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EAN : 9782931112007
212 pages
Weyrich (03/11/2020)
3.62/5   8 notes
Résumé :
En 2087, au bord de l’hiver, à l’approche de Noël. Dans les Asturies. Un Français du Nord, Emile Poil, un type aussi vieux que le siècle, est payé pour convoyer un gamin, Antonin, vers un hameau de montagne. Et quoi ? Tout est réel ici, tout est doux. Le monde est apaisé. C’est le mot : apaisé. Il n’y a plus d’avions, plus d’internet, plus de tensions, plus de bruit. On parle autrement, on parle peu. On mange à la main, on se vêt de ce qu’on possède longtemps. Il y ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Aux Éditions du Sablon nouvellement créées, paraît « La déclaration du juste » de Xavier Deutsch. Un récit surprenant, au ton merveilleusement sobre, visionnaire et profondément optimiste. Peut-être même, par les temps qui courent, un livre nécessaire. L'un de ceux qui nous évitent de vaciller et nous confortent dans l'espoir.

Poil est un vieillard, bien loin déjà sur le chemin de sa vie. Pourtant, malgré son âge, il accepte la mission qui lui est confiée : conduire Anton, un tout jeune garçon, à un village appelé La Cedebal. C'est là qu'un certain Cisco le demande avec instance, tant il espère que les dispositions surnaturelles de l'enfant pourront lui apporter, avant qu'il ne quitte cette vie, les réponses aux questions qui le taraudent.

Au rythme des pas du vieillard et de l'enfant, au gré de leurs rencontres, dans l'épaisseur de leurs impressions et de leurs réflexions, de leurs silences aussi, Xavier Deutsch tisse une fable visionnaire et lumineuse. Et où se mêlent réalisme magique, fantastique et optimisme. Une plume sobre et sublime qui évoque par moments les univers géniaux de Gabriel Garcia Márquez, Conrad Detrez, voire même de Jean Ray. À cette différence qu'ici, il n'est question que de bienveillance. Nul mauvais ne hante le récit. Seules les références au passé illustrent combien le monde a changé et jouit désormais d'une rédemption acquise, certes, au prix d'une guerre.

Nous voici en 2087. Dans le monde « d'après ». Celui où l'électricité est produite par le mouvement des arbres… Un monde apaisé et sans bruit où les êtres, les éléments, les parfums et les sons ont retrouvé une densité et une place intenses, simples et belles. Un monde où chaque détail prend une dimension étincelante, importante et poétique. le monde du réel, enfin restitué.

Mais ce monde, après quoi vient-il ? Il est né d'une guerre conduite pour mettre fin au monde malmené, maltraité et abruti par le bruit et la surexploitation acharnée ; le monde de l'inutile, intoxiqué de virtuel et de ce qui n'existe pas. Un monde dont le non-sens a conduit à une désastreuse impasse.

Le thème de l'itinérance et son corollaire d'intériorité n'ont pas ici vocation initiatique. L'enfant est prétexte à une lente maïeutique, un accouchement de l'esprit. de la part de Poil d'abord dont le regard critique, sévère mais juste qu'il porte sur le passé -notre temps- nous permet de nous projeter dans l'avenir, nous laissant entrevoir la possibilité, bien réelle, d'accoucher à notre tour d'un monde meilleur. Mais l'aboutissement de cette pérégrination, c'est aussi la permission faite à Poil par l'enfant de se révéler, sans jugement en contrepartie. Car Poil a lui aussi son histoire...
Optimisme et bienveillance donc, jusqu'au point final.

Avec ce récit que l'on déguste avec ravissement, les Éditions du Sablon ne pouvaient trouver plus belle manière de voir le jour !


