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EAN : 9782869599437
204 pages
Arléa (25/08/2011)
2.88/5   8 notes
Résumé :
Terminant sa thèse sur Édouard Pignon, c’est vers le Nord-Pas-de-Calais, région natale du peintre, que Camille décide de partir. Elle veut mettre ses pas dans les siens, retrouver les lieux de son enfance, voir de ses yeux les lumières, les gens, les paysages qui ont inspiré le peintre. Mais, très vite, cette quête va prendre une autre dimension.
Guidée par Jean, rencontré par hasard et avec qui se noue le début d’une histoire, elle plonge dans une réalité ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Un roman à niveau de vie !

Camille, jeune étudiante prépare une thèse sur le peintre Edouard Pignon.
Ancien mineur dans le Pas de Calais, Edouard Pignon, ami de Picasso, peint en rouge : les combats de coqs, les ouvriers, les nus.
Le rouge du sang du Nord, le sang de tous ceux qui ont souffert dans ce Nord.
Il peint des «chairs incandescentes qui envahissent l'entière surface de la toile.»
Ses toiles s'intitulent «Jeune mineur à la cigarette», «Combat de coqs»,
«L'ouvrier mort» ou «Le soleil écarlate».

Appareil photo en bandoulière, Camille fouille Calais, Roubaix, Dunkerque...de quoi alimenter sa recherche sur le peintre. Elle ne sait pas où elle va, se sent inutile. «Du Nord, j'ignore à peu près tout !» dit-elle.

Guidé par Jean, rencontré par hasard (mais l'auteur, Frédéric Touchard a bien fait les choses...ils devaient se rencontrer !), Camille cherche, se cherche.

Jean ? On ne sait pas grand chose de lui. Tout comme Camille d'ailleurs.
Jean va doucement et Camille va vite.
«Camille se repose sur le sable, comme absente, lointaine. Et bien vivante, cependant. J'aurais voulu que cet instant durât jusqu'à demain, mais elle interrompt brusquement sa somnolence parce qu'il faut partir, très vite, ajoute-t-elle.»
Jean, la quarantaine, sollicité par un éditeur (serait-il écrivain ?), enquête sur Nadja, l'amour fou du «pape du surréalisme"André Breton.
Nadja, originaire de Lille, sombrera dans la folie pour mourir dans un asile psychiatrique.
De Camille et de Jean, nous ne saurons pas grand chose.
Le véritable héros de ce livre est le Nord, ce «corps sculpté par l'effort de ceux qui y souffrent.»
Les cités minières, les terrils, les licenciements...
Un émouvant hommage à la classe ouvrière, aux sans papiers.
Sarchya le kosovar du kébab, Shireen la réfugiée iranienne et...Camille la malheureuse héroïne...
«Je vais désormais essayer d'imaginer ce qui a pu se produire durant ce dernier jour, avant que la loi des hommes et celle du destin ne m'enlèvent Camille.»

Un très beau premier roman de Frédéric Touchard.


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Ce roman met en scène Camille, une jeune femme qui termine une thèse sur le peintre Edouard Pignon. Pour mieux comprend cet artiste et ses « nus rouges », elle part à la découverte du Nord, où le peintre a commencé sa vie. Avec Jean, qu'elle rencontre sur place, elle commence à sillonner les villages et les camps d'immigrés clandestins. Camille se trouve alors confrontée à une réalité sociale dure, qu'elle sous-estimait et qui la frappe en plein coeur. Elle découvre en même temps la dureté de cette région et la fraternité qui y subsiste difficilement. Cette découverte la change et sa vie prend un brusque tournant.

Voilà pour le résumé. En ce qui concerne mon avis, il est assez mitigé. J'ai bien aimé l'idée de départ du roman, avec à la fois ce départ sur les terres d'un artiste pour mieux le connaître, et une jeune femme confrontée brutalement à la dureté que peut avoir la vie. le style de l'auteur est également intéressant et possède une originalité indéniable. Il a aussi un message à délivrer, un message important : les solidarités s'estompent aujourd'hui, la société s'individualise et peu de personnes s'engagent pour essayer de changer les choses, de venir en aide aux autres.

En revanche, je suis malheureusement restée en dehors de ce roman, il n'a pas réussi à me toucher. Camille reste une étrangère pour le lecteur, une inconnue, car l'histoire est racontée par l'homme qu'elle rencontre dans le Nord et qui la connaît à peine. Cette narration peut avoir des côtés intéressants, mais les émotions sont tout simplement absentes de ce roman, tant dans les personnages que dans leurs histoires d'amour ou d'amitié. Même le grand geste de solidarité de Camille à la fin du livre garde un côté « froid ». le seul sentiment que l'on connaît est celui de sa culpabilité de ne pas assez aider les autres.

Ce roman peut plaire à ceux qui ont déjà une petite familiarité avec la région, les descriptions de paysages et d'oeuvres d'art pourront leur rappeler de bons souvenirs. Mais je dois avouer que ne connaissant aucunement cette région, ces « digressions » me sont passées au-dessus de la tête, je n'ai pas réussi à rentrer dedans. Peut-être le tout est-il exposé d'une manière un peu trop érudite pour un roman. Enfin, à titre personnel, j'ai été quelque peu agacée par des réflexions tels que « j'ai préféré ce croissant que la tarte au sucre d'hier », qui pour moi détonaient totalement du reste.

