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Expert famille

Cet insigne distingue ceux qui n'aiment rien tant que se retrouver en famille, même quand il s'agit de livres.
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Sonietchka

Sonietchka n'est pas très jolie, mais ce n'est pas un problème car Sonietchka est passionnée par la lecture.

L'impensable pourtant se produit, lorsque Robert emprunte des livres dans la bibliothèque où elle travaille, et que Sonietchka abandonne la lecture pour l'épouser.



Un mariage, suivi d'une maternité presque miraculeuse, qui épanouit la jeune femme au delà de toute attente. Robert et leur fille Tania sont vraiment ce qu'elle attendait de la vie. de son côté Robert, l'artiste peintre qu'une relégation pour son esprit trop libre avait détourné de son travail le reprend, et s'amuse malgré les aberrations et les tracas du système soviétique. Sans aucun doute Robert et Sonietchka sont heureux. Et même quand Robert la trahit, Sonietchka salue le destin pour avoir donné à son mari vieillissant une belle jeune femme à aimer et à peindre.



C'est avec un humour irrésistible que Ludmila Oulitskaïa, dans une société soviétique inquisitrice et tracassière, brosse le portrait d'êtres terriblement attachants — l'altruiste et généreuse Sonietchka qui voue un amour inconditionnel à sa fille, son mari et la maîtresse de celui-ci. Robert et sa puissance créatrice que rien n'arrête, pas même un système visant à éliminer les gens comme lui. Tania, jeune fille résolument libre, et son opportune et bien séduisante amie à qui on a envie, comme eux, de tout pardonner.

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Elma

Elma, policière tout juste de retour à Akranes, sa ville natale, s'attend à des journées tranquilles dans cette petite ville endormie au bord de l'océan où tout le monde se connaît. Mais la découverte du cadavre d'une femme sur une plage va l'amener à enquêter sur cette inconnue qui comme elle a quitté la ville pour y revenir. Que cachent certains habitants derrière une façade bien sous tous rapports ?



Première lecture d'un polar islandais pour moi, alors que pourtant beaucoup d'auteurs réputés viennent de ce pays, j'étais jusqu'ici curieusement passé à côté. Et malheureusement je ne ressors pas très convaincue de cette lecture (peut-être va-t-il falloir que j'en essaie une autre pour me faire une opinion plus tranchée !). J'ai trouvé le rythme terriblement lent, les premiers chapitres se trainent. On y découvre Elma, personnage certes intéressant et intrigant avec son retour un peu forcé à la ville de son enfance après son départ pour la capitale, mais auquel j'ai eu du mal à vraiment m'attacher, tant l'auteur met de temps pour nous dresser son portrait et nous faire comprendre ce qui lui est arrivé. Quant à l'intrigue, rien de très nouveau non plus : un mystérieux cadavre découvert, des policiers qui cherchent son identité puis interrogent ses proches, quelques coïncidences mystérieuses qui apparaissent avec le nom d'une famille de notables qui semble liée par plusieurs aspects à cette affaire. L'auteur alterne présent et passé avec l'histoire d'une petite fille orpheline de père et totalement négligée par sa mère, encore une intrigue très classique.



Ca s'arrange un peu par la suite, avec des chapitres qui deviennent un peu plus rythmée et cette petite Elisabeth à laquelle on s'attache mais le scenario reste ultra classique et on comprend bien vite les tenants et aboutissants et la manière dont les deux affaires vont se rejoindre. Point positif, pas de retournement de situation improbable ou de grands effets de manche par ici, l'auteure raconte honnêtement son histoire avec une intrigue qui tient la route et qui est bien construire jusqu'au bout. Malgré tout, je n'ai rien vu de vraiment remarquable dans ce roman, j'avoue avoir souvent compté les pages tant je trouvais que l'histoire n'avançait pas et même si j'ai été contente de découvrir le dénouement je ne me suis pas passionnée plus que ça pour cette histoire. Il faut dire que j'ai aussi trouvé le style particulièrement plat, ne rendant hommage ni aux personnages ni aux descriptions de lieu, c'est morne. Le roman a été retraduit de l'anglais vers le français (et non de l'islandais au français), ce qui n'a sans doute pas aidé à respecter le style initial de l'auteure, j'ai trouvé ce procédé assez bizarre et pas vraiment digne d'une maison d'édition sérieuse.



Pas très motivée pour continuer cette série, dommage car c'était au départ le deuxième tome des aventures d'Elma, Les filles qu mentent, qui avait attiré mon attention !
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Zakuro

Me revoici immergée dans le plume toujours aussi délicate d'Aki Shimazaki.

