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Citations de Yves Thériault (103)


Mais mon peuple est si petit et les autres peuples si grands que ce récit ne produira pas plus d'effet que n'en a une pointe de flèche taillée dans le silex , dormant dans la vitrine d'un musée pour l'ébaudissement de curieux qui n'en comprennent point l'antique importance.
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L'eau, songeait Ikoué, m'a tout donné, et quand j'ai failli périr, elle m'a redonné la vie.
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Regrouper les Montagnais. Homme-loup, homme-chef, si temporairement que cela se soit, rassemblant les miens, prenant leur tête, les menant, libres enfin, vers ce pays que j'allais leur garantir.
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Je ne reconnais plus mes souvenirs.
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Quand il eut atteint l'âge et prouvé sa vaillance, Agaguk prit un fusil, une outre d'eau et un quartier de viande séchée, puis il partit à travers le pays qui était celui de la toundra sans fin , plate et unie comme un ciel d'hiver , sans horizon et sans arbres.
D'un pied habitué il sonda les endroits propices, évita les terriers d'animaux et quand ill eut trouvé un monticule sans faille et de fond solide il le parcourut en tous sens pour le bien mesurer, puis il planta deux bâtons et dressa l'abri de peaux de caribou.
L'igloo serait construit plus tard, aux neiges venues.
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Réunis en conseil, les Blancs qui voulaient neutraliser les forces indigènes du Canada ont promulgué qu'il serait donné aux hommes rouges justement assez, et qu'il leur serait enlevé bien précisément ce qu'il fallait pour qu'à jamais on puisse sans inquiétude explorer et exploiter la colonie.
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Il s'était passé quelque chose en l'âme d'Édith. Une révolte et un sursaut. La bête se dressait sur ses pattes d'arrière et battait le ciel de ses sabots. C'était maintenant le temps des luttes et de l'amour à tout prix.
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Pense aux matins trempés, avec la brume de l'eau sucée par le soleil. Pense aux champs d'avoine blonds comme la fille de Benoît, qui est blonde, blonde, toute peau et tout poil. Pense à ces champs où tu aimais te coucher sur le dos et boire à pleine gueule le vent doré, doré puisqu'il avait caressé les avoines et collé de l'or à son souffle.
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La Bernadette eut un rire clair.
-Tu veux un cheval, Vincent ? Pour quoi faire ?
Il fit un geste simple, montra l'évidence, et répondit simplement :
-Pour l'aimer.
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II s'agenouilla, posa les pieds de l'enfant sur la berge de sable doux, près de l'eau.
— Tu auras une mort douce, petit . . .
Il poussait sur le corps de l'enfant, poussait les pieds vers l'eau. Maintenant, les talons allaient rejoindre la surface, allaient se baigner dans le fluide froid.
L'enfant se raidit.
— Je te dis que ce sera une mort douée, petit. Mourir comme ça serait un bonheur. Pour toi ce sera un bonheur. Avant, après. Tellement mieux que la mort sur les pentes. Le tronc d'arbre qui vient vous fracasser, l'avalanche de pierres . . . j'ai songé à cette mort . . .
Il caressa doucement la tête du petit dont les pieds étaient dans l'eau.
Un hibou fit son chant, et Fabien entendit, tout en bas, et loin, comme des bruits de voix.
C'étaient les gens du hameau qui venaient . . .
— Tu es blond, dit Fabien, tu as les cheveux blonds. Je n'avais jamais vu comment ils étaient blonds, Et ta bouche est large. Belle et large. Une bouche à boire de la vie. Une bouche vaillante . . . Tu aurais pu goûter aux bons mets des soirs de fête.
Il eut un sanglot et ramenant l'enfant, il le serra fort contre lui.
— Si seulement, gémit-il, tu n'avais pas été ce que tu es ...
Mais il se reprit et poussa l'enfant plus avant dans l'eau, jusqu'aux genoux.
— Le moment est venu, petit. Il l'ail presque nuit. Tu rejoindras la nuit bleue par notre nuit à nous, qui sera noire ce soir. A savoir si tu sauras reconnaître l'une de l'autre. Je te le souhaite. Ne frémis pas ainsi, l'enfant. Ne résiste pas. L'eau est froide, je le sais, mais il ne faut pas résister.
L'enfant avait peur de l'eau, et il essayait de son corps sans force de se débattre, de ne plus laisser cette eau monter, cette eau qui montait et grimpait, qui rejoignait les genoux et ensuite les cuisses, qui le mouillait jusqu'au ventre, à mesure que Fabien le descendait, le poussait vers le fond, vers la mort.
Et l'homme murmurait toujours ses paroles, en rythme doux, comme une berceuse, comme si l'enfant l'entendait, le comprenait.
Il avait des sanglots dans la voix, et deux grosses larmes lui coulaient sur les joues.
