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Critiques de Yoann Iacono (121)
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Le Stradivarius de Goebbels

Il semblerait que ce roman ai plu. J'ai donc du passer à côté, car je me suis foncièrement ennuyée.



Je ne me suis attachée à aucun personnage. Je ne les ai pas trouvé particulièrement intéressant, fade comme le reste du roman.

D'ailleurs j'ai plus ressenti ce livre comme une biographie. C'est peut-être en partie à cause de cela que je n'ai pas accroché.

Je m'attendais également a plus au niveau musical.



Par contre j'ai été très intéressée par les explications sur la part qu'à eu le Japon lors de cette seconde guerre mondiale. Si les souvenirs d'écolière sont bons (et bien lointain) le Japon n'a jamais été traité avec la seconde guerre mondiale ( sauf bien sûr le conflit US Japon ) par mes enseignants.



Donc une lecture décevante en ce qui me concerne.

J'attendais sans doute plus de romanesque.
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Le Stradivarius de Goebbels

En juin 1943, alors que le Japon s’allie à l’Allemagne une jeune musicienne virtuose se voit offrir un Stradivarius. Instrument mythique qui l’accompagnera pendant toute sa carrière pour le meilleur et pour le pire.





Quelques années plus tard, le narrateur, musicien de jazz, part sur les traces de ce violon qui fait partie des butins de guerre de l’Allemagne nazie.



Dans ce roman plus politique et historique que musical, certes bien documenté , plusieurs aspects m’ont dérangée :



l’approximation des faits qui aboutit à des suppositions, dommageables lorsque l'on cherche une vérité.

Le mélange des genres, faits historiques, extraits de journal, fragments de la vie du narrateur, qui crée un patchwork qui s’éloigne du cœur du sujet.



Et curieusement, assez peu de musique dans tout ça, à part la dernière apparition de la violoniste, le roman est peu porté par une bande son qui aurait pourtant sublimé le récit.



Cela reste une lecture agréable portée par une écriture soignée et qui peut atteindre un public de mélomanes.


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Le Stradivarius de Goebbels

Pour son premier roman, Yoann Iacono nous invite à découvrir l’incroyable destinée de Nejiko Suwa, talentueuse violoniste japonaise.



Le point de départ est un Stradivarius, offert en 1943 par Joseph Goebbels à la jeune musicienne afin de sceller le rapprochement entre l’Allemagne nazie et l’Empire du Japon. En faisant partie des biens confisqués aux Juifs pendant la guerre, ce cadeau n’est finalement pas seulement le symbole de cette union germano-japonaise, mais peut-être également celui de la souffrance du peuple juif. Nejiko Suwa aura en effet du mal à apprivoiser cet instrument tout au long de sa carrière, comme s’il avait une âme…



Le narrateur, lui-même musicien, part sur les traces de ce violon et restitue progressivement toutes les pistes découvertes par l’auteur au fil de plusieurs années d’enquête. De Paris au Japon, en passant par l’Allemagne et les Etats-Unis, le lecteur suit les pas de cette virtuose qui anime cocktails, réceptions et salles de concert, parsemant des notes de musique au cœur des horreurs de la guerre, comme si de rien n’était.



A l’inverse de la plupart des romans sur le sujet, qui s’efforcent de partager un point de vue issu du cœur même du conflit, celui-ci donne l’impression de se dérouler dans la loge VIP de cette Seconde Guerre Mondiale, en compagnie d’une musicienne qui s’interroge certes sur l’origine de son violon, mais qui semble néanmoins totalement déconnectée de la réalité.



Un roman qui manque peut-être d’un brin de profondeur, restant un peu trop en surface des évènements et des personnages pour être un véritable coup de cœur. Mais un ouvrage mêlant politique, histoire et musique, qui livre une approche originale d’évènements historiques méconnus, tout en invitant à réfléchir sur la place de la musique dans la propagande, à l’image de cette jeune femme constamment utilisée comme symbole, que ce soit de l’alliance entre l’Allemagne et le Japon, ou celle entre les États-Unis et son pays natal après la guerre. Faut-il partager son art peu importe le contexte ou le client, de surcroît sur un instrument confisqué au peuple oppressé, ou faut-il, comme certains artistes, par exemple refuser de jouer aux meetings de Trump ?
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Le Stradivarius de Goebbels