Je lis l'histoire de cette famille dans le désordre ; cela n'a pas tant d'importance finalement.

Il est questions ici de l'histoire de japonais déportés en Sibérie, du deuil impossible d'un père dont on est sans nouvelle, d'une mère qui sombre lentement dans la sénilité mais qui attend toujours, au bout de 25 ans, le retour de l'être aimé, d'un fils encore bien jeune qui va devoir grandir trop vite pour s'occuper de sa famille et tenter de remplacer l'absent.

Comprendront-ils un jour ?

Le style est élégant et minimaliste ; il n'y a pas un mot de trop.

C'est doux, nostalgique et émouvant.
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Mes mauvaises filles (BD)

Je ne vais pas tourner autour du pot ! Coup de cœur !

Quelle émotion dans ce roman graphique !

Le sujet peut juste donner envie de prendre ses jambes à son cou, le suicide médicalement assisté !

Et pourtant ! quelles réflexions intéressantes ! c’est passionnant et poignant !

Ce suicide est celui de Bri, mais pour être possible, Bri étant sous sédation profonde, c’est à ses filles qu’elle a demandé de débrancher la machine à une époque à laquelle elle était pleine de vie.

Car si Bri croquait la vie à pleine dents, elle traînait des problèmes pulmonaires depuis son enfance, sans cesse hospitalisée. Alors Bri savait qu’un jour la maladie allait tôt ou tard la rattraper pour la condamner. Elle a fait promettre à ses filles de la débrancher. Elles ont vaguement dit oui, sans trop croire que ce jour viendrait. Et pourtant, … un « beau » jour il faut se rendre à l’évidence, Bri ne se réveillera plus. Alors que faire, la garder en vie et laisser la mort suivre son très long cours d’agonie ou respecter la volonté de Bri d’en finir au plus vite pour elle et les autres ?

Les deux filles de Bri, Liv et Ylva, se retrouvent bien démunies à l’heure du choix alors que l’une d’elles est enceinte. Donner la vie d’un côté et la mort de l’autre…

Je salue le travail de Zelba, qui a puisé dans son histoire personnelle et intime, mais qui ne se complait dans aucun pathos. Ce roman graphique est merveilleusement humain, plein d’humour, de vie.

Il cueille Liv et Ylva dans leur quotidien, les confronte à des questions essentielles, et également au regard et au jugement des autres, jamais avares pour donner leur avis surtout quand on ne leur a pas demandé.

J’ai été extrêmement émue par cette histoire, l’amour qui unit la mère aux filles, les sœurs entre elles (si différentes et si présentes l’une pour l’autre), leur amour pour leur mère, scellé par ce geste magnifique, respecter sa dernière volonté même si c’est pour elles une douleur immense.

J’ai très envie de découvrir d’autres albums de Zelba ! Dans le même bateau ou d'autres m’attendent pour la suite …

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Tout ce que le coeur n'oublie jamais

Pour répondre à la promesse qu'elle a faite à sa grand-mère, Alice doit se rendre en Pologne dans le village natal de celle-ci qui est en fin de vie dans un hôpital en Floride. Alice ne sait pas exactement ce qu'elle doit rechercher mais cela tient tellement à coeur à sa grand-mère qu'elle accepte et laisse son mari gérer seul leurs deux enfants, dont Eddie leur fils autiste. Parallèlement, en 1942, Alina est une jeune fille polonaise qui a perdu ses deux frères à cause de la guerre. Elle découvre que son fiancé Tomasz aide des familles juives. Après l'arrestation de ses parents, Alina et Tomasz s'apprêtent à fuir en Russie avec des photos compromettantes pour les Nazis mais à la dernière minute, Tomasz laisse sa place à son ami Saul avec la promesse faite à Alina d'être de nouveau réunis tôt ou tard. Les deux histoires vont se rejoindre.



J'étais curieuse de découvrir ce deuxième roman de Kelly Rimmer dont j'ai déjà lu Les orphelins de Varsovie car je m'intéresse beaucoup aux romans sur la Seconde Guerre Mondiale. J'ai apprécié ce livre et j'ai découvert la notion de "zone d'intérêt" que je ne connaissais pas, hormis dans le titre du film sorti récemment et qui m'était étranger. C'est beaucoup plus clair pour moi maintenant et je comprends mieux le titre du film.

