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Citations de Xavier Deutsch (75)


Existe-t-il des adultes à qui l'on peut dire "Voilà, je sais bien que ça ne ressemble à rien, c'est même pas certain que j'arriverais à le raconter", et qui vous répondent : "Dis toujours, mon garçon" ? Et qui, après, quand on a raconté l'histoire comme on a pu, en reprenant certains mots pour les changer par d'autres, car ils ne convenaient pas, et qu'on a eu le sentiment de trébucher dans chaque phrase et de servir une sombre bouillie, finissent par vous dire "Je te comprends, mon garçon" : de tels adultes existent-ils ?
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Car : savez-vous, Robert, qu'il existe une langue comprise et parlée par tous les hommes entre eux, dont ils se servent aussi pour s'exprimer avec Dieu ? Ils fument. Les choses qu'ont à se dire deux hommes qui fument ne recouvrent pas aux traductions. On se réjouira des accents locaux, des variations dialectales dans les tabacs qui brûlent : le Semois de Belgique est amical, robuste et boisé ; le grec, le bulgare, le macédonien donnent une odeur montagnarde, grise et forte ; âcre et joyeux comme une liqueur de contrebande, le tabac du Mali fait presque mal à la bouche ; les feuilles de Sumatra et Java brûlent gentiment et se glissent, familières comme une eau, sans heurter les conversations ; puis l'on s'incline lorsque paraissent les accents des princes caribéens : la tabac cubain, le dominicain.
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Aussi obsolète qu’elle puisse sembler, la lenteur est une vertu. Lire un livre, marcher à pas mesurés sur un chemin de campagne, méditer les arcanes d’un jeu subtil : ces actes silencieux et lents tricotent mieux notre bonheur que les trépidations.
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Un communiste solitaire, c'est un comble, non ? Un collectiviste isolé qui lit la presse capitaliste, tout seul, dans son divan, les pieds dans ses pantoufles...

Il rit de nouveau, apparemment de bon coeur, mais joseph tout de même sentit un fond de tristesse dans les paroles de ce vieux monsieur, et il ne trouva rien à répondre.
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Le Flamand est un saule : il tient à sa rive de ruisseau, il ne voyage pas, il boit ce qu'il faut, et la plaine est si plate qu'il reçoit dans la tête chaque jour tous les vents de l'Europe du Nord-Ouest
Un terrain de football, à ses yeux, n'est rien de moins qu'un demi -hectare de sol flamand : les Français ne l 'ont pas eu, les Espagnols ne l'ont pas eu, les Hollandais ne l'ont pas eu. Il va falloir que les Milanais viennent le chercher.
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C'était inconcevable! Une jeune femme totalement nue émergea des vagues écumantes et saisit la main que lui tendit Sapin.
Lorsqu'ils se retrouvèrent sur le pont, Sapin reconnut le visage de la jolie Su-Yin, la sirène, qu'il avait rencontré à Lüshun.
Sapin était submergé de confusion. Su-Yin se tenait près de lui, plus belle qu'un déesse de légendes, et bien que l'eau glaciale continuât de ruisseler dans sa longue chevelure sur ses orteils, elle ne semblait pas ressentir l'empoignement froid de la nuit.
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Sarah est assise sur sa chaise, devant la mer. Elle lit son beau livre. Soudain elle tourne la tête et elle voit Simon qui sort de l’étable. Simon porte son pantalon de marin, et rien d’autre. Il a le torse nu. Vite, Sarah tourne les yeux vers son livre pour ne pas voir cet homme à moitié nu.
