Le présent recueil se compose de trois séries de poèmes:
Terre Silence - À pierre fendre - Solstices
Terre Silence
La mort elles-même peine à trouver ses mots...ne plus savoir où donner du verbe...quelque chose ici secoue et parle...aux arêtes du mot...comme on pousserait un cri... le langage enfin pierre... faute de traduction...Le réel bruit de gens, de manteaux, de paroles...de Silence et de vide... où tient le monde à peine.
À pierre fendre
A la mémoire de Jacques Palange
Tu oublies peu à peu sa voix...creuser dans le poème un trou...vaste étendue de rumeurs et de cris...l'immensité où s'efface le mot et le ventre d'où naît le désir...quelque chose à l'intérieur qui n'est pas nommé qui pourtant me nomme... poignée de terre et quelques fleurs... et j'ai tout un désert...Le ciel s'embourbe plus que les mots...j'entends ta voix ton rire aussi
Solstices
Tu retournes la terre où tu planquais tes peines...tu en es là de tes petits bilans...tu as besoin de temps... tes fondations vacillent... tu te démultiplies... formuler ta joie...malgré l'assaut, le courage et l'audace.
Illustrations : Victorine Alisse
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Merci à Babelio de m'avoir fait découvrir ce recueil à l'occasion de l'opération masse critique.
Malheureusement, je n'ai pas accroché la musicalité des poèmes, pas compris le propos sans doute, ni les illustrations d'ailleurs. Peut-être qu'en groupe de lecture et avec davantage d'explications cela aurait fonctionné ?
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Au fond
rien n'a changé
tu te surprends encore
nu sous la douche
à crier fuck
fuck à l'orage
merde à la pluie
mais rien n'y fait
tu oublies peu
à peu sa voix
la couleur de
ses yeux
rien n'a changé
ta tête quitte
les épaules
et va rouler
sous le fauteuil
la main
qui te ramasse
- zinc, tôle, ferraille -
n'est plus la sienne
autrefois tu bandais tous tes muscles
à grandes eaux tu suais
mains aux rames
aujourd'hui tu en viens à douter
qu'il y ait eu barque un jour
[tes pas. tu penses qu'ils portent. en vérité piétinent. nuisent à l'espace. où vivre.]
quand soigneras-tu
tes dents
tes pieds
tes ongles
ton nom s'écaille
à chaque dislocation
[peut-être vivons-nous à la lisère du manque, peut-être le silence peut renouveler nos peaux]
Aurélien Dony sur les Grandes Voix Francophones avec Amine Laourou au 30 festival international de la poésie de trois-rivières