Je n'ai pas adhéré à ce roman , ce qui ne veut absolument pas dire qu'il est mauvais - ou pire , nul - ce que se permettent joyeusement quelques lecteurs éclairés . Un Stradivarius dérobé par les nazis à un juif et offert à une japonaise par le régime . La capture par les américains de la japonaise , puis un retour à la liberté , toujours avec le Stradivarius ...qui n'en est peut -être pas un . Je n'ai rien ressenti dans ce roman , une lecture sans relief , sans émotion , bref , un roman pas fait pour moi , j'en suis désolé . J'ai lu jusqu'à la fin , sans enthousiasme , mais mon avis n'appartient qu'à moi , jnutile de m'insulter si vous ne partagez pas mon opinion , je n'en changerai pas et vous avez vos raisons de l'aimer que je ne nierai jamais .

Je m'abstiendrai de toute note . Pour être juste et crédible , il me faudrait prendre en considération le fond et la forme et rien ne m'a entrainé . J'avais suivi les conseils de Gérard Collard que je respecte mais que je ne suis pas cette fois ci .Voilà , j'en suis navré , moi qui n'ai jamais rien écrit mais , bon , je me suis ennuyé , pourquoi dire le contraire ?

Allez , bonne soirée , chers amies et amis et à trés bientôt , si vous le voulez bien .

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Le Stradivarius de Goebbels

Vite lu, un peu décevant . L'histoire est intéressante mais elle reste en surface. Je m'attendais a une biographie un peu plus aboutie, la c'est un entre deux et en fait ça reste creux . Entre le roman et le récit historique . Pourtant le début est si prometteur.
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Le Stradivarius de Goebbels

Le roman vrai de Nejiko Suwa, jeune violoniste japonaise à qui Goebbels offrit un violon Stradivarius en 1943, au titre du rapprochement entre l’Allemagne nazie et l’Empire du Japon, persuadé que “la musique est l’art germanique par excellence et qu’elle doit être le cœur de la propagande du régime nazi, une arme d’asservissement”.



Ce violon est-il un Stradivarius ou un Guarneri ? Cet instrument a-t-il été spolié à Lazare Braun, un musicien juif français assassiné par les nazis ?

Si la première question est mineure, la seconde a toute son importance.



Yoann Iacono a mené l’enquête durant trois années. Il s'appuie sur une histoire vraie, en prenant quelques libertés romanesques avec les archives, notamment en restituant des dialogues absents.

Il s’efface derrière le narrateur, Felix Sitterlin, trompettiste, résistant, qui a pris part à la bataille de Paris et a intégré le corps de musique des gardiens de la paix.

Il est chargé de retrouver le violon pour le restituer. Plusieurs années après, il rencontre Nejiko, qui lui confiera son journal intime.



Ce violon bloque Nejiko, ses mouvements sont moins vifs, moins précis, comme s’il freinait la portée de ses gestes, comme s’il était difficile d’amadouer un violon qui a trois siècles d’histoire et a été volé.

“Cet instrument semble vivant, écrit t-elle, impossible de lui faire émettre un son dont il n’a pas envie”.

Il a une âme, c’est un acteur à part entière de ce récit.



Ce livre interroge aussi sur la place de la musique dans la propagande.

Pour un artiste, fallait-il continuer à jouer sous le joug allemand ?



La vie de cette “célèbre violoniste dont la vie romanesque a épousé l'histoire” est une façon d’approcher l’histoire avec un grand H, en faisant un pas de côté.

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Le Stradivarius de Goebbels

Chez Ô Grimoire, nous aimons les histoires, surtout lorsqu’elles font réfléchir, et nous aimons l’histoire. Alors, forcément, une histoire qui fait réfléchir tout en se situant dans un contexte historique aussi marqué que ces années où les nazis, alliés aux japonais, sont passés tout prêt de prendre le contrôle de notre monde, cela nous parle ! Et quand en plus il y a de ces « détails » qui sont autant de clins d’œil de l’histoire, se moquant des puissants, alors, c’est tout simplement irrésistible !



Le sujet dont s’est emparé Yoann Iacono est, de ce point de vue, totalement extraordinaire. Et on ne peut qu’acquiescer – ce qui ne nous arrive pas si souvent – à la citation choisie pour agrémenter la quatrième de couverture, une citation de Mark Twain : « si la réalité dépasse la fiction, c’est que la fiction doit rester crédible, pas la réalité ».



