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EAN : 9782070406562
250 pages
Gallimard (23/10/1998)
3.81/5   133 notes
Résumé :
Qui aurait dit à Laviolette, venu à Banon, Basses-Alpes, pour y déguster une omelette aux truffes, qu'il y trouverait des cadavres ? Qu'il se casserait le nez sur un tombeau protestant depuis longtemps désaffecté et qu'il serait obligé de partager ses lauriers avec une truie nommée Roseline ?
Comme d'habitude, la solution ne lui apparaîtra que par hasard, au terme d'une série d'échecs tous plus lourds de conséquences les uns que les autres.

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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Banon, Basses-Alpes, fin des années 70, quelques jours avant Noël. Roseline, la truie d'Alyre, a fort à faire pour dénicher les truffes qu'attendent ses clients. Mais que flaire t-elle dans ce bosquet de lauriers qui semble la rendre folle ?

Le commissaire Laviolette est venu se loger chez la Rosemonde Burle, appelé par une enquête au village. Cinq jeunes hippies en rupture de famille, qui étaient venu s'installer dans une vieille église désaffectée pour y vivre d'amour et de haschich, ont mystérieusement disparu. Ont-ils quitté la région ? Où se sont-ils volatilisé ?

La neige s'est mise de la partie. Une étrange voiture équipée de chaînes circule la nuit dans la région. Qui est à son volant ?
Deux assassinats vont mettre notre inspecteur sur une piste. Un vieux livre dérobé quelques années auparavant contiendrait-il une des clés du mystère ? Mais si c'était finalement grâce au flair de Roseline que les cadavres sortaient des placards ?