J'ai apprécié les deux histoires qui se croisent et se répondent et la relation entre Alina et Tomasz est belle et pleine d'espoir. Ce qui m'a plu aussi, c'est le fait de situer les événements tout près du camp de concentration d'Auschwitz, au départ les personnages ne savent pas ce qu'il s'y passe et élaborent des hypothèses.

M'intéressant aussi de près à l'autisme, je me suis intéressée aux particularités d'Eddie que j'ai trouvées très vraisemblables avec la résistance aux changements, la difficulté de communication avec ses proches...

Pour finir, je dirai que ce livre se lit assez facilement et qu'il peut plaire aux personnes qui s'intéressent au thème de la Seconde Guerre Mondiale.
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Les indulgences

Les indulgences sont ces haussements d’épaule, ces « à quoi bon » formulés par les femmes face aux assauts graves ou pour le moins pénibles surtout lorsque le milieu familial est en cause.

Famille aisée ou pas, une agression est une agression.

Dans ce roman d’avant « me too » trois générations de femmes d’un milieu aisé suisse se débrouillent avec leur féminité, leur travail, leurs hommes aussi bien qu’elles le peuvent.

Jusqu’à ce que l’ambiance feutrée se déchire de par une adolescente amoureuse d’un oncle dit »homme à femmes », charmeur et insolent s’il en est.

C’est un roman bien dans l’air du temps ; lu sur liseuse j’ai souvent pensé que je décrochais, mais non, beaucoup de phrases décousues, aucun style à signaler. Cependant ce roman se lit très facilement et vite.
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Des gens comme il faut

Fleur, la quarantaine, fait l'inventaire de ses souvenirs dans sa cave. Son père Jean est décédé il y a quelques mois et c'est au milieu des cartons qu'elle revient sur une existence faite de faux-semblants et de frustrations. Elle éprouve une envie impérieuse de découvrir quelle était la vie si mystérieuse de son père, un homme fantasque et égoïste.



Je ne m'attendais pas à grand chose en lisant ce livre. Voici encore un roman "très francais'" me suis-je dit, une auto fiction où l'auteur romance sa vie. Car indéniablement le récit est d'inspiration autobiographique. Pourtant, malgré mes à priori, ce fut une lecture plaisante.

C'est donc une histoire de famille. Pas de celle que l'on rencontre partout mais indéniablement une histoire de l'intime qui tourne autour de Jean et Madeleine, les parents, et de leurs deux filles, Nine et Fleur.

Le père, homosexuel refoulé, fera un un mariage de convenance avec Madeleine, d'origine plus modeste. Les apparences doivent à tout prix être sauvegardées pour la famille bourgeoise et catholique de Jean. Et Madeleine se retrouve prise au piège. Nine et Fleur vont grandir au milieu des disputes, entre un père qui fuit la maison, égoïste, souvent odieux et une mère certes attentionnée mais qui s'enfonce dans la dépression et multiplie les amants pour combler un vide.

Au milieu des cartons, Fleur retrouve courrier, photos, sensations qui l'amènent à remonter le temps et à observer les conséquences de cette vie de famille dysfonctionnelle sur sa soeur et elle-même. On ne peut pas dire que les personnages soient attachants. Leurs névroses sont telles qu'on préfère les garder à distance.

Ce qui m'a en fait véritablement séduite est le style de Florence Chataignier. Ce récit est extrêmement bien écrit, un style élégant et sobre, sans apitoiement. Pour autant, la fin tire en longueurs dans ce récit chronologique qui s'enlise un peu. Le style mis de côté, le lecteur adhérera ou pas à ce récit très intime et sensible, qui aborde les thèmes de la filiation, de la folie, du poids des convenances et qui très certainement joue un rôle cathartique pour Florence Chataignier. Ce qui est sûr, c'est qu'il démontre tout son talent d'écrivaine.

Un premier roman prometteur.



Merci a Babelio et aux éditions du Cherche Midi pour leur confiance.
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Erwann, tome 1 : La loi du skatepark

J'ai choisi cette bande dessinée pour le thème du skateboard (ça change un peu, comme sport) et j'ai découvert une histoire touchante, autour d'un petit garçon sensible.

Le récit débute le jour où son grand frère part pour sa compétition de Z-Games... dont il ne reviendra pas. Il reprend deux ans après ce décès traumatisant. Les parents d'Erwann sont séparés, sa maman semble fatiguée, stressée, aigrie, et il y a beaucoup de tension entre eux. Il faut dire qu'elle a très peur que son second fils "suive la même voie" et elle lui interdit de faire du skate tout seul, qui plus est ailleurs que dans l'allée du garage... Le petit Erwann vit cela comme une injustice ("Je ne suis pas Jeff! J'ai besoin que tu me laisses vivre. J'en ai marre de me sentir coupable de m'amuser.").