Commençons par ce superbe pied-de-nez. Même si cela ne change rien ou presque – l’instrument demeure un violon d’exception -, ce Stradivarius n’en est pas moins, semble-t-il, un Guarneri. Les spécialistes le savent – et, pour ma part, avant de lire ce livre, je l’ignorais -, trois luthiers ont franchi les siècles, Stradivarius, Guarneri et Guadagnini.



Là où ce livre interroge, et prend une véritable ampleur psychologique, c’est dans la lutte intérieure qui se déroule dans la tête de Nejiko Suwa. En effet, rapidement, elle s’interroge sur l’origine de ce violon. Et ne pas parvenir à s’y accorder renforce ses interrogations. Mais est-ce dû à l’âme du violon, aux ondes et à sa « volonté », ou, simplement, est-ce parce qu’elle ne parvient pas à l’apprivoiser ? Et puis, quand elle finit par parvenir à faire corps avec son instrument, et même si elle apprend finalement, par le narrateur, son origine et comment celui qui le lui a offert s’en est indûment emparé, cela ne semble pas la toucher plus que cela.



Certes, personne ne m’a jamais offert de violon du XVIIIe siècle, fusse un Guarneri et non un Stradivarius. Mais si je devais apprendre qu’il s’agit du résultat d’une spoliation, même si je n’en suis pas responsable, ni coupable, je crois que j’aurais du mal à le conserver… Naïveté ? Bêtise ? Peut-être. Mais j’ai trouvé cette réaction de notre violoniste parfaitement décevante. Comme si, finalement, elle le savait depuis le début mais ne voyait pas ce qu’il y aurait de mal à ce « bien mal acquis »…



Et lorsqu’elle finit, à 82 ans, en 2002, par envoyer ses carnets de notes au narrateur, acceptant, en quelque sorte, le dialogue avorté lors de leurs deux premières rencontres – qui sont davantage des télescopages, d’ailleurs -, c’est pour lui annoncer qu’elle a enfermé le violon dans le coffre-fort d’une banque, dont il ne ressortira que lorsque, décédée, son héritage reviendra à son neveu…



Cela, c’est sur le fond. Parlons un tout petit peu de la forme. La véritable difficulté, dans un exercice tel que celui auquel Yoann Iacono s’est livré, c’est de déterminer jusqu’où on fait œuvre d’historien, et à partir d’où on passe en mode « romancier ». Quelle est la juste limite ? Car ce livre est d’abord et avant tout le résultat, l’aboutissement, de plusieurs années d’enquête, en France, en Allemagne, au Japon, aux États-Unis, nous indique la quatrième de couverture, dans des fonds d’archives inédits. Et on s’attend parfois presque à retrouver un glossaire, des cotes d’archive, une bibliographie circonstanciée, comme dans un mémoire académique. Ce que l’on gagne en précision et en exactitude, le risque est de le perdre en émotion, en intensité.



C’est par exemple le cas, pages 85 et 86, pages 132 et 133, pages 177 et 178, pages 216 et 217, où nous sont proposés des extraits du journal de Nejiko Suwa, ces carnets dont on nous dit qu’elle les a finalement adressés à Félix Sitterlin. Est-ce un effet de style, ou, au contraire, une fidélité ultime aux paroles de Nejiko Suwa ? Ces extraits m’ont parus un peu « secs », et j’ai presque regretté qu’ils ne soient pas intégrés au reste de l’histoire.



Équilibre délicat, disais-je, entre fidélité et émotion. Et équilibre que je ne discuterai pas : c’est la forme que l’auteur a choisie, et elle s’impose.



