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EAN : 9782350175294
256 pages
Pyramyd (20/10/2022)
3.3/5   5 notes
Résumé :
Dans cet essai résolument optimiste et inspirant, Valérie Belmokhtar invite à penser l'art dans le monde d'aujourd'hui. Comment répondre aux défis multiples de la crise climatique ? De quelle façon inclure toutes les créatrices et tous les créateurs dans le monde de l'art ? De quelle manière replacer le vivant au centre de la pratique artistique ?

En remontant le fil de l'histoire de l'art, l'autrice montre comme les préoccupations de préservation des... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Le livre s'ouvre sur une dédicace émouvante et très juste au sujet de l'urgence écologique et du futur qui a bien besoin d'espoir.
Malheureusement Valérie Belmokhtar est moins autrice qu'artiste... La langue est franchement simpliste, les faits sont écrits, énumérés mais pas approfondis.
Le livre se découpe en chapitres thématiques et sous-chapitres : par exemple, le premier chapitre est consacré à "la nature" (représentée par les artistes) et en sous-chapitre on trouve la représentation de l'arbre. Malheureusement, là aussi, les explications sont succinctes. Alors que la nature dans l'art vaut bien tout le volume d'un livre comme Apprendre à voir d'Estelle Zhong Mengual.
Ainsi, je partais mal dans ma lecture de L'artiste et le vivant, je lui trouvais une écriture simpliste avec une énumération des grands noms des grands artistes et des grandes oeuvres qui ont marqués l'histoire de l'art d'hier et d'aujourd'hui... J'avais la sensation de lire une liste... Avec un paragraphe par occurrence. Et c'est tout.

En fait ce livre est le résumé, le condensé, de nombreux très bons livres que j'ai déjà eu le plaisir de lire, et qu'elle cite comme Un art écologique de Paul Ardenne (vraiment lisez-le !) Ce condensé, c'est comme quand ils essaient de faire tenir 3 livres de 500 pages dans 3h de film : ça ne rentre pas, on sacrifie plein de choses et on passe énormément de sujets très rapidement, on se moque des liens entre eux ! Ça m'a fait exactement cette impression.
Ainsi, si je déplore le fait que le livre m'ait paru bien pale à côté des ouvrages d'universitaires et de recherche que j'ai pu lire, la force de Valérie Belmokhtar est finalement son franc parler sans détour. Contrairement à un livre purement d'analyse, L'artiste et le Vivant est engagé, il se lit extrêmement vite, avec une certaine naïveté qui permet à son message de passer directement et en profondeur. le livre gagne ainsi en âme.

J'ai sans doute était un peu rude avec cet ouvrage, mais ce n'était pas du tout la forme à laquelle je m'attendais. Je critique la forme mais pas le fond qui n'est que pur bon sens et tout à fait important, montrant à quel point il est important de se réintéresser au vivant aujourd'hui.
L'autrice n'oublie aucune thématique artistique ou écologique et sociale, comme par exemple : la voix des artistes à se faire entendre, leur plus grande part dans l'espace publique, l'importance de la nature et de l'écologie en art et dans notre société, l'importance de donner la voix aux artistes femmes, non-blancs, etc. Et, bien que toutes ces larges thématiques soient passées en revue de manière succincte, elle n'oublie rien : de l'art brut, en passant par l'animisme jusqu'aux arts and crafts...

La dernière partie du livre est extrêmement intéressante avec des "clés", toujours succinctes mais qui ici prête bien au discours impactant. Elle casse le mur, à nouveau, entre le livre spécialisé et le lecteur, pour montrer l'envers du décors et les pistes exploitables pour éco-créer, pour favoriser une création en conscience, engagée... elle donne des conseils réalistes sur comment faire...