Ce sentiment est accru lorsqu'il découvre le skatepark, embarqué par une fillette à roller prénommée Lison ("Je me suis fait plus d'amis aujourd'hui au skatepark, que depuis que je vais au collège."). Coaché par Adrien, le cousin de Lili, Erwann découvre le plaisir de la glisse, même si elle s'accompagne de nombreuses chutes! Soutenu par son père qui se montre à l'écoute et compréhensif (et qui semble connaître Vince, le patron du skate-shop), il s'épanouit peu à peu aux côtés de ses nouveaux ami·es. Et même si cela l'exaspère toujours de n'être que le petit frère de "la légende", le petit garçon est bel et bien en passe de trouver sa propre voie.
Lien : https://www.takalirsa.fr/erw..
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L'Hiver-mère



Une courte nouvelle qui nous emmène dans le grand froid canadien où une famille se terre dans ce qui n'est déjà plus un abri contre le gel et la mort.

A travers ces quelques pages, on sent toute la puissance d'évocation de la plume de l'écrivain qui parvient en peu de mots à faire ressentir à son lecteur le froid et la peur.

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Histoire de Froeude

Histoire de Frœude est un roman allégorique qui met en scène des personnages aux allures de héros de la tragédie classique, l’intention de l’auteur apparaissant au travers des noms des personnes, Frœude,, Serge Oedippe, August Augustus Vu!garis …!



Sans qu’il y ait de lien avec l’histoire classique de ces célébrités( à moins que les analogies m’aient échappées), il s’agit d’un histoire familiale somme toute assez romanesque, le père est souvent absent, c’est donc le fils ainé Frœude qui se charge de l’éducation de ses frères et soeur, car la mère a quitté le foyer pour entrer dans les ordres. Jusqu’au jour où le père présente à ses enfants l’objet d’une passion toute récente, une femme tonitruante et violente, qui ne rit jamais. Un challenge pour Frœude !



Il est certain que dès le départ le récit se démarque par l’originalité de sa forme, alors qu’au contraire le fond de l’histoire pourrait être banalement traité comme une histoire de famille atypique mais malgré tout plausible.



Les personnages, outre leur prénoms remarquables, incarnent des figures un peu caricaturales par la constance de leurs comportements. Pas de nuances ou d’hésitation dans leur ligne de conduite.



On prend du plaisir parcourir cette farce, et les éclats de colère de la belle-mère se matérialisent par une débauche d’insultes dignes du capitaine Haddock !



Merci à Netgalley et aux éditions Noir sur blanc





176 pages Noir sur blanc 4 avril 2024

#HistoiredeFroeude #NetGalleyFrance
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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La ligne de partage

Tout commence avec le corps d'une jeune fille, découvert dans la glace, dans le Montana. S'en suit un coup de téléphone à Ben, par un agent du FBI avec qui il est en liaison depuis quelques années, qui lui apprend la mort de sa fille, Abbie, dont il n'avait plus de nouvelles depuis longtemps. À son tour, Ben appelle son ex-femme, Sarah, alors en vacances à Venise, pour lui apprendre la mauvaise nouvelle. Cette dernière se chargera de prévenir leur fils, Josh, qui vit à New York.



La découverte du corps d'Abbie fait la une de tous les médias. Et pour cause, elle était recherchée pour meurtre depuis plusieurs années...



Non, ceci n'est pas un polar, comme je l'ai cru dans les premiers chapitres. L'intrigue se transforme vite en drame familial à haut suspense. Sitôt le corps découvert et les différents protagonistes présentés, nous sommes écartés de la route suivie par les flics et les autorités et sommes invités à prendre des chemins plus ou moins tortueux nous amenant à chacun des membres de la famille Cooper. C'est par eux qu'on comprendra ce qu'il s'est passé, qu'on saura qui était vraiment Abbie et comment elle en est arrivée à être recherchée dans tout le pays pour meurtre et éco-terrorisme.



Tour à tour, on passe de l'un à l'autre, pour mieux apprendre à les connaître, pour mieux saisir leur histoire familiale. Et surtout pour comprendre comment d'une famille heureuse et unie, ils sont passés à une famille brisée, menée par les rancœurs et les reproches.



