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Citations de Xavier Mauméjean (88)


" En temps de paix, les fils enterrent leur père. En temps de guerre, le père enterre ses fils."
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Xavier Mauméjean
L’Histoire n’est pas une science exacte, ce qui offre une grande liberté dans le cadre de la fiction. On peut donc multiplier les Et si… qui sont autant de passés divergents, tout en respectant bien sûr ce qui est réellement advenu. Bref, en partant de l’Histoire on raconte des histoires...
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Le Roi des rois raffolait des petits primates, offerts par un souverain de l'Indus. Grimaces, agressivité et sexualité frénétique lui rappelaient probablement les mimiques de ses courtisans, mais aussi l'écho nostalgique des batailles et son devoir de fertilité. Nabuchodonosor appréciait sans doute les singes parce qu'il n'attendait plus rien des hommes.
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Nous apprenons beaucoup de nos échecs qui sont d'authentiques étapes sur le chemin de la connaissance.
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Sarban détailla le visage de son père, cuivré et strié de rides. Dagan était semblable à la terre qu'il cultivait.
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Sarban dépassa un groupe de chameaux montés par des marchands libanais venus négocier leurs épices au prix fort, s'arrêta un instant pour écouter la musique envoûtante des habitants de l'Indus, des saints hommes décharnés au visage dévoré par la barbe qui pinçaient les cordes d'improbables instruments, contourna prudemment un mercenaire cimmérien et tomba en arrêt devant deux voyageurs aux cheveux couleur de paille et à la peau affreusement blanche. Des Grecs lui précisa-t-on. Ils faisaient peine à voir, on aurait dit des cadavres. Tous attendaient d'entrer dans Babylone.
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Après avoir écarté toutes les hypothèses, y compris celles hautement improbables ; les savants se résignent à admettre que la zone est temporellement instable. Lorsque certaines conditions sont rassemblées, anomalies magnétiques et perturbations atmosphériques, il se crée un effet de cheminée, un vortex en forme de colonne pouvant produire trois types de torsion temporelle : une distension vers le passé immédiatement suivie d’un feed-back, ce qui explique la présence de bâtiments anciens ; une protension vers le futur d’où viendrait la nef inconnue ; et enfin une altération du présent pouvant provoquer vieillesse et rajeunissement.

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Nous avions remarqué qu’il écrivait « champ » par l’attendu « field », mais aussi parfois « feeld ». Croyant à une faute, j’avais suggéré d’étalonner toutes les occurrences sur la transcription correcte. Daryl nous précisa que « feeld », mot-valise contenant « feel » et « field », traduisait l’espèce de mélancolie que l’on ressent en pleine campagne, à la tombée du jour, face aux vastes étendues des champs. Nous avons donc conservé le néologisme, ainsi que « stormach », contraction de « storm » et « stomach », la tempête qui retourne l’estomac affamé, et de même pour quantité d’autres.

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Tout ça, c’est des conneries. Je m’en rends compte maintenant, alors que j’arrive au terme de mon enquête. Expliquer l’œuvre par l’homme, tu parles d’une foutaise ! Comme si l’œuvre d’art avait pour but d’exprimer la sensibilité de l’artiste. Si elle avait pour but d’exprimer des sentiments, tout le monde serait artiste, vu que tout le monde ressent des sentiments. Or ce n’est pas le cas. On ne sait rien de ce que ressentaient les hommes préhistoriques quand ils peignaient dans des cavernes. Et pourtant il n’y a pas de doute, c’est de l’art. Et les statues grecques ? Personne ne connaît l’identité de la plupart des sculpteurs, et donc encore moins leurs pensées. N’empêche que je peux admirer une statue. Vous savez, vous, ce qu’éprouvait Léonard de Vinci quand il peignait, ou Mozart lorsqu’il composait ? Pas moi, et pourtant j’aime ce qu’ils ont fait. Prenez un acteur ou une danseuse. Ils interprètent des rôles, traduisent des sentiments écrits par quelqu'un d’autre. Vous pensez que Robert Mitchum s’est fait tatouer pour de vrai des trucs sur les phalanges, et a viré dément pour interpréter un prêcheur fou dans La nuit du chasseur ? Bon, je vous l’accorde, Bob n’est peut-être pas le meilleur exemple, mais quand même.
Sérieux, vous croyez vraiment que le gars qui a écrit Winnie L’ourson était un petit ours ? Un écrivain n’a aucunement besoin d’utiliser ses sentiments pour rédiger un roman. Il ne peut pas être triste pendant des années s’il est en train d’écrire un roman triste. Il peut être homme, femme, animal, que sais-je encore, tout ce qu’est Daryl Leyland dans Ma mère l’Oie. En quoi serait-il responsable de la mort de Max Van Doren, le seul ami qu’il ait jamais eu ?
Cela ne sert à rien d’expliquer l’œuvre par l’homme. Personne ne peut comprendre Daryl Leyland sans avoir d’abord été inventé par lui.
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Tous les Nisei n’ont pas été traités de la même façon sur le sol américain, mais Kiyoko et les siens ont tiré le mauvais numéro : internés du 20 juillet 1942 au 10 octobre 1945. Un épisode moche dans l’histoire de notre belle nation. Pas le premier ni le dernier. Après tout, même le grand Daryl Leyland a déclaré dans sa fameuse note 114 : « Je n’ai rien contre les étrangers à condition qu’ils soient américains. »