— Ton cou rosé et potelé, martelait-il entre ses dents tout à coup. Ton cou rosé et potelé, et toute ta peau fine el duveteuse. Il y a une fossette dans ton cou. Je ne l'avais jamais vue . . . Tout le corps, et puis voilà, maintenant, la tête. C'est mon adieu, petit, c'est mon adieu.
Alors, la voix lui brisa, el il se mil à chantonner, avec des sons qui n'étaient plus du chant, mais des pleurs . . .
— Fais dodo, l'enfant do! Fais dodo, l'enfant dormira bientôt . . .
La bouche du petit était sous l'eau, el il se déballait, il jetait ses bras vers le ciel, et il secouait ses jambes.
Il combattait la mort qui entrait en lui par celle bouche grande ouverte, buvant l'eau de la source.
Et tout à coup Fabien poussa un grand cri, el il se redressa, tenant toujours l'enfant, et il hurla, mot après cri, à faire reculer la montagne:
— Non!
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Les Fourmis
Ce matin-là, j'ai aimé les fourmis qui s'étaient mises à vivre dans le sable de mon sentier.
Je les ai aimées à plat ventre.
Le nez quasi dedans.
Elles sont rouges, grasses et longues, et bien agiles.
Alors je les ai aimées.
« Tiens donc » que je me suis dit, « me voilà qui aime ? »
Ça faisait qu'une drôle de chose me frétillait sous la peau.
Honnis la vie belle et le jour et la mer et le monde, puisque je les aime, ces fourmis-là.
Mais il fut que l'amour ne dura pas si beau, et qu'il devint du mal ardent.
Cela ne frétillait plus bellement.
Cela brûlait et remuait en coupant.
Je me suis retourné le corps, l'endroit au soleil et l'envers sur le sable mou et chaud.
Mais tout faisait autant le mal d'amour.
J'ai bondi du sol, j'ai bondi jusqu'à ma cabane.
Et je me suis accroupi sur le toit plat, loin du sable où couraient mes fourmis.
Il vint la fille Maugrand qui se mit à rire.
— Tu fais la poule perchée ?
— Je fais ce qui est à faire !
— Eh, quoi donc ?
— Je me sauve des fourmis.
Et elle riait tellement.
Je n'ai pas dit plus; elle n'aurait pas compris que c'était vrai, que je me sauvais des fourmis.
Elle partit, riant toujours.
Elle est bien belle.
Belle comme Annette que j'aime un peu et qui a des cuisses longues et rondes, et des bras ronds et des seins ronds.
Pourquoi des seins si ronds que cela fait comme les miches chaudes de Carderet le boulanger ?
Je voudrais voir les seins blonds d'Annette, au soleil de mer qui a des choses de lumière bleue dans le jaune.
Soleil vert de mer bleue...
Où sont mes fourmis ?
Je suis descendu faire la seule chose possible. Puisque j'aime les fourmis, il faut que j'aille.
Que je les prenne une à une, entre mes doigts.
Que je les écrase.
C'est ce que j'ai fait.
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Ashini, moi, le roc, le granit tenace, la haute pierre des sommets mangée par le vent, polie par les pluies froides.
Ashini, possiblement roi de tout ce grand lieu.
Seul de cette semence, seule de cette servitude.
Mais seul.
Je crois que je devrais savoir pleurer.
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Je n'ai vu d'écrit dans le ciel qui me fasse, moi, le Peau-Rouge, inférieur au Premier Ministre blanc , qui règne à Ottawa.
Il a froid quand j'ai froid, cet homme, faim quand j'ai faim . Il est tiraillé par les mêmes douleurs , et toute balle m'entrant dans la peau crèverait sa peau autant que la mienne.
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Ils vivraient là, lui et la fille, loin de Ramook, de Ghorok, d’Ayallik, de tous les autres. Nul souvenir; un recommencement
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«On n’aime une femme qu’une fois, en la voulant toujours semblable à elle-même. Si elle gravite et reparaît plus tard, modifiée quant à l’image formée d’abord, l’amour s’effrite. »

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Continuer,c'est un dessein logique.Pour qui sait se relever et continuer, la tempête devient clémente, le froid moins mortel, le mal moins acharné, le destin plus propice.Tomber, certes, qui en est exempt ! Puis se relever.Puis continuer.
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La fumée monta du feu dans l'air soudain immobile.Elle se tordit en une sorte de spirale lovée.Noire sur le bleu profond du ciel,contre le chemin de lune neuve qui pontait le lac jusqu'à nous.
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Je crois que je voudrais savoir pleurer.
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Je crois aujourd'hui que le bien de l'homme est sa solitude et qu'il perd tout moyen lorsqu'il se joint à d'autres hommes.
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« Tu n'as peur de rien, tu n'as peur de personne. Sauf de toi-même. C'est la pire de toutes les peurs. »
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