Isacom le 04 février 2024
PHALÈNES 🦟 Inexorablement nous la voyons se rapprocher de cette ferme de Californie, comme les phalènes se rapprochent de la lumière. Critique de Berni sur La Fille de Lake Placid |
Isacom le 04 février 2024
PHALÈNES 🦟 Inexorablement nous la voyons se rapprocher de cette ferme de Californie, comme les phalènes se rapprochent de la lumière. Critique de Berni sur La Fille de Lake Placid |
Isacom le 04 février 2024
SERPENT 🐍 CRAPAUD 🐸 HANNETON 🪲 Le fleuve est un serpent qui a la bouche dans la pluie et la queue dans la mer. (...) Dans l’étang où la nuit se mire, le crapaud croit voler parmi les étoiles. (...) Je suis comme le hanneton. Je déploie mes ailes, celles du dessus, seulement pour sortir de l’abri. Parce que, bien cachées en dessous, il y a les autres ailes, celles, les volantes, qui m’emportent au-delà de moi. Un fleuve appelé temps, une maison appelée terre de Mia Couto |
4bis le 10 février 2024
CAMELEON C'est cette ordure de Romain Gary qui m'a prévenu. Un jour, il m'a prédit avec beaucoup de détail la fin d'Ajar. Il a écrit ces mots comme si je n'étais pas concerné. "Il y avait une fois un caméléon : on l'a mis sur du vert et il est devenu vert, on l'a mis sur du bleu et il est devenu bleu [...] et puis on l'a mis sur un plaid écossais et le caméléon a éclaté." J'ai tout de suite compris qu'il parlait de mon père et que tout ça allait très mal finir. J'ai su que l'auteur de La Vie devant soi l'aurait bientôt complètement derrière. Il n'y a pas de Ajar Delphine Horvilleur |
dannso le 11 février 2024
SOURIS RATS GAUFRES RATONS LAVEURS CHIENS CHATS MOUCHES Dans son enfance il arrivait souvent que des animaux rampent sous les fermes pour y mourir. Dans les vieilles fermes comme celles de ses grands-parents, il n'y avait pas de sous-sol, juste un vide sanitaire. Des souris, des rats, des gaufres et même des ratons laveurs, des animaux plus gros. Des chiens, des chats. Cela puait horriblement pendant des semaines. L'odeur de la pauvreté, de l'impuissance. Et des mouches... Bien sûr. Partout des mouches et quantité d'insectes. Un livre de martyrs américains Joyce Carol Oates |
dannso le 13 février 2024
ANTILOPE BŒUF Le deuxième round fut plus intense et plus disputé que le premier. Aya pressait Dunphy, la forçant à reculer, à trébucher. Étrange de voir l’antilope aussi férocement agressive, rapide, adroite et impitoyable ; le bœuf, stoïque, avançait pesamment, aveuglément, résolu à ne pas montrer de faiblesse. Un livre de martyrs américains Joyce Carol Oates |
dannso le 13 février 2024
SCORPION Il parlait avec un accent mexicain appuyé, tout en étirant la nuque comme un boxeur avant un match. Le scorpion s'agrandit. Harry savait que ce tatouage était le symbole des recouvreurs de dette, et les segments de la queue du scorpion, le nombre de victimes tuées. Les scorpions de ces deux hommes avaient de bien longs métasomes. Éclipse totale Jo Nesbo |
Isacom le 13 février 2024
GASTÉROPODE 🐌 Je suis le gastéropode civil, humanisé. Mon goût d'aller de l'avant, de rentrer en moi-même, ma tendance à résider, hésiter et adhérer, mon agitation et ma précipitation dans l'ordre du sentiment : pour tout cela je suis gastéropode. Journal d`un escargot , Günther Grass |
Isacom le 19 février 2024
LÉOPARD 🐆 Les rayons du soleil ne traversent plus l'écran épais des frondaisons, sinon ici ou là, de force, comme une pluie faufilant une à une ses gouttes entre les feuilles : voici, tapi dans l'ombre, le contraire d'un léopard. Le vaillant petit tailleur , Eric Chevillard |
4bis le 19 février 2024
CHAT AILÉ Originaires de l'OutreMonde, les chats-ailés ne se contentent pas de parler. Ils sont savants, qualité qu'ils doivent à leur longévité exceptionnelle et à une capacité unique : ils s'imprègnent de la matière des livres sur lesquels ils dorment. Pierre Pevel, Les enchantements d'Ambremer |
dannso le 20 février 2024
