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EAN : 9791038701434
576 pages
Zulma (18/08/2022)
4.23/5   262 notes
Résumé :
Qui ne connaît pas un de ces inventeurs géniaux dont la découverte reste à jamais inconnue, empêchée ou censurée ? Phily-Jo est de ceux-là. Sa machine à énergie libre, la FreePow, est révolutionnaire. Si visionnaire et dérangeante que la mort brutale de Phily-Jo demeure un mystère pour ses proches. Meurtre ou suicide ? Est-ce le combat de David contre Goliath, une conspiration du grand capital prompt à freiner tous les progrès humanistes ? Dans un infernal jeu de po... >Voir plus
Que lire après Qui se souviendra de Phily-Jo ?Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (64) Voir plus Ajouter une critique
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°°° Rentrée littéraire 2022 # 15 °°°

Première page intérieure : Marcus Malte ( auteur français ) s'invente un traducteur américain, un certain Edouard Dayms, nom d'un des personnages de son roman Garden of love. Mes radars n'ont rien capté, juste un petit clignotant vite éteint en mode «  tiens, c'est bizarre ». J'aurais du me méfier.

Ça démarre comme un thriller avec la mort d'un génial inventeur autodidacte Philip-Joseph dit Phily-Jo Deloncle ( tiens, le même patronyme que le fondateur de la Cagoule, organisation terroriste des années 30, rien à voir ) , 34 ans , tombé de la balustrade d'un hôtel de Dallas lors d'un cocktail en l'honneur des lauréats d'un prix scientifique. Suicide ? Meurtre ? Son beau-frère, professeur de littérature, le narrateur de la première partie mène l'enquête, persuadé que Phily-Jo a été assassiné par une organisation clandestine surnommée la Pieuvre noire qui voudrait l'empêcher de diffuser une invention révolutionnaire : la FreePow, capable de convertir l'énergie du cosmos en électricité libre, gratuite, utilisable par tous, ce qui ruinerait le business des acteurs qui profitent des énergies fossiles.

Tu crois que le récit va chercher à résoudre le mystère de la mort de Phily-Jo. Et puis non. Marcus Malte déroule les quatre parties suivantes en mode roman gigogne, changeant à chaque fois de narrateur. Les cinq parties s'enchâssent, chacune résonnant avec les précédentes, chacune apportant un regard et un éclairage sur une réalité qui s'éloigne de plus en plus du lecteur alors que celui-ci croit très souvent l'approcher.

L'emboîtement est vertigineux. Marcus Malte a construit une intrigue machiavélique dont le courant romanesque impossible à remonter vous emporte irrésistiblement. Jusqu'à une dernière partie diabolique qui brouille à nouveau les pistes et suscitent mille théories sur l'identité du narrateur. En fait, il fait essayer de remonter le courant en lisant les chapitres à l'envers et repérer les nombreux indices semés avec une intelligence folle. On est presque dans un Usual suspects littéraire tant tout est doute et instabilité.

J'ai pris un plaisir dingue à être manipulée non-stop, l'auteur nous emmenant où il veut, quand il veut et comme il veut tout en nous invitant dans le jeu. Et jeu il y a, ne serait-ce qu'avec les nombreuses références hommages à Nabokov et notamment à sa Vraie vie de Sebastian Knight ( dans laquelle un homme s'efforce de retracer l'existence de son frère écrivain et peine à démêler ce qui relève de l'illusion et de la réalité ) ou à Feu pâle qui joue avec les codes de la narration.

Ultra ludique donc mais Qui se souviendra de Phily-Jo n'est pas qu'un exercice de style creux pour public averti. C'est un roman très contemporain par les thématiques abordées, engagé même, sans que la mise en scène n'entrave la force du propos. Rarement un roman n'aura aussi brillamment abordé la question du complotisme associé la manipulation et la désinformation jusqu'à la paranoïa, mais aussi celle de la déprédation généralisée du capitalisme dans un contexte de crise environnementale. Et même la question de la peine de mort avec de longs passages dans les couloirs de la mort américains. le tout avec une humour décapant et une ironie mordante.

Jubilatoire et étourdissant que ce grand roman sur toutes les manipulations, rien par le pouvoir de la fiction. Brillantissime ! Je suis très surprise de le voir absent des principales listes pour les prix littéraires d'automne.


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Moi !! Moi je m'en souviendrai de Phily-Jo, ah non je ne suis pas prête de l'oublier, cet inventeur de génie méconnu duquel tout part. Dans ce livre, véritable pépite, nous découvrons, yeux ébaubis, bouche bée, zygomatiques douloureux tant ils participent de façon tonitruante à la lecture, l'effet domino d'une découverte dérangeante présentée sous la forme de récits enchevêtrés façon matriochka, façon poupées gigogne. de quoi donner le tournis au lecteur et le mener par le bout du nez. Un coup de coeur pour ce coup d'éclat, pour ce coup de maître, ce coup de gueule aussi. Chapeau bas Marcus Malte, vous êtes un derviche tourneur de génie, vous nous entraînez dans votre danse en cercle dans le cercle dans le cercle…avec bonheur et gourmandise, impressionnés par tant de virtuosité, d'intelligence et d'humour totalement décapant ! Un moment de lecture vertigineux, une mise en abime drôle et jubilatoire ! Inoubliable !

