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Philip Marlowe tome 3 sur 9
EAN : 9782070433056
283 pages
Gallimard (08/05/1979)
3.88/5   100 notes
Résumé :
Cela commence par une histoire de pièce rare.
Tout le monde sait qui l'a volée, mais personne ne semble s'en soucier outre mesure.
Marlowe ne comprend pas pourquoi la vieille l'a embauché.
Il a l'impression qu'on le mène en bateau.
Mais le désormais classique "privé" a été payé pour faire un boulot et le fera malgré les assassinats qui viennent encore pimenter une histoire déjà fort délectable.

Source : Gallimard
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Mrs Murdock est une riche veuve de Pasadena qui soigne son asthme en descendant chaque jour une bouteille de porto. Cette buveuse imbuvable engage Philip Marlowe pour une affaire en apparence banale. Elle soupçonne sa bru de lui avoir dérobé une pièce d'or de collection. La jeune femme a quitté la résidence familiale quelques jours plus tôt, fuyant un mari soumis à une belle-mère tyrannique et avare. Le privé doit mettre la main sur la pièce et sur tout motif qui faciliterait le divorce. Mais l'enquête va rapidement se compliquer. Décidément, les riches Californiens sont de belles fripouilles : jalousie, chantage, assassinat, contrefaçon vont pimenter cette intrigue. Les frontières sont bien minces entre la bourgeoisie, la pègre et la racaille des bas-fonds. Marlowe va se frotter à des chanteuses et à des maîtres chanteurs et se créer – une nouvelle fois ! - des ennemis chez les policiers comme chez les gangsters. «La Grande fenêtre» a de nombreux atouts : style léché, descriptions travaillées, intrigue complexe, réparties mordantes, ironie amère, regard critique sur une société corrompue et une justice au service des plus riches, une ambiance sombre où règne la violence et l'argent. Une réussite qui à mes yeux, n'a pas pris une ride. Il faut croire que l'alcool - omniprésent dans le récit - conserve !
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Ma dernière lecture de Chandler remonte à quelques années. le fait qu'il fasse partie de la sélection du challenge solidaire de cette année me donne l'occasion d'une nouvelle lecture de cet auteur que j'affectionne. Je ressors ravie de « la grande fenêtre », j'y ai trouvé ce que j'en attendais.

Je suis très amatrice du roman noir et avec « la grande fenêtre » on est vraiment dans le pur noir. Les adeptes des romans policiers à énigme devront passer leur tour. Comme souvent chez Chandler, l'intrigue est alambiquée, tortueuse, tant et si bien qu'on s'y perd parfois et qu'arrivé à la fin du livre, le lecteur n'est pas certain d'avoir bien compris tous les tenants et aboutissants. Mais le « qui » et le « pourquoi » n'ont jamais vraiment intéressé Chandler qui s'est toujours allègrement servi de MacGuffin pour donner un enjeu à ses histoires. Ici, il prend la forme d'une pièce de collection de grande valeur qui a été dérobée. Qui et pourquoi ? L'affaire sera bien élucidée à la fin du roman mais, à vrai dire, on s'en fout un peu. D'ailleurs, dans l'histoire même, la pièce n'est pas le réel enjeu. de toute façon, ce qui a toujours intéressé Chandler s'est toujours situé ailleurs que dans la résolution implacable d'une intrigue. le triptyque indice-hypothèse-déduction n'est pas de mise ici. Ce qui intéresse l'auteur, et ce qui me séduit dans le roman noir, c'est la peinture de moeurs. Et, dans « la grande fenêtre », elle est très réussie. le roman promène le lecteur entre les bas-fonds, cabarets mal famés, immeubles vétustes, et les demeures cossues des quartiers chics. Si les uns sont peuplés de poivrots ou d'escrocs dangereux, les autres ne sont guère plus fréquentables. En effet, sous le vernis respectable qu'offre l'argent, les bourgeois se révèlent tout aussi pourris et dangereux. D'ailleurs, la frontière entre les deux milieux est poreuse, l'intérêt amenant les uns et les autres à se rencontrer.
Outre la peinture d'une société immorale, le roman noir s'est toujours attaché à avoir du style. Autre élément qui séduit les amateurs du genre. Qu'importe que l'intrigue soit claire, qu'importe qu'elle tienne la route ou pas, tant que la langue claque. Là encore, « la grande fenêtre » est une réussite. J'ai retrouvé avec bonheur les comparaisons imagées, souvent drôles, les dialogues hard-boiled et le sens de la formule qui font le sel du roman noir. J'en profite pour saluer le travail de traduction remarquable de Renée Vavasseur et Marcel « Monsieur Série Noire » Duhamel.

