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Expert littérature japonaise

Cet insigne distingue les amoureux de la littérature du pays du Soleil Levant : des haïkus au polar japonais, ces lecteurs sont des spécialistes de la littérature nippone.
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Les meilleurs   Dernières critiques
Tant que le café est encore chaud

J'ai beaucoup entendu parlé de ce roman et de l'histoire de ce café, le fameux Funiculi Funicula qui permet de remonter brièvement dans le temps, le temps que le café reste chaud, les clients peuvent retourner dans ce même café à un autre moment du passé.

Le roman nous montre quatre personnages qui souhaitent remonter dans le temps pour voir un être cher à qui ils n'ont pas dit ce qu'ils auraient dû ou voulu.



Pour sûr, c'est un scénario sympa pour un drama asiatique qu'on regarde pour se détendre, mais en roman, je n'ai pas été conquise. J'ai trouvé les personnages bien trop superficiels et la narration assez creuse car en dehors des bons sentiments autour de cette thématique qu'est notre rapport au temps et des regrets, une grande part du roman est basé sur la répétition.

J'en ressors pas vraiment convaincue. Au moins, j'ai essayé.
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Enfances japonaises

Ce recueil paru en 2023 rassemble cinq nouvelles d'autant d'écrivains japonais du siècle dernier, peu connus en France. Elles ont été traduites par deux professeurs à l'INALCO, dont l'un, Benjamin Giroux, est membre du groupe de traduction Japonica Extravaganza, qui prépare l'édition de deux volumes de nouvelles japonaises, dont le premier devrait paraître à l'automne 2024.



Ce thème de l'enfance donne une belle unité à l'ensemble, en sachant que l'objectif du recueil est l'apprentissage de la langue japonaise, puisqu'il s'agit d'une édition bilingue. L'objectif est réussi, grâce à une approche moderne, multimédia : côté livre, la version originale japonaise est classiquement sur la page de gauche, la traduction française sur celle de droite avec traduction en bas des deux pages des termes jugés plus complexes. Ce qui déstabilise forcément un peu, c'est l'absence totale de caractères rômaji (latins), auquel l'étudiant débutant aime toujours se raccrocher, tout est en hiragana et kanji…Et ce qui est encore plus troublant, c'est que le sens de lecture de la page japonaise est totalement respecté, ce qui est rare lorsqu'on s'adresse aux occidentaux : de gauche à droite, bien sûr, mais aussi de haut en bas. Et là où l'initiative est extra, c'est que ces nouvelles ont été enregistrées en japonais en versions audio, disponibles en accès libre sur internet. Il suffit d'aller sur n'importe quel moteur de recherche, pour les écouter : après avoir téléchargé une extension le permettant à votre navigateur, vous pourrez avoir la voix japonaise, et l'affichage simultané du texte en japonais, sa conversion en rômaji, et sa traduction en français ! Et là, on peut véritablement espérer apprendre la langue, même si cela défile rapidement.



Les histoires sont très courtes, ce sont des instantanés de vies d'enfants, qui découvrent la vie, suscitant en eux des sentiments et émotions comme l'affection, l'admiration, la complicité, la jalousie, la culpabilité, la peur. Ils marquent le temps des premières expériences inoubliables, petits traumatismes et bonheurs, engrangés au travers de jeux et bêtises, d'un contact humain, souvent avec des adultes sécurisants et compatissants, et du contact de la nature et de ses petites et fragiles merveilles.



Au programme, le réconfort de la maîtresse d'école et de sa grappe de raisins pour ce petit voleur de tubes de peinture (La grappe de raisin, Takeo ARISHIMA), l'apparition lumineuse d'un enfant faisant rouler des cerceaux sur le chemin de cet autre, malade et qui va mourir (Les cerceaux d'or, Mimei OGAWA), le vol honteux et répété par un groupe de gamins d'une vieille aveugle vendeuse de nattô (La guerre du nattô, Kan KIKUCHI), l'aide d'enfants à un homme fatigué qui avait perdu son chemin, avec comme témoin discret une petite grenouille verte (La grenouille, Fumiko HAYASHI), ou encore les souvenirs nostalgiques de l'auteure à travers cartes postales et lettres, et d'un père dur et pudique, et d'une petite soeur éloignée de la famille pour la protéger de la guerre (Les cartes postales sans texte, Kuniko MUKODA). Des textes très simples, qui résonnent comme des histoires universelles, car tous les enfants ont toujours fait le même genre de bêtises et de rencontres rédemptrices !

