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La Guilde du Livre - Lausanne [corriger]


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Notre-Dame de Paris

Note pour moi-même : rédiger une critique sans faire le parallèle entre Esmeralda et mon ex.



Dressons l’inventaire selon mon ordre de préférence. Le personnage le plus intéressant de cette histoire est le « poète », Pierre Gringoire. Il est nonchalant, philosophe, un peu lâche, assez lucide pour s’écarter de l’intrigue lorsque les choses prennent une mauvaise tournure. C’est qu’il tient à la vie, il aime l’architecture, le théâtre, la kasteel red en terrasse et les highlights de Neymar à Santos. Fermons les yeux sur sa relation presque malsaine avec la chèvre. Claude Frollo, le prêtre, arrive en seconde position. Hugo le veut érudit, passionné (un peu trop), contraint de devenir archidiacre pour subvenir aux besoins de son frère. Il mène une vie simple, somme toute heureuse jusqu’à l’apparition de la Esmeralda. C’est drôle, cela me fait penser à… Non, je dois résister. Le capitaine Phoebus qui, si l’histoire était contemporaine serait quarterback ou harceleur. Puis Quasimodo, le mythe, la légende, le bien dépourvu du beau. Enfin, je n’ai aucun regret à placer Esmeralda en bas de cette liste tant ses décisions (et celle de sa mère) sont absurdes à la fin du roman. Mise à part son geste de compassion au moment du supplice de Quasimodo, l’égyptienne n’est pas un personnage féminin marquant. Typiquement le genre de personne à repousser le 4/10 que je suis en prétextant être sapiosexuelle. J’en conclus donc que je ne suis ni beau ni intelligeant ? Bah remettez-moi une kasteel en 50. « Enfin la nuit vint ; une nuit sans lune, une nuit obscure. »

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Le Christ s'est arrêté à Eboli

... Il s’est arrêté à Eboli, mais n’est pas allé plus loin. Certainement pas jusqu’à ce petit village de la province de Lucanie, aujourd’hui nommée Basilicate et dont Matera est le chef-lieu. Le village, c’est Gagliano. Ce village devient donc le symbole de tous ceux qui se trouvent au-delà: sans Christ, on n’est pas chrétien et quand on n’est pas chrétien, on n’est pas italien et vous pourrissez lentement...

Sorte de “Choses Vues” de Hugo, avec ce récit autobiographique, Carlo Levi raconte comment, en tant que “confinato”, un indésirable politique opposé au régime fasciste et ses ambitions territoriales en Ethiopie, il est exilé en Lucanie. Levi décrit son arrivée à Gagliano, comme “ une pierre venue du ciel, tombée dans un étang”.

Médecin turinois, Levi y rencontre l’autre Italie, celle du Sud. Il était loin d’imaginer comment dans un même pays, l’on puisse rencontrer deux sociétés si diamétralement différentes. En Lucanie, ce sont les cafoni, des paysans incroyablement pauvres, qui n’ont jamais rien eu, n’ont rien et n’auront peut-être jamais rien. La malaria et le paludisme décime la population sans relâche. L’auteur nous fait notamment une description poignant de Matera, où les gens vivent dans les maisons troglodytes de la ville dans des conditions effroyables. Ni le soleil, ni l’espoir n’y pénètrent jamais..

Ici, il n‘y a plus de Bien ni de Mal. Il y a la terre, si avare, et les gens. La notion de Bien et de Mal n’est plus une idée morale. Le Mal, c’est cette douleur quotidienne et le Bien, les paysans le cherchent en dehors de Dieu, puisque le fils du Tout Puissant les a si bien ignorés..

Dans cette région oubliée par tout un pays, le paganisme a pris le dessus. Ici, on ne célèbre ni Garibaldi, ni Cavour, ni les Savoie, mais on s’adonne au brigandage, à la sorcellerie. On raille don Trajella, l’archiprêtre qui a abandonné toute entreprise rédemptrice sur ses ouailles (ce qu’ils refusent d’ailleurs d’être) et qui tente de sauver quelques symboles sacerdotaux malgré tout...

Pour eux, Rome est juste une institution gloutonne qui envoie ses agents taxer ce qui peut encore l’être. Souvent, ceux-ci repartent juste avec un quart de pain, une chèvre rachitique ou une livre de farine, car tout est pris depuis longtemps. Les paysans ont ensuite un an afin de gratter à nouveau leur sol aride et pour offrir quelque chose à l’ogre ... “Pour les paysans, l’Etat est plus loin que le ciel, plus redoutable, car il n’est jamais de leur côté”. Voilà la façon cinglante dont Carlo Levi qualifie le sentiments des gens du Basilicate ... Cette Rome centrale de 1935 qui a assujetti ces hommes, instaurant ainsi une sorte de colonie intra muros et privée ...

A Gaglioni, il y aussi les “seigneurs”, tout aussi démunis que les paysans, mais dont la primauté sociale joue un rôle quasi féodal sur les cafoni. Ils sont boutiquiers, coiffeurs, tenanciers de débit de boissons, mais l’émulation économique ayant disparu depuis belle lurette, comme les paysans, ils vivent de rien, sinon de l’illusion. C’est le cas de Don Luigino, le podestat, maître d’école et représentant de l’Etat à Gagliano, s’accoquinant discrètement à la mafia...

Le style de Levi est très particulier. Sur un ton presque badin, Carlo Levi nous raconte la vie des habitants de Gagliano comme s’ils étaient des amis de fortune, de simples compagnons de route. Il adopte le ton de la comédie pour décrire les conditions de vie désespérantes des cafoni de Lucanie.

Grand livre, dont le thème est facilement transposable chez nous et à notre époque. Pas loin de notre confort petit bourgeois, la misère existe, dans nos frontières ou un peu au-delà.
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La Voie Royale

Quel livre confus et décevant!!

Un style insupportable, limite incompréhensible, où l'on ne sait qui parle, parfois, et qui multiplie les images vides de sens et les descriptions maladroites, brouillonnes et répétitives.

Ce livre, qui a fait connaître Malraux!!, est l'oeuvre d'un truqueur maniant une écriture pompeuse, pédante et surtout, souvent, qui masque un vide intellectuel ou sensoriel.

Oui, l'étouffement ressenti par les protaganistes dans la nature environnante hostile parvient à nous imprègner, mais cela requiert de la part du lecteur une patience et un déchiffrement ardu et parfois impossible de comparaisons, d'images dénuées de signification réelle.

Un amas de mots jetés les uns sur les autres, d'apparence poétique ou fouillée, mais le plus souvent sans nul intérêt, juste un joli maquillage derrière lequel il n'y a rien qui vaille la peine de s'attarder.

J'ai adoré "La Condition humaine", que je vais relire d'ici peu.

Je déteste "La Voie royale".
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