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Critiques de Wlodzimierz Odojewski (13)
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La nudité des femmes

Que dire, que faire, que penser, lorsque l’on a 11 ans, que l’on s’appelle Marek, que l’on habite en Pologne, précisément en 1941, en Galice, et que l’armée allemande vient d’occuper votre village, où vivaient, bon an mal an, dans une paix relative une communauté polonaise catholique, une communauté de chrétiens ukrainiens (les uniates) et une communauté juive ?

L’apprentissage se fait alors au travers de la brutalité des événements, cautionnés par le feldwebel Rudeck qui a réquisitionné une annexe de la ferme des parents de Marek, un adulte fort de son autorité et de son uniforme, soucieux de donner une image attrayante de l’occupation.

Au loin, à l’aube, des coups de feux, vers les cimetières, estompé par le brouillard, ils assistent (Marek son frère Wiktor et leur cousine Karola), depuis les fenêtres de leur chambre, au massacre de villageois, comme eux, qu’ils connaissent pour les voir chaque jour, puis se heurtent au mur de silence des autres, ceux qui n’ont pas été massacrés, enfin pas pour le moment…

La vie s’est arrêtée dans le village, plus aucuns repères, le porteur d’eau n’est pas passé ce matin, dans ce désert voulu par les adultes, les trois enfants, mais est-on toujours des enfants lorsque l’on a vécu ce qu’ils viennent de vivre, décident de se rendre sur les lieux de la boucherie :

« …il n’y avait plus devant eux que le terrain découvert de la sablière, et ils étaient tous là : les Juifs et les Juives, quelques Tziganes des environs, par endroit des femmes, des hommes et des enfants ensemble, pêle-mêle, se tenant presque à bras le corps comme s’ils s’étaient tortillés avant de mourir, avaient essayé de remonter à la surface… »

L’horreur pour Marek n’est pas de voir ces corps de femmes nues, mutilées, mais d’imaginer qu’elles auraient pu être sa Tante Barbara, sa cousine Karola ou sa mère. Et la question du pourquoi lui taraude désormais l’esprit, heureux de n’avoir aucuns membres de sa famille dans les victimes, angoissé à l’idée qu’il pourrait y en avoir un jour.

Il a soudain compris ce qu’était l’injustice de la vie, dans son choix de la mort et comment elle l’applique aux victimes ; dans son choix des victimes et quelle mort elle leur destine ; il n’aura plus 11 ans désormais.

Marek se réfugie dans la maladie, une fièvre aux origines inconnues pour sa grand-mère qui le soigne à coup « d’infusion de framboises séchées sucrées au miel. », mais la tisane n’a jamais soigné les angoisses lorsqu’elles sont ancrées dans une réalité tangible.

Le salut viendra peut-être de sa cousine Karola, mais même la vision de ses seins : « …guère plus gros que les deux moitiés d’une balle de tennis qui auraient tendu sa peau, et dans l’éclat de la neige et au clair de lune lointain, ses seins paraissaient extraordinairement blancs, mais tout noirs au bout. » ; ne fait pas fuir les visions des corps mutilés imprimées sur ses rétines.

Dans le « cirque », deuxième nouvelle du recueil, Wiktor, Karola et Marek se réjouissent de savoir qu’un cirque va planter son chapiteau dans leur village.

Qui sont ces saltimbanques ?, dans cette période troublée où on sait le sort qui leur est réservé, et pourquoi ont-ils choisi un nom imitant celui d’un cirque célèbre en Autriche et en Italie ?, sont-ce des imposteurs ?, et ce directeur Roumain se faisant passer pour un Italien, qui est-il ?, le mulâtre et les deux lilliputiennes, des sœurs jumelles Françaises, semblent authentiques eux.