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Reine de coeur

Reine de cœur, le roman d’Akira Mizubayashi exploite les mêmes thèmes que son précédent livre. Je n’ai donc pas eu le même coup de cœur et pour cette raison, j’ai aimé, sans plus.



Le livre débute par plusieurs chapitres qui ne semblent pas avoir de liens entre eux, mais il y en a un bien sûr.



Histoire no1 : un jeune soldat japonais, Jun Mizukami, est contraint par son supérieur, Ashibé, d’exécuter au sabre un prisonnier de guerre. Il le blesse sans le tuer, Ashibé prend la relève, tue avec indifférence.



Histoire no2 : Fernand et sa nièce, Anna, fuient Paris, nous sommes en 1940, c’est l’exode.



Histoire no 3 : Le 25 mai 1945, Ayako, infirmière de l’hôpital militaire de Tokyo, sort de chez elle pour acheter des médicaments pour sa mère malade. Or les forces américaines bombardent Tokyo avec des B29. Ayako s’apprête à vivre les expériences les plus traumatisantes de sa vie.



Bien plus tard, Marie-Mizuné et Otto reconstitueront le puzzle.



J’ai trouvé les chapitres désordonnés. Certes, cela n’a pas nui à ma lecture, un peu ennuyée néanmoins. J’ai détesté, en revanche, la fin de ce livre, je ne lui ai découvert aucun sens. Pourquoi ? Parce qu’elle masque une réalité que j’aurais aimé voir développer.



Par ailleurs, la structure du récit est la même que celle d’Âme brisée. Par conséquent, l’intrigue est bien moins imprévisible, du moins pour moi qui avais lu le précédent.


Lien : https://dequoilire.com/que-v..
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Le Nouveau

C'est le premier livre que je lis de cet auteur. Dans celui-ci, on découvre que la mégapole de Tokyo n'est en fait qu'un assemblage de plusieurs "villages", avec leurs particularités, leurs petits commerçants, une vie de quartier où beaucoup d'habitants se connaissent. Ce n'est pas le cas dans toute la ville, mais nous sommes ici à Nihonbashi que l'on pourrait définir comme le centre de Tokyo. On ne appesantit pas véritablement sur le crime mais sur l'enquête de quartier de l'inspecteur Kaga nouvellement nommé au commissariat de Nihonbashi. C'est petit à petit que le puzzle se reconstitue pour arriver jusqu'au meurtrier. Les amateurs de scènes gore seront peut-être déçus car le but de l'auteur semble plutôt de s'intéresser à l'aspect social, à la description de à la vie des petits commerçants, qu'au meurtre lui-même. Un roman qui nous fait découvrir la diversité de Tokyo, cette ville qui fait encore fantasmer beaucoup d'Occidentaux. Un livre que je recommande à tous les amateurs du Japon.
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Une matinée d'amour pur

Ce recueil de sept nouvelles cristallisées autour du thème de l’amour donne à entrevoir quelques sujets de fascination voire d’obsession de Yukio Mishima, ainsi qu’une large palette des couleurs d’ambiance qu’il est capable de saisir.



« Une histoire sur un promontoire » parle d’un jeune garçon dans un paysage de bord de mer, qui s’éveille à la beauté de la nature et à l’émoi amoureux au travers d’une rencontre suspendue entre rêve et réalité. « Haruko » porte le nom d’une fille de comte s’étant enfuit dans sa jeunesse avec son chauffeur, et qui des années après ce scandale, devenue veuve et accompagnée de sa belle-fille, vient déclencher le trouble sensuel chez son neveu. « Le cirque » évoque l’amour tragique entre deux acrobates épris de liberté et qui devront répondre de leurs élans devant le possessif et cruel directeur de chapiteau. « Papillon » évoque un homme bouleversé par le dernier récital d’une cantatrice de renom en fin de vie, et qui se remémore un autre opéra de Puccini auquel il a assisté à la Scala vingt ans auparavant en compagnie d’une femme nommée Hanako. « La lionne », nouvelle inspirée de Médée d’Euripide, dessine le portrait d’une femme jalouse emplie de haine pour son mari infidèle, et qui prépare une vengeance horrifique. « Un voyage ennuyeux » met en scène Tsutomu, un étudiant vendant fidèlement sa compagnie et son corps à une femme riche et vieillissante en mal d’affection. Ce recueil se termine avec la nouvelle qui lui donne son titre, « Une matinée d’amour pur », ayant pour tableau un couple qui s’aime avec passion depuis plus de vingt ans et dont la beauté n’a d’égale que la dangerosité de ses fantasmes.