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Salut les Babelionautes
La déclaration du juste de Xavier Deutsch est un curieux roman d'Anticipation, l'Humanité a survécu mais est revenus a une espèce de Moyennage tout en conservant quelques traces de son passé.
Nous allons suivre un vieil homme née en 2011 le jour de l'attentat terroriste du World Trade Center.
Il a pour mission de guider un enfant un peu particulier vers un monastère situé dans les Asturies, il m'a fallu chercher sur Google Maps pour me rappeler ou cela se situe.
Tout au long de leur périple il va raconter comment l'Humanité en est venu à la situation présente.
Et Xavier Deutsch, avec sa plume toutes en délicatesse, brosse un tableau qui n'est pas loin de la réalité actuelle.
Il y a très peu d'action, la Terre est redevenue ce qu'elle n'aurait jamais dû cesser d'être, plus d'industrie polluantes, les Hommes sont retournés a la terre pour la cultivé tout en la respectant, plus d'énergie fossile donc plus d'Avion, ni voiture.
J'avais deviné la fin, mais la révélation ne se fera que dans les dernières pages.
Merci aux Editions du Sablon et à Babelio pour cette Masse Critique qui m'a fait découvrir un nouvel Auteur.
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« La déclaration du juste » débute sur le vif, sans préambule. Poil, un solide gaillard de plus de 80 printemps vient de faire la rencontre d'Antonin, le jeune garçon qu'il doit accompagner à La Cebedal pour le compte d'un obscur Cisco. Habitué à convoyer biens et personnes depuis son plus jeune âge, ce voyage n'est en apparence pour lui qu'une mission de plus. Mais l'atmosphère qui entoure ce premier tête-à-tête et, plus tard, les préparatifs du départ, laisse penser le contraire. Peu de mots sont échangés et le parcours se déroule sans encombres, au gré du relief accidenté de cette partie sauvage des Asturies, des caprices de la météo et des rencontres, mais l'air demeure chargé de mystère, comme lourd de révélations qui ne demandent qu'à éclater.
Rien n'est plus comme du temps de la jeunesse de Poil, avant cette énième guerre qui a tout bouleversé, et il se sent à la fois très proche et très éloigné de cet enfant particulier qui n'a jamais rien connu d'autre que ce monde où règne la simplicité. Ce voyage vers un but inconnu va permettre à ces deux être de faire plus ample connaissance et de partager leurs points de vue au coeur d'une nature qui, seule, règne de nouveau en maître et pourvoit aux besoins essentiels de l'Homme.

Ce roman se présente comme un récit d'anticipation – puisque se déroulant dans le futur – mais il tient en fait bien plus du road trip contemplatif aux airs de conte philosophique et de fable écologique.
La plume de l'auteur est brute, avec des accents poétiques, à l'image de la façon dont s'expriment les personnages. Ceux-ci évoluent dans un monde qui, bien que proche du notre ( 2087 ce n'est pas si éloigné quand on y pense ), n'a plus grand chose à voir avec lui. Pour tenter de sauver la planète, les grandes nations ont pris des mesures drastiques signant la fin des multinationales et de leur course au profit. Ces dernières, dans une tentative désespérée de rébellion, se sont heurtées à un groupe d'hommes prêts à tout pour sauvegarder ce qui pouvait encore l'être. Guidés par le mystérieux mais charismatique Milio Pile de Pont, ils ont marqué l'Histoire par leur courage et leur abnégation, et la guerre qu'ils ont menée représente le dernier grand conflit connu. Depuis la nature a repris ses droits et la vie des hommes est régie par la simplicité et l'authenticité. On vit de peu, autant pour s'habiller que pour se nourrir, la technologie a disparu ( en dehors de celle qui permet de se fournir en électricité ), le troc a remplacé les échanges commerciaux et les rapports humains n'ont jamais été aussi vrais, basés sur peu d'échanges verbaux mais empreints de valeurs solides et d'un certain mysticisme.
Le confort est rudimentaire mais personne ne s'en plaint, chacun vivant au rythme de la nature et du temps qui passe, profitant de ce qu'ils ont à offrir.

Ce roman est assez déstabilisant au premier abord. Les personnages se parlent peu et d'une manière pour le moins énigmatique, on a tendance à oublier que le récit s'inscrit dans le futur parce que ce n'est en fait pas le propos, le temps s'écoule doucement, au rythme du voyage de Poil et Antonin, et durant un certain temps on ignore où l'auteur veut en venir. le lecteur se laisse progressivement gagner par l'atmosphère calme et envoutante et se laisse finalement porter par l'histoire sans même s'en rendre compte. Et peu à peu le discours de fond émerge. le parcours initiatique des deux personnages principaux permet à l'auteur de délivrer une mise en garde aux hommes modernes accros au progrès et à la technologie que nous sommes, toujours en quête de plus alors que l'essentiel est juste là sous nos yeux.
Le point de non retour atteint alors que Poil était au milieu de sa vie n'a jamais été aussi proche qu'aujourd'hui alors que le monde évolue au rythme des catastrophes écologiques et des pandémies dévastatrices. L'argent est au coeur de tout et influence chaque aspect de notre quotidien, l'Humain a depuis longtemps perdu de vue le principal et a sacrifié la nature sur l'autel du consumérisme.
Ce roman sonne comme une alerte, un dernier avertissement avant qu'il ne soit trop tard. Il incite le lecteur à réfléchir, à analyser son mode de vie, et à comprendre qui si l'Homme est à l'origine de toute ça il en est aussi la solution. Il ne tient qu'à lui d'en prendre conscience et de renverser la vapeur.