Leur curiosité est éveillée, mais comme toujours Marek voudra vivre seul, cette curiosité qui l’anime et qu’il trouve différente de celles de son frère et de sa cousine :

« Est-ce donc alors que c’est arrivé, toute cette fascination ? Au cours des cinq ou dix minutes qu’il a passées sur la place du Marché, l’après-midi même, assis près de la statue de Jean Népomucène, là où s’arrêtait habituellement l’autocar ? Pendant qu’il attendait tante Barbara qui devait rentrer de Przemysl ? »

La nouvelle déroule l’univers secret des adolescents, celui qu’il cache aux adultes et dont il vaut mieux que ces derniers ne le découvrent pas, sauf à vouloir le gâcher.

C’est une des Lilliputiennes qui va lui faire découvrir ces univers parallèles qui permettent de construire sa personnalité à l’abri des regards indiscrets d’autrui.

La nouvelle joue sur cette ambiguïté et aussi sur l’ambigüité de la gémellité des deux femmes, car Marek découvre qu’elles sont des femmes en dépit de leur petite taille qui les fait assimiler par beaucoup à des sous-êtres humains.

Jacqueline et Simone hante les pensées de Marek tandis que sa famille s’inquiète pour tante Barbara qui n’est toujours pas rentrée de Przemysl, plusieurs jours après la date qu’elle avait annoncée. Marek se préserve ainsi des préoccupations des adultes, il fuit dans le mode des deux femmes du cirque, elles lui racontent leurs voyages, l’invite à des représentations.

Comme dans la nudité des femmes, le thème de cette nouvelle, est l’enfant ou l’adolescent face au monde des adultes, ici en l’occurrence, Marek crée sa propre relation adulte avec deux personnes qu’il apprécie, qu’il est le seul à apprécier, et qui le lui rendent.

Il fuit la relation déséquilibrée avec son frère aîné qui le renvoie à son statut de non-adulte.

Là encore, Odojewski maintient son écriture dans le registre du discours intime de l’adolescent, méfiant, mais envieux des adultes, qui entend s’en protéger en construisant lui-même son propre système de références.

Marek va construire sa propre histoire, connaître son premier chagrin, survivre au départ du cirque, car désormais il est devenu un homme.



Que dire, que faire, que penser, lorsque l’on a 11 ans, que l’on s’appelle Marek, que l’on habite en Pologne, précisément en 1941, en Galice, et que l’armée allemande vient d’occuper votre village, où vivaient, bon an mal an, dans une paix relative une communauté polonaise catholique, une communauté de chrétiens ukrainiens (les uniates) et une communauté juive ?

L’apprentissage se fait alors au travers de la brutalité des événements, cautionnés par le feldwebel Rudeck qui a réquisitionné une annexe de la ferme des parents de Marek, un adulte fort de son autorité et de son uniforme, soucieux de donner une image attrayante de l’occupation.

Au loin, à l’aube, des coups de feux, vers les cimetières, estompé par le brouillard, ils assistent (Marek son frère Wiktor et leur cousine Karola), depuis les fenêtres de leur chambre, au massacre de villageois, comme eux, qu’ils connaissent pour les voir chaque jour, puis se heurtent au mur de silence des autres, ceux qui n’ont pas été massacrés, enfin pas pour le moment…

La vie s’est arrêtée dans le village, plus aucuns repères, le porteur d’eau n’est pas passé ce matin, dans ce désert voulu par les adultes, les trois enfants, mais est-on toujours des enfants lorsque l’on a vécu ce qu’ils viennent de vivre, décident de se rendre sur les lieux de la boucherie :

« …il n’y avait plus devant eux que le terrain découvert de la sablière, et ils étaient tous là : les Juifs et les Juives, quelques Tziganes des environs, par endroit des femmes, des hommes et des enfants ensemble, pêle-mêle, se tenant presque à bras le corps comme s’ils s’étaient tortillés avant de mourir, avaient essayé de remonter à la surface… »

L’horreur pour Marek n’est pas de voir ces corps de femmes nues, mutilées, mais d’imaginer qu’elles auraient pu être sa Tante Barbara, sa cousine Karola ou sa mère. Et la question du pourquoi lui taraude désormais l’esprit, heureux de n’avoir aucuns membres de sa famille dans les victimes, angoissé à l’idée qu’il pourrait y en avoir un jour.