Dans chacune de ces nouvelles, l’amour se trouve entrelacé avec la mort ou les atteintes du temps. Il en émane une cynique poésie, traversée ça et là par des passages lumineux entre romantisme et mélancolie. Une compilation de textes écrits entre 1947 et 1965, qui frappe par sa grande cohérence et sa maîtrise stylistique. Du pur Mishima.
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Le chat qui voulait sauver les livres

Un adolescent élevé par son grand-père vient de perdre celui-ci et doit vendre la librairie qu'il a toujours connu pour aller vivre chez une tante inconnue. D'un naturel renfermé, il se réfugie dans l'apathie et le mutisme jusqu'à ce qu'un chat vienne lui demander son aide pour sauver les livres. Quatre dédales dans lequel ils vont rencontrer la personnification des "péchés" contre la lecture et avec lesquels ils vont entamer un dialogue qui leur permettra de les ramener à une plus saine mesure grâce aux enseignement du grand-père.



J'ai plus d'une fois eu l'impression d'être trop occidentale pour ce livre, la frontière entre la réalité et le fantastique ainsi que les différentes allégories étant parfois loin de mon imaginaire. Pas de véritable méchant dans cette histoire mais des personnages persuadés d'avoir raison simplement sur une fausse route, une conclusion que j'ai trouvé prévisible, au final je suis passée à côté de ce livre que j'aurai par contre parfaitement imaginé en animé.
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Kairo

Oulà ! J’ai eu bien du mal à venir à bout de ce court roman de Kiyoshi Kurosawa. Pourtant, l’idée d’une invasion de fantômes venus reprendre leur place sur Terre au détriment des vivants n’était pas mauvaise, tout comme le choix de l’ordinateur et d’internet comme vecteurs entre le monde des vivants et celui des morts. Les personnages, pour la plupart de jeunes adultes, ne sont pas non plus en cause même si certaines de leurs réactions m’ont parfois semblé étranges ou surfaites.

Ce qui m’a vraiment gêné avec ce roman c’est son style. Bien sûr il faut faire la part de l’influence de la traduction sur l’oeuvre originale mais, sauf à considérer que la traductrice débute dans le métier, il m'a semblé que l’écriture de l'auteur manquait de rigueur. Quant aux dialogues, ils sonnent particulièrement faux et frisent même parfois le ridicule.

Heureusement, l’atmosphère générale du roman est de meilleure qualité. L'auteur maîtrise très bien la montée du mystère et l'installation de la peur dans le quotidien de ses personnages. Ses descriptions finales de Tokyo à peu près vidée de ses habitants composent quelques images saisissantes et ajoutent également à cette ambiance triste et morbide. Aussi, sachant que l’auteur a adapté lui-même son roman au cinéma, je ne peux m’empêcher de penser qu’il l’a conçu davantage comme un scénario que comme une véritable oeuvre littéraire. Mais alors, que vaut le film ?


Lien : https://sfemoi.canalblog.com..
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Suite inoubliable

Je ne savais pas que ce roman faisait partie d'un cycle de trois,aussi ai- je été surprise de retrouver Jacques Maillard dont le cœur avait été brisé en même temps que l'âme du violon de son père, arrêté brutalement sous ses yeux d'enfant impuissant.

Suite inoubliable se cristallise autour de l'histoire d'un violoncelle Goffriller. Ce sont deux époques et deux générations qui se croisent,ainsi que trois familles ,toutes déchirées par l'absurdité et la cruauté de la guerre.

Autour de l'unique nuit d'amour d'hortence et Ken, Akira Mizubayashi va déployer l'éventail des souffrances que la guerre va infliger à chacun ,mais aussi le lien d'amour inaliénable qui lie les différents personnages ,avec la même passion pour la musique. Hortence est luthiere, Ken un jeune violoncelliste prodige. Le petit billet rouge reçu par Ken l'emporte vers une guerre sans sens et à l'opposé de ses valeurs,vers une mort certaine.