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Livre reçu par Masse Critique.
C'est un voyage paisible, à pied, en stop, à cheval. Un vieil homme convoie un adolescent vers un ancien monastère où il doit se rendre. Cet homme est né en 2001, nous sommes en 2087. le long de la route, il va raconter son siècle, comment l'humanité a compris, et a décidé d'arrêter le bruit et de revenir aux choses simples et vraies. Et le monde s'est apaisé.
C'est agréable à lire, mais même en étant moi-même favorable à tout ce qui est décroissance, transition écologique, énergies renouvelables, ... , je l'ai quand même trouvé un peu donneur de leçon par moments. Néanmoins c'est une bouffée d'optimisme qui nous change des dystopies. La différence : ce ne sont pas les Corporations qui ont gagné.
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Le monde d'après.
Mais ici il n'est pas question d'un monde anéanti et dévasté après une catastrophe nucléaire ou après un cataclysme, mais un monde apaisé.
Un monde idéal où les hommes seraient revenus aux vraies valeurs (la paix, l'harmonie, le respect de l'environnement) après avoir voté des nouvelles règles abolissant le mode de vie du 21e siècle (exploitation de la terre et de ses ressources naturelles, déshumanisation de la société, main mise des grandes entreprises).
Ce roman sonne comme une mise en garde mais y souffle aussi l'optimisme de X Deutsch pour croire que tout s'arrangera quand l'homme aura pris conscience de ses erreurs.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Ils se réunirent à Tallinn en 2037 et s'entendirent à rédiger douze principes qu'ils portèrent devant les Nations Unies et firent voter. Sais-tu quel était le premier de ces douze principes ?
Antonin secoua la tête et je lui dis :
- Le principe du silence, du sommeil et du repos : tout homme a droit par nature au silence, au sommeil dont son corps a besoin, au repos de l'esprit.
- C'est normal.
- Tu me fais plaisir, Antonin. Normal, ça ne semblait pas l'être. Ça l'est devenu.
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Ma mère avait travaillé quinze ans dans une usine d’Armentières qui fabriquait des revêtements ignifugés. Elle avait manipulé de l’amiante. Elle en avait attrapé une asbestose incurable qui lui avait mangé les poumons. Depuis un mois, revenue de la clinique, elle gardait le lit, dans sa chambre voisine de la mienne.

À 16 heures, lorsque j’étais revenu de l’école, je n’étais pas allé l’embrasser. J’avais filé dans ma chambre et j’avais enclenché Choplifter. Vers 16h30 (le médecin l’établissait avec une relative précision), ma mère était morte, seule, dans son lit, après une dernière et douloureuse convulsion. À ce moment-là, j’envoyais un missile sur une poignée de zombies, je contournais une île par l’ouest et je m’approchais de la base secrète.
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Au feu, je comprends trois vertus. La première, qu'il réchauffe les pieds, les mains, la gamelle. La deuxième : qu'il procure de la lumière, s'il fait nuit. La troisième vertu : selon votre bois, il se peut que le feu fume, que la fumée plus ou moins brune monte, et qu'elle avertisse quelqu'un.
J'avais trouvé du bouleau très sec et je l'avais laissé de côté. Le bouleau sec ne fume pas du tout. J'avais donc mis dans mes flammes quatre bâtons humides à point qui recrachaient d'assez jolis panaches entre l'ocre et le beige. Voilà ce que j'escomptais : que, de La Cebedal, quelqu'un les aperçut et comprît que nous arrivions.
En somme, je nous annonçais.
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Vidéo de Xavier Deutsch
ACTU-tv portrait de l'écrivain belge Xavier Deutsch par Louis Delville
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