Il a soudain compris ce qu’était l’injustice de la vie, dans son choix de la mort et comment elle l’applique aux victimes ; dans son choix des victimes et quelle mort elle leur destine ; il n’aura plus 11 ans désormais.

Marek se réfugie dans la maladie, une fièvre aux origines inconnues pour sa grand-mère qui le soigne à coup « d’infusion de framboises séchées sucrées au miel. », mais la tisane n’a jamais soigné les angoisses lorsqu’elles sont ancrées dans une réalité tangible.

Le salut viendra peut-être de sa cousine Karola, mais même la vision de ses seins : « …guère plus gros que les deux moitiés d’une balle de tennis qui auraient tendu sa peau, et dans l’éclat de la neige et au clair de lune lointain, ses seins paraissaient extraordinairement blancs, mais tout noirs au bout. » ; ne fait pas fuir les visions des corps mutilés imprimées sur ses rétines.

Dans le « cirque », deuxième nouvelle du recueil, Wiktor, Karola et Marek se réjouissent de savoir qu’un cirque va planter son chapiteau dans leur village.

Qui sont ces saltimbanques ?, dans cette période troublée où on sait le sort qui leur est réservé, et pourquoi ont-ils choisi un nom imitant celui d’un cirque célèbre en Autriche et en Italie ?, sont-ce des imposteurs ?, et ce directeur Roumain se faisant passer pour un Italien, qui est-il ?, le mulâtre et les deux lilliputiennes, des sœurs jumelles Françaises, semblent authentiques eux.

Leur curiosité est éveillée, mais comme toujours Marek voudra vivre seul, cette curiosité qui l’anime et qu’il trouve différente de celles de son frère et de sa cousine :

« Est-ce donc alors que c’est arrivé, toute cette fascination ? Au cours des cinq ou dix minutes qu’il a passées sur la place du Marché, l’après-midi même, assis près de la statue de Jean Népomucène, là où s’arrêtait habituellement l’autocar ? Pendant qu’il attendait tante Barbara qui devait rentrer de Przemysl ? »

La nouvelle déroule l’univers secret des adolescents, celui qu’il cache aux adultes et dont il vaut mieux que ces derniers ne le découvrent pas, sauf à vouloir le gâcher.

C’est une des Lilliputiennes qui va lui faire découvrir ces univers parallèles qui permettent de construire sa personnalité à l’abri des regards indiscrets d’autrui.

La nouvelle joue sur cette ambiguïté et aussi sur l’ambigüité de la gémellité des deux femmes, car Marek découvre qu’elles sont des femmes en dépit de leur petite taille qui les fait assimiler par beaucoup à des sous-êtres humains.

Jacqueline et Simone hante les pensées de Marek tandis que sa famille s’inquiète pour tante Barbara qui n’est toujours pas rentrée de Przemysl, plusieurs jours après la date qu’elle avait annoncée. Marek se préserve ainsi des préoccupations des adultes, il fuit dans le mode des deux femmes du cirque, elles lui racontent leurs voyages, l’invite à des représentations.

Comme dans la nudité des femmes, le thème de cette nouvelle, est l’enfant ou l’adolescent face au monde des adultes, ici en l’occurrence, Marek crée sa propre relation adulte avec deux personnes qu’il apprécie, qu’il est le seul à apprécier, et qui le lui rendent.

Il fuit la relation déséquilibrée avec son frère aîné qui le renvoie à son statut de non-adulte.

Là encore, Odojewski maintient son écriture dans le registre du discours intime de l’adolescent, méfiant, mais envieux des adultes, qui entend s’en protéger en construisant lui-même son propre système de références.