Mais cela m’amène au seul petit bémol, pour moi. Qui est d’ailleurs davantage un regret qu’un bémol. Comme cet équilibre est forcément instable, j’espérais trouver, à la fin du livre, en quelques pages, un texte de l’auteur expliquant ce qui est directement tiré des documents d’époque, des archives, justement, et ce qui, peut-être, est romancé, crédible mais romancé. J’ai déjà évoqué cet exercice auquel Steve Berry se livre à la fin de chacun de ses livres, à l’occasion duquel il signale tout ce qui est étayé par les sources, et ce qui est du ressort de l’écriture. Ici, par exemple, on trouve sur le web des éléments sur Nejiko Suwa, sur Boris Kamensky, sur Herbert Gerigk – le nazi dont on nous dit qu’il est celui qui aurait fourni le violon à Goebbels -. Mais c’est moins détaillé que dans le livre et, parfois, légèrement discordant. Du coup, que et qui croire ? Avoir ce petit texte rendrait, me semble-t-il, encore mieux hommage à cette incroyable enquête !



Ce livre est passionnant, nous racontant, sous une forme inédite, l’horreur de la guerre, la folie des hommes, la violence et son corollaire, l’indicible beauté de l’art. Et l’incomplétude des artistes…
Lien : https://ogrimoire.com/2021/0..
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Le Stradivarius de Goebbels

Cela faisait longtemps que je l’avais mis dans ma pal… en attente !

Je l’ai alors achetée d’occasion et je me suis précipité sur cet ouvrage dès son arrivée.

J’ai trouvé l’histoire intéressante et les quelques annotations musicales, on donnait à ce récit un petit côté poétique que j’ai apprécié.

Pour un premier roman, je fus donc transporté dans la vie peu ordinaire de Nejiko Suwa, un livre à découvrir.

Dépaysement assuré.



Extrait :



Les jeunes musiciens en ont l’intuition, leurs maîtres la certitude : les violons ont une âme mais ils ont aussi une mémoire. Une mémoire au sens propre : le bois vit, travaille, enregistre les sonorités et les émotions. Il les absorbe, s’en imprègne, les intègre, au point que l’instrument se comporte de manière singulière sur un morceau joué des centaines de fois.



Bonne lecture !
Lien : https://angelscath.blogspot...
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Les Vies secrètes de Vladimir

[Avis paru le 26/06/2023 sur le forum du Prix du roman FNAC 2023]



Yoann Iacono nous raconte à sa façon, en mêlant le réel à la fiction, la vie de Vladimir Maïakovski (1893-1930). Dans le premier chapitre de Les Vies secrètes de Vladimir, le narrateur à la première personne nous confie qu’il a enfin réussi à acheter, à Paris, dans le XIVe, une chambre de bonne dans laquelle a vécu trois mois Vladimir Maïakovski, célèbre et sulfureux poète russe. Ce narrateur se présente comme l’un des trois enfants que le poète a eu avec trois femmes différentes, le seul qu’il n’ait jamais vu ni reconnu. « J’écris sur mon père pour l’amener plus loin que sa mort », précise-t-il page 6. On suivra donc brièvement l’enfance et l’adolescence de Maïakovski, personnage au caractère entier, difficile, et poète talentueux. En 1903, Volodia a 10 ans, sa sœur Olga 13, et son autre sœur Ludmilla, 19. Dans cette famille modeste et traditionnelle, on est loin d’être riche, mais les enfants vont à l’école. Plus même : Ludmilla étudie à Moscou. Cependant, tout va devenir extrêmement compliqué trois ans plus tard, après la mort du père des suite d’une infection.

***

À partir du chapitre 5, les sources de renseignements et les narrateurs vont se diversifier : pour parler du poète, son fils puisera dans les archives personnelles de Ludmilla, les souvenirs d’amis de Maïakovski, des fonds d’archives français et russe, les « Mémoires d’Elsa Triolet, Inédit sans titre », de supposés extraits des Carnets de Maïakovski lui-même, des transcriptions de procès, etc. On suivra donc la vie du poète à travers ce prisme : ses succès, ses déconvenues, son mal-être, ses convictions artistiques et politiques, ses amours tumultueuses avec, entre autres, Lili Brick, la sœur d’Elsa Triolet, ses voyages, etc., jusqu’à son suicide, et on perdra souvent de vue le narrateur du début...

***

Si j’ai été surprise et passionnée par le début de ce roman et par sa construction, je me suis pourtant lassée de ces multiples intervenants qui, le plus souvent, ne répondent pas à mes questions, me laissant sur ma faim et m’obligeant à consulter des sources extérieures : quantité de détails sur la vie de Maïakovski, ses amours, ses opinions politiques et artistiques changeantes, son travail, ne sont qu’à peine effleurés, alors que la Révolution et les rivalités politiques ajoutent à la complexité du sujet. Les outrances du personnage sonnent parfois faux, mais parfois l’auteur parvient à nous communiquer le désarroi et la souffrance du poète. Bref, un roman dont le style est agréable, le sujet intéressant, mais qui se révèle au fil de la lecture d’intérêt inégal.