Ce roman est une valse qui unit l'amour,la musique et les âmes brisées. C'est aussi un récit qui prône l'importance de la lecture,de la culture et de l'amour comme rempart à l'impérialisme et seul moyen de garder sa liberté de penser.

Je n'ai pas pu résister au besoin d'accompagner ma lecture de l'écoute des suites de Bach,mais aussi du Chant des oiseaux de Pablo Casals qui est un pur enchantement! Ce chant incarne l'esprit de ce roman car son origine est un hymne à la paix.

" il paraît que Casals a dit, dans un discours qu'il a prononcé à l'ONU à l'occasion de la remise de la médaille de la Paix,que les oiseaux en Catalogne chantaient " peace,peace,peace..."."

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Tant que le café est encore chaud

Ce roman est construit, en fait, comme une juxtaposition de quatre nouvelles où nous retrouvons, au même endroit, les mêmes personnages. Cette unité de lieu ne doit rien au hasard, puisqu’il s’agit en fait d’un livre tiré d’une pièce de théâtre qui a remporté le grand prix du 10e Festival dramatique de Suginami, son auteur, Toshikazu Kawaguchi, étant aussi dramaturge.



Tout se passe dans un minuscule café souterrain de Tokyo, un de ces établissements dont la rentabilité peut paraître surréaliste à des visiteurs européens, mais qui ne sont pas rares au Japon. Ce café au nom italien, le Funiculi funicula, ne compte que trois tables pour deux et trois places au comptoir. Il est tenu par Nagare Tokita, sa femme Kei et sa cousine Kazu, étudiante en arts qui y travaille de temps à autre comme serveuse. Ce café (qui fait aussi de la petite restauration) sans fenêtres, aux murs aux teintes sépia et aux trois horloges indiquant chacune une heure différente, possède une particularité unique : on peut y voyager dans le temps. Toutefois, ce voyage est soumis à un ensemble de règles qui, comme autant de garde-fous, limitent sa durée et ses effets (et permettent à l’auteur d’éviter quelques paradoxes) : ainsi, on ne peut voyager que sur une seule chaise du café, le plus souvent occupée, que l’on ne peut quitter, et pour une durée limitée, celle que met votre café à refroidir. Par conséquent, on ne peut rencontrer que des personnes présentes au café, et, règle difficile à manier, tout acte que vous commettrez dans le passé n’aura aucune conséquence sur le présent…



Sous le regard de l’énigmatique serveuse Kazu vont donc défiler une belle galerie de portraits : la belle Miyako, la fantasque Melle Hiraï, Mme Kôtake et M Fusagi, et cette mystérieuse cliente lectrice habillée de blanc… Tous vont faire l’expérience de cet étrange voyage qui, s’il ne peut pas changer leurs vies, va les changer tout de même, de façon inattendue.



Ce roman a rencontré un immense succès, d’abord au Japon, puis à l’international. En témoignent d’ailleurs ses multiples éditions, aux couvertures similaires (dont on peut se demander pourquoi elles comportent un chat, animal absent du café…) en anglais et en espagnol. On y retrouve d’ailleurs plusieurs vertus japonaises, sinon confucéennes : fidélité aux parents, sens de la responsabilité familiale, primauté du travail, respect de l’âge, superstitions diverses…



L’écriture en est simple, avec un goût certain pour les descriptions vestimentaires et les couleurs, mais très agréable. Les personnages, tout d’abord effacés, acquièrent de l’épaisseur au fil des récits, mais demeurent toutefois assez mystérieux. J’ai une préférence pour Kazu, la serveuse au plateau d’argent, mais beaucoup sont attachants, et les 232 pages défilent rapidement. Une lecture légère à recommander !



Ce roman est paru au Japon en 2015, sous le titre original « avant que le café ne refroidisse ». La version poche, imprimée en France, est au format 11 x 18 cm. La traduction de Miyako Slocombe, diplômée de l’INALCO (Institut National des Langues et Civilisations Orientales) en littérature moderne japonaise et traductrice-interprète, est d’excellente facture, bien qu’elle travaille principalement dans les mondes du manga et du théâtre. Elle a toutefois, en littérature, traduit Le Démon de l’île solitaire d’Edogawa Ranpo, pour lequel elle a reçu en 2017 le Prix d’encouragement Konishi.