Marek va construire sa propre histoire, connaître son premier chagrin, survivre au départ du cirque, car désormais il est devenu un homme.
Lien : http://desecrits.blog.lemond..
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Une saison à Venise

Marek, jeune polonais, rêve et se réjouit d'un été à Venise mais c'est 1939 et la guerre qui s'annonce. Les avions meurtriers traversent le ciel et la cave de la maison familiale, inondée par ce que chacun veut croire une source thermale, se révèle une Venise fantasmée et poétique. Un petit livre à la fois drôle et tragique, un moment d'histoire et les souvenirs dans les yeux d'un enfant.
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Une saison à Venise

D'un sujet que certains traitent de façon larmoyante et barbante au possible, Wlodzimierz Odojewski tire une fable enfantine exquise, délicate et pétillante. Marek est un intarissable bavard, aux phrases biscornues (et à rallonge) évoluant au fil de sa pensée d'enfant, ce qui est particulièrement réjouissant. Une saison à Venise plonge le lecteur dans ce monde enchanteur qu'est l'enfance, où l'imagination n'a pas de limite et où un piano désaccordé, quelques bougies et un radeau de fortune s'allient pour constituer cette atmosphère si particulière à Venise, empreinte de romantisme, de sérénité et d'une pointe de fébrilité (oui, parce que les gondoliers sont loin de murmurer quand ils se croisent au gré des canaux et ils sont nombreux à les arpenter !). Une saison à Venise nous offre une bulle pétillante et délicate, un peu de grâce et de poésie,alors Wlodzimierz Odojewski, je vous remercie bien bas d'avoir de ne pas avoir écrit un tire-larmes ! Une saison à Venise est un petit régal à lire sans modérationet cela tombe plutôt bien car il se dévore très rapidement ; Une saison à Venise fera très certainement partie de ma sélection de Noël pour vous aider à trouver des cadeaux pour tous vos proches (oui, la liste "idées cadeaux" est en train de mûrir et ne devrait plus tarder).
Lien : http://www.carozine.fr/cultu..
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La nudité des femmes

L'histoire d'une initiation amoureuse, de la découverte de l'autre et de soi même, l'apprentissage des sentiments. C'est tout cela que nous raconte l'auteur, au travers de l'histoire de Marek, jeune polonais, durant la seconde guerre mondiale. En toile de fond les rafles et la peur des SS et des allemands. Un récit enlevé, mais non dénué d'une certaine douceur. Très agréable à lire. Une jolie découverte grâce au programme Masse Critique
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Une saison à Venise

C’est comme un moment suspendu, le temps d’arrêt avant le déferlement de la catastrophe, sorte de calme avant la tempête, plombé d’expectative angoissée…

Pologne, 1939. Marek a dix ans, et se réjouit d’aller enfin pour les grandes vacances à Venise, lieu de villégiature familiale depuis au moins deux générations, et dont il a tant entendu parler…



Mais la menace de la guerre bouleverse ces projets, remplacés par un séjour à la campagne chez la tante Weronika, où vont et viennent d’autres tantes, la cousine Karola, que Marek se réjouit de retrouver, et d’autres enfants eux aussi en vacances chez les familles voisines.



Le garçon oublie vite sa déception, passe de la découverte des sentiments contradictoires qu’éveillent en lui la présence des filles à la curiosité vaguement inquiète mais finalement fugace que suscitent les conciliabules et la mine préoccupée des adultes. L’absence de sa mère, partie « aider » il ne sait qui à quoi, le perturbe davantage, par sa dimension inhabituelle.



Un événement lui aussi surprenant, mais à l’inverse jubilatoire, disloque pour un moment la tension ambiante. Marek trouve une source dans le sous-sol de la maison, qui bientôt est inondé au point de pouvoir y naviguer sur des gondoles improvisées. Car voilà l’occasion de se rendre, finalement, à Venise, recréée à renforts de lampions, de quelques meubles flottants et d’un piano que l’on installe sur une plateforme que l’eau rend quelque peu bancale !



