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EAN : 9782017007166
288 pages
Hachette Romans (02/01/2017)
4.15/5   84 notes
Résumé :
Parce qu’elle est sans aucune nouvelle d’Eléa, sa fille de 17 ans embrigadée par Daesh et partie en Syrie il y a maintenant six mois, Laurence commence à tenir un journal. Écrire l’empêche de céder entièrement à la douleur qui la ronge chaque jour davantage, à la colère de n’avoir rien vu venir, et de n’avoir pas su comprendre que tout allait basculer. De trop nombreuses questions sans réponse la hantent : comment Eléa va-t-elle ? Où vit-elle ? Et avec qui ? Comment... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (39) Voir plus Ajouter une critique
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Un Young Adult intimiste qui malmène le coeur. Mais je reconnais que je n'étais pas dans de bonnes conditions pour le lire. Je suis passée à côté de ma lecture.

Une journal intime qui dévoile les fêlures d'une mère, d'un père et d'une adolescente. Chacun raconte la descente aux enfers. Les parents essayant de comprendre la disparation et l'embrigadement de leur fille.
L'adolescente un an avant sa disparition.

Les questions que l'on se pose sans jugement...
Comment une fille choyée a pu se faire embrigader?
Quel a été le point de non retour?
Comment revient-on à une vie normale?
Comment ne pas être une cible?

Une histoire tragique mais je n'étais pas dans le bon mood.
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Dès les premières pages, on ressent toute la tristesse de cette mère de famille, complètement anéantie depuis le départ de sa fille, Elea, pour la Syrie. le manque est omniprésent, l'incompréhension est immense face à cet échec de n'avoir rien vu, ni entendu, malgré quelques signes avant-coureurs qui flottaient déjà autour de cette famille et, surtout, l'impuissance de ne pas savoir quoi faire pour la retrouver. Alors, tous les jours, cette maman écrit dans son journal. Elle se confie à Eléa, lui parle du quotidien, de sa peine, de son manque d'elle, de son père Samir, qui, depuis son départ, a perdu la tête et séjourne en hôpital psychiatrique. On jongle entre les points de vue de la mère, du père et de cette adolescente.

D'un côté, nous avons toutes les démarches effectuées et le combat de Laurence, la mère afin de retrouver son enfant, ainsi que les rencontres avec les autres parents qui sont dans la même situation. Pis, nous avons le père, une fois interné, vit entre rêves et cauchemars, délires et sérieux, songes et la réalité, l'Algérie et la France. Il fait un peu sourire par sa folie, mais c'est le coeur brisé qui l'a rendu ainsi et qui a brisé le mien également. Et, il y a Elea, qui tient son journal intime depuis un an, qui raconte ses amourettes, sa haine pour le système, les parents, les amis, les sorties. Une ado normale, jusqu'à sa rencontre via les réseaux sociaux, avec ce jeune homme. Etape par étape, on suit tout le processus mis en place par cet homme pour l'accaparer dans ses filets, la manipuler par des mots gentils, par les sourates du coran et la travailler par ses failles, ses peurs, pour qu'elle se perde dans son identité, au point de tout rejeter et devenir quelqu'un d'autre. Finalement, l'emprise psychologique est incroyablement efficace, puisqu'elle ne peut plus se passer de lui et ce, jusqu'à une totale soumission. L'embrigadement.

CITATION : On ne sait jamais ce qui fait d'une personne une proie, ni pourquoi l'emprise fonctionne sur un individu et pas sur un autre. Une sensibilité particulière, sans doute... Un moment aussi, évidemment.