Pour qui aime le registre du roman noir avec son style et ses personnages typés, « la grande fenêtre » offre une lecture jouissive.
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Philip Marlowe est engagé par Madame Bright Murdock, une vieille dame portée sur le porto, riche et désagréable (non ce n'est pas redondant) pour retrouver un vieux doublon d'or rare et onéreux (ça c'est redondant) que lui a volé sa belle-fille détestée (c'est souvent... et puis zut !). L'histoire semble simple à première vue pour un privé de la trempe de celui qui a résolu l'affaire Sternwood et aidé Moose Maloy à retrouver une dénommée Velma, deux enquêtes bien plus complexes et dangereuses. Mais les choses se compliquent avec l'entrée en scène de plusieurs personnages qui gravitent soit autour de la famille Murdock soit autour du doublon volé. Et Marlowe est toujours au mauvais endroit au mauvais moment. Il tombe systématiquement sur des cadavres et les flics commencent à lui chercher des noises. Mais de fil en aiguille et d'interrogatoires en réflexions personnelles en charmante compagnie féminine ou devant un dry martini ou un high ball, Marlowe va mettre à jour une affaire de chantage bien plus importante que celle du doublon.

Paru en 1942, The High Window est le troisième roman de Raymond Chandler dans lequel le privé de Los Angeles Philip Marlowe mène l'enquête. Basé en partie sur les nouvelles "Bay City Blues" et "The lady in the lake", il est publié en français sept ans plus tard dans la Série Noire de Gallimard et connaitra de nombreuses rééditions. Il sera adapté au cinéma en 1947 sous le titre "la pièce maudite" (The Brasher Doubloon) par John Brahm avec George Montgoméry dans le rôle qu'avait immortalisé un an auparavant Humphrey Bogart dans "le grand sommeil" pour en faire un héros emblématique du film noir de l'âge d'or des studios hollywoodiens. A l'instar de son prédécesseur Sam Spade, né de la plume de Dashiell Hammett, à l'origine du courant "hard boiled", Philip Marlowe se pose en personnage cynique et pessimiste, critique de la société américaine corrompue de son époque, responsable du ternissement de l'idéalisme qui le nourrissait. Détective bagarreur, aux costumes fripés à force de dormir quelques heures sur le canapé inconfortable de son bureau ou de trainer dans les boites de nuit jusqu'au petit matin blème, parfois imbibé d'alcool bon marché, Marlowe reste moralement intègre. Chandler a d'ailleurs écrit à son sujet : "Je pense qu'il peut séduire une duchesse mais je suis quasiment sûr qu'il ne toucherait pas à une vierge." Cette vision de son héros se retrouve parfaitement dans les relations que le détective entretient avec l'une des protagonistes de "La Grande Fenêtre", Merle Davis, la secrétaire de Madame Murdock. Comme Dashiell Hammett, déjà évoqué dans ce billet, Raymond Chandler est unanimement reconnu comme un écrivain dont l'influence sur la littérature policière en général et le roman noir en particulier a marqué des générations de romanciers grâce à un style où l'on retrouve étude psychologique, critique sociale et ironie mordante. Lire Chandler est toujours un plaisir et s'identifier à Marlowe si facile et valorisant qu'on aurait tort de s'en priver.
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Une enquête de Phil(ip) Marlowe, le célèbre "privé" de Los Angeles ("Le grand sommeil" et bien d'autres). Tout part d'une banale affaire de vol familial. Un doublon en or, d'une valeur certaine mais surtout sentimentale, a disparu de la cassette d'Elisabeth Bright Murdock, une rombière passablement grip'sous qui accuse sa belle-fille de l'avoir volée. Elle engage notre détective de choc, qui va se retrouver plongé dans une étrange affaire, où doublons et coups de poing se multiplient comme les pains de l'Évangile. Comme dans toute l'oeuvre de Raymond Chandler, ce n'est pas l'enquête qui est la plus passionnante (mais elle l'est, rassurez-vous !), ce sont tous les à-côtés, les réparties qui font mouche (admirable traduction !), la description de ce qui se cache sous les apparences, l'argent, la jalousie, les rapports troubles entre les humains. Une réussite du genre...
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Bonsoir,