Je pense que ce livre, que j'ai durement jugé au début, s'adresse en réalité à un public de non-connaisseurs. Un lectorat qui est content qu'on lui rappelle que les Nymphéas de Monet ont un rapport à la nature pour pouvoir dérouler tout le fil de l'art d'aujourd'hui. Un lectorat qui a besoin d'une vision globale en quelques paragraphes et qui ne maîtrise pas les termes propres à l'art, un lectorat à qui les formules simples et impactantes sauront plaire.
Dans votre entourage, vous avez un ado qui dessine un peu perdu dans son orientation, une tante jeune retraitée qui s'intéresse à l'aquarelle ou aux arts créatifs, quelqu'un qui aime les musées mais qui soupire de ses lacunes en art contemporain ? Ce livre est fait pour eux !!!
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Dans sa démarche créative, l'artiste doit-il s'interroger sur son empreinte écologique ? A cette question, à laquelle on ne pense pas forcément, Valérie Belmokhtar, artiste elle-même, répond résolument par l'affirmative.
Selon elle, le temps n'est plus où l'artiste pouvait s'affranchir de considérations de ce genre. Comme tout un chacun, il est confronté aux conséquences de notre impéritie et doit maintenant adopter une pratique soucieuse de maintenir le vivant, même si elle lui paraît entraver sa liberté :
« C'est dans la nature de l'artiste de vouloir créer librement. Mais dans un monde qui s'écroule, cette liberté doit être remise en cause pour l'intérêt collectif et la survie même du vivant. »

Dans cette optique, même le land art a ses limites, pour preuve des oeuvres des années 1960 ou 70 ayant nécessité des modifications du paysage sans souci de préserver l'intégrité du vivant. Ce vivant, il importe de s'y reconnecter en ne plaçant plus l'homme mais la nature au centre de notre vision du monde. Les artistes dits « primitifs » l'ont fait avant nous et ils ont aussi su, n'ayant d'ailleurs pas le choix, utiliser les matériaux à leur disposition. de même, les artistes occidentaux devraient être soucieux d'inscrire leur art dans une économie de proximité, créant ainsi du lien social, en veillant à user de ce qu'ils trouvent comme matériaux non polluants à leur portée, voire en recyclant ce qui peut l'être : l'exemple des oeuvres élaborées à partir de déchets, transfigurés par le geste artistique, s'avère à ce titre emblématique. L'art se décline de ce fait dans une version plus modeste et davantage à la portée de tous ceux qui souhaitent s'exprimer par son biais, sans qu'ils aient besoin d'avoir fait une école d'art pour se lancer et d'un endroit autre que leur propre domicile pour s'adonner à leur passion.

D'ailleurs, il convient de ne pas limiter la définition d'oeuvre d'art en la circonscrivant dans un périmètre restreint excluant l'artisanat. Autrefois, art et artisanat n'étaient pas distincts, il suffit de penser aux poteries offertes à nos regards dans les musées. L'oeuvre pouvait s'inscrire dans un contexte utilitaire sans qu'on y trouve à redire. de nos jours, certains artistes ont à coeur de redonner vie à des artisanats traditionnels, en maintenant des savoir-faire qui pourraient se perdre, la broderie par exemple.

Enfin, l'artiste peut contribuer à réenchanter notre monde, en nous proposant une vision utopique et désirable de ce que notre futur pourrait être, au lieu d'images dystopiques peu motivantes. le goût du public pour les cabanes et autres lieux de vie devenus des maisons-oeuvres, grâce au talent de leurs concepteurs, prouve notre besoin de rêver un environnement où le poétique pourrait s'exprimer.

Pour asseoir son propos, dont je ne vous ai donné ici qu'un aperçu, Valérie Belmokhtar l'ancre à chaque fois dans sa dimension historique, en rappelant les artistes précurseurs dans les divers champs concernés. Dans le domaine contemporain, elle présente un vaste panorama d'artistes dont la démarche correspond à ce qu'elle veut mettre en avant, en donnant une large place aux femmes.