Le problème avec ce livre, pour que l'effet whouaaaaou se produise sur son lecteur, est que trop en dire serait totalement gâcher le plaisir de lecture. Aussi, je me contenterai de vous parler du principe général, du tout début de l'histoire et de vous faire part surtout du style de ce livre qui m'a parfois fait rire aux éclats. Espérons que cela suffise à vous donner envie de découvrir de toute urgence ce livre qui aurait mérité tant de prix littéraires…

Nous sommes en présence de récits enchevêtrés donc racontés par des personnages différents auxquels nous nous attachons, qui ont chacun leur façon de parler, leur sensibilité, et dont nous ne mettons nullement en doute la sincérité…jusqu'au récit suivant où tout se fissure sur le personnage précédent, ébranlant notre certitude de lecteur, heureux que nous étions d'avoir pu trouver du réconfort dans une explication dans laquelle nous lover, heureux d'avoir pu accorder du crédit au récit offert. Hé non, tout est remis en question de façon troublante. Voilà le principe. Qui croire ? Chaque récit est-il une affabulation ? Un mensonge ? Un délire ? La vérité ? Les conséquences que nous voyons à l'oeuvre sont-ils des hasards ? Un complot ? Une vaste machinerie ? Chaque protagoniste veut-il faire passer des vessies pour des lanternes ?

« Ne vous rendez jamais à l'évidence. Je ne dis pas que tout est faux. Je dis que tout est vu à travers le prisme d'un esprit très singulier».

Le récit débute avec l'histoire de Philippe-Joseph, surnommé notamment Phily-Jo, inventeur de génie, sorte de Géo trouvetou, qui a mis au point une machine à énergie libre, la FreePow, invention révolutionnaire car elle permettrait de se passer d'énergie fossile et de toute extraction quelle qu'elle soit. Cette machine convertit en effet l'énergie du cosmos en énergie naturelle, gratuite, enfin accessible à tous, non polluante, le rêve en ces temps de finitude des ressources, d'énergie hors de prix et de réchauffement climatique…sauf pour les lobbys pétroliers, gaziers, ceux des énergies renouvelables qui elle-même extraient les métaux et terres rares, sauf pour les forces géopolitiques construites sur ces immenses et puissants lobbys. Cette invention est donc visionnaire mais dérangeante.
La mort brutale de Phily-Jo demeure un mystère et ses proches, notamment sa soeur et son beau-frère, Michelle et Gary Sanz, se demandent s'il s'agit d'un meurtre, d'un suicide, ou d'un coup de malchance…Ils mènent l'enquête et, à travers les écrits du beau-frère nous voyons qu'ils tentent de voir si, comme ils le pensent de plus en plus, Phily-Jo a été assassiné par une organisation clandestine faisant partie du grand Capital, La Pieuvre noire, qui veut empêcher la diffusions de cette innovation révolutionnaire...Et d'autres enquêtes, sur cette première enquête, vont suivre. Ces simples citoyens se penchant sur l'affaire Phily-Jo sont-ils emportés dans une tornade, l'oeil du cyclone, les tentacules de cette entité omnipotente et invisible qu'est la Pieuvre, est-ce une simple affabulation, une divagation provoquée par la puissance des récits sur lesquels les protagonistes se basent ? La littérature peut-elle ainsi nous influencer ? Sont-ils manipulés et par qui ? Ou tout cela est-il tout simplement cousu du fil noir de la malchance ?

« Vous, moi, on nous déplace comme des pions sur un échiquier. le maître du jeu s'amuse avec nous ; Il nous pousse, à son gré. Et pour l'instant la stratégie nous échappe. Nous ne comprenons pas grand-chose à la partie qu'il nous impose ».

Ce qui est certain, ce livre n'est pas cousu de fils blancs, jusqu'au bout nous ignorons qui est manipulé par qui, sauf à sentir que Marcus Malte prend un immense plaisir à nous manipuler, nous, lecteurs. Manipulation jouissive, au point d'en redemander tant le texte est mâtiné d'un humour grinçant nous emportant irrésistiblement dans ce récit vertigineux. Je reprends l'extrait de la critique de Marie-Laure (@Kirzy) qui m'a donné envie, l'an dernier, de lire ce livre : « En fait, il fait essayer de remonter le courant en lisant les chapitres à l'envers et repérer les nombreux indices semés avec une intelligence folle. On est presque dans un Usual suspects littéraire tant tout est doute et instabilité ». Je ne saurais mieux dire, c'est exactement ça, je me suis surprise à revenir en arrière pour déceler des indices que je n'avais pas pris comme tels bien entendu en première lecture…Et comme le livre est assez conséquent, le fait de ne pas vouloir en sortir, de ralentir sa lecture, de revenir en arrière, j'ai mis du temps à le lire, à le déguster devrais-je dire…Je suis triste de l'avoir fini et j'aurais presque envie de le relire séance tenante !

