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EAN : 9782363390905
256 pages
Finitude (04/01/2018)
3.21/5   473 notes
Résumé :
Très improbable, cette amitié entre un paludier misanthrope, ex-Parisien installé près de Guérande, et un agent immobilier ambitieux, prêt à tout pour « réussir ». Le premier mène une vie quasi monacale, déconnecté avec bonheur de toute technologie, tandis que le second gare avec fierté sa Porsche devant les boîtes de nuit.
Liés à la fois par une promesse absurde et par une fascination réciproque, ils vont passer une semaine à tenter de s‘apprivoiser, au cœur... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (122) Voir plus Ajouter une critique
3,21

sur 473 notes
À la lecture de ce second roman, j'ai été un peu désarçonnée au début par un vocabulaire très spécifique concernant le premier tableau, celui qui présente les magnifiques marais salants, et puis cette rencontre improbable entre un paludier et un agent immobilier.
Olivier Bourdeaut a une manière bien à lui d'écrire sur le thème de l'amitié, " Pactum salis", le pacte de sel...

J'ai retrouvé, comme dans En attendant Bojangles, un style très surprenant, très original en fait, et c'est ce qui, lors de certains passages, m'a peut être un peu gênée : un petit manque de fluidité, avec du vocabulaire inconnu pour moi...mais j'ai trouvé beaucoup de poésie à l'évocation de certains paysages, de certaines descriptions.

Après cette lecture, je suis allée l'écouter parler pendant près de deux heures en conférence, et là, quel bonheur ! J'ai découvert un homme à la personnalité bien trempée tout en étant d'une simplicité étonnante, qui est bourré d'humour, et nous a beaucoup fait rire, même si parfois c'était de l'autodérision. Et j'ai pu comprendre aussi la genèse de son roman, et ces deux amis improbables. L'auteur a lui-même exercé les métiers de paludier, et d'agent immobilier, deux mondes opposés qu 'il connait à merveille et a su décrire avec poésie ou acerbité.
Ensuite, la scène mythique de la mouche a bien sûr été abordée, où quand une mouche qui, d'habitude, peut vous faire vivre l'enfer...devient celle qui laisse entrevoir le paradis ( paradis selon ces deux amis particuliers !!!)

Au final un roman moins léger qu'il n'y parait, bourré de surprises, avec des dénonciations de faits de société, de l'hypertechnologie, ou encore de la multiplication des ronds-points...si si, c'est un sujet d'actualité !
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Je ne vais pas revenir sur l'immense plaisir livresque ressenti à la lecture du premier roman d'Olivier BOURDEAUT (En attendant Bojangles) qui m'a menée à Pactum salis, son deuxième livre.

Eh bien, non, je ne fais pas partie des déçu(e)s, assez nombreux sur les réseaux sociaux « littéraires » de ce « polar » fantaisiste, qui ne ressemble, c'est certain, en rien au précédent. Et heureusement, car on aurait dit de l'auteur qu'il ne savait pas se renouveler.

J'ai pourtant retrouvé le charme fou de son premier opus dans cette histoire d'une rencontre amicale entre un paludier misanthrope ex-parisien et un agent immobilier ambitieux, malhonnête, fêtard et jamais dénué de scrupules. Vous remarquerez que je ne parle pas d'amitié entre eux, mais plutôt de rencontre.

C'est pour moi, à nouveau, un sans-faute pour cet auteur aux charmes littéraires certains. J'ai adoré, cette fois aussi son style très travaillé, parfois poétique (descriptions des marais, ambiances…) et surtout son humour au vitriol. Personne n'en réchappe, ni les personnages toujours analysés avec une finesse remarquable et une psychologie jubilatoire, ni les quidam s'incluant dans le récit. L'auteur nous abreuve de figures de style sans en faire trop, et c'est un REGAL à lire.

Oui, Olivier BOURDEAUT est un auteur que j'ai un immense plaisir à suivre, et qui cette fois encore me procure une grande joie de lectrice, car le style épouse le fond, tout va.
Avec ce regard dur et juste porté sur notre propre génération et société, il nous montre la volonté de certains de sortir du moule social, et le désir d'autres d'y plonger vaille que vaille. Pour Jean, le paludier, ce n'est pas un retour aux sources, mais un « aller-aux-sources » sorte de mise en relief par la poésie rugueuse d'un métier qui n'a pas changé depuis les temps romains.

