J'ai découvert cet auteur il y a deux ans lorsque j'ai lu son premier roman
le délégué, roman dense, intelligent et qui m'avait laissée pantoise. Comment pouvait-on manier la langue française avec autant de talent ?
Avec ce second roman, l'auteur nous emmène dans un monde où l'existence de chacun est écrite à l'avance par un biographe. Personne ne semble donc maître de son destin. Les choix n'en sont pas puisque dictés par les mots écrits. Voilà un postulat intéressant.
Se pose alors la question de la liberté. Que signifie être libre ? Et surtout comment peut-on s'approprier cette liberté ? Comment remplir les pages blanches (quand parfois, certains biographes laissent
la biographie inachevée) ?
Indéniablement,
Didier Desbrugères a un style ! On peut ne pas aimer son utilisation d'un vocabulaire inusité, son respect de la concordance des temps (quel plaisir de lire autant d'imparfaits du subjonctif !), sa syntaxe pas toujours aisée… Moi, j'aime parfois lire de tels livres, qui me résistent, pour lesquels je dois passer du temps et qui, de surcroît, me laissent songeuse… N'écrivons-nous pas nos pages blanches sans réfléchir ? Sommes-nous vraiment libres d'agir à notre guise ? Qu'est-ce que le destin ?...
Et puis, cerise sur le gâteau, je me suis fait avoir !!! Oui, oui, je l'avoue, je n'avais pas reconnu un personnage… Juste avant que l'auteur ne me révèle son identité, j'ai claironné dans la maison (heureusement vide) : "mais oui ! bien sûr ! c'est lui !... mais comment cela a-t-il pu m'échapper ?...", stupéfaite de ne pas y avoir pensé plus tôt...
Voilà, ce ne fut pas une lecture facile mais je l'ai appréciée, pour sa profondeur, son étrangeté, son aspect dérangeant aussi… Cependant, je ne ressens pas le même enthousiasme que pour
le délégué, et je n'arrive pas à expliquer pourquoi…
Lien :
http://krolfranca.wordpress...