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Citations de Yoann Barbereau (114)


Je n'invente rien. La littérature quelquefois se passe d'imagination.
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La pire épreuve consistait pour eux à se trouver désœuvrés, face à eux-mêmes. Ce sentiment m’est étranger. La solitude est un bienfait dès lors que l’on dispose de livres, de papier et d’un crayon.
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Le kompromat est une mécanique grossière et subtile. La manipulation a beau être criante, un fond de vilenie s'accroche à votre peau. Le prestidigitateur fabrique et lance sa poudre par poignées, il sait pouvoir compter sur quelques faux sages et vrais imbéciles qui répéteront toujours d'un air entendu : "Pas de fumée sans feu."
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C’était cette volée d’oiseaux que j’avais à l’esprit en arrivant à Rostov, ces oiseaux là et quelques autres encore, mais pour l’essentiel la petite ribambelle de scribes qui avait fait de la littérature russe, un empire, en un rien de temps, un empire, avec ses splendeurs violentes, ses bouffonneries supérieures qui vous tirent les larmes, ses extases fanatiques et ses fragilités excessives qui percent, comme par magie, les frontières de la traduction.
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Il y avait des adultes qui abandonnaient les enfants, qui leur faisaient du mal, très mal quelquefois, c’était la pire chose, et pire encore, cet adulte pouvait être son père ou sa mère. Les deux parfois étaient maltraitants. J’ai entendu ce mot, maltraitance, puis plus tard j’ai découvert le champ lexical, j’ai vérifié le sens de certains verbes dans un gros dictionnaire Larousse : martyriser,infliger des sévices, des handicaps irréversibles, violer. Dans l’amour que je portais à ma mère, il y avait cette fierté de la savoir du côté des réparatrices. Je le voyais, elle donnait d’elle-même littéralement au prix de blessures qu’elle ne cachait pas. J’ai parfois entendu rire les enfants dont elles s’occupaient, ce qui me semblait un prodige compte tenu des définitions du dictionnaire.
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Rapidement la rancune contre la société envahit le cœur du détenu. Il s’habitue à haïr cordialement tous ceux qui l’oppriment. Il divise le monde en deux parties : celle dont lui et ses camarades font partie, et le monde extérieur, représenté par le directeur, les gardiens et les employés. Une ligne se forme entre tous les détenus contre tous ceux qui ne portent pas l’habillement des prisonniers. Ce sont leurs ennemis, et tout ce qu’on peut faire pour les tromper est bien. Aussitôt libéré, le détenu met sa morale en pratique. Avant la prison, il pouvait commettre des méfaits sans réflexion, maintenant il a une philosophie à lui, qui peut se résumer dans ces mots de Zola : “Quels gredins que les honnêtes gens !”
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La prison possède sa logique propre, ses lois et ses normes morales. Elles varient peu à travers le monde, c'est remarquable. Dans à peu près toutes les prisons, les détenus considèrent que l'assassinat avec circonstances aggravantes n'est pas déshonorant, le crime sexuel l'est, le viol en particulier. Les violeurs d'enfants forment la lie de l'humanité, ils doivent être châtiés. Lorsqu'ils ne sont pas isolés des autres prisonniers, leur espérance de vie est faible. Je n'étais pas accusé de viol, mais l'article 242 pouvait me faire basculer dans l'odieuse catégorie des pédophiles et assimilés.
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Nous avons très vite sympathisé. Alexandre était un homme de la taïga, avec inscrit en lui le besoin des arbres, du gel et de l'immensité. On l'entendait souvent dire « La Sibérie, c'est le grand large sur terre. »
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Donnez moi l'homme, je trouverai l'article de loi. Andreï Vychinski, procureur de Staline.
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En Sibérie, quand l’humidité est suffisante, quand les températures sont très basses, on peut voir apparaître dans l’air comme une poudre de diamant. La vapeur d’eau qui nous entoure, invisible d’ordinaire, se transforme en une infinité de cristaux de glace. Le monde scintille. Quelque chose s’ouvre et veut nous ceindre.
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Je n'invente rien. La littérature quelquefois se passe d'imagination.
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La morale des bandits organisés est une bigoterie aussi grotesque que la bigoterie d d'église, de mosquée ou de synagogue. C'est le même sérieux dans l absurde, la même violence infligée aux impurs déclarés, la même occultation des femmes, le même monde du phallus roi et la misère sexuelle qui l accompagne...
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La solitude est un bienfait dès lors que l'on dispose de livres,de papier et d'un crayon
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"C'est un film, et ce n'en est pas un. C'est un roman, et ce n'en est pas un. Je n'ai rien inventé. Ce qui importe, c'est le moment où la littérature rend la vie plus intéressante que la littérature , ce qu'il faut, c'est l'attraper comme on attrape un poignard. La meute lancée à mes trousses craignait que tout finisse dans un livre.Le voilà."
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L'humanité est étonnante - étonnante dans la forme, quoique lassante dans le fond. ça s'abandonne à la vieille routine carnassière, aux usages immodérés du feu et du sang, et à peine sorti de la fange et des cendres, ça dresse des monuments aux grands carnivores; et puis on y retourne, la folie carnassière, le feu, le sang et l'inépuisable recommencement pour rien. Quelle santé ! Quelle fatigue !
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Je m’appelle Landov, le diable est avec moi , vous n’aurez pas ma peau
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La prison n’est pas un lieu pour les endormis, les faibles y périssent. « Le tri est fait en un clignement de paupière », m’a dit Vladimir un jour que je me plaignais au parloir ; ce fut ma première et mon unique jérémiade. La dégringolade arrive vite, on a tôt fait de devenir la proie, le rouge ou le coq. La prison est un exercice spirituel et corporel. C’est une représentation, une ascèse, une lutte. Oncle Sania me demande si je connais le dessin de Victor Hugo qui représente de manière exacte notre promenade. Je lui fais confiance, il existe quelque part. Un jour, je vérifierai. Je lui parle de La Ballade de la geôle de Reading , quand Oscar Wilde évoque les singes et les clowns qui en silence tournent sans fin. Je n’avais pas les vers en tête, mais j’avais en moi leur empreinte et la certitude qu’ils disaient ma promenade.
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Ce dont on ne peut parler, il faut l’écrire
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Frères humains qui après vous nous vivez,
N'ayez les coeurs contre nous endurcis,
Car, si pitié de nous pauvres avez,
Dieu en aura plus tôt de vous merci.
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Le bon peuple peut donc se scandaliser, on l’y encourage, il peut s’il le souhaite rester indifférent, c’est bien aussi, et si beaucoup distinguent derrière l’affaire la main malpropre du FSB, c’est parfait, cette poigne est effrayante, regardez-la, on vous la montre à la télévision. Redoutez-la en silence. Une foule de simples railleurs est docile, une foule d’indignés est souvent utile. Craintive, elle est idéale.
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