Citations de Xavier Mauméjean (88)
Le choix du moyen de transport s'effectue en grande partie sur la tolérance du voyageur à la vitesse, ou l'accommodement à la fumée, la vapeur ou l'électricité.
Avant d'opter pour une nef, le futur usager ne devra pas hésiter à réclamer un examen médical, qui fait partie des services gracieusement assurés par l'Aéropolitain.
En arrivant à bord, on prendra possession de sa cabine. Chaque passager est garanti d'avoir son hublot personnel. Durant le voyage, tous les repas sont à la carte.
Dans un monde qui évolue, demain est déjà aujourd'hui.
Sebastian, un nom qui ne peut être que chuchoté.
Si Daryl voulait un jour évoquer l’Ailleurs, il lui faudrait d’abord ressentir l’Ici même, la manière dont le passé imprégnait le béton et l’acier, rendait les briques friables. À quel point les souvenirs défunts perduraient dans la mémoire des vivants, pareils aux résonances de drames d’hier qui trouveraient leur écho dans les histoires d’aujourd’hui. Disputes à la table du dîner familial, amour qui se brouille dans l’alcool en dépit de la sincère intention de bien faire, comme si les ancêtres soldaient les comptes à travers leurs descendants, en guise d’héritage.
On entend par là la communauté des travailleurs saisonniers qui ne tiennent pas en place et sont continuellement en quête de nouvelles expériences, mais aussi ceux qui ont été contraints à prendre la route. Nels Anderson, et à sa suite les sociologues de l’école de Chicago, établissent une distinction entre le hobo qui trouve un emploi là où l’occasion se présente, ne gagnant pas plus que le nécessaire avant de s’en aller découvrir de nouveaux espaces, et le vagabond qui n’a jamais plus d’un sou en poche.
En général, quand un gars se déboutonne la braguette, ce n’est pas pour aérer son service trois pièces. Veuillez pardonner ma franchise, monsieur Sawyer, mais à mon âge, on appelle un chat un chat, et le nécessaire masculin du nom qu’on souhaite lui donner.
De ce qu’a colporté la rumeur, et à partir de ce que j’ai tiré de Ma mère l’Oie, il semblerait que Daryl ait soigneusement échafaudé son plan. On dit que la lune du vendredi veille sur les fous. « Dormir sous le bouclier d’argent » s’avère propice aux entreprises insensées, et ce que l’on rêve le vendredi se réalise.
Un peu comme au théâtre, on doit planter le décor. L’importance du contexte, un mot que l’ami Leyland affectionnait. C’est de lui que j’ai retenu la leçon. Pour que l’histoire soit bonne, qu’elle ait un maximum d’effet, il faut la raconter comme si ce qui survient était, d’une certaine façon, prévu depuis toute l’éternité. Planté dans les champs en attendant que ça germe, ou maçonné dans les murs.
Ne soyez pas trop prompt à juger m’man. Les mères sentent des choses, et la mienne parvenait toujours à me deviner. Je crois qu’il y avait du bon sens dans sa lettre, ce qui, chez elle, se rapprochait le plus de l’amour.