Ce livre est un hommage à la littérature également, notamment à Edgar Allan Poe dont on sent l'ombre et la noirceur des corbeaux, à Baudelaire dont on lit de nombreux extraits des poèmes des "Fleurs du mal", et surtout à Nobokov qui semble tout particulièrement avoir guidé l'auteur sur la manière de mélanger rêve et réalité, illusions et certitudes avec notamment les allusions fréquentes à « La vraie vie de Sébastien Knight » et à « Feu pâle », « une histoire où quasiment chaque protagoniste n'est pas celui ou celle que l'on croit ». Comme lui Marcus Malte joue avec les miroirs, « les miroirs déformants, les miroirs aux alouettes, les miroirs à travers lesquels on passe ».

"N'est-ce pas dans La lettre volée que Poe nous apprend que le meilleur moyen de cacher une chose est de ne pas la cacher ? Elle est là, sous nos yeux, tellement visible qu'on ne la voit pas".

Ce récit est également une dénonciation des problématiques actuelles des théories du complot, de la manipulation, de la désinformation, mais aussi et surtout des problématiques liées à la puissance du capitalisme malgré les contraintes croissantes engendrées par le réchauffement climatique. La manipulation de la vérité (pour servir la cause du profit) est abordée avec brio, la forme du récit servant le fond. C'est magistral !
Et ces problématiques graves abordées de façon si brillantes n'empêchent pas la présence quasi permanente d'un humour décapant qui rend le livre juste délicieux, malgré tout…L'arrivée d'un Géocoucou m'a même fait avaler de travers, j'ai bien failli m'étouffer à cause de ce livre, il est dangereux !

"Avant, les mecs que je fréquentais c'était plutôt des dingues du tuning. Rien à foutre des émissions de gaz, ils avaient des caisses avec des moteurs monstrueux, quand ils appuyaient sur le champignon, y avait des flammes qui sortaient du pot et des tigres hurlaient sous le capot à t'en décoller les tympans. Fini, ma vieille, t'as passé l'âge. Là, quand il a démarré, ça n'a pas fait plus de bruit qu'un fauteuil roulant. Genre corbillard électrique, avec des batteries au lithium. Comme moi, doc, pas vrai ? le lithium ? Tout et tous sous calmant, pour pas que ça explose".

Vous l'aurez compris, j'ai eu un immense coup de coeur pour ce coup de maitre et moi de m'interroger : pourquoi ce livre n'a-t-il pas fait plus de bruit ? Serait-il dérangeant ? Est-ce la mainmise de la Pieuvre noire qui oeuvre en secret pour empêcher sa diffusion alors que nous avons là un chef d'oeuvre? Et d'ailleurs qui manipule l'auteur ?? N'oubliez pas : rien n'est plus proche du vrai que le faux…

Mille mercis Marie-Laure (@Kirzy), je comprends que ce livre ait été ton numéro un dans ta liste des coups de coeur 2022 !