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Le Stradivarius de Goebbels

Nejiko Suwa n'a que 23 ans lorsqu'elle reçoit des mains de Goebbels un stradivarius, symbole de l'alliance du Japon et de l'Allemagne lors de la seconde guerre mondiale. Elle ne le sait pas mais ce violon a été volé à un musicien français juif assassiné par les nazis comme des milliers d'instruments de musique en plus de la vie de leur propriétaire. Ce violon va la protéger des atrocités de la guerre en la faisant évoluer dans des milieux feutrés à l'abris de la violence et de la pauvreté. Cependant il va aussi l'isoler car le regard des autres musiciens est jugeant et rejetant. Elle même s'enferme dans une sorte de bulle qui étouffe les questions qui cherchent à émerger de son cœur. Sa difficulté à accorder son âme à celle de son violon, l'énergie qu'elle déploie pour que la musique reste un art et non une propagande politique en font pour moi un personnage attachant contrairement à ce que certains lecteurs ont ressenti. C'est un personnage féminin habité par des ombres qui la hantent et qui n'a jamais eu véritablement le choix de sa vie.

J'ai découvert l'existence de Hébert Gerik, musicologue auteur du dictionnaire des juifs en musique, ignoble individu mandataire du programme de vol d'instruments de musique le plus important qui ait jamais existé, et personnage sans aucune humanité.

Le narrateur est Félix Sitterlin trompettiste du corps de musique des gardiens de la paix en France en 1938, qui se voit confier la mission de retrouver ce fameux violon après la guerre.

Ce roman allie la douceur et la beauté par sa musique et son personnage féminin,et la dureté et la violence par la dénonciation sans faille des exactions nazies de par son appartenance au roman historique.
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Le Stradivarius de Goebbels

1943.

Un violon, pas n'importe lequel.

Un cadeau scellant le pacte entre l'Allemagne et le Japon.

Un ambassadeur, un ministre : Ochima et Goebbels.

Une jeune prodige : Nejiko Suwa.

Paris - Berlin.

Des concerts, de grands chefs d'orchestre, la musique, rien que la musique qui occupe tout son esprit.



Une vie qui traverse villes et pays, lieux, salles de concert, réceptions presque sans être atteinte par les horreurs de la guerre.

Une certaine aisance dans un monde en feu et en sang qui provoque un questionnement.



L'auteur nous situe dans l'époque troublée, met au jour des faits choquants au point qu'il est difficile de comprendre comment il fut possible de vivre aussi loin de la réalité.

Que signifie exactement son rapport tourmenté avec ce prétendu stradivarius offert et dont elle ignore la provenance?

L'après-guerre la trouve « récupérée et utilisée » par les Américains puis un silence… et l'on n'en sait pas beaucoup plus sur le mal être qui semble l'atteindre.



Ce livre foisonne de faits véridiques.

A travers le personnage un peu ambigu de Suwa, se pose la question de la conscience politique des artistes.

L'histoire a montré que certains étaient très impliqués mais que d'autres, seulement dévoués à leur art, sont dénués de cette conscience, cela semblait être le cas de Suwa manipulée? consciente de cette manipulation? Indifférente?

La scène avec le violon et le journaliste est révélatrice de cette mentalité japonaise où les codes d'honneur semblent traverser les événements quels qu'ils soient.



Le livre se termine en apothéose.

Un feu d'artifice littéraire.

Un premier livre qui laisse présager pour l'auteur un bel avenir.

Une histoire qui ne laisse pas indifférent.



La réalité nous rattrape, une histoire de plus qu'on ignorait, la folie et le machiavélisme des hommes.

Un destin? Une manipulation? Un égoïsme?



Le jugment est trop aisé et dangereux.

Il ne manque qu'une chose : la voix de Nejiko Suwa.

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Le Stradivarius de Goebbels

Cadeau empoisonné.



Ce roman est une biographie romancée de la violoniste japonaise Nejiko Suwa.