Evidemment, certains passages sont rocambolesques et apporte une petite touche de folie à cette histoire qui m'a moins bouleversée que la forme prise pour nous la conter, mais cela n'ôte rien à la tonalité de mes ressentis.
L'amitié-rencontre est-elle réellement un pacte de sel ?
A vérifier avec cette lecture qui met à jour les excès humains, l'amitié mesquine, rivale, revancharde et forcément épineuse. Certains se reconnaitront peut-être, chez l'un, ou chez l'autre.

Vous comprendrez pourquoi je préfère le terme de « rencontre » plutôt qu' « amitié ».

A vous de juger.

Lien : http://justelire.fr/pactum-s..
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Mais qu'allaient-ils donc chercher, tous ces lecteurs qui affichent leur déception après avoir lu ce Pactum salis ?
Un Bojangles bis ?
Une suite improbable au bouleversant précédent roman de l'auteur ?
Pourquoi cette envie de relire ce qui a déjà été écrit ?
Moi, c'est d'un oeil neuf que j'ai découvert ce livre, et que puis-je dire d'autre que mon plaisir à sa lecture...
Pactum salis ne manque pas de sel (jeu de mots facile me diront les éternels chipoteurs), au propre comme au figuré. J'ai découvert un métier (un sacerdoce diraient certains), avec Jean, le paludier qui nous fait travailler à ses côtés.
Quant à l'autre sel, celui de l'humour, de la légèreté, de l'insolence parfois, il est présent à chaque page.
Je me suis régalé avec chacun des personnages de ce roman. Parce que Olivier Bourdeaut nous en dresse un portrait touchant, drôle, cruel parfois. Il nous offre une photographie d'hommes, de femmes, de lieux, ou d'animaux.
Jean, ses parents, Guerande et ses 30 000 ronds points (j'avoue je n'ai pas vérifié, mais s'il le dit...).
Henry, le voisin, mélange du Mr Hulot de Tati (Jacques, pas le magasin) et d'intello au discours suranné.
Michel, qui dans une nuit d'ivresse est venu souiller le travail de Jean, pour une rencontre....marquante.
Jules, le gendarme chasseur de voleur de deux roues, et observateur d'oiseaux, un chapitre jubilatoire.
Et puis une mouche, va donner un tournant érotique au récit, mais...chut ! Je ne vous en dis pas plus.
Et puisque nous en sommes aux Insectes Volant Identifiés, préparez la citronnelle, y a du moustique dans les marais salants, et du gros.
Ah, j'oubliais, il y a un cadavre aussi, qui comme le cochon dans la saumure du saloir de nos grands-parents, est en train de faisander sous une montagne de sel.
Voilà, tout ça pour dire qu'une fois de plus, j'ai adoré l'écriture de Bourdeaut. C'est léger, même dans les confrontations.
Un roman salé sucré, à déguster sans modération.
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J'avais plutôt apprécié cette lecture, mais n'avais pas franchement compris l'engouement général autour d' En attendant Bojangles, qui m'avait paru un peu exagéré. J'en suis même venu à penser que mon jugement avait pu être biaisé par toute cette surmédiatisation, cette prosternation unanime devant tant de génie.

J'ai décidé de faire fi de tout ça lors de la lecture de Pactum Salis. Mais je n'y suis pas parvenu. Pour la simple et bonne raison que je me suis un peu ennuyé. Alors, j'ai cherché à comprendre pourquoi. Et pour ceci, j'ai dû repenser à Bojangles. Avec son premier roman, Olivier Bourdeaut faisait montre d'une indéniable fraîcheur, d'une sensibilité brute. Car c'était le premier roman de quelqu'un qui ne s'imaginait pas ( plus ? ) être publié. Qui ne s'imaginait encore moins un tel succès. Et qui, en conséquent, écrivait comme tel. Comme quelqu'un qui n'a rien à perdre, rien à calculer. Avec insouciance, et audace.