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Au premier abord, le manuscrit tenait à la fois du livre d'heures médiéval et du journal clinique. Une sorte de thérapie censée libérer les patients de leurs obsessions par les dessins et les mots. Quelque chose de très intime, et de totalement impersonnel.
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La Dynamo Rouge. Conçue par l’urbaniste Gueorgui Kroutikov, la cité volante plane au-dessus de la steppe. Elle incarne l’idéal soviétique, technique et social, qui libère le travailleurs de la pesanteur. Depuis le ciel, tous les hommes paraissent égaux.
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La perfection du jardin anglais réside dans l'absence apparente de composition et de structure. Le jardin s'oublie comme tel et s'efface devant la Nature. Étrange modestie d'Albion qui marque de sa puissance les contrées reculées, asservit les peuples, et recule chez elle devant la fleur des champs.
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Ma mère l’Oie était le livre que nous avions toujours attendu. Une œuvre à la fois simple et exigeante, un défi lancé au lecteur. De quoi l’enchanter ou défier sa tolérance. Une somme qui lui était offerte sans pour autant chercher à communiquer avec lui.
C’est en lisant le livre que chacun trouverait dans son âme les motifs complexes qui l’avaient amené à exister.

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Il n’a jamais rien écrit. Rien d’original, je veux dire, car pour le reste, vous le savez déjà. L’Oxford Dictionary of Nursery Rhymes voit en lui le plus grand compilateur de contes populaires, et un commentateur hors pair. Aucune création qui lui soit véritablement personnelle, pourtant il est considéré comme l’égal d’Ezra Pound et de J. D. Salinger – pour de mauvaises raisons en ce qui concerne ce dernier. On le place également aux côtés de L. Frank Baum, pour son art de s’imposer à l’imaginaire du lecteur. Son recueil Ma mère l’Oie est tenu dans notre pays pour un classique, au même titre que Tom Sawyer et devant Moby Dick. On le trouve soigneusement rangé dans les bibliothèques somptueuses, ou posé sur une table bancale en Formica à l’occasion d’un vide-greniers. Chacun l’adore, des intellos aux ploucs qui cassent du Nègre. Il berce les familles, du berceau au tombeau. Tout y est. Il a absolument tout dit, et sans se répéter. Cherchez bien, tôt ou tard vous y trouverez votre vie, compressée en quelques vers rimés.
Les emballages Dumbies et leurs blagues ? Contribution anonyme à la littérature. Toujours sa volonté de contrôler les enfants. Les adultes, aussi. Vous verrez qu’à travers les témoignages, il passe pour un pervers ou un saint. Demandez à sa famille. Au monde. Daryl Leyland est le plus parfait exemple du gothique américain.

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Chaque capitale a sa couleur et son parfum, dit-on. Infidèles à Prague le temps des vacances, Paris leur faisait des avances, les poussant à commettre une sorte d'adultère citadin dont ils conserveraient un souvenir exquis.
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Progressivement, la masse sombre se fragmente en un essaim de points qui sont autant de nefs. Des trières aériennes, dont la principale, commandée par Hector, exhibe à sa proue les traits parfaits d'Hélène. Le soleil brille sur leurs voitures de bronze, à croire qu'Apollon se tient à leur côté, sur son char céleste. Achille repousse son casque en arrière et se tourne vers Ulysse qui affiche un mince sourire puis déclare : « La journée sera rude. » Le rire du roi des Myrmidons tonne comme un tonnerre libérateur et se répand dans les rangs. Aujourd'hui, les dieux ne s'ennuieront pas au spectacle. (Troie)
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L'œuvre écrite n'est certes pas occultée, ou oubliée, mais est toutefois évoquée de façon quasi accidentelle, comme renvoyant avant tout à ses compostions plastiques. On les a, d'entrée, privilégiées en leur attribuant une autonomie. Ce jugement paraît arbitraire dans la mesure où il ne repose pour l'essentiel que sur des considérations pratiques. Il était plus facile d'exposer Darger que de le publier. État qui perdure depuis plus de quarante ans, en dépit d'avis autorisés mais hélas isolés, tel celui de Michael Bonesteel qui voit dans le roman le sens véritable de l'œuvre picturale.

Avant-propos
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Mais il y a autre chose à l'intérieur du train, u ne terrible menace : Volkodlak. Un homme capable de se transformer en loup, ce que l'on croyait n'être qu'une créature de légende...L'opérateur qui a reçu la dernière communication radio parlait de hurlements et de tirs nourris. Le train fou fonce à présent à travers la steppe dans le crissement de l'acier et les jaillissements d'étincelles, manquant à tout instant de dérailler. Si cela devait se produire, les tireurs d'élite de l'Armée rouge ont pour ordre d'abattre à balles d'argent tous les survivants. (La forteresse noire)
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La loi sait. L'homme, lui, pense. Endormi ou éveillé, il se perd dans les détours de son imagination, en quête de réponses. Assoiffé d'explications, il boit à toutes les eaux, mais sa bouche demeure sèche.
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