Pour résumer c'est un roman qui a des qualités (choix du thème, originalité de l'écriture, délivrance d'un message) mais qui est resté hermétique pour moi à cause du manque de sentiments, de profondeur des personnages. Néanmoins j'ai entendu autour de moi des avis plus positifs, donc je vous encourage à donner sa chance à ce roman et prendre pour quelques heures la route du Nord.
Lien : http://romans-entre-deux-mon..
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Une promenade sur les traces d'Édouard Pignon, le pays minier, mais aussi les friches industrielles, Roubaix, son musée de la Piscine et la condition publique (là où on mesurait le taux d'humidité de la laine), les luttes, qui se poursuivent aujourd'hui, les traces de la première Guerre mondiale et les multiples nécropoles dont Notre-Dame-de-Lorette... Il y a beaucoup de références savantes (le mineur peintre Augustin Lesage, Marguerite Yourcenar, Nadja et Breton, etc.), ce qui dérouteront peut-être le lecteur qui n'est pas familier avec toutes les personnalités citées, peintres, musiciens, écrivains, etc. de mon côté, j'ai beaucoup aimé, mais je peux comprendre que pour une personne qui n'est familière ni des lieux visités, ni des personnalités citées, ce livre puisse être difficile ou frustrant à lire.
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" de ce Nord, Camille ignore encore l'ordre et les désordres..."
Moi, ce Nord, je le connais un peu puisque j'y suis née. Et pourtant, j'ai beaucoup appris dans ce livre. L'auteur parle de la région Nord/Pas de Calais sous plusieurs dimensions (géographique, historique, sociale et culturelle).
Bien sûr, j'ai découvert ce peintre, ancien mineur, Edouard Pignon, sur lequel Camille fait sa thèse, mais j'ai eu la surprise d'y retrouver Rémy Cogghe, dont le célèbre tableau Combat de coqs en Flandre est exposé à La Piscine (musée) de Roubaix. J'ai lu récemment un petit livret édité par Invenit sur ce tableau vu par Jean-Bernard Pouy.
Frédéric Touchard nous parle aussi bien des mines, des filatures, de la génèse du magasin Auchan, de la naissance de l'Internationale, du camp de Sangatte, des stigmates de la première guerre mondiale, de la scission belge entre flamands et wallons. Ce livre est d'une grande richesse.
De plus, les personnages sont attachants bien qu'ils soient, à la manière des gens du Nord, très pudiques et humbles. L'histoire d'amour naissante entre Camille, un peu perdue devant son sentiment d'inutilité et Jean qui lui explique son pays, est comme une douce mélodie, un attachement sérieux et simple. Jean respecte la personnalité de Camille.
Puis, Camille se sent obligée d'agir, peut-être en mémoire de son père. Devant la misère des camp d'immigrés qui attendent vainement un passage vers l'Angleterre, Camille se sent concernée.
Le style de l'auteur est très agréable, avec des petites pensées entre parenthèses, parfois des phrases un peu longues. J'ai ressenti une douce mélancolie à la lecture de ce roman.
Je regrette de n'avoir pas eu quelques reproductions de peintures d'Edouard Pignon.
Lien : http://surlaroutedejostein.o..
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Je n'ai pas du tout, du tout accroché...
La sur-abondance des guillemets, parenthèses et autres caractères italiques m'a agacé. L'auteur veut absolument tout dire. Les descriptions sont d'un ennui profond, l'univers de Pignon (que je ne connais pas du tout) ne m'a pas intéressé. L'écriture est loin d'avoir réussi à me donner envie de le découvrir.
Je suis déçue. Ce livre se passe chez moi, mais je ne m'y suis pas retrouvée. Il n'a vraiment trouvé aucun écho en moi.
Passons...
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Je le vois bien aujourd’hui, autour de moi. Les gens que je côtoie n’ont plus foi en rien, mais ils paraissent certains de détenir ainsi la voix de la raison. Alors en quoi leur présence au monde a-t-elle la moindre importance s’ils n’ont plus le désir d’entreprendre quoi que ce soit pour tenter d’améliorer la vie de leurs semblables ? Je ne veux pas devenir comme ça, je nous trouve repus, cyniques et tristes. Je ressens tout ça avec beaucoup plus d’acuité depuis que je suis ici, dans ce Nord…
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A seize ans, Edouard Pignon, natif de Bully-les- Mines, descend au plus profond du puits de la houillère. La noirceur du minerai, l’absence de lumière, bien plus que le bruit et l’atmosphère étouffante, chargée de fines particules d’anthracite, lui feront fuir le labyrinthe des galeries de la mine. Désertant les sous-sols carbonifères, il deviendra ce peintre avide de formes, de couleurs et d’énergie, en quête de la réalité (écrira-t-il). Près de soixante plus tard, Edouard Pignon inventera les nus rouges – chairs incandescentes envahissant l’entière surface de la toile, et d’entre tous le plus solaire le sommeil écarlate. Un champ d’amour.
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Elle observe les clients, ceux qui discutent, ceux qui picolent, le nez au fond du verre, ceux qui rêvent d'un ailleurs, et les autres qui, englués dans le présent, l'espèrent depuis trop longtemps. (page 94)
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Je crois qu'à cause de toi, l'art ne m'intéresse que s'il est à la hauteur de cette humanité. (page 120)
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Le Nord est ce corps sculpté par l’effort de ceux qui y souffrirent
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