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Dès la première page du bouquin, j'ai eu le plaisir de découvrir le fameux Philippe-Joseph Deloncle, dit Phily-Jo, dit Phil, ou encore P. J., ou plutôt appris que cet homme qui prétendait avoir trouvé une manière de produire de l'énergie infinie et gratuite à partir du vide est mort de façon pour le moins suspecte.
Cet inventeur génial d'une machine révolutionnaire « FreePow », l'énergie libre, pousse son premier cri le 22/11/63 à Dallas, le jour même et dans le lieu même où John Fitzgerald Kennedy exhale son dernier souffle !
La mort brutale de ce visionnaire demeure un mystère pour ses proches. S'agit-il d'un accident, d'un suicide ou plutôt d'un meurtre, d'une conspiration du grand capital prompt à freiner tous les progrès humanistes ?
Gary Sanz dont la femme Michèle est la soeur de Phily-Jo est le premier narrateur et raconte sa recherche de la vérité. Comment lorsqu'il tente de parler de cette invention qui pourrait révolutionner notre industrie énergétique, il est dissuadé de continuer tant cette découverte pourrait remettre en cause le système économique capitaliste.
Bientôt Gary Sanz va se retrouver entouré de meurtres suspects, accusé puis condamné à mort, se retrouvant ainsi dans les couloirs de la mort au Texas.
Un autre narrateur entre en scène alors, convaincu de l'innocence de Gary et particulièrement intrigué par ce complot qu'il dénonçait.
D'autres encore, dans un infernal jeu de poupées gigognes vont se lancer tour à tour dans cette quête de vérité.
Marcus Malte avec un humour décapant, une imagination débordante et une parfaite maîtrise du récit, cet expert en manipulations aussi bien des personnages que du lecteur m'a emportée dans son délire de « Pieuvre Noire », subjuguée et époustouflée par toutes les thématiques que ce roman aborde et qui évoque maintes situations actuelles, le rendant très contemporain.
J'ai suivi avec un immense intérêt les pérégrinations des différents héritiers et disciples de Phily-Jo. Ils m'ont emmenée au coeur du Texas, ses couloirs de la mort vraiment terrifiants, impensables à notre époque dite évoluée et son pétrole qui occupe une place bien trop prépondérante pour laisser une quelconque ouverture à la moindre nouvelle invention ou découverte dans le domaine de l'énergie.
Marcus Malte dénonce dans ce roman la malfaisance du capitalisme, "la plus grande arme de destruction massive que l'homme a créée", décortique également les mécanismes d'adhésion aux théories du complot et la manipulation.
J'ai fait connaissance en fin d'ouvrage avec ce triste sire Edward Bernays, passé maître dans la manipulation de l'opinion publique. Il est considéré comme le père de la propagande politique et d'entreprise, ainsi que de l'industrie des relations publiques qui ont fortement contribué à développer le consumérisme américain.
Un humour omniprésent traverse ce roman et ce depuis la toute première page où, sous le titre, Qui se souviendra de Phily-Jo ?, il est noté : « Roman traduit de l'anglais (États-Unis) par Edouard Dayms » alors que Marcus Malte est un auteur français !
L'histoire se passant aux États-Unis avec des personnages américains et ne sachant pas que cet Edouard Dayms était le personnage d'un précédent roman de l'auteur, je dois avouer que j'ai un peu douté…
Outre la manipulation, sujet développé splendidement et dans sa totalité, ce qui m'a particulièrement plu dans ce bouquin, c'est la mine d'informations que Marcus Malte délivre dans ce récit, nous obligeant par là-même à méditer sur notre monde, tout cela servi avec un humour défrisant.
Je dois dire que, par exemple, la description de cette vieille tante Tacolie ou la rencontre avec cet avocat sosie de J.R. m'ont bien fait sourire !
Si ce n'étaient les 570 pages, ce roman de toutes les manipulations comme l'annonce le bandeau, je le relirais illico, tant il est riche, drôle, brillant et tellement addictif !

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Bichette, au pied !
Ouaf, ouaf ! Allez, Bichette va chercher ! Ouaf !!!
Dans cette lecture, je me suis fait l'effet d'un jeune chien qui rapportait sans cesse, mine réjouie et babines retroussées, le bâton à son maître !
Rarement je me suis autant fait mener par le bout du nez sans avoir flairé l'entourloupe au préalable ! Là non je n'ai rien vu, j'ai foncé tête baissée dans les évidences, puis j'ai sauté le plus haut possible pour rapporter le bout de bois, la truffe reconnaissante !
Marcus Malte est diabolique et quel bonheur de se vautrer dans les flammes de l'enfer avec lui !
Car l'enfer qu'il nous promet est celui de la pieuvre noire qui étend ses tentacules sur le monde pour le contrôler et tirer les ficelles. C'est en tout cas la théorie de Phily-Jo -vrai inventeur ou réel imposteur ? - et de son beau-frère Gary Sanz, qui lui patiente dans un autre enfer, celui du couloir de la mort.
Marcus Malte est un tout cas un très grand prestidigitateur, il fait apparaître les cadavres, disparaitre les preuves, le lecteur se noie dans l'eau trouble de son verre d'eau dans lequel se diluent de faibles ou trop gros indices. Alors qui est coupable ? Mais … est-ce bien le sujet ? Vous pouvez répéter la questiiioonnn ?
Vous croyez lire un bon petit polar ? il n'en est rien, vous vous êtes complètement fourré le doigt dans l'oeil. Ce livre est atypique, vous brinquebale d'une piste et d'un personnage à l'autre ! Complotisme, mafia, propagande, lobbying, réchauffement climatique, ... ? Vos pauvres neurones tournent à plein régime, mais Marcus Malte maintient en permanence sa longueur d'avance. Je termine le bouquin sur les rotules après avoir jappé et couru dans tous les sens comme une démente, mais complètement conquise (en plus le tout est saupoudré d'un humour sarcastique charmant) !
Impossible d'en dire beaucoup plus pour ne pas gâcher les effets de surprise !
Alors, prêts pour le défi ? Ouaf !
Allez, je vous donne un petit nonos à ronger avant que vous ne vous précipitiez dans votre librairie/bibliothèque préférée avec cette citation :
« Un auteur, un bon auteur, à l'instar d'un bon conseiller en relations publiques, est parfaitement capable d'amuser la galerie et de détourner ainsi notre attention. Comme le suggérait Barbara Grove : on est baladés. Il faut distraire la foule. Toutes ces plaisantes petites histoires qu'on nous a contées, ce sont ces fameux arbres, plantés ici et là, qui nous empêchent de voir quoi ?
- La forêt.
Non ! Qui nous empêche de voir qu'il n'y a plus de forêt. Disparue, la forêt ! Ratiboisée !
- L'auteur ferait donc aussi partie de la conspiration ?
À son insu, je pense. L'auteur a bon fond. L'auteur n'est pas moins naïf, pas moins crédule que le lecteur. Il n'est pas moins perdu que lui. Au bénéfice du doute, je l'exonère de cette responsabilité.
Ça me fait penser à la réflexion de Dipak Sing.
Laquelle ?
-La vraie question est peut-être qui manipule l'auteur ?
Il est une autre question, dis-je, qui précède celle-ci.
-Laquelle ?
Qui est l'auteur ? »
(p.539)

