Marie-Paul Armand est un auteur dont j'ai lu pas mal de livres puisqu'elle situe ses histoires dans ma région, le Nord-Pas-de-Calais.
Elle écrit des romans historiques ce qui m'a permis d'en apprendre un peu plus sur mes racines.
La Courée est un roman en trois tomes qui suit le destin de quatre générations d'une même famille. D'abord Constance, (dans les années 1870) jeune orpheline qui travaille dans une usine textile et qui va épouser Bart un homme violent. Puis c'est au tour de Charlotte, sa fille qui vit des amours contrariées dans une région en crise.
Vient le tour de Louise, la fille adoptive de Charlotte, qui subit la Première Guerre Mondiale et enfin Benoît, le fils de Louise, qui va connaître le Front Populaire et l'Occupation nazie.
C'est donc une fresque qui balaye pratiquement un siècle d'histoire de la région NPDC. Marie-Paul Armand a effectué un magnifique travail de recherche historique. Cette trilogie est une peinture très réaliste des moeurs et de la mentalité des gens du Nord pendant cette période.
J'ai particulièrement aimé la description de la vie dans les corons, moi qui y ai passé une partie de ma jeunesse. Bien sûr les conditions de vie n'étaient plus du tout les mêmes mais j'ai retrouvé avec bonheur l'ambiance chaleureuse qui a bercé mon enfance.
Et bien sûr, le tome consacré à Benoît a eu une résonance particulière puisqu'il m'a remis en mémoire des récits de ma grand-mère sur le Front Populaire et aussi sur l'Occupation.
Ce que je regrette dans cette trilogie - et dans tous les bouquins de la romancière que j'ai lus - c'est qu'il y a un petit côté cucul la praline. Les personnages principaux sont des anges de bonté, de bienveillance et d'abnégation. Le style de Marie-Paul Armand est un peu lisse, sympa à lire mais pas grandiose.
Cela ne va pas m'empêcher de lui mettre une très bonne note, je suis cent pour cent chauvine !
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Constance grandit dans une "courée", c'est-à-dire dans un quartier de maisons ouvrières dans le Nord. Elle perd très jeune sa mère et son frère d'une épidémie du choléra, puis son père à quatorze ans suite à un accident de travail. Elle est envoyée chez un oncle et une tante, et commence à travailler dans une usine de textile...
Voici le point de départ de cette magnifique et passionnante saga, où l'on suit une famille sur quatre générations : Constance et ses filles Charlotte et Hélène dans le premier tome, Louise, la fille biologique d'Hélène et adoptive de Charlotte, dans le second, et enfin Benoît, le fils de Louise, dans le troisième. Les personnages sont attachants et leur destin est réaliste, ce qui est appréciable (rien de "trop beau" ou de "trop dramatique"). On traverse tout un siècle avec eux, dans les milieux ouvriers et populaires, avec une très bonne base historique.
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Un de mes livres préférés sans aucune hésitation. D'un point de vue historique , il retrace parfaitement les évènements fin 19ème/20ème siècles et la vie quotidienne des ouvriers du Nord. L'auteur reste quand même sur quelques passages longs et détaillés à propos l'usine où travaille la famille notamment, avec un vocabulaire assez technique.
Mais ces passages sont vite oubliés, très belle écriture et un livre très émouvant, sans être trop romancé.
A lire une fois dans sa vie!
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super TRISTE, mais très bien
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Les bêtes ont un instinct qui leur permet de deviner. Chez ma cousine Emilie, le jour où son fils a été tué, le chien a hurlé à la mort toute la nuit. L'avis officiel n'est arrivé que bien après, mais la date qu'il indiquait correspondait à cette nuit où le chien avait hurlé et gémi.
Il me fait penser à un enfant qui convoite des jouets de l'autre côté de la vitrine, en sachant qu'il les désire très fort et qu'il ne les aura jamais.
On a raison de dire que la curiosité est un vilain défaut. Si tu n'avais pas regardé ces papiers, ceci ne serait pas arrivé.
Si la seule façon de la retrouver est de mourir à mon tour, je quitterai avec soulagement cette vie.
C'est son rêve, vois-tu. Elle voudrait que je connaisse une autre existence que la sienne, que celle même que je mène actuellement : travailler plus de douze heures par jour pour gagner un franc cinquante à la fin de la journée.