Pour plusieurs raisons, je ne vais pas déflorer l'histoire ( à laquelle j'ai pourtant réussi à croire ), car cette dernière n'est pas tellement le problème, au contraire. C'est la manière dont elle est traitée. La distance entre le narrateur et le décor, en somme: tout l'inverse de son premier roman. Dans Pactum Salis, j'ai trouvé qu'il se regardait écrire. Qu'il cherchait - déjà - à se réinventer. A jouer l'écrivain plus qu'à écrire. A se prendre pour Balzac et nous gratifier de très longues descriptions impersonnelles, minutieuses, dans une langue parfaite, certes. Mais l'âme n'y est pas.

D'aucuns apprécieront, c'est certain, car le talent de Bourdeaut ne se discute pas. Disons simplement qu'il ne m'atteint pas, et désormais, j'en suis persuadé.
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Alors, ma critique va être vite faite.
Une étoile pour l'écriture plutôt belle et le titre prometteur
Une étoile pour Guérande, la connaissance et les belles descriptions des marais salants et du métier de paludier.
Rien d'autre ne m'a plu dans ce roman.
Une rencontre tirée par les cheveux entre un paludier modeste et un riche agent immobilier et des relations qui n'ont rien de vraisemblable.
Des dialogues déconcertants absolument pas plausibles.
Une grosse déception pour ce roman que j'avais acheté avec délectation.
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critiques presse (3)
LeFigaro
02 mars 2018
Rencontre entre un agent immobilier «compulsif» et un paludier «contemplatif» à Guérande, en Bretagne. Une petite comédie contemporaine qui ne manque pas de sel !
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Bibliobs
30 janvier 2018
Deux ans après "En attendant Bojangles", Olivier Bourdeaut revient avec "Pactum salis", un gros roman bavard.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Culturebox
04 janvier 2018
Un second roman très différent du premier, qui plonge le lecteur dans une atmosphère de polar décalé.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Citations et extraits (103) Voir plus Ajouter une citation
Tout ceci était absurde. Absurde de faire ce que le progrès aurait dû lui épargner en inventant une machine. Absurde de s’infliger cette peine pour des piécettes. Ridicule de travailler dans ce lieu moyenâgeux. Inepte de s’infliger tout ça après une nuit saugrenue. Insensée cette relation faite d’excuses et de réconciliations. Stupide de vouvoyer ce gueux. Incohérent d’être assis sur cette cagette tout simplement parce qu’il avait pissé sur un tas de sel. Même pas un tas de sel, une bâche. Il s’était vidé la vessie sur un morceau de plastique. Il poursuivit son raisonnement en imaginant un gamin surpris à uriner sur les pneus d’une voiture et qui, cinq jours après, se retrouverait à changer les couches des mioches du propriétaire. Comme si cette pénitence n’était pas suffisante, ce gamin lui offrirait une nuit dans un palace et, pourquoi pas, des dîners princiers dans de grands restaurants. C’était absurde. Il prit conscience, en le déplorant, que depuis le début de leur relation il n’avait pas réfléchi à tout cela. Après tout, il n’avait fait que pisser sur une bâche et ce type avait tenté de le tuer. Depuis, il l’aidait. Et même, il travaillait pour lui. Mieux, le paludier se permettait de l’humilier, de ridiculiser sa réussite en lui destinant un futur de croûton gâteux et luisant. Tout ce respect qu’il croyait mériter, ce respect qu’il pensait avoir gagné à force de travail, était piétiné par ce plouc qui sentait la sueur et la moisissure. Il réalisa que pour un homme qui se vantait d’une vie en ordre, ces derniers jours avaient un parfum de pagaille. (p. 223)
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Sa mâchoire massive et ses yeux exorbités, souvent veinés de rouge, donnaient à son visage un profil chevalin. On retrouvait cette mâchoire dans la plupart des portraits qui pendaient sur les murs décrépis de son logis. Il y avait du pur-sang chez cet homme au maintien racé. Il était le résultat de plusieurs saillies consanguines, cela lui donnait un certain panache. Mais la bête était parfaitement imprévisible, sujette aux emballements et rétive au mors qu'impose la vie en société. L'étalon finissait toujours par sortir de la piste, il se cabrait, ruait et envoyait valdinguer le carrosse de ses ambitions dans le décor de ses désillusions. Sa passion pour le houblon et les cocktails alambiqués exacerbait ses sorties de route, et il arrivait à Jean de voir son ami hennir après sa première pinte quotidienne, les lèvres écumantes de mousse blanche.
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Un véhicule garé à l'emplacement du sien. Il se redressa, sans accélérer, pour tenter de trouver alentour le propriétaire de cette verrue mécanique qui défigurait son lieu de travail et troublait ses habitudes. Hormis un héron cendré barbotant dans la vase, il ne décela aucun mouvement .