« L'artiste et le vivant » m'a beaucoup intéressée. Les problématiques évoquées, ainsi que les solutions préconisées par l'auteure, sont exposées de façon claire et convaincante. Écologiques et politiques au sens large du terme, elles invitent à s'interroger sur la place de l'artiste dans la nature en général et dans la cité en particulier. L'ouvrage, richement illustré, a aussi permis à la néophyte que je suis en la matière d'avoir un bel échantillon de la création artistique contemporaine.
Lien : https://surmesbrizees.wordpr..
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Cet ouvrage est résolument orienté vers la mission de l'artiste " lanceur d'alerte pour transformer le monde en monde durable". de ce point de vue, Valérie Belmokhtar nous présente une rétrospective des différents champs exploités par les artistes depuis déjà de longues années.
Cependant, en trop peu grand nombre ; elle encourage donc les artistes contemporains à s'inspirer du vivant, collaborer, être au plus proche du local et refuser toute création non éthique. Vaste programme... et loin de notre monde exclusivement centré sur le profit. Elle agit ici en lanceur d'alerte et j'ai beaucoup apprécié cet angle de vue. Les nombreuses reproductions provenant de tous les horizons en font un ouvrage plaisant, l'engagement de l'auteure est argumenté et j'ai envie de lui souhaiter un auditorat nombreux, attentif et prêt à appliquer ses préconisations.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Certes, la dystopie a le mérite d’alerter et elle est nécessaire en tant qu’expression culturelle, mais ces visions cauchemardesques ne nous permettent pas d’imaginer un futur vivable. Rien de bien réjouissant pour se projeter ou passer à l’action !
Il existe pourtant aussi un art positif, qui ne vire pas au cauchemar, mais il n’a pas été spécialement rendu visible dans l’art récent. Or, sa visibilité permettrait de rétablir un certain équilibre et de nous mettre un peu de baume au cœur face aux défis immenses qui nous attendent. On sait que les images négatives peuvent paralyser et décourager. Nous sommes déjà en quelque sorte plongés dans le dystopie aujourd’hui. Elle est devenue le quotidien pour un certain nombre d’habitants de la planète. Les images dystopiques abondent déjà dans le réel et dans les médias.
Pourquoi ne pas davantage exposer d’œuvres positives, sensibles et poétiques, qui nous permettraient de renouer avec l’espoir et nous donneraient l’énergie d’avancer ? Ne serait-ce pas aussi le rôle de l’art ?
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Utiliser des matériaux que l’on récupère chez soi pour créer est assurément un acte écologique qui pourrait bien devenir une nouvelle norme. Certains considéreront que c’est une goutte d’eau, mais si de nombreux artistes le font, on sait que cela peut devenir un mode de vie, bien plus en phase avec l’époque de l’Anthropocène dans laquelle nous sommes déjà entrés.
Avons- nous même le choix ? Cest certainement difficile à admettre et à envisager pour beaucoup de créateurs, cela leur demande de repenser l’usage des matériaux. Mais ceux-ci sont assurément en train de devenir précieux, et même rares dans certains cas.
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Dans leur façon de produire, les artistes non occidentaux font preuve d’inventivité et de bon sens quand ils sont situés dans des zones où ils n’ont presque rien à disposition pour créer. Cette frugalité, cette économie de moyens est un bel exemple pour nous, artistes et créateurs occidentaux, dans la crise climatique et sanitaire que nous traversons. Ce que l’on a longtemps considéré comme une forme de pauvreté dans des arts dits « primitifs » pourrait bien être en réalité un bon socle de réflexion pour penser l’art du XXIème siècle.
Les arts non occidentaux ont bien des leçons à nous transmettre sur le vivant, le respect de la nature, le geste artistique, sur l’humain, qui n’est pas supérieur à son environnement. L’art occidental doit repenser sa production et sa diffusion, le lien entre l’art et la planète, et certainement aussi sa vision du monde.
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On peut recréer un monde artistique davantage axé sur le local et les autres, autour de chez soi. L’art et les artistes ont un véritable rôle à jouer dans le développement d’une écologie locale.
On en finirait donc avec l’artiste isolé du monde, le maudit, l’ermite et le mythe du génie supérieur aux autres qui l’accompagne. L’artiste écologiste s’intègre à ce qui l’entoure, tout en conservant un jardin secret et des moments de solitude indispensables à sa création s’il le souhaite. C’est en effet complémentaire et certainement pas antinomique. Il s’agit de décentrer le point de vue.
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Je dédie ce livre à tous les lanceurs d'alerte, écologistes et personnalités qui ont œuvré, ou œuvrent, chaque jour, pour transformer le monde en un monde durable. J'ai une pensée particulière pour toutes les personnes qui ont perdu la vie ou la liberté à cause de leurs engagements écologiques et politiques dans le but de rendre le monde plus pérenne.
Je dédie ce livre à nos enfants, dans l'espoir de leur laisser une planète habitable.
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