Comment ça, vous n'avez pas tout compris ? Pour que le tout s'éclaire (ou pas), il va falloir courir après quelques bâtons ! Allez, un peu d'exercice va vous faire le plus grand bien, et n'oubliez pas … il y a de nombreuses chutes dans cette histoire !
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Coup de coeur pour ce coup de maître. Je suis scotchée par la performance littéraire de l'auteur. Cinq parties composent ce roman , pour chacune il y a un narrateur différent qui a connaissance des récits précédents, ce qui donne une construction à étages à la manière des poupées gigognes russes.
Le roman commence par la mort de Phily-Jo. le narrateur est son beau-frère, Gary Sanz, professeur cultivé, poète publié mais méconnu. Au demeurant ce sera lui le personnage principal du livre. Il nous raconte avec humour la vie et la mort de son beau-frère, inventeur méconnu d'une machine à capter une énergie libre et gratuite qu'il a baptisé FreePow. Accident ? Suicide ? Meurtre ? Gary Sanz s'interroge, doute, mène l'enquête : Phily-Jo était-il un fou ou un génie ? le récit est émaillé de rimes faciles (soulignées par un certain Deon Zubrinsky),il y a des scènes d'humour d'anthologie avec l'accouchement de Daisy, mère de Phily-Jo (et donc la naissance de celui-ci) le 22/11/63 au Parkland Memorial Hospital de Dallas pile au moment où J F Kennedy y meurt , toute seule, abandonnée par tout le personnel médical, le personnage de la vieille tante Tacolie (et tac, au lit!) ou celui de l'avocat sosie de J.R (l'action se passe à Dallas!). Tout cela est jubilatoire et sent le pastiche. le lecteur se pose d'autant plus de questions que dans le récit de Gary Sanz sont inséré de temps en temps des pages dont il est évident que l'auteur n'est pas lui. Soudain ce récit s'arrête (à peu près au tiers du roman), Gary a été arrêté pour meurtre. Lequel ?
La deuxième partie (intitulée Qui se souviendra de Gary Sanz ?) a pour narrateur Dipak Singh, étudiant qui s'intéresse pour sa thèse aux condamnés dans le couloir de la mort. Très vite il pense Gary innocent et se transforme en enquêteur avec l'aide d'une jeune avocate, Barbara, qui, au contraire penche pour la culpabilité de Gary, mettant en doute le premier récit, en relevant toutes les ambiguïtés du texte. Un peu à la manière de Pierre Bayard, mais avec son propre texte, Maltus Malte décortique le premier récit, montre les trucs d'écrivain, montre aussi pourquoi un même récit ne résonne pas de la même manière pour chaque lecteur (Dipak / Barbara). Peu à peu le narrateur Dipak se met à écrire à la manière de Gary, qui en fait pastichait Nabokov tout en semant son texte de références littéraires, mais aussi musicales (dont les trois maris de tatie Tacolie et ses trois cochons). C'est jubilatoire. Mais le récit de Dipak lui aussi prend fin (on ne saura pourquoi que bien plus tard).
Avec la troisième partie le style change, cette fois la forme est celle du journal de Sylvia alias Quanah quand elle joue en ligne, schizophrène et bipolaire (ou vice-versa), amoureuse de John (un cactus sur son balcon) et soeur de Barbara qui a disparu (sa disparition redonne du crédit aux narrateurs précédents). C'est désopilant tant paranoïa et naïveté y font bon ménage, pour le plus grand bonheur du complotisme, du grand tragi-comique qui ne peut pas bien finir. Exit Sylvia.
C'est là qu'intervient Ross Pierce, ancien policier à la retraite qui reprend l'enquête sur la disparition de Barbara, et surtout sur l'innocence ou la culpabilité de Gary. Ce quatrième narrateur reprend tous les éléments dont les trois récits précédents et démonte tout, pour lui tout cela est bien plus simple que ça en a l'air. "Ne vous rendez jamais à l'évidence"
Et enfin arrive la dernière partie, la plus étrange par la forme, avec une série de pièces à conviction (réelles et imaginaires), pour introduire un réquisitoire en règle contre le système capitaliste à bout de souffle, une analyse glaçante de nos sociétés, il exprime l'urgence climatique et la colère contre les manipulations. On croirait lire Naomi Klein ou Viviane Forrester, humour noir en prime, et rire amer. En même temps le narrateur de cette partie n'est pas identifié, il s'agit d'une jeune femme (Barbara?) qui plus est elle dialogue avec un homme (l'auteur?), et il y a aussi des textes sur une ( ? autre) jeune femme (Sylvia?), entre parenthèses et en italiques, internée ou emprisonnée.
Le lecteur en sort avec le vertige. Que croire ? Qui croire ?
« C'est l'un des principes du conspirationnisme : on s'empare d'un fragment au départ insignifiant, on le grossit, on le brandit et on n'hésite pas à le tordre, à le retailler, à en redécouper les contours afin de pouvoir l'insérer à tout prix dans le puzzle. » de qui finalement, en détournant les gens des combats essentiels, les théories conspirationnistes farfelues font-elles le jeu ?
"Ne vous rendez jamais à l'évidence". En fait l'auteur nous l'avait signalé par un clin d'oeil dès la première page (celle où il y a le titre et qu'en général on ne lit pas) : il y est écrit « Roman traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Edouard Dayms » alors que Maltus Malte est un auteur français aEdouard Dayms est le nom d'un des personnages de son roman Garden of love. La couleur était annoncée : le sujet du roman est la manipulation de la vérité. Et ce roman allie son propos, très moderne par les thématiques qu'il aborde, à une forme ludique, à la limite de l'exercice de style pur, sauf que cette forme est au service du contenu et lui donne de la force. Avec cette construction tout en mises en abyme l'auteur arrive à faire le tour de nos croyances et certitudes, le lecteur n'est pas prêt de découvrir avec certitude ce qui est vrai et ce qui ne l'est pas, ce qui relève du complot machiavélique (pas besoin de Grand Complot, ce qui relève des Relations Publiques est déjà pas mal) ou du délire paranoïaque.