Petite lecture sympathique. La très belle couverture et le résumé m'ont donné envie de lire ce roman. Nous suivons Nejiko Suwa, jeune violoniste prodige dans l'Europe de la Seconde Guerre Mondiale. Elle se voit offrir par Joseph Goebbels un Stradivarius pour sceller l'amitié germano-nippone. Néanmoins, un problème se pose rapidement. Ce violon refuse de sonner.



Le roman va se concentrer sur une enquête autour de ce violon. A qui appartenait-il ? A un musicien juif spolié et assassiné ? Mais est-ce réellement un Stradivarius ? Nejiko va essayer de retrouver la trace de ce mystérieux propriétaire. Son comportement envers son violon va être ambivalent. D'abord émerveillée, elle va le voir comme un fardeau, puis le protégera même au péril de sa vie. De même la personnalité de Nejiko reste complexe. Est-elle manipulée par les forces en présence ou complice active de son gouvernement ?



Un point m'a gêné dans ce roman. L’ajout d'un narrateur qui est supposé enquêter sur le dit violon. Ses interventions (heureusement rares) n'apportent quasiment rien à l'intrigue voire tombent dans le hors-sujet. A cela s'ajoute le name dropping inutile dans les passages le concernant. Je n'avais qu'une envie: retourner au vrai sujet. Il aurait mieux valu que l'auteur se concentre uniquement sur la violoniste.



Nejiko Suwa est décédée le 6 mars 2012 a Tokyo. Son neveu a hérité du violon. Il a refusé de le faire expertiser, ainsi l'origine de ce violon reste incertaine a ce jour.



En somme, un roman bien sympathique qui aurait du se concentrer uniquement sur Nejiko Suwa.



Je remercie Babelio et les éditions J'ai Lu pour l'envoi de ce roman.



MASSE CRITIQUE JANVIER 2023.
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Les Vies secrètes de Vladimir

Maïakovski l'homme est un personnge à multiples facettes et à très haut potentiel romanesque. Maïakovski est un personnage complexe, ambivalent, dual l:’homme apparait souvent en conflit avec l’artiste. Si l’homme est très attaché à son pays, dans ce village de montagne en Géorgie où son père était garde forestier ), très fier de son identité slave, l’artiste se révèle plus ouvert au monde.



Maïakovski mort à 37 ans est devenu un symbole pour une certaine jeunesse contestataire en Russie, éprise de liberté.



On lui pardonne volontiers de s'être fourvoyé en tant que « poète de Lénine » pendant quelques années ; ce que retient la postérité c’est le courage avec lequel il a clarifié sa position une fois Staline arrivé au pouvoir.



Eruptif, tapageur, amoureux, narcissique, joueur, violent, jaloux mais généreux, sensible, Maiakovski est rempli de paradoxes et c'est cela qui rend le personnage fort attachant. Il commence sa carrière par un an de prison et la finit d'un coup de revolver. Séducteur boulimique, il n'aura aimé jamais que Lili Brik, la sœur d'Elsa Triolet. Pour construire son récit, Yoann Iacono s'appuie sur une multitude de sources inédites et inexplorées : archives, journaux intimes, souvenirs, correspondances, qu'il assemble avec une rigueur métronomique.



Ce roman épique et assurément documenté, permet de se plonger dans l’histoire passionnante de la Russie mais également des pays visités par Maïakovski dans les années 20. Et une chose est certaine à la lecture du roman de Yoann Icano, on a envie de se plonger dans l'oeuvre de ce Vladimir Maïakovski!
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Le Stradivarius de Goebbels

C'est une bio romancée ou un roman biographique, comme on voudra, de la violoniste japonaise prodige Nejiko Suwa. A la fin des années 30 elle s'installe en France pour y parfaire sa formation. C'est là que la guerre la surprend. En 1943, afin de célébrer l'alliance des nazis avec le Japon, Goebbels lui offre un Stradivarius. D'évidence cet instrument provient du stock d'oeuvres d'art volées par les nazis lors de leurs conquêtes. Apparemment ceci n'effleure pas l'esprit de Nejiko, qui a cependant un mal fou à maîtriser l'instrument, comme si celui-ci était récalcitrant. C'est là une belle idée du romancier, suggérant ainsi que le violon, ayant une âme, se refuse à jouer dans ces conditions.