Une passionnante enquête au fond des campagnes bas-alpines, alors que tous s'apprêtent à fêter Noël et que sombres jalousies familiales, femmes infidèles, séducteurs et vieux grimoires nous entrainent au coeur des noirceurs de l'âme...A dégouter notre brave truie du genre humain.
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Ne faites pas aux truies ce que vous ne voulez pas qu'on vous fasse. Ce n'est pas Roseline qui va me contredire. Vous ne connaissez pas Roseline ? Ah, c'est un tort, venez par ici que je vous la présente. Rosaline est truie truffière, sa spécialité c'est de fourrer son nez un peu partout pour trouver ce joyau qu'on appelle la truffe. Un peu comme le commissaire Laviolette, qui fourre son nez un peu partout pour trouver ce joyau qu'on appelle la vérité. Seulement si la truffe a un goût délicat pour les gourmets, la vérité a souvent un goût amer, même quand on n'est pas coupable.
Nous sommes à Banon, en Haute-Provence, le pays de Giono, (mais il était là bien avant le Virgile de Manosque, et il est toujours là après lui, même si son empreinte épouse les sentiers et les rivières, les villages et les collines).. Peut-être faudra-t-il dire un jour aussi le pays de Magnan. de roman en roman, ce pays prend corps dans une oeuvre, sans doute pas aussi emblématique ou symbolique, comme il peut être chez Giono, mais très réel, très concret, très près des habitants, rude comme eux, secret comme eux et labouré de passions comme eux.
Laviolette est venu pour enquêter sur la disparition mystérieuse de hippies venus s'installer dans la région (vous vous souvenez du « Gendarme en balade », eh bien, ce sont les mêmes). Il va trouver une alliée de choc avec Roseline. Pierre Magnan déroule son histoire comme à son habitude, sans avoir l'air d'y toucher : c'est le propre des romans de cet auteur : il est au carrefour du roman régional et du roman policier, en étant aussi crédible dans les deux cas : la description du pays et de ses habitants est parfaitement restituée, illustrée par des mots du terroirs, par l'évocation de coutumes locales millénaires et par une étude de caractères qui inclut autant l'histoire culturelle du pays que la psychologie des personnages ; le côté policier, lui aussi, ne manque ni de charme ni de saveur : c'est une enquête atypique, où les enquêteurs (un couple insolite, l'homme et la truie), n'en finissent pas de se prendre les pieds dans le tapis avant de trouver, presque par hasard, la solution. Mais avant ce résultat, que de fausses pistes, que de retournements, de coupables tour à tour suspectés et innocentés, de cadavres qui se multiplient comme les fromages du pays … Laviolette est un drôle de bonhomme : ni commissaire Maigret, ni commissaire Bourrel, ni commissaire Moulin, ni commissaire San-Antonio, Laviolette est un poète, un épicurien, un de ces êtres qui ont l'air de faire partie du décor, mais qui sont à cent pour cent au coeur de l'action, de la réflexion et de l'enquête. Seulement il n'en a pas l'air.
C'est sans doute la raison pour laquelle il finit par résoudre ses enquêtes : il s'immerge dans le pays, et dans la mentalité de ses habitants (il n'a pas trop de mal, puisqu'il en fait partie), il est plus près de Maigret et Colombo que de Moulin et San-A. Et c'est par la psychologie et la finesse qu'il parvient à ses fins. D'autant plus qu'il a du nez. Pas autant que Roselyne, mais quand même…
On n'est jamais déçu en lisant Pierre Magnan : c'est déjà un dépaysement agréable dans un pays magnifique (ceux qui habitent le disent, on peut les croire, mais ils sont loin d'être les seuls), en plus l'auteur nous gratifie d'une belle enquête policière, originale, plaisante, et très bien écrite.
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Il s'agit, sauf erreur, du troisième volume des enquêtes du commissaire Laviolette, qui en contient huit, auxquels il faut ajouter les deux romans consacrés à son aïeul, le Gendarme Laviolette. Elles se situent dans un petit monde entre Gap, Forcalquier et Sisteron. C'est la Provence, mais pas l'aimable et riante Provence de Pagnol, c'est la haute Provence, celle de Giono, le haut pays de la sécheresse, du froid, des sources rares, des villages qui se dépeuplent. C'est un pays dont la première richesse est sa population, ses hommes taiseux, durs à la peine et tous formidablement originaux
C'est là qu'est né, vit et évolue Laviolette. Il ne voudrait pas vivre ailleurs, et il a raison, car c'est un étrange pays des merveilles, où le mystère et les fantômes ne sont jamais loin
Je n'y suis jamais allé, mais je l'aime de confiance. Hélas.. le livre a été écrit en 1978, et cet univers existe-t-il encore ? J'ai bien peur qu'on y trouve comme ailleurs des centres villes et centre bourg dépeuplés de leur habitants et de leurs commerces, des fermes abandonnées, des paysans partis, des usines disparues, des supermarchés, des zones commerciales, des lotissements et des ronds-points.
Alors je n'irai pas.
Et l'histoire alors ? Eh bien des cadavres, des chênes truffiers, une truie, des rabassayres, et des crimes, bien sûr, des années mobiles, et une solution et des coupables arrêtés. Mais cela a-t-il beaucoup d'importance ?
L'essentiel est qu'à la fin nous savons que nous allons pouvoir prendre ouvrir un autre roman et retourner au pays de Laviolette. Celui-là vit dans l'esprit des lecteurs et est éternel, autant que faire ce peut.
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Je relis ce polar régionaliste 45 ans apres sa parution en1978.
P. Magnan décrit avec amour son pays : Banon dans les alpes de Haute-Proence :  les paysages, les quelques habitants-résidants, leurs occupations traditionnelles : truffes, miel, lavandin... , les réunions de bistrot, les marchés aux truffes.
Une nouvelle population se sédentarise dans un ancien village déserté des hauteurs(*) : des hippies en recherche de spiritualité ... et  d'amours sans contraintes . L'ennui, c'est qu'ils disparaissent ! "Comment veux qu'on disparaisse à Banon en y restant vivant ? Neuf cent habitants ! Des millier d'hectares tous nus !"
   D'où l'intervention, à titre officieux _dans un premier temps_ de notre fleur bleue  : le commissaire Laviolette.  Protecteur des animaux martyrisés, discrètement séduit par les charmes de sa logeuse un soir de tempête, derriere les vitres ruisselantes, et quelques boissons réconfortantes ... Va-t-il conclure ?
De l'humour, des personnalités parfois caricaturales : un médecin légiste, "bras droit du parquet" :  le Dr Rabinovitch dit" Crâne Cabossé "," les joyeux de l'identité judiciaire": capables de parcourir _pour raison de service _ 120km en une heure sur un réseau de routes nationales et départementales enneigées...!
Et un "prix spécial du jury" (le mien) pour le seul chapitre concernant une noce villageoise attablée au restaurant du bourg, et mise en émoi par la survenue d'un hippie dans le congelateur.... sur les vacherins !...
      "D'abord, la noce toute entière et la moitié des autres clients et la totalité des joueurs de boules sur la place convergèrent, en un seul bloc, vers la remise et l'étrange cercueil.
      On ouvrit tout juste, par égards , le passage à la mariée, afin qu'elle fût bien placée au premier rang."
.... Hormis les pièces montées pour la noce, les autres tablées mangeront des pommes...!
La résolution de l'enquête n'est pas le point fort de ce sympatique polar de 250 pages.... . C'est même a partir de la page 170 que j'ai décroché..... mais suivi tant bien que mal cette resolution_ abracadabrantesque ? _ par notre commissaire prêt à tomber de sommeil dans les bras de son hotesse.
Donc 3+1/2sur5.