« Tant que le café est encore chaud » ayant rencontré le succès, sa structure en chapitres correspondant à autant de nouvelles permettait aisément d’en écrire une suite, ce qui a été fait : deux ont été publiées en français : Le Café du temps retrouvé (merci Proust) et Le Café où vivent les souvenirs, mais en anglais il en existe une troisième « Tales from cafe » dont la traduction ne saurait tarder.

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La Maison noire

Je suis un peu déçue par ce roman au regard des critiques plutôt élogieuses. Je me range du côté de celles et ceux qui sont moyennement convaincus.

Mon plaisir a été très inégal. J'ai trouvé l'intrigue longue à se mettre en place et comme parfois avec les romans asiatiques j'ai eu quelques difficultés à me repérer avec les noms des personnages. Le dernier tiers du livre m'a un peu plus accrochée. Ce n'est pas le thème qui m'a déplu car l'idée des arnaques aux assurances au Japon est assez intéressant d'autant plus que dans ce roman les cas sont particulièrement terribles et machiavéliques.

Wakatsuki, l'assureur que l'on suit ici a affaire à une situation extrême où rien ne semble arrêter l'appât du gain.

La patience de Wakatsuki mais aussi la culture nippone peuvent nous étonner ...

Je ne rejette pas tout, mais je me suis parfois ennuyée.







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Un amour de Mille-Ans

Un livre il y a plusieurs années.De très vagues souvenirs.





Un amoureux de la langue Française. Ce n'est pas tous les jours que l'on rencontre un écrivain Japonais qui écrit en Français avec une langue aussi poétique et un style très fin. Parlant plusieurs langues mais aucune à ce niveau, je dis chapeau à ce monsieur. Quel travail cela représente d'apprendre une langue à ce niveau et aussi l'on de son propre univers.



Un amoureux de musique. D'ailleurs tous ses romans sont autour et dans la musique.



Un amoureux de l'amour car il est toujours question de la vie qui passe et de l'amour.



Bref dès romans pour celles et ceux qui aiment se laisser porter et emporter dans des histoires où l'action a moins d'importance que le temps qui passe et les sentiments qui y sont attachés.



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Cent vues du Mont Fuji

Connaissez-vous DAZAI Osamu (1909-1948), l'enfant terrible des lettres japonaises ? L'écrivain à la vie dissolue, qui se met à nu dans chacun de ses livres ?



Cette anthologie chronologique de dix-huit nouvelles à la première personne, « certaines étant plus fictives que d'autres"; précise Didier Chiche dans son introduction, permet de donner cent vues du personnage. L'introduction puis les préfaces pour chacune des nouvelles aident à se repérer dans la vie pour le moins chaotique de l'artiste et donnent également des précisions d'ordre culturel.

Osamu a fait de ses tourments, de ses faiblesses, de ses excès, de son dégoût de lui-même, de son désespoir incommensurable, la matière de ses livres. Il se dédouble sans arrêt, du début à la fin de sa vie. Il vous prend d'abord par la manche, vous guide chaleureusement dans sa vie comme dans ses voyages. Il fait de vous son confident, avec auto-dérision, simplicité et drôlerie. Et puis il vous assène des vérités terribles.

L' écriture de Dazaï a bien sûr évolué au fil des ans mais on la reconnaît. Elle a l'air prise sur le vif alors qu'elle est totalement maîtrisée, moderne, riche d'effets et va bien au-delà du récit-confession.

Osamu écrit sur les contradictions du Japon, sa bien-pensance et sa dureté mais aussi sur son désarroi et son humiliation et puis sur sa beauté de toute éternité. Son Japon multi-faces, est raconté dans la formidable nouvelle éponyme. le Fuji c'est Dazaï, quand il devient populaire. Iconique, stéréotypé, laid, vaniteux mais si on fait l'effort de bien le regarder, finalement beau et digne.
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Seventeen

