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3.29/5 (sur 56 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Installée à Dieppe depuis plus de trente ans et professeur agrégée de lettres au lycée Jehan Ango, Yvonne Besson est passée maître dans l'art du suspense avec quatre polars à son actif et un cinquième en préparation. Son père était libraire et sa mère professeur de lettres.

Source : http://www.seinemaritime.net/tourisme/Portraits-de-Seinomarins/continue-la/Yvonne-Besson
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
- les mensonges écrits avec
de l, encre ne sauraient
dissimuler une vérité écrite
avec du sang.
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Il était entré en elle aussitôt après l'avoir déshabillée, s'était échiné en grognant, quelques va-et-vient rapides et terminés. Le problème, c'est que les fois suivantes avaient ressemblé à la première. Très vite Georges avait accusé sa femme d'être frigide et les séances s'étaient espacées. Louise se disait que tout était de sa faute, qu'elle n'était pas une bonne épouse.
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Il avait les pieds dans la boue et ses chaussures prenaient l'eau. Putain de printemps. Il était seul, de nuit, dans le jardin d'une bicoque construite en rase campagne, loin de toute lumière, de toute autre vie, et il essayait de traîner jusqu'au trou le corps de la vieille bique. La garce, qu'est-ce qu'elle était lourde ! On n'aurait pas cru, à la voir ! Sèche comme un tronc de pommier, dans son tablier bleu qu'elle nouait à la taille. Serré, serré. Comme son cul, comme ses lèvres qu'elle semblait toujours sur le point d'avaler. En plus elle était crade. Elle n'avait pas besoin de laque pour hérisser sur son crâne un toupet de cheveux gris. La crasse suffisait.
Il jura, cracha par terre. Il avait envie de pisser. Et elle, elle s'était pissé dessus. Dégueulasse...
Mais pourquoi est-ce que j'écris ça à la troisième personne (...) ?
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Le mieux était d'attendre la nuit, de transporter les deux cadavres vers le trou, de déposer celui du chien dedans et celui de sa maîtresse au bord, en plaçant une pierre juste sous sa tête. On croirait qu'elle était tombée en enterrant l'animal et s'était fracturé le crâne. Ce que je fis. Sous la flotte, et avec l'envie de pisser. Je me demande pourquoi j'ai commencé en racontant cet épisode somme toute désagréable. Un vieux réflexe de culpabilité ? Il sera le dernier. J'ai aussi récupéré 1a bouteille pour la ramener chez moi. Solides les litrons de gros rouge ! Elle n'était même pas cassée, mais le verre retenait peut-être quelques gouttes de sang, un cheveu gras... des bouts de vieille cervelle. Les mots s'alignent. Je suis bien. J'ai déjà reproduit la scène mille fois par la pensée, mais le plaisir que j en tirais commençait à s'estomper. Je n'avais pas encore passé le cap de l'écriture. Voilà, l'écriture nourrit l exaltation. Tout renaît, la bicoque pourrie, l'odeur de pinard, l'abjection... et l'acte sublime qui transfigure tout. Je vais jeter à la poubelle les manuscrits entassés dans le secrétaire. Les manuscrits tous refusés par les éditeurs. Nul n en a rien su, heureusement. Mes livres bien écrits, pleins de bons sentiments, d'humanité, qui ne seront jamais lus. Mes petites intrigues peaufinées. Je me voulais Flaubert, ou au moins Simenon. Une langue classique, jamais vulgaire, de beaux imparfaits du subjonctif. Je m'aperçois que je me relâche. Forcément, j'ai vécu le texte avant de l'écrire et j'écris comme je vis désormais. En violence et en désordre. C'est drôle.
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