LOUP Entre Kribi et Campo, au large du village, affleure au milieu des flots un rocher. La légende veut qu’il soit apparu du jour au lendemain. Le premier pêcheur qui l’a vu s’est précipité au village pour annoncer qu’il y avait une chose étrange dans l’océan. Pour nommer le phénomène, les villageois gardèrent le mot, elombo : la chose. Les Espagnols de passage entendirent elombo et comprirent el lobo. Ils décidèrent par ailleurs que le rocher, vu sous un certain angle, rappelait une tête de loup et le baptisèrent Roca del Lobo, que les Français à leur arrivée traduisirent par Rocher du Loup. Ainsi dans cet endroit du monde traversé par pléthore de voyageurs, les imaginaires s’épousèrent pour désigner un rocher apparu mystérieusement au milieu des flots du nom d’un animal que de mémoire d’homme personne n’avait jamais vu sous ces contrées. Une bête dont le nom n’existait dans aucune langue locale, jusqu’à ce que, bouclant la boucle, le mot « elombo », la chose, servit à désigner le loup, animal mythique en ces lieux. Le Rêve du pêcheur Hemley Boum |
dannso le 25 février 2024
MOINEAU CHOUETTE Moinette n’est pas le féminin de moineau, Moinette est une chouette miniature, un oiseau de nuit déguisé en petite fille qui s’échappe au-dehors quand tout le monde dort, dilate ses pupilles et voit ce que personne ne voit. L`île haute Valentine Goby |
dannso le 02 mars 2024
HIBOUS ORFRAIES GRANDS-DUCS MOYENS-DUCS Les oiseaux de nuit, hiboux, orfraies, grands-ducs et moyens-ducs, mêlant leurs cris, descendaient de futaie en futaie. Pendant un quart d’heure, le temps de leur chemin qu’ils faisaient par grands vols, leurs appels retentirent sur les flancs de la montagne. Puis le silence complet s’établit. La paix monta enfin, avec le parfum des forêts endormies René Bazin Les Oberlé |
dannso le 04 mars 2024
CHATS HERISSONS HIRONDELLES Une portée de petits chats gris grattait le creux de mes genoux ; des hérissons s’accouplaient sous la plante de mes pieds ; des enfants d’hirondelles prirent leur essor sous mes bras ; devant moi je vis le monde, et non seulement l’Europe Günter Grass Le tambour |
AnnaCan le 07 mars 2024
HÉRISSON BLAIREAU "Zeidler secoua en souriant sa tête grise de hérisson et tenta vainement de faire de la mousse avec son blaireau." Günter Grass, Le Tambour |
dannso le 16 mars 2024
RAPACE Voit-il qu’elle va mourir ? Comprend-il que le temps qui lui reste sur terre est compté, raccourci ? Décèle-t-il toutes ces choses sur son visage, dans la manière dont son époux la regarde, dans la posture de Baldassare, là, prêt à agir, comme un rapace qui attend le bon vent, sur le bord de la table, et dans l’intervalle observe, observe, observe. Le Portrait de mariage Maggie OFarrell |
berni_29 le 16 mars 2024
HIBOUX - OISEAUX Ils reprennent route côte à côte. De loin, on croirait des amis qui se rendent à un dîner sous les arbres, mais vite ils disparaissent, la nuit est entièrement là. Deux hiboux se répondent de l'autre côté du pont: le prêtre veut dire quelque chose, que c'est bon signe quand on arrive d'entendre ces hululements, rarement les oiseaux nocturnes souhaitent la bienvenue, mais c'est la première fois que le garçon vient ici et le prêtre sent son cœur battre à ses côtés à mesure qu'ils pénètrent dans la rue principale. La langue des choses cachées, Cécile Coulon |
dannso le 17 mars 2024
CORBEAUX Les Corbeaux ont volé au-dessus de la Grande Eau de leur ancien monde pour venir se percher, fatigués et apeurés, sur les branches du nôtre, et ils ont constaté que nous avions l’orenda. Nous croyions. Oh oui ! nous croyions. C’est pourquoi, au début, ils nous ont pris pour un peu plus que des animaux. Nous vivions dans un monde sensible qui les effrayait, nous chassions des bêtes qui n’existaient que dans leurs cauchemars et nous nous nourrissions du mystère qu’on avait appris aux Corbeaux à craindre. Nous respirions ce qu’ils craignaient. Et ainsi qu’ils sont enclins à le faire, ils observaient avec attention Dans le grand cercle du monde Joseph Boyden |
dannso le 20 mars 2024
LOUPS BICHE CHOUETTES MULOTS LYNX LIÈVRES POISSONS (GRANDS et PETITS) Toute la nuit, je vole, en quête d’une lueur de vie. J’aperçois parfois des animaux qui chassent dans les ténèbres, des loups qui cernent une biche pleine, des chouettes qui décrivent des cercles pour fondre sur les mulots qui s’aventurent hors de leurs terriers, des lynx aux yeux jaunes qui, sur leurs coussinets, s’approchent en silence pour bondir sur les lièvres. Je plane au-dessus de la blancheur de la mer intérieure, et quand je regarde en bas, mes yeux percent la couche de glace et je vois les grands poissons qui évoluent lentement dans l’eau glaciale, des bancs entiers, leur faim atténuée par le besoin de continuer à bouger, si bien que les petits poissons, leur future nourriture une fois le printemps revenu, sont obligés de nager au milieu d’eux. Dans le grand cercle du monde Joseph Boyden |