(*) probablement le Haut Montsalier.

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Mouraille de l' Uillaoude.

Une truie à la recherche de truffes dans un village des basses alpes, sacré départ pour un polar du terroir. Des hippies junkies, des villageois qui roulent en 4 CV, les froidures du mois de décembre en pleine Provence. Et Laviollette qui débarque pour mener l'enquête sur la disparition de ces fameux hippies. Un commissaire aux antipodes des super flics. Un brin insignifiant, passe partout, mais pugnace, plein de poésie et qui sait mieux que quiconque, en douceur, démêler l'écheveau de ces disparitions. Un roman policier qui fait de Laviollette un investigateur que l'on a envie de suivre dans d'autres aventures, un hybride de Maigret et Colombo, de ces hommes qui avancent en plein jour sans en avoir l'air. Observateur, fin limier des âmes tordues poussées au crimes par l'amour, la jalousie et la convoitise. En tout cas une échappée belle au pays de Giono, menée de main de maître par un écrivain qui se dit lui même " Ecrivain des pauvres" , militant de première édition directement en format poche ( pour sauver les arbres). Un homme que l'on peut rencontrer au bistrot de Forcalquier où il a ses habitudes. Il semble y avoir du Pierre Magnan dans ce commissaire Laviolette.
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Citations et extraits (34) Voir plus Ajouter une citation
Ils auraient tous dû demander : "Mais qu'est-ce que vous cherchez donc, dans nos truffières ?"
Rien. Pas un mot.
Il finissait sa cigarette. Dehors, le vent modulait en sourdine à travers les planches mal jointes des greniers, contre les volets battants aux crémones rouillées, sur les sanglots de fer des girouettes déboussolées.
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Vers onze heures, on vit arriver Alyre Morelon, de sa ferme voisine, par la traverse des Bonnes Rues. Il tenait en laisse une Roseline frais étrillée qui gourmandait un peu des babines. Roseline aimait le monde et le bruit. Et Alyre aimait tellement sa truie que, des dimanches comme celui-ci, il l’amenait sur la place, assister à la partie de boules. Au début, ça faisait rire les hommes. Mais depuis qu’ils savaient tous qu’à elle seule Roseline était capable de caver six kilos de truffes par jour, un certain respect entourait cette travailleuse. Et quelques-uns même, au grand orgueil d’Alyre, se baissaient pour lui gratter la tête.

Chapitre 11
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Alors, la nuit commença.
D'abord; par une lumière planant diffuse à travers la tempête, on vit débusquer d'un flanc de coteau complètement effacé et suivre un chemin d'elle seule connu une guimbarde brinquebalante qui cahotait sur les chaînes de ses roues.
Elle avait des phares strabiques, un feu rouge éclaté, le pare-choc arrière attaché d'un côté avec du gros fil de fer. Néanmoins, elle allait, face à la bourrasque ; ses essuie-glaces pratiquant à peine, sur la neige qui se plaquait, des trouées de vingt centimètres. Il semblait que, pour quelqu'un qui recherchait la solitude, ce fut la plus belle nuit du monde. Mais...
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La truie, épuisée, s'effondra sur le plancher. La machine à écrire et le portrait du président de la République en tremblèrent sous le choc. Le poêle à mazout refoula un bon coup.
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Le livre exsudait de plus en plus l’odeur de la suie ; cette suie des cheminées où brûlèrent des oripeaux et d’innommables choses, dont le souvenir est scellé sous les caveaux de famille. Laviolette, sans vergogne, tournait les pages en mouillant son pouce. Il en enregistrait un goût de vipère en daube, agrémenté de ce fond de citronnelle sous quoi la masquaient les sorcières d’autrefois. Rosemonde s’était légèrement reculée.

Chapitre 19
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Vidéo de Pierre Magnan
Les enquêtes du commissaire Laviolette - Le parme convient à Laviolette
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