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Un homme et une femme
se promènent sur un chemin en devisant de toutes les choses qui
leur traversent l'esprit. Soudain, quelques pas devant eux, ils
voient un honnête petit caillou sur le sol. La femme, tout
occupée à disserter sur la question de savoir si on peut lire Le
Voyage au bout de la nuit en faisant abstraction de
l'antisémitisme de Céline, ou à dénigrer le brushing de sa copine
Josette,marche, ignore le caillou, passe sans le voir. L'homme,
quand bien même il serait au milieu d'une tirade portant sur
l'origine de la vie sur Terre, fera un écart et donnera un coup de
pied dans le caillou. Rien ne réjouit davantage le cœur de
l'homme qu'une belle trajectoire, nette, imposée à un caillou par
le bout de son pied. Si j'ai laissé ma femme répondre au
téléphone, c'est pour ça. Parce que j'appartiens à la deuxième
catégorie.
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Elle embrasse son petit frère. Elle sort doucement de la chambre, et se glisse dans la sienne. Sans allumer. Elle se déshabille, reste pieds nus un moment. Les dix-sept ans d'Alice lui font un corps d'une beauté fraiche. Puis elle enfile son pyjama (bleu nuit, avec des pois) et se blottit sous sa couette.
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Le Flamand est un être simple. Il a les pieds dans la glèbe et les oreilles dans les étoiles.
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Ils se réunirent à Tallinn en 2037 et s'entendirent à rédiger douze principes qu'ils portèrent devant les Nations Unies et firent voter. Sais-tu quel était le premier de ces douze principes ?
Antonin secoua la tête et je lui dis :
- Le principe du silence, du sommeil et du repos : tout homme a droit par nature au silence, au sommeil dont son corps a besoin, au repos de l'esprit.
- C'est normal.
- Tu me fais plaisir, Antonin. Normal, ça ne semblait pas l'être. Ça l'est devenu.
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Elle avait enfilé une chemise trop grande pour elle sur ses épaules et ses seins nus. Elle avait les jambes nues, les pieds nus. Elle marchait sur un chemin qui traversait les hautes herbes, grimpait vers la montagne, et comme elle avait les orteils nus, elle prenait garde aux épines et au gravier. Elle riait, le chemin lui plaisait beaucoup.
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La littérature est ce matériau du langage comme une pâte de lumière, comme un vin qu'on absorbe et qui fait de nous autre chose que ce que nous étions la veille. La littérature nous allume et nous agrandit.
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Il avait dans le torse une chaleur, cette impression que l’on éprouve quand on est jeune et que l’on avale une gorgée de whisky dans le verre de son père. Il accéléra. Le ciel, devant lui, était limpide et bleu. Le soleil se rapprochait de la cime des montagnes, les forêts s’étalaient, d’un vert puissant. L’univers semblait s’être agrandi. Pour un peu, on aurait pu en entendre les craquements.
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Hope. Comme si le destin venait de lui dire :
Tout se tient, Joseph, tout est relié. Entends les signes qui te sont envoyés. Marche, garçon, ta route est bonne.
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La mer collaborait. Hostile comme l'asphalte, elle choquait La Belle Étoile par des secousses d'écailles, une agitation d'eaux félonnes sur lesquelles s'alourdissait le ciel blanc, et le brouillard sentait le décès.
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Il ne fait pas chaud, ni froid. Il fait lent.
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Une heure de massage et de soins. On s'abandonne. On n'est plus rien qu'un lourd paquet de viande allongé sur une table, pétri par les mains énormes d'un kiné. La viande, ça ne pense pas.
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On a vite le sens religieux, dans les jours incertains.
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- Mais... où sont vos joueurs ? demande l'entraîneur italien. Je ne vois là que Eydhal et Coppens ! Où sont les autres ? Au stade ? Ils s'entraînent ?
Maes, étonné de la question, répond :
- Ils s'entraînent ? Ah non, pas du tout ! Ils travaillent.
- Ils travaillent ? Que voulez-vous dire ?
- Mais voyons, ils travaillent ! On n'est pas dimanche ! Denis Garin est policier, Nathan Elias est prof de gymnastique dans un athénée d'Aerschot, Alex Beyaert est maçon... Ils travaillent.
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