Une île oubliée de Dieu quelque part dans la mer Adriatique. La population qui l'habite est pauvre et arriérée. La production agricole locale était principalement viticole mais le Phylloxéra est passé par là, seuls quelques oliviers çà et là, et la pêche, permettent à la population de subsister. Comme trace de continentalisme, le grand magasin, seul indice d'un cosmopolitisme pas toujours bien supporté des autochtones, d'autant qu'il est tenu par un étranger riche qui s'arroge le droit d'épouser la reine de beauté du lieu, fort heureusement çà ne lui réussit guère.
Pourtant point d'idée d'immigration dans l'esprit insulaire, ce sont des âmes patriotes qui la peuplent, fières de la cloche de l'église, qui défie toutes les lois de la gravité, de la beauté proverbiale des plus belles de leurs femmes, de leurs moeurs particulièrement libres et de leur folklore bien vivant. Des aspirations à l'autonomie ont toujours gonflé les poitrines au fil des générations , ce confetti de terre ayant constamment subit la domination de belliqueux voisins. Alors quand un navire de guerre austro-hongrois s'approche des côtes pour une levée en masse, si l'on peu dire, des forces vives de l'île, la jeunesse se rebiffe, et nuitamment s'en va châtier les outrecuidants oppresseurs.
La noce du poète est un roman truculent. C'est la description farfelue, grand-guignolesque, d'une île et de ses habitants, gens lubriques, grands buveurs de slivovitz devant l'éternel et animés d'un chauvinisme un brin abscons. La langue en est baroque, voire hyperbolique, çà n'est certes pas d'une extrême fluidité, çà vire un peu trop à la farce, mais cette grandiloquence est tout de même réjouissante.