Je l'ai emprunté à ma fille qui l'étudie en cours d'anglais donc en version originale. L'ouvrage m'a paru assez sec et sobre, moins imagé que dans la traduction française, mais sans doute cela est-il dû au fait que je ne maîtrise pas bien la langue, parce que les dialogues se composent de bons mots, répliques souvent caustiques.

L'oeuvre s'apparente à une pièce de théatre, de mon point de vue. Peu d'acteurs, peu de lieux, une intrigue somme toute sommaire laissent le talent éclater dans la musicalité du texte et le travail littéraire, un certain suspense aussi retient l'attention jusqu'à la fin. C'est assez bien écrit pour qu'on s'y attache.

Le simple vol d'un doublon en or pour lequel Philippe MARLOW débute son enquête, ne suffit pas à expliquer 3 meurtres ...
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Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
Je lui tire mon chapeau. Encore que tout ce qu'elle mérite qu'on lui tire, c'est un bon coup de fusil, mais je suis trop poli pour me le permettre.
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IL y a deux ascenseurs à grille coulissante, mais un seul semble être en service, bien qu'inoccupé pour le moment. A l'intérieur, un vieux bonhomme à la mâchoire pendante et à l'oeil humide est assis sur un tabouret de bois recouvert d'un bout de toile à sac pliée. Il a l'air d'être assis là depuis la guerre de Sécession et de ne s'en être pas encore remis.J'entre dans l'ascenseur et j'annonce" huitième". Il se bagarre avec ses portes, actionne la manivelle de son carrosse et on démarre péniblement. Le vieux ahane comme s'il montait l'ascenseur sur son dos.
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Bunker Hill est un vieux coin perdu, délabré, mal famé. A une époque, il y a très longtemps, c'était le beau quartier de la ville et on y trouve encore de ces hôtels particuliers de style gothico-biscornu, avec leurs larges perrons, leurs murs couverts d'ardoises arrondies et leurs vastes fenêtres cornières ornées de tourelles. Ce ne sont plus que des maisons meublées, à présent ; les parquets en point de Hongrie sont craquelés et usés et les majestueuses rampes d'escalier ont été noircies par le temps et par les enduits bon marchés passés sur des couches massives de crasse. Dans leurs vastes chambres aux hauts plafonds, des gérantes mal peignées se chamaillent avec des locataires insolvables. Et dans l'ombre fraîche des perrons, étalant leurs vieilles godasses éculées au soleil, des vieillards aux visages navrants comme des batailles perdues, scrutent le vide d'un air absent.
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D'après lui Morny a acheté une maison dans le voisinage de Bel-Air, une maison blanche dans Stillwood Crescent,à cinq blocks de Sunset Boulevard. Gertie prétend qu'il l'a achetée à un trafiquant décavé du nom d'Arthur Blake Popham, qui venait de se faire coincer dans une histoire de détournement de chèques postaux. Les initiales du gars sont encore sur la grille d'entrée. Et probablement sur le papier hygiénique. C'était le genre de la maison.
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Elle nous regarde négligemment traverser la pelouse. A trente pas, elle a l'air éblouissante. Mais à dix pas, elle a l'air de quelque chose qui a été arrangé pour être vu à trente pas. la bouche est trop large, les yeux trop bleus, le maquillage trop vif...
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Vidéo de Raymond Chandler
Chronique animée par Fabien Delorme, consacrée aux grands noms de la littérature policière, dans le cadre de l'émission La Vie des Livres (Radio Plus - Douvrin). Pour sa seizième chronique, le 08 novembre 2017, Fabien présente l'auteur Raymond Chandler. Fabien Delorme est aussi conteur. N'hésitez pas à vous rendre sur son site : http://www.fabiendelorme.fr/ ou sur sa page Facebook : https://www.facebook.com/fabiendelormeconteur La page Facebook de l'émission La Vie des Livres : https://www.facebook.com/laviedeslivres62
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