Page42
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- Détrompez-vous, je ne suis pas d'ici. Vous ne trouverez, hélas, aucun de mes aïeux au cimetière du coin, je ne connais que le premier couplet de Le loup, le renard et la belette et vous ne trouverez sur les murs de chez moi aucune photo de ma grand-mère avec une coiffe bretonne... C'est bien triste d'ailleurs ça l'aurait rendue plus drôle...
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Les marais lui laissaient cette liberté de comportement. Il en profitait pour hurler, chanter, rire, raisonner à ciel ouvert, faisant des oiseaux les seuls juges des fluctuations de ces états d'âme. Il avait l'habitude des moqueries du ciel que lui servaient des mouettes rieuses, ambassadrices aériennes de mauvais esprit (...) (p. 123)
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Videos de Olivier Bourdeaut (41) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Olivier Bourdeaut
Olivier Bourdeaut, écrivain (entretien audio publié le 19/04/24 par "un café au comptoir")
Un café au comptoir avec Olivier Bourdeaut, écrivain, enregistré au Café du Commerce Barbès à Paris, 13 rue Clignancourt, Paris (18e) Mon invité du jour est de ceux à qui la vie n'impose qu'un seul choix. Certains entendent depuis leur plus jeune âge l’appel du seigneur, lui c’est celui des rêves, de l’écriture qu'il a entendu . L’affaire aurait pu être, elle aussi, rapidement entendue, mais c’est d'abord un long chemin de croix qui s’est ouvert sous ses pas avant que le succès ne surgisse enfin il y a quelques années. Ecrivain. Le mot est lâché. Lui, se sentait auteur au plus profond de ses tripes. C’était comme s’il tenait déjà la première phrase de son roman ainsi que la dernière. Le plus compliqué ne résidait pas dans le fait de trouver la volonté de combler les 500 pages manquantes mais bien dans la difficulté matérielle de s’y atteler ! Car Dieu sait, hélas, que la vie n'est pas un paradis ! Mon invité a donc vécu un enfer sur terre, ou du moins un purgatoire pavé de petits boulots pour lesquels il ne possédait aucune aptitude particulière et dans lesquels il ne s'épanouissait pas. Mais je vous rassure, son existence ne se réduit pas à une visite du pandémonium. Il tire ainsi le diable par la queue jusqu'à ce que la publication en 2016 de son premier livre, en attendant Bojangles, ne le sorte de l'ombre pour la lumière. Le roman est rapidement sacré best seller, adoré par des centaines de milliers de lecteurs, avant d'être adapté en Bd au théâtre et même au cinéma. Mais il ne faut voir aucun miracle dans ce succès ! Le mérite en revient uniquement à son travail, acharné : religieusement dès 4 heures - prière de ne pas le déranger - le créateur à l’œuvre, chaque matin, donne vie à des personnages attachants, transformant le café et la fumée de ses cigarettes en passionnantes histoires. Ce parcours aux allures de parabole sonne comme une revanche, celle d'un homme qui adore les mots, qui les savoure, qui leur voue une véritable passion, quasi mystique. D’ailleurs quand ils se refusent à lui, quand l'inspiration l'abandonne, il grommelle dans son coin, il se sent en proie à tous les tourments, prêt à se crucifier. Non je ne me moque pas, et j’ai même personnellement beaucoup de tendresse pour mon invité qui, en grand pratiquant de l'autodérision, dévoile avec humour dans son dernier ouvrage, véritable petite perle autobiographique, ses peurs les plus intimes. De son angoisse de la page blanche aux difficultés d’exister, du sentiment d'illégitimité à trouver sa place dans la société à l'inconfort de s'affirmer quand tout ce qu’on sait finalement faire c'est inventer, écrire, conter. Et c’est afin d'évoquer tout cela , errances et révélation comprises, que je lui ai proposé de me rejoindre au café du commerce Barbes, pour prendre avec lui un café au comptoir. Emission présentée par Alexis Himeros
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