Bien que l' histoire soit fictive, elle reflète très bien notre société actuelle, nous mettant en garde contre les réseaux sociaux et tous ces pièges qui en regorgent pour attirer, séduire, manipuler, embrigader nos enfants, nos ados, nos jeunes afin qu'ils se sentent spéciaux, différents et importants. Et il suffit d'un rien pour être une bonne cible. Un récit qui fait réfléchir.
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Elea est une jeune fille de 16 ans comme les autres qui vit avec sa famille à Juvisy-sur-Orge. Suite à une déception sentimentale, Elea remet beaucoup de choses en question et s'interroge, elle a envie de se consacrer aux plus faibles. Sur Internet, elle discute avec un certain Désir de Paix qui la persuade que les Occidentaux massacrent des civils et notamment des enfants, en Syrie. Petit à petit, Elea se tourne vers l'islam avec ferveur, change sa façon de vivre, son alimentation, son habillement, elle se radicalise à l'insu de ses parents ou presque. le 30 septembre 2014, après son mariage virtuel sur Internet, Elea devenue Oum Soumeyya, quitte la France avec Solenn, une autre jeune fille, pour la Syrie. Ses parents ne la reverront jamais. Suite à ce drame, sa mère Laurence s'engage dans le monde associatif pour faire de la prévention dans les établissements scolaires tandis que son mari sombre dans des troubles psychiatriques.

J'ai emprunté un peu par hasard ce récit sur les rayons de la médiathèque de ma ville, intriguée par son titre provocateur et sa couverture mystérieuse rouge et noir, symbolisant une femme voilée.
Sur le coup, ce récit ne me semblait pas extraordinairement marquant, ayant lu plusieurs témoignages sur le même thème, mais à partir du moment où la jeune fille se laisse manipuler sur Internet, le rythme s'accélère et l'intrigue devient plus passionnante. La fin du récit est d'ailleurs très poignante, inattendue pour moi, elle m'a laissée vraiment déconcertée car je ne m'attendais pas du tout à un tel dénouement.
Ce récit à trois voix peut intéresser essentiellement des parents et les mettre en garde sur le danger qui peut guetter les adolescents, plus fragiles, face à d'éventuels intégristes. Il nous recommande d'être vigilants face à tout changement radical chez nos jeunes car on voit combien ceux-ci peuvent être influençables et il est difficile, voire impossible, de faire faire marche arrière après.
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Ce roman m'a infligé un véritable coup de massue sur la tête et sur le coeur. En seulement quelques pages, il nous met face à une atroce réalité et nous fait ressentir la montée du terrorisme comme jamais nous l'avions ressenti.

C'est une histoire à trois voix (le père, la mère, la fille), qui se passe dans trois temporalités différentes avec trois points de vue différents sur la même histoire. Durant les grandes vacances 2014, on fait la découverte d'une jeune fille banale, Elea, sans problème apparent, elle vit une vie paisible, entourée de ses parents et de sa meilleure amie Johanna. Mais voilà, sans que personne ne s'en rende compte, dans l'ombre d'Internet, la jeune fille s'est doucement fait embrigadée par des djihadistes qui lui ont retourné le cerveau pour la faire venir à Raqqa. le lecteur suit des yeux, avec impuissance, son changement comportemental, vestimentaire et caractériel. Septembre 2014, son père, d'origine arabe, ne se remet pas du départ de sa fille et s'en veut de ne pas avoir vu ce qui se tramait sous son toit. Un départ qui le mènera à la folie, puisqu'il est interné quelques semaines plus tard dans un hôpital psychiatrique. 2015, près d'un an après le départ de sa fille et l'enfermement de son mari, Laurence, la mère d'origine française, espère encore le retour d'Elea. Pour ne pas que ce schéma se reproduise dans d'autres familles, elle milite au côté d'une association pour faire de la prévention auprès des jeunes. Un combat de chaque instant, qui est encore loin d'être terminé…

On ne peut pas s'y tromper, ce récit est ancré dans l'actualité. A l'heure où les médias ne cessent de parler de terrorisme, ils en oublient souvent les victimes. La famille d'Eléa, Laurence et Samir a été indirectement détruite par Daech. On se met dans la peau de cette mère, qui menait une vie ordinaire, sans jamais avoir l'idée de ce qui allait changer sa vie. Pire qu'une bombe lancée, la prise de conscience brutale, via un appel téléphonique, du départ de sa fille, de son engagement aux côtés de ceux que chacun souhaiterait voir mort. L'attente ensuite, une attente interminable, où se mêle divers sentiments contradictoires (de la tristesse, de la honte, de la colère, de l'incompréhension, mais aussi de l'amour…). L'ignorance enfin. Ignorance de la nouvelle vie que mène sa vie, de sa survie, même. Ce roman n'est pas violent, au contraire, l'auteure use d'une écriture doucereuse et humaine qui nous rend encore plus douloureuse l'histoire qui nous est contée.