Dans ce court roman, trouvé au hasard d'un bouquiniste, l'auteur nous raconte la radicalisation d'un jeune homme de 17 ans. Bien que ce récit soit très ancré dans son contexte, la montée du nationalisme dans le Japon des années 60, l'action est vécu à travers le regard du jeune et pourrait être transposé à d'autres époques et dans d'autres lieux. Il y a un aspect universel aux thématiques de la radicalisation et celle des jeunes en perte de repères et en grande souffrance morale. Nous suivons donc cet adolescent japonais comme les autres, esseulé, désabusé, qui se cherche et qui trouvera du soutien et des réponses auprès des mauvaises personnes. Ce récit inspiré de faits réels est un bonne lecture pour comprendre les mécanismes de la radicalisation.
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Le meurtre d'O-Tsuya

Un livre acheté au hasard d'un bouquiniste, dans ce court récit l'auteur nous conte une intrigue amoureuse scandaleuse dans le Japon suranné d'un autre siècle. Shinsuke est un jeune commis, sérieux et naïf, tombant sous le charme de O-Tsuya, le très jolie fille de son patron. L'amour et le désir s'épanouissent et les deux amoureux décident de s'enfuir. Loin d'être une belle histoire d'amour innocente, le récit nous met en garde contre le jeu des apparences, la cupidité, la vengeance... La descente aux enfers du jeune couple semble rapidement irrémédiable et insondable. Sous une plume subtile mais acide, l'auteur explore la complexité et l'ambivalence que chacun peut porter en lui. Une lecture intéressante bien qu'un peu trop courte à mon goût.
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La Librairie Morisaki

Les livres avec le mot « librairie » ont le vent en poupe, et je reconnais que c'est l'objet-livre qui m'a séduite, plus que le sujet du livre. Je crois d'ailleurs que j'ai acheté le roman sans même lire le résumé, et que j'ai commencé à le lire en me disant : « bon, de quoi parle-t-il ? »

Pour moi, ce roman comporte deux parties, parce qu'il comporte un coup de théâtre au beau milieu du récit. Certains trouveront peut-être le terme un peu fort, mais alors que Takako semble enfin apaisée, prête à reprendre sa vie en main, un événement vient modifier drastiquement la vie de la librairie.

Mais revenons au début du récit. Takako est une jeune fille des plus ordinaires, presque transparentes. Elle est fille unique, elle n'est pas très proche de ses parents. Elle exerce un métier, oui, mais il n'est pas un métier-passion. Elle est amoureuse d'un collègue de travail, ils sortent ensemble depuis un an. Seulement, lui vit avec une autre, et lui annonce qu'il se mariera en juin de l'année prochaine. Cynique, il lui dit pourtant qu'ils pourront continuer à se voir, et pas en tout bien tout honneur. Comme souvent dans les romans, quand une jeune femme est victime d'une relation toxique, c'est elle qui quitte les lieux, la « zone de conflit » et l'homme poursuit sa vie. Takako démissionne, quitte son logement. Elle est incapable de réagir, et même si le mot n'est pas prononcé, elle est en pleine dépression. Son oncle, qui l'appelle « par hasard » (en fait, Takako se doute bien que ce sont ses parents qui lui ont suggéré cet appel) et la convie à venir habiter et travailler avec lui dans la librairie familiale.

Ce qui a fait pour moi l'intérêt de ce roman est de nous montrer tout un pan de la littérature japonaise, et le rôle des bouquinistes, qui se spécialisent dans un domaine particulier (Satoru est spécialisé dans la littérature japonaise contemporaine). Il nous montre que gagner sa vie en exerçant ce métier n'est pas simple, même s'il fait bon vivre dans ce quartier, même s'il y a des habitués qui achètent régulièrement des livres, et tant pis si leur femme proteste, si elle menace de tout jeter, ce n'est qu'un moment à passer au retour de la maison. Takako vit au milieu des livres, découvre les livres, elle qui n'a jamais vraiment fait attention à la lecture, et s'ouvre un peu plus aux autres, fait des rencontres dans ce quartier de Jinbôchô, vit quelques déceptions aussi.

La seconde partie du récit aborde des thèmes plus graves, comme si Takako, finalement, avait vécu toutes ces années en étant préservée. Cela ne l'empêche pas d'éprouver de l'empathie pour les personnes qui souffrent, et d'autres sentiments aussi, parce qu'il n'est jamais facile d'être dépositaire des secrets d'autrui.

La librairie Morisaki est un roman tendre, plus grave qu'il n'y paraît.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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