Maltus Malte nous rappelle que lorsque nous lisons de la fiction, nous acceptons de croire à quelque chose dont nous savons que ce n'est pas réel et nous plaçons dans un monde où tout est censé avoir une raison d'être, une justification, une explication (mais dans la vraie vie ce n'est pas toujours le cas). L'écrivain de fiction serait donc le plus parfait des manipulateurs.
Bref ce roman est particulièrement brillant. Et j'ai du mal à comprendre pourquoi ce livre n'a obtenu aucun prix.
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critiques presse (2)
LeMonde
07 octobre 2022
Marcus Malte, avec Qui se souviendra de Phily-Jo ?, fait le choix d’un foisonnant vrai-faux roman américain.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LaCroix
01 septembre 2022
L’auteur du « Garçon», récompensé  du Femina, revient avec un roman malin et brillant, paranoïaque et drôle, sur le doute et les manipulations.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Citations et extraits (71) Voir plus Ajouter une citation
Gorge renversée, il la vida d’un trait, sa coupe, puis – et c’est là que les avis divergent sur un point crucial – d’aucuns le virent dans le même mouvement basculer en arrière, tandis que d’autres le virent se projeter par-dessus la rambarde et disparaître dans l’obscurité. On comprend que ce n’est pas là qu’un menu détail lexical. Il s’agit de déterminer l’intentionnalité de la chose. Si Philip-Joseph a basculé, c’est un accident. S’il s’est projeté, c’est un suicide. La thèse de Michelle empruntait une troisième voie, que l’on dira intermédiaire. D’après elle, il avait bien dû y avoir propulsion (discrète) de la part de P.J., c’était donc un acte intentionnel, mais – et la nuance est de taille – il n’avait pas du tout, en revanche, l’intention de se tuer. Elle basait son raisonnement sur plusieurs propositions, les prémisses étant que 1/ il n’avait jamais exprimé ni fait montre de velléités suicidaires, et 2/ il n’avait aucun « intérêt » à mettre fin à ses jours. Les autres arguments étaient d’ordre plus technique : Phily-Jo mesurait 1,78 m et la hauteur de la balustrade était précisément de 103 cm (mesure effectuée par un expert de la compagnie d’assurance dans le but de démontrer la non-conformité de l’ouvrage), ce qui induit que le point de contact entre les deux se situait vraisemblablement au niveau des reins de l’homme et qu’il eût été par conséquent difficile de rompre l’équilibre et d’engendrer la chute sans faire l’effort d’exercer une poussée, de bas en haut, afin de défier la loi de la gravitation du père Newton (qui s’exercerait à nouveau sitôt le cap franchi). Ensuite, la terrasse elle-même ne s’élève qu’à quatre mètres, et les probabilités pour qu’une chute de cette hauteur soit mortelle sont d’environ 11,7 %, ce dont ne pouvait n’avoir pas tenu compte un esprit scientifique tel que celui de P. J. Si son but était réellement de mourir, il avait peu de chances de l’atteindre de cette manière. De plus, il était en parfaite condition physique, souple, mince, c’était un gymnaste accompli qui avait brillé dans cette discipline durant toutes ses années de collège et au-delà. Il était parfaitement capable, me dit Michelle, d’exécuter un double salto arrière et de retomber sur ses pattes sans broncher (elle l’avait vu de ses yeux !). Et c’était exactement, selon elle, ce qu’il comptait faire : se laisser choir dans le vide et se réceptionner sans dommage. Si son plan avait échoué, si l’issue en avait été fatale, ce n’était dû qu’à la présence inopinée d’une Rolls-Royce Silver Shadow sous la terrasse (probabilités de 0,006 %, ô ironie du sort), devant l’entrée du Turtle Mansion & Lounge, à l’endroit précis où il devait atterrir. Nul véhicule n’était censé stationner à cet emplacement, mais l’auto appartenait à Mrs Ephraïs, richissime cacochyme de 101 ans, cliente de l’établissement depuis six décennies, à laquelle était accordée l’autorisation exceptionnelle de faire venir son chauffeur jusque devant le perron afin qu’elle eût le moins possible à user de ses très vieilles et très frêles gambettes. Phily-Jo eût-il chu sur le toit de la voiture ou sur le capot, il avait encore de bonnes chances de s’en tirer, mais le sort (0,000000000001 %) voulut qu’il heurtât la célèbre statuette en argent nommée Spirit of Ecstasy, emblème de la marque, qui ornait le bouchon du radiateur et qui lui perfora le crâne. L’esprit de l’extase eut raison de l’esprit scientifique.
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Tante Tacolie était une petite bonne femme d’environ un mètre cinquante, sèche comme un coup de trique. Elle portait un chemisier boutonné jusqu’en haut du col, et du même gris anthracite une jupe ample, informe, en toile de jute ou quelque autre matière de la sorte, articles que la mère de la mère de sa mère avait dû acheter par correspondance dans un catalogue Sears de 1910 et qui juraient avec la casquette rouge à l’effigie des Giants qui lui couvrait le chef et de laquelle dépassait, à l’arrière, une longue natte à la mode indienne qui lui tombait au creux des reins et qu’elle n’avait pas dû délier ni shampouiner depuis la bataille de Little Bighorn. Ses jambes maigres et roides comme des piquets de clôture s’enfonçaient dans d’épaisses chaussettes avachies en accordéon sur des chaussures de marche disproportionnées, du type rangers (j’apprendrais plus tard qu’elle les prenait trois pointures au-dessus à cause de ses cors douloureux), dont le poids excédait certainement celui de ses cuisses. Mais le plus surprenant restait sans doute ce qui lui tenait lieu de lunettes de soleil et qui était cette sorte de masque dont s’affublaient les pilotes d’avion de la Première Guerre mondiale, avec une monture en cuir et deux petits hublots ronds et opaques qui lui donnaient un air de chat-huant (j’apprendrais plus tard qu’elle souffrait d’une dégénérescence maculaire qui la rendait lentement aveugle – la clarté du jour était pour ses yeux un martyre).