Un récit bouleversant, qui dénonce les manières dont les soldats de Daech embrigadent les jeunes enfants, grâce aux nouvelles technologies. On ne peut que faire un parallèle entre ces actualités atroces et le régime de Hitler, qui, il y a moins de 80 ans, utilisait des méthodes presque similaires (bourrage de crâne) pour enrôler des jeunes dans leur régime et leur faire endosser leur idéologie destructrice.

Une histoire qui semble totalement irréelle, alors que le schéma narratif proposé se reproduit chaque jour, presque à l'identique, dans le monde entier. Ce roman serait à mettre entre toutes les mains (petits et grands), comme élément de prévention face à la radicalisation montante. Il met en lumière les techniques de recrutement des terroristes et prévient des dangers d'Internet auxquels s'exposent les plus jeunes. A lire absolument !
Lien : https://analire.wordpress.co..
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Je remercie grandement les éditions Hachette et surtout Myriam pour l'envoi de ce roman.

Mettre des mots sur ce livre, mon ressenti va être vraiment très compliqué. Il m'a pris aux tripes, donné mal au ventre et mal au coeur. Une lecture poignante comme on en a peu. Un livre coup de poing à l'image de "Quand la nuit devient jour" et "Positive", deux romans marquants de mon année 2016.

Depuis quelques années, nous sommes confrontés aux actes terroristes, aux jeunes qui partent pour la Syrie ou l'Irak et à chaque fois, les mêmes questions reviennent: Pourquoi? Comment? Avec "Je vous sauverai tous", Emilie Frèche met le doigt sur un phénomène désolant, l'embrigadement des adolescents par Daesh. Avec le personnage de Eléa, adolescente ordinaire que rien de prédestinée à un départ en Syrie.
Née d'une mère française et d'un père algérien, Eléa a la vie d'une adolescente banale, une meilleure amie, les premiers amours, et petit à petit au fil des "mauvaises rencontres", on va suivre son endoctrinement, comment ils vont faire pour la détourner de sa vie, de ses parents, pour qu'elle leur soit totalement dévouée et docile jusqu'à la fuite...
Et d'un autre côté, nous suivons ses parents Samir et Laurence, après sa disparition, comment ils vont faire pour surmonter cette terrible épreuve, comment survivre aux regards des autres, aux questions incessantes, qu'est ce qu'on a mal fait en tant que parents? Comment on a fait pour ne s'apercevoir de rien? Tellement de questions et peu de réponses...

L'auteur nous présente tout cela sous la forme de journaux intimes, celui de Laurence en grande partie, Eléa avant son départ, puis Samir.
Avec un style très dur et incisif, elle nous expose les événements, la souffrance de cette mère, totalement impuissante face à la situation. Une douleur qui en tant que maman moi même, m'a chamboulée. Mais elle va aussi se battre, ne surtout pas baisser les bras. J'ai admiré sa force de caractère, son courage. Elle veut sauver sa fille, faire de la prévention auprès des jeunes, c'est admirable de sa part.
Les parties du journal intime de Eléa m'ont glacée le sang, c'est effroyable. Cette jeune fille tellement pleine de vie qui petit à petit bascule aux mains de Daesh, c'est criant de vérité. Ils se servent des bons côtés d'Eléa, son côté très humaniste, qui veut aider les autres, pour lui faire croire que le monde occidental est mauvais, est le Diable, que nous sommes tous des mécréants, et on la voit s'enfoncer sans pouvoir rien faire.
Et là je me suis dit, combien de jeunes subissent cette manipulation mentale, et plongent, tombent dans le panneau? Combien se radicalisent et laissent une famille impuissante? Combien et comment arrivent ils à les persuader qu'il faut mourir au nom d'Allah?
Emilie Frèche nous montre les choses sans détour, même si elles sont dures à encaisser. A plusieurs reprises j'ai du arrêter ma lecture car c'était éprouvant à lire, à assimiler.
Mais j'ai beaucoup apprécié qu'elle nous montre également l'autre côté de l'islam, du Coran, celui qui est fait de paix, pas de terrorisme. Comme elle le dit très justement à un moment dans son roman, il y a les mots et l'interprétation que l'on en fait... A méditer.

