XXII.
elle seule sait
les chemins sablés qu’elle écarte lentement
avec les gestes sûrs d’une nageuse d’éternité
attentive au remous qui se creuse vers sa trajectoire
inéluctable
elle seule sait
par le pont furtif et instable
de mes mains me faire traverser de la vague l’inconstance
me laissant la proie soudain
de tous les cuivres
de tous les vents de la danse
-
XXXIV.
Elle
c’est une porteuse d’amphores
et de musique
frottée à l’huile d’un vieux rêve
et elle sait comme à la seule lumière
des mains on devient lisible enfin
couleur simple qui danse dans son corps
solaire
et les raisons limpides de la vague
battent leur bleu à la peau de l’éternité
dans un halètement d’altitude
-
XL.
la vague offre son dos
comme s’il fallait
renaître derrière soi
comme s’il fallait
de la danse retrouver le secret
dans un froissement d’eaux
affairées bientôt
éclate le marbre
un silence de silice plane
entre les épaules de la mer
puis se consume dans des rêves
d’oiseaux
pp. 34, 46 & 52