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EAN : 9782732455228
144 pages
Editions de la Martinière (10/10/2013)
4.5/5   1 notes
Résumé :
Ces photographies sont nées d'une nécessité : créer un monde imaginaire pour reprendre pied dans la réalité, transformer la douleur en beauté, l'aléa en élan. Animées par une démarche autobiographique, ces images forment la trace d'un journal de bord implicite, tenu au fil des mois. Comme tout rituel, mystérieux, précis, indispensable. Lydia Flem.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
En 2011, Lydia Flem publie « La Reine Alice », un roman d'autofiction dans lequel elle transforme l'épreuve affreuse de son cancer en univers fantasmagorique, mystérieux et magique. Alice, c'est elle et elle traverse le miroir, rencontrant des personnages surprenants tels Lady Cobalt ou Cherubino Balbozar. En même temps, elle s'adonne à la photographie. Son but : « Créer un monde imaginaire pour reprendre pied dans la réalité, transformer la douleur en beauté, l'aléa en élan ».
Comme on tiendrait un journal intime, elle remplace ici les mots par des images rassemblant des objets insolites, devenus plus étranges encore par les rapprochements incongrus. Elle crée ainsi, dit-elle, « non pas [des] natures mortes, mais (…) [des] tableaux vivants », car c'est la vie qui l'emporte sur la peur, la souffrance, la disparition. « Ces photographies (…) cherchent à gagner du terrain sur le désespoir du monde. »
Ici figurent des taches de couleur : boule formée avec des élastiques, couvertures de livres, fruits ou fleurs. Les pages sont traversées par quelques personnages du conte écrit par Lewis Carroll : le lapin blanc, la fillette blonde, le jeu de cartes. Mais, plus inquiétants, des instruments médicaux paraissent ici ou là et, parfois, le visage de l'auteure, triste, modifié par la maladie, ou des feuillets de ses oeuvres, découpés et dont les mots sont assemblés aléatoirement.
Une série est consacrée à des clefs de chambres d'hôtel, disposées sur un échiquier : « pions et pièces d'une catastrophe sans nom et sans issue, armée fasciste, innocents aux chiffres tatoués sur leur peau de métal ».
Je retrouve, sur certains clichés, des objets que possédait ma grand-mère : le talc « Maja », la boîte de pansements pour les cors aux pieds « Carnation ». Je les suppose découverts lorsqu'elle a, comme mes soeurs et moi, dû vider la maison de ses parents.
Plusieurs pages fixent les curieuses circonvolutions d'un mètre ruban métallique qui se tortille comme un serpent et figure « le temps [qui] fait des boucles. »
À la fin, en gros plan, des fils de plastique qui servaient à tresser les scoubidous, me font penser à ces rubans de réglisse que mâchonnent les enfants, puisque Lydia Flem n'a gardé que les rouges et les noirs.
Pour terminer, on peut prendre connaissance des titres, souvent étranges, qu'elle a donnés à ses compositions.
L'implicite, c'est le non-dit, ce qu'on doit lire entre les lignes. C'est ce qui m'a particulièrement touchée dans ce journal hors du commun. Je l'avais acheté suite à ma lecture de « La Reine Alice » qui m'avait bouleversée. Les photos elles aussi m'ont remuée et j'ai adoré cet album.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Balayant l’espace, mes doigts saisirent une paire de jumelles dans son écrin de cuir marqué aux initiales de mon père, deux loupes, un petit miroir de poche acheté dans un musée londonien au dos duquel un oeil était peint , une torsade de métal, destinée à tromper l’impatience et une fine pince d’usage médical que l'on venait de m'offrir.
A cette assemblée de cercles, de courbes, de droites et d'optiques, manquait une part de rêve, un moyen de s’échapper, de s’éloigner. Mes yeux se portèrent alors sur une petite chose singulière, oubliée depuis longtemps, rescapée d’une collection inachevée de fèves de galettes des rois : un minuscule et délicat voilier de porcelaine.
Une pression du doigt, la photo était prise.
Le titre s'imposa : « Sous la loupe ».
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Vidéo de Lydia Flem
"J'entre ici en perdante. Je sais que les mots ne pourront rien. Je sais qu'ils n'auront aucune action sur mon chagrin, comme le reste de la littérature. Je ne dis pas qu'elle est inutile, je dis qu'elle ne console pas." C'est ainsi que débute Inconsolable, le livre que nous explorons au cours de cet épisode.
À travers un récit porté par une narratrice confrontée à la mort de son père et qui scrute, au quotidien, la douleur, la tristesse, le monde qui n'est plus le même et la vie qui revient malgré tout, son autrice, la philosophe Adèle van Reeth, tente de regarder la mort en face et de mettre des mots sur cette réalité de notre condition d'êtres mortels. C'est un livre qui parle de la perte des êtres chers et qui est en même temps rempli de vie.
Adèle van Reeth nous en parle au fil d'un dialogue, où il est question, entre autres, de la difficulté et de la nécessité d'écrire, de la vie avec la tristesse et d'un chat opiniâtre. Et à l'issue de cette conversation, nos libraires Julien et Marion vous proposent de découvrir quelques livres qui explorent la question du deuil.
Bibliographie :
- Inconsolable, d'Adèle van Reeth (éd. Gallimard) https://www.librairiedialogues.fr/livre/21563300-inconsolable-adele-van-reeth-gallimard
- La Vie ordinaire, d'Adèle van Reeth (éd. Folio) https://www.librairiedialogues.fr/livre/20047829-la-vie-ordinaire-adele-van-reeth-folio
- le Réel et son double, de Clément Rosset (éd. Folio) https://www.librairiedialogues.fr/livre/501864-le-reel-et-son-double-essai-sur-l-illusion-e--clement-rosset-folio
- L'Année de la pensée magique, de Joan Didion (éd. le Livre de poche) https://www.librairiedialogues.fr/livre/1177569-l-annee-de-la-pensee-magique-joan-didion-le-livre-de-poche
- Comment j'ai vidé la maison de mes parents, de Lydia Flem (éd. Points) https://www.librairiedialogues.fr/livre/16192372-comment-j-ai-vide-la-maison-de-mes-parents-une--lydia-flem-points
- Rien n'est su, de Sabine Garrigues (éd. le Tripode) https://www.librairiedialogues.fr/livre/22539851-rien-n-est-su-sabine-garrigues-le-tripode
- Vivre avec nos morts, de Delphine Horvilleur (éd. le Livre de poche) https://www.librairiedialogues.fr/livre/21199965-vivre-avec-nos-morts-petit-traite-de-consolati--delphine-horvilleur-le-livre-de-poche
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