Salvatrice inconstance de l’esprit humain, qui trouve dans le retour à l’émerveillement propre à l’enfance les ressources pour surmonter l’angoisse, oublier ne serait-ce qu’un instant la tragédie qui s’approche… Marek lui, du haut de ses dix ans, s’adonne à la joie que procure le pouvoir de l’imagination. Mais en même temps, le rappel d’une scène d’horreur (celle d’un bombardement dévastateur auquel il a assisté en se rendant en ville), brutale et précise, donnant corps à la menace qui jusqu’alors restait vague, le hante, peuple ses nuits de cauchemars.



Au-delà d’un moment charnière au niveau historique, c’est donc aussi celui du point de bascule entre l’innocence de l’enfance et l’apprentissage de la violence.



C’est bref mais très habile, peut-être trop bref d’ailleurs, car bien qu’ayant trouvé la lecture plaisante, il me reste l’impression de ne pas avoir vraiment eu le temps de m’y installer…
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Une saison à Venise

Ce n'est pas un bouquin qui "coince" franchement, je l'ai lu jusqu'au bout, sans souci mais sans passion. Beaucoup de femmes se retrouvent dans cette maison de famille, se disputent, parlent s'occupent des enfants qui trouvent eux-mêmes plein d'activités. La guerre est en toile de fond, à peine esquissée au départ, puis un peu plus présente : tout est fait pour n'y point penser.

Le hic, c'est que rien n'est particulièrement original ou intéressant, ni les situations (sauf cette source qui surgit dans la cave), ni les personnages, ni l'écriture. Rien qui n'empêche d'apprécier sa lecture mais rien qui n'emporte mon adhésion. "Un roman simple et loufoque [...] d'une drôlerie jubilatoire" est-il écrit en quatrième de couverture. Manifestement, l'humour et la jubilation sont des notions très subjectives, je n'ai pas ri ni n'ai jubilé même intérieurement.
Lien : http://lyvres.over-blog.com/
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Une saison à Venise

En 1942, Waldek, petit garçon polonais devait aller en voyage à Venise. Mais la guerre est déclaré, il part à la campagne chez sa tante Weronika avec sa grand-mère, ses tantes et ses cousines. Une inondation envahit les immenses caves de la grande maison. Toute la famille imagine se retrouver dans la cave sur les canaux à Venise et crée un univers fascinant avec concert et lampions en dehors des horreurs de la guerre. Un mini roman bien sympathique
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Une saison à Venise

Petite perle de littérature qui raconte en une centaine de pages l'histoire de Waldek petit garçon à qui ses parents ont prévu d'aller àVenise. Mais la guerre est déclarée et les projets changent. On se dit que l'histoire sera triste mais dans une maison avec ses tantes, ses cousines, sa grand-mère, toutes ces femmes, une autre histoire se fait, et on rit avec une infinie tendresse.

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La nudité des femmes

Deux nouvelles composent "La nudité des femmes" pour raconter l'éveil à la volupté et au corps de la femme en 1941 dans un village de Galicie sous occupation allemande, vue par Marek, un garçon de douze ans qui quitte - petit à petit - le monde paisible et innocent de l'enfance pour entrer dans celui, plus réaliste et plus passionné, de l'adulte en devenir.



Dans la première nouvelle, "La nudité des femmes" - titre éponyme - Marek et Wictor son frère aîné, sont confrontés à un pogrom qui balaie une partie de la population du village. D'un coup, ce lieu si vivant, si animé, si dynamique va se vider d'une partie de ses habitants et se réduire à une localité figée, au silence lourd et pesant. Seulement, les enfants sont ce qu'ils sont, curieux, avides de savoir ce que les adultes leur cachent et intrigués de ne pas comprendre une situation, même dramatique. Aussi, se dépêchent-ils de se rendre à l'ancienne sablière. Et là, Wiktor et Marek découvrent un amas de corps enchevêtrés les uns aux autres. Corps d'hommes, d'enfants, de vieillards. Et de femmes.
Lien : http://dunlivrelautredenanne..
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La nudité des femmes

L'auteur nous fait partager la vie d'un enfant qui malgré l'occupation nazie arrive à évoluer et à s'intéresser à la chair. Marek découvre, grâce à la présence féminine de sa famille, le corps d'une jeune fille...puis il croise un jour le chemin d'une femme "particulière" qui le fera passer dans le monde de l'adolescence.

