OUPS !
S'engager sur la voie de l'analyse d'une oeuvre de
Brigitte Fontaine, est à la fois jouissif, mais aussi un grand saut dans un monde de folie pure…
Ici, il s'agit de son dernier recueil :
fatrasie, ce mot signifiant absurde en terme théâtral. L'artiste est carrément inclassable, touche à touche de génie, chanson, théâtre, cinéma, poésie, littérature et j'en passe, elle brise tous les codes en vigueur, être impalpable, caméléon androgyne, elle semble exceller en tout domaine, par sa truculence, sa verve révoltée, ses provocations visuelles ou verbales, ses textes engagés. Son recueil
fatrasie, s'inscrit bien sûr, dans la même veine, avec toujours, son sens cinglant de la répartie, de la satire, de l'auto-dérision, l'âme anarchiste, révoltée en ébullition comme au premier jour, prête à hurler contre les injustices, l'ordre établi ou les conventions bourgeoises et puritaines. Mais au fil des vers, on comprend que l'autrice arrive au crépuscule de sa longue vie de saltimbanque, égrenant avec tendresse et émotion, la réalité d'un corps, d'un physique épuisé, décharné, illustrant ses mots d'une poétique parfois dure envers elle-même, tout en rebondissant néanmoins, avec un ton acerbe pour se moquer dans une réciprocité burlesque des méfaits du temps qui passe, jusqu'à défier la mort en affirmant avec une prose poétique divinisée, qu'elle ne mourra pas, telle une prophète mystique…