis déjà quelques temps, ses personnages continuent de m'accompagner....

Comment trouver les mots pour exprimer les émotions que ce livre à provoquer ? Comment lui rendre justice ?



Une histoire de boxe, mais bien plus que ça...Une histoire toute simple mais qui charrie tant de sensibilité et d'émotions...



Horace est un jeune métis amérindien abandonné par ses parents. A 14 ans, il est placé chez Ed et Louise Reese, un couple de ranchers qui élèvent des moutons. Le jeune homme est une aide précieuse au quotidien, Ed ayant de gros souci de santé, et une affection profonde les unit. Le vieux couple qui a vu partir loin leurs deux filles, projette de laisser leur exploitation à ce "fils" sur lequel ils s'appuient.



Mais Horace ne sait se contenter de ce bonheur tout simple, il doit se prouver des choses à lui-même, compenser l'abandon, prendre une revanche sur la vie, devenir quelqu'un, lui qui n'est rien pour ses parents....Passionné de boxe depuis tout petit, il rêve de devenir un champion, devenir quelqu'un qui compte. En quête d'identité et d'estime de soi, n'assumant pas ses origines indiennes, il est persuadé que se faire passer pour un mexicain lui ouvrira les portes de la gloire.



Après un départ plein d'espoir, commence une longue descente en enfer et le rêve s'effrite peu à peu sur les rings, sous les coups, les traitrises... Violence de la vie, solitude abyssale, Horace se perd peu à peu mais Ed est là qui s'inquiète, qui veille, qui ne le laisse jamais tomber...



Quel extraordinaire bonhomme que Ed, avec tant d'humanité ! Les relations sont tellement belles entre le jeune homme et ce vieux couple débordant d'amour qui respectent tous les choix d'Horace, qui l'accompagnent au mieux... il y a cette affection pleine de pudeur et de réserve, ces silences étourdissants de tendresse et cette impossibilité à combler les vides....



Une narration toute simple qui raconte un morceau de vie criant de réalisme, une plume sensible sans pathos aucun, un propos d'une grande profondeur et un immense coup de cœur pour ce livre qui restera inoubliable, une dernière phrase bouleversante qui résonne encore en moi...



Je remercie le Picabo River Book Club. Léa ainsi que les Editions Albin Michel et la traductrice pour cette magnifique lecture.


Lien : https://chezbookinette.blogs..
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