Avec pour fond la défense de l'environnement et les dégâts causés par les grandes multinationales, Nicholas Evans nous embarque dans une sorte de thriller où le suspense et les interrogations ne cessent de nous harceler. Il n'y a pas d'enquête à proprement parler, nous apprenons la vérité sur Abbie et la jeune fille qu'elle était au fur et à mesure que nous est racontée son histoire familiale. Les éléments sont nombreux et se recoupent, petit à petit, maintenant une forme de tension tout du long.



L'intrigue en elle-même est plutôt bien ficelée. Les différents points de vue ne nous permettent pas de nous ennuyer, malgré quelques longueurs çà et là. L'auteur prend son temps pour camper ses différents protagonistes, nous laissant les apprivoiser à notre rythme, pour ne pas les juger trop tôt. Tout doucement, la cadence de lecture s'accélère, au fur et à mesure que la vérité se fait jour et que les secrets se dévoilent.



Famille et conflits familiaux, grands espaces et paysages à couper le souffle, écologie et environnement, dépendance amoureuse et emprise psychologique, viennent subtilement s'immiscer dans l'intrigue que j'ai eue de plus en plus de mal à lâcher.



C'était bizarrement parti au départ, mais j'étais en plein dedans à la fin. Et la plume de l'auteur y est certainement pour beaucoup aussi, minutieuse, descriptive juste ce qu'il faut, sachant aussi bien dépeindre les lieux et décors que les ressentis des personnages.



En bref : Un bon roman, peut-être un peu lent par moments mais de plus en plus captivant.

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L'inconduite

Emma BECKER. L’inconduite.



Il m’en a fallu du courage pour lire ces 366 pages. Je suis vraiment maso. Plus de dix fois, j’ai éprouvé le désir de fermer ce récit…. Mais je me suis imposée la lecture complète de cette narration, plus ou moins autobiographique de cette autrice. Je suis peut-être passée à côté de la portée de ce roman. " Je ne suis pas, non pas parisienne, çà me gêne, çà me gêne, je ne suis pas dans le vent, etc..." comme l’a chanté Marie Paule BELLE en 1976. Je ne suis ni puritaine, ni pudique, ni pudibonde, mais trop de sexe, cela me dérange cependant un tout petit peu. Toutes ces séances de baise, plus ou moins acrobatiques, avec ou sans accessoires décrites en long, en large, j’ignore en combien de copié- collé, cela m’écoeure, je le digère mal….



L’héroïne, Emma (l’autrice) est devenue mère d’un petit garçon, Isidore. Elle n’est plus amoureuse du père, son compagnon et va donc reprendre son statut de femme libre, libérée. Elle va multiplier les rencontres, les relations avec des anciens amants, Jon, Vincent, Cody, etc... Elle ne veut pas renoncer à ses plaisirs sexuels. Par moments, j’ai cru être dans un lupanar. Il est vrai que notre narratrice a exercé ses talents dans une maison close à Berlin dont elle a écrit son tout premier roman, « La maison », que je n’ai pas lu et que je ne lirai certainement pas Mais comme dit une de mes amies, il est en vente libre….



Les scènes amoureuses ne reflètent pas le quotidien, même d’un couple libéré… Exhibitionnisme, et non érotisme. La parade amoureuse, les préliminaires, le badinage sont exclus de l’acte charnel ! Les scènes qui inondent ce livre me font davantage penser à des prédateurs sexuels qu’à des personnes amoureuses. Pour moi cette pratique bestiale de l’acte amoureux témoigne d’une certaine perversité malsaine. Emma se dresse en face de moi comme une hétaïre. Que dire de l’écriture ? Des sentiments qui affleurent, de la psychologie des êtres ? J’éprouve cependant de l’empathie pour Lenny, le compagnon d’Emma et le père d’Isidore. Heureusement que j’ai emprunté ce livre… Je regretterai sincèrement les 21,90 euros. Je vous abandonne lâchement et me dirige vers d’autres lectures plus captivantes pour MOI. Je vous souhaite une très bonne journée.

( 01/05/2024).
Lien : https://lucette.dutour@orang..
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La Colère

Ike Randolph et Buddy Lee Jenkins vivent tous deux en Virginie occidentale, mais pourtant dans des mondes séparés, l'un étant noir, ex-membre d'un gang, mais revenu dans le droit chemin pour sa famille, et l'autre, blanc, sorti de prison aussi, alcoolique vivotant d'expédients dans un mobil home délabré.