Le récit est émouvant car Marek, le personnage centrale, est tiraillé, torturé par ses sentiments, par ces femmes... jeunes, agées, vivantes ou mortes !



Malgré tout, ce roman comporte quelques passages rendus confus par le style d'écriture de l'écrivain. Ce livre de 80 pages est toutefois à la portée de tout le monde.


Lien : http://lafarfalla.canalblog...
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La nudité des femmes

De Wlodzimierz Odojewski j'ai lu il y a un an et demi une saison à Venise , là grâce à Babelio je lis en quelque sorte la suite. C'est un grand plaisir de retrouver Marek et sa famille,Wiktor le grand frère, Karolina la cousine, pendant l’occupation nazie en Galicie. La nudité des femmes est constituée de deux deux récits d’initiation sexuelle qui se déroulent en 1941, durant la seconde guerre Mondiale. C'est l'adieu à l'enfance la découverte sensuelle du corps de la femme. Ces deux récits sont en faite deux longues nouvelle la première intitulée :

la nudité des femmes fait froid dans le dos, l'époque y est pour quelque chose les pogromes, la gravité, l'horreur, l'effroi de ces corps nus et mutilés. Rêve ou réalité pour Marek, c'est un choc mon dieu comme c'est terrifiant !

La deuxième que personnellement je trouve très originale, sort de l'ordinaire aussi : le Cirque. Marek a douze ans et c’est déjà la puberté, l’éveil à la sexualité. Il découvre avec une femme/enfant, la pureté des premier émois amoureux. La fin de cette nouvelle m'a mise chaos très émouvant . En toile de fond la Seconde Guerre Mondiale est présente, voir oppressante, noire, opaque tel un brouillard et elle se répercute sur le récit.
Lien : http://livresdemalice.blogsp..
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La nudité des femmes

La nudité des femmes de Włodzimierz Odojewski est le récit d’une initiation d’un jeune garçon, Marek, à la sensualité et au corps des femmes. Cette histoire se déroule dans un village de Pologne pendant la Seconde Guerre mondiale. L’atmosphère du roman est assez lourde car il y a toujours derrière le quotidien des situations qui ne le sont pas, des dangers qui entourent sa famille et les autres, des découvertes traumatisantes et des propos violents. Mais dans cette atmosphère, les sens de Marek s’éveillent. Il n’est déjà plus le petit enfant qu’il était. Marek découvre les femmes et leur corps, la nudité de leur corps. Malheureusement, la première vision qu’il a est celle de corps nus, violentés, torturés et froids. Ce premier contact est traumatisant pour le jeune garçon et le marquera profondément. Toutefois, Marek découvrira l’amour et le plaisir dans les bras d’une jeune femme particulière de passage dans le village avec son cirque.

Ce court récit est lourd et poétique, sensible et profond. Le style est étrange dans le sens où il nous semble que le héros est le narrateur bien qu’il ne dise jamais « Je » mais « Il ». Nous avons l’impression qu’il se décrit extérieurement, comme s’il faisait un retour en arrière, comme s’il examinait son passé.

Ce fut une lecture agréable et touchante.



Je remerci Babelio et Les allusifs de m'avoir permis de découvrir cet auteur et ce livre. Je suis ravie.
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La nudité des femmes

Sensualité. Włodzimierz Odojewski, La nudité des femmes.