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… Tante Tacolie était une petite bonne femme d’environ un mètre cinquante, sèche comme un coup de trique. Elle portait un chemisier boutonné jusqu’en haut du col, et du même gris anthracite une jupe ample, informe, en toile de jute ou quelque autre matière de la sorte, articles que la mère de la mère de sa mère avait dû acheter par correspondance dans un catalogue Sears de 1910 et qui juraient avec la casquette rouge à l’effigie des Giants qui lui couvrait le chef et de laquelle dépassait, à l’arrière, une longue natte à la mode indienne qui lui tombait au creux des reins et qu’elle n’avait pas dû délier ni shampouiner depuis la bataille de Little Bighorn. Ses jambes maigres et roides comme des piquets de clôture s’enfonçaient dans d’épaisses chaussettes avachies en accordéon sur des chaussures de marche disproportionnées, du type rangers (j’apprendrais plus tard qu’elle les prenait trois pointures au-dessus à cause de ses cors douloureux), dont le poids excédait certainement celui de ses cuisses. Mais le plus surprenant restait sans doute c qui lui tenait lieu de lunettes de soleil net qui était cette sorte de masque dont s’affublaient les pilotes d’avion de la Première Guerre mondiale, avec une monture en cuir et deux petits hublots ronds et opaques qui lui donnaient un air de chat-huant (j’apprendrais plus tard qu’elle souffrait d’une dégénérescence maculaire qui la rendait lentement aveugle – la clarté du jour était pour ses yeux un martyre).
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Dans les années 1920, DuPont (chimie), associé à General Motors (automobiles), associé à Exxon (pétrole) devient leader mondial pour la production et la vente de plomb tétraéthyle, un additif pour l’essence. Ce produit extrêmement toxique est aujourd’hui frappé d’interdiction à peu près partout dans le monde, mais durant des décennies il s’est répandu dans l’atmosphère, il a arrosé et contaminé la planète entière, on en trouve encore des traces sur toute la surface du globe, et dans les océans, dans l’écorce des arbres et jusque dans les glaces polaires. L’une de ses qualités est d’être quasiment indestructible. Il existait un produit de substitution, l’éthanol, qui était inoffensif et aurait pu jouer le même rôle que le plomb tétraéthyle, mais l’éthanol n’était pas brevetable, trop facile à fabriquer il n’aurait pas pu assurer la situation de monopole aux trois sociétés associées et aurait considérablement réduit leurs marges bénéficiaires. La santé pour tous ou les profits pour eux : il fallait choisir. On ne peut qu’admirer cette remarquable stratégie commerciale.
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Edward Bernays, dis-je, a compris comment mener les foules. Comment les faire aller là où il veut, ou, plus exactement, là où ses clients (ceux qui le rémunèrent grassement à cette fin) le souhaitent. Dès 1917, c’est lui qui parvient à retourner l’opinion publique américaine pour lui faire accepter l’entrée en guerre des États-Unis. En 1924, il est payé pour faire élire Coolidge à la présidence. En 1932, il fait voter pour Hoover. Entre-temps, il publie un essai, sobrement intitulé Propagande, dans lequel il explique les principes et mécanismes qu’il a mis au point et qui permettent, au fond, de tout vendre au plus grand nombre : du parfum, du savon, des cigarettes, des voitures, des présidents, la guerre, la paix, le bonheur, la démocratie, la tyrannie – absolument tout. L’un de ses plus fervents lecteurs s’appelle Joseph Goebbels, qui saura remarquablement mettre en pratique ses théories afin d’éduquer le peuple allemand.
Cependant, Edward Bernays a aussi très vite et très bien compris que « propagande » était un vilain mot. Il lui substitue donc les termes plus policés de « relations publiques » et invente dans la foulée le métier qui va avec : «  conseiller en relations publiques ».
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Vidéo de Marcus Malte
Cet épisode a été enregistré avec des patients hospitalisés au Centre d'Activité Thérapeutique et d'Eveil à l'hôpital San Salvadour de l'AP-HP situé à Hyères à l'automne 2023.
Le livre lu dans cet épisode est « Ne le dis à personne » d'Harlan Coben paru aux éditions Pocket. Avec la participation de Baptiste Montaigne, champion du grand concours national de lecture « Si on lisait à voix haute » 2023 pour le générique, Benoit Artaud à la prise de son et montage.
Remerciements à Marie-Thérèse Poppe, éducatrice spécialisée au Centre d'Activité Thérapeutique et d'Eveil à l'hôpital San Salvadour, Paul Grégoire, éducateur spécialisé au Centre d'Activité Thérapeutique et d'Eveil à l'hôpital San Salvadour et Isabelle Michel, cadre socio-éducatif de l'hôpital San Salvadour à Hyères, ainsi qu'à Marcus Malte, écrivain.
 