Nous suivrons Nejiko dans la suite de sa carrière de violoniste, pendant la période nazie, puis à la Libération où elle finira par rejoindre le Japon.

Il apparaît clairement, et c'est choquant, qu'elle ne se posera jamais de question quant à l'origine de l'instrument, alors qu'il provient d'un vol et d'un assassinat dans le cadre d'un génocide, et qu'elle est en quelque sorte une receleuse de haut vol. Aujourd'hui encore, les héritiers japonais de Nejiko, toujours en possession du violon, se refusent à ouvrir le dossier.

Il y a sans doute quelques maladresses de style, mais le livre soulève avec justesse les problèmes qui peuvent se poser aux musiciens – et aux artistes en général - quand ils doivent exercer leur art dans des époques terribles comme celle de la dictature nazie.
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Le Stradivarius de Goebbels

« Les sanglots longs Des violons de l’automne Blessent mon cœur D’une langueur monotone - Verlaine ».



Librement inspiré de la vie de Nejiko Suwa, ce premier roman de l’auteur est placé sous l’angle politico-historique, animé par la symphonie n°3 de Beethoven, ponctué de Dvorak, Mendelssohn… Count Basie, Duke Ellington… le double sens de l’âme du violon, au cœur de l’histoire.



Pour célébrer l’Axe Berlin-Tokyo, le ministre de la Propagande Joseph Goebbels offre à la jeune violoniste virtuose japonaise Nejiko Suwa un magnifique violon présumé être un « Stradivarius ».

Somptueux cadeau d’une valeur inestimable remis au nom du Führer.



Or, il s’avère que malgré sa pratique excellente et son talent, Nejiko ne parvient pas à faire sonner son instrument, le rendu de son jeu n’est pas à la hauteur d’un tel violon. Le résultat attendu et mérité n’est pas là.



Nejiko ressent un violon plaintif au creux de son cou, sur son épaule ; elle souhaiterait tant le bercer, et faire chanter ses émotions, mais elle n’entend que ses pleurs.



On comprend bien le malaise ressenti par Nejiko, « son » violon n’est pas le « sien », prolongement de quelqu’un d’autre, il gène son expression musicale.

Elle se rend compte qu’elle ne parvient pas à faire corps avec son instrument afin d’en sublimer la sonorité ; ce violon la hante, son humeur chagrine la désole.



Intriguée et mal à l’aise avec ce violon, elle essaie d’en savoir plus sur cet instrument auprès de ses professeurs et luthier renommés à Paris. « Vous aussi, professeur, vous avez bien dû mettre du temps avant d’apprivoiser votre Stradivarius ? Il existe forcément une technique, un remède qui pourrait m’aider ? »



Quel est-il ce violon ? Et surtout, à qui était-il ? (avant qu’il ne soit volé comme tant d’autres objets d’art spoliés par les nazis).

Un nom refait surface, Lazare Braun, musicien juif spolié et assassiné par les nazis. Nejiko ne le sait pas encore.



Chargé par les autorités de la France Libre de retrouver le violon volé, Félix Sitterlin, trompettiste et notre narrateur, rencontre la violoniste qui décidera de lui confier ses carnets intimes.



« Ces rumeurs sur mon violon ne cesseront donc jamais. Je l’ai enfermé dans le coffre gris et froid de ma banque à Tokyo dont il ne sortira plus, jusqu’à ce que mon neveu en hérite à ma mort. »



Sous les bombardements dans Berlin, Neijiko parviendra-t-elle à nouer la relation de confiance avec son violon indomptable ?



D’insaisissable, réussira-t-elle à en faire son confident, le faire chanter sous ses doigts et faire vibrer les cordes au rythme de son cœur. « Neijiko tremble comme si elle venait de naître là (…) ».

*

« Ô mon violon, nous voilà présent accrochés l’un à l’autre.

Toi et moi, nous finirons nos jours ensemble. Seuls, mais ensemble ».

*

Une lecture que j’ai beaucoup appréciée sur une personnalité à la destinée hors du commun.