Włodzimierz Odojewski est un écrivain polonais, né en 1930 et installé en Allemagne depuis 1971. La seconde guerre mondiale est au cœur de son œuvre littéraire. Les deux petits romans publiés dans un même volume chez les Allusifs, La nudité des femmes et Le cirque sont les deux derniers volets d’une trilogie commencée avec Une saison à Venise, publiée chez le même éditeur en 2006. Dans Une saison à Venise, Marek, neuf ans, qui devait partir avec sa mère à Venise, se voit obligé, parce que la guerre éclate, de partir pour la campagne, chez sa tante Weronika avec son frère aîné, Wiktor. Venise sera recréée dans la cave de la maison où une source d'eau surgit par miracle. Déjà, dans ce premier opus, Odojewski jouait avec le décalage entre le monde imaginaire et innocent de l'enfance, celui de Marek, de Wiktor et de leur cousine Karolina et celui bien plus sinistre des adultes, un monde qui s'impose dans le bruit assourdissant des bombes soviétiques et allemandes qui s'abattent sur la Pologne.

Avec La nudité des femmes, nous sommes maintenant en 1941 et Marek a onze ans. Depuis le déclenchement de l’opération Barbarossa, le calme règne. Il n’y a plus qu’une garnison de S.S. dans le village et on entend à peine le bruit des bombes. Marek a maintenant onze ans et c’est déjà la puberté, l’éveil à la sexualité. Pas encore adulte, Marek n’est déjà plus un enfant. Le calme est cependant lourd de menaces, très lourd. Alors qu’il traverse la cour en compagnie de son frère et de sa mère, l’aimable feldwebel Rüdeck qui s’est installé dans l’annexe de la ferme s’est adressé à eux pour leur dire qu’il était temps de nettoyer la ville. Plutôt une bonne nouvelle pour Marek et Wiktor : les caniveaux vont enfin être nettoyés. Pourtant, la famille est nerveuse et cela d’autant plus que le concierge, affolé, vient leur annoncer qu’il se prépare un “pogrome”. Comme le titre de ce petit roman (ou de cette longue nouvelle) l’indique, Marek va découvrir la nudité des femmes, cette nudité à laquelle il commençait à penser :



« La nudité des femmes. La première fois qu’il l’avait vue, c’était à la fin de l’été où le front s’était déplacé si loin vers l’est que même ses plus faibles échos n’atteignaient plus le bourg. Une grisaille veloutée baignait la vallée en même temps que les fines gouttelettes de pluie, le brouillard se formait au-dessus de la rivière. Cependant, il faisait encore suffisamment clair pour bien regarder les femmes. Mais les avait-il vraiment regardées ? Avait-il bien tout vu ? Avait-il vu quoi ce fût ? Combien de fois par la suite a-t-il tenté de se persuader qu’à cette heure on ne voit pas grand-chose, ou bien que dans la lumière diffuse du soir les choses prennent les formes les plus invraisemblables, voire repoussantes, et ne doivent nullement être vraies. Parce qu’elles n’avaient pas de seins, car à cet endroit leur peau déchiquetée laissait apparaître des lambeaux de chair pâles et écarlates, et c’était horrible. Et donc quand il se demandait s’il les avait vues pour de vrai ou non, il avait du mal à trouver la réponse, bien que sa mémoire ne pût s’en défaire ; Dieu nous garde de découvrir quoi que ce soit de cette manière. »



C’est en découvrant un charnier, des cadavres déchiquetés que Malek fait sa première expérience de la nudité. Il y aussi des hommes, des vieillards, des enfants, mais ce sont les femmes, les femmes dont il commençait à rêver, qui lui apparaissent. L’éveil à la sexualité coïncide avec la découverte de la mort, avec ce qui est pire que la mort :



« Durant de longs jours, de longues semaines, il eut l’impression que tout était mort en lui ; parce que la découverte la plus bouleversante avait été qu’il pouvait arriver aux gens des choses bien pires que la mort. Surtout aux femmes. »



La suite ici : http://bartlebylesyeuxouverts.blogspot.com/2009/01/sensualit-wodzimierz-odojewski-la-nudit.html
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