Un livre qui devrait être lu par le plus grand nombre, les adultes, les parents pour mieux appréhender les choses, et les adolescents, pour la prévention, la compréhension, comme on ferait pour les préserver de la drogue ou de l'alcool...
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Citations et extraits (32) Voir plus Ajouter une citation
Je me souviens d'une anecdote symptomatique avec un petit groupe de tes copains, au collège... Vous deviez être en quatrième, je vous avais accompagnés à une sortie scolaire au Jardin des Plantes, et au moment du pique-nique, vous aviez tous, dans votre petit groupe exclusivement composé de musulmans (je m'en étais rendu compte à ce moment-là), été outrés qu'on vous propose un sandwich jambon-emmental. Même toi. Oui, je me rappelle, tu étais montée sur tes grands chevaux et vous étiez allés voir la prof comme un essaim d'abeilles : "Hey, m'dame, ça se fait trop pas, vous savez très bien qu'on mage pas de halouf ! C'est pas respectueux, ça ! C'est moche !" Le reste de la classe vous avait donné raison. Ils n'étaient pas musulmans, mais ils avaient renchéri, en choeur : "Ouais, c'est vrai ça, m'dame ! Un peu de respect quand même !" Et ça m'avait désorientée de vous voir si sûrs de vous, si à l'aise. Je m'étais dit qu'à mon époque vous n'auriez pas fait tant d'histoires ; vous auriez juste enlevé la tranche de jambon et mangé le pain avec l'emmental, comme ton père le faisait, discrètement, sans imposer aux autres sa pratique religieuse.
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Je me suis rappelé les récits des déportés dans les camps de concentration nazis. Toutes celles, ou presque, qui ont séjournée à Dachau, Auschwitz, Treblinka, Mauthausen, etc. et qui ont raconté leur expérience possèdent une anecdote sur une horrible gardienne de Lager, et je me suis dit que, si Daech s'appuyait sur l'islam pour conquérir le monde, au fond il n'avait rien à envier aux méthodes hitlériennes : leur islamisme est un totalitarisme comme les autres.
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Sylvia est une femme si courageuse... Elle doit avoir mon âge, quarante-cinq ans. Elle habite Nice, elle est esthéticienne, catholique, son mari est russe, et chaque matin elle écrit une lettre à son fils Jérémie, dont ils sont sans nouvelles depuis dix-huit mois. Dix-huit mois, tu te rends compte un peu... Mais elle ne dit pas dix-huit mois, elle dit cinq cent quarante-sept jours.
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Ma fille chérie,
Hier, en rentrant du bureau, je suis passée aux Vraies Richesses, la librairie que tu adores dans la Grande Rue. Je m'y suis acheté un stylo plume ainsi qu'un beau Moleskine que j'ai choisi de couleur verte comme celui dans lequel tu écrivais l'année dernière. Marin te l'avait offert pour tes seize ans. Est-ce qu'il avait choisi cette teinte par hasard? Le vert, comme tu sais, est la couleur de l'islam, mais c'est aussi la couleur de l'espoir, et je veux en être pleine pour commencer.
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J'ai pu dire mon désarroi, ma tristesse, ma colère aussi de voir ma propre fille porter ce voile intégral alors que dans les pays où il est obligatoire , comme Iran, des femmes osent, au péril de leur vie, s'en libérer.
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Videos de Emilie Frèche (28) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Emilie Frèche
Rencontre en ligne du 25/10/2023 avec Emilie Frèche pour son roman "Les amants du Lutetia" (un endroit où aller, interview de Nathalie Couderc et Frédérique Deghelt)
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