*** Le Centre national du livre lance un programme en direction des hôpitaux, Mots parleurs, en partenariat avec l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP). Cette action s'inscrit dans la continuité des actions menées pour transmettre le goût de la lecture à tous et notamment aux publics éloignés du livre.Définitivement tournée vers la jeunesse, cette action vise à conjuguer lecture, écriture et mise en voix. Les adolescents et les jeunes adultes, en collaboration avec le personnel hospitalier, sont ainsi inviter à choisir un livre parmi une sélection, en lien avec la thématique de l'édition 2023 des Nuits de la lecture : la peur.
Pour cette première édition 2023, six établissements de l'AP-HP participent. Quatre établissements sont situés en Île-de-France et deux en région (Provence-Alpes-Côte d'Azur et Nouvelle-Aquitaine). le projet se déroule de fin septembre 2023 à début janvier 2024. A partir d'un ouvrage sélectionné avec le personnel hospitalier, les adolescents et jeunes adultes sont amenés à choisir des extraits de textes pour les lire et les commenter. Sur la base du volontariat, Mots parleurs propose ainsi à des groupes de cinq à dix patients accompagnés de personnel soignant d'écrire et d'enregistrer leur production, au cours de six ateliers répartis dans différents hôpitaux. Ils débattent pour élire l'ouvrage qui constituera la matière de leur travail.
Afin de les guider dans la sélection des extraits, dans la rédaction et dans l'enregistrement du podcast, ils sont accompagnés par un écrivain ou un comédien, ainsi qu'un technicien du spectacle. Ce podcast, d'une trentaine de minute, sera ensuite mis à disposition de tous les patients et personnels soignants de l'AP-HP.
 
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