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Le Stradivarius de Goebbels

La superbe couverture de ce roman a attiré mon œil. Et ensuite, le titre… évidemment. Je suis une fan de la littérature ayant pour toile de fond la seconde guerre mondiale. Nous suivons, dans ce livre, la vie de la violoniste japonaise, Nejiko Suwa. Elle se voit offrir un Stradivarius par Goebbels, symbole de l’union entre le Japon et l’Allemagne. Un lourd cadeau. Lourd, parce que volé à un Juif, mort en camp d’extermination. Et lourd également, parce que le violon refuse de jouer. Suwa est bloqué, et n’arrive pas à trouver sa sonorité. Elle se remet donc en doute. Sa raison d’être, la musique, refuse de jouer. L’auteur a pris le parti de nous raconter l’histoire de cet instrument et de la musicienne en intégrant, un personnage qui doit enquêter afin de retrouver le violon… Parce qu’un bruit court que ce ne serait pas vraiment un Stradivarius… Sincèrement, ça n’apporte pas grand-chose à l’histoire. Elle se serait suffi à elle-même sans cet ajout. Mais j’ai tout de même passé un très bon moment de lecture, même si j’aurais aimé qu’elle soit un peu plus fournie en termes d’éléments historiques sur la seconde guerre mondiale.
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Les Vies secrètes de Vladimir

Vladimir Vladimirovitch Maïakorski (Volodia dans le roman), est un poète russe né en 1983 à Baghdati en Géorgie. Son fils, non reconnu par son père nous raconte son histoire mouvementée traversée par des changements profonds de la société russe avec la révolution Bolchevique et le surgissement de Staline. Il nous dépeint un homme haut en couleur et par la taille, qui après avoir eu du mal à se faire connaître s’est taillé une place importante dans le milieu des arts, en particulier après avoir été, presque malgré lui adoubé par Lénine avant d’être marginalisé par Staline à la fin de sa vie. Richement documenté d’extraits de lettres côtoyant le romanesque, on y rencontre Elsa Triolet, Aragon, Pasternak….et une frénésie du mouvement, du goût des jeux d’argents, les hauts et les bas de sa vie amoureuse et de ses relations avec ses pairs et les hommes importants du régime soviétique. Une belle découverte de l’existence de ce poète russe, bien mise en scène avec le talent narratif de l’auteur.
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Le Stradivarius de Goebbels

Ma curiosité a été attisée par le destin de cette violoniste japonaise dont le violon lui a été offert par Joseph Goebbels, ministre de l'Éducation du peuple et de la Propagande d'Hitler.

À qui appartenait ce violon ? Spoliation à un juif ? Quel est le degré de responsabilité des artistes se produisant devant les forces de l'Axe ?

La vie romanesque de Nejiko Suwa est captivante. Le récit est un peu lisse et conventionnel, mais l'on ressent le travail pointilleux de recherche de l'auteur. Une lecture sympathique.
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Le Stradivarius de Goebbels

je ne connaissais pas cette violoniste japonaise avant de lire le roman. ce roman ressemble plus à une biographie de cette violoniste, ce sont des faits de sa vie entrecoupé par des faits historiques et des faits sur la vie du narrateur qui est parti à la recherche de ce violon, ce qui fait que j'ai eu du mal à m'adapter à la lecture au début, je ne m'attendais pas à ce style d'écriture.

Puis je m'y suis faite, même si je ne me suis pas attaché au personnage de Nejiko Suwa j'ai apprécié ma lecture. Cela m'a permis d'apprendre des faits sur Goebbels, la spoliation des œuvres aux juifs et la vie de cette violoniste qui avait du mal à apprivoiser son violon. Je trouve dommage que l'enquête du narrateur finalement n'apporte aucune réponse définitive mais au moins c'est la vraie vie, nous n'avons pas toujours les réponses.
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Le Stradivarius de Goebbels

Une jeune japonaise à travers la deuxième guerre et à travers le monde (Paris, Berlin, le japon, les USA).

Elle survole cette période et ces villes avec son violon offert par Goêbels. Voilà l'écriture est fluide et légère, il s'agit d'une valse littéraire dans laquelle on croise Sartre, Hitler, et bien d'autres. On est tout de même tirés par le fil de l'histoire mais lorsqu'on referme le livre on ne voit pas quel est le fonds de ce récit. L'impression est celle d'avoir volé en hélicoptère au dessus du monde en guerre sans toucher les problématiques de l'époque. J'ai envie de dire "tout ça pour ça".
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