Ce qui aurait pu les rapprocher, ce sont leurs fils, Isiah et Derek, qui s'aiment, se marient, et ont même une petite fille. Mais aucun des deux pères n'accepte l'homosexualité de son fils, et c'est bien trop tard, lorsque les deux seront tués par balle dans une rue de Richmond, qu'ils regretteront de ne pas avoir su les écouter ou leur parler. Dès lors, l'idée de vengeance germe chez l'un, puis chez l'autre, d'autant plus que la police n'a aucune piste pour enquêter sur ce meurtre…



La colère qui les éperonne va occasionner des scènes de brutalité un peu trop nombreuses. Ce roman n'est pas un polar, la police en est presque absente et même peu souhaitée entre les pages, il s'agit plutôt d'un roman noir où l'enquête est menée par les deux ex-taulards, ce qui n'est pas invraisemblable… On y croit vraiment.

Les deux personnages donnent du piquant au roman, notamment Buddy Lee qui ne manque pas d'un humour pas toujours partagé par son « collègue ». Par contre, l'auteur, lui, a le goût de la métaphore bien sentie, et ne manque jamais de faire des portraits bien croquignolets des personnages croisés : « le premier golgoth était doté d'une moustache noire si épaisse qu'on aurait dit qu'un chat avait élu domicile sur sa lèvre. Quant au second, il avait un strabisme qui devait lui permettre de vérifier les priorités à droite sans tourner la tête. »

L'évolution des deux pères, d'homophobes « de base » à plus de compréhension pour les différences, n'est pas mal vue, et donne de la profondeur à ce roman où l'action, pour ne pas dire la violence, n'est jamais loin. L'ensemble n'est peut-être pas follement original pour qui a déjà lu pas mal de romans noirs américains, mais si j'ai l'air de faire la fine bouche, comme ça, je ne me suis pas ennuyée un instant, et j'ai déjà en ligne de mire les deux autres romans.
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Les Enfants endormis



Avec beaucoup de pudeur, Anthony Passeron revient sur le calvaire de sa famille confrontée de plein fouet au SIDA dans les années 80.

Pour comprendre, remettre en perspective et aussi remettre son oncle Désiré qu'il a peu connu dans la lumière, l'auteur s'est extrêmement bien documenté sur le virus, son évolution et les recherches scientifiques qu'il a provoquées.



Imbriquant l'histoire de sa famille dans le contexte plus global de la recherche, grâce à l'alternance des chapitres, Anthony Passeron met en miroir deux communautés sidérées et balbutiantes. Chaque voix éclaire l'autre, comme un écho.



Le ton est posé, sans fioriture et sans jugement; ce qui donne au récit une certaine universalité tout en rendant hommage aussi bien aux scientifiques qui se sont acharnés pour trouver des remèdes qu'aux malades et à leur famille qui ont bien souvent été frappés d'ostracisme sévère, même dans leur recherche de soins. Et c'est tout cet aspect qui revient en pleine figure du lecteur, cette discrimination qui touchait les malades et leurs proches, même dans les hôpitaux, ajoutant de la désespérance au désespoir.

On ne peut non plus passer à côté des luttes de pouvoir et de prestige dans le milieu scientifique où, pour certains, un article publié était plus important que de trouver un remède efficace. Malheureusement, cette tendance n'a fait que s'accentuer au fur et mesure de l'augmentation des enjeux financiers liés au monde pharmaceutique.



Enfin, c'est ici aussi un bel hommage à Luc Montagnier, qui a reçu tardivement le prix Nobel pour sa découverte du virus et qui est malheureusement décédé dans l'indifférence générale, voire sous l'opprobre de certains en 2022.



Un roman autobiographique, très touchant, intime et universel à la fois, qui remet la lumière sur des gens qui ne sont plus là aujourd'hui, et qui étaient déjà oubliés alors qu'ils étaient encore vivants.
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Le visage de Mamina

Une petite fille fait remarquer à sa grand-mère qu'elle a beaucoup de rides. Loin de se vexer ou de se décontenancer, Mamina lui répond qu'elles sont précieuses car chacune représente un souvenir marquant de sa vie.



C'est l'occasion de parler de revenir sur des épisodes émouvants de sa vie avec la petite devenue spectatrice curieuse et attentive.



Un album touchant avec des lignes très douces et des couleurs chatoyantes qui réchauffent le cœur. On est bien loin des injonctions à "rester jeune" et gommer toutes les traces que le temps laisse sur le visage des femmes, c'est réconfortant!
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