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Le Monstre - BD tome 1 sur 5
EAN : 9782203353343
69 pages
Casterman (03/05/2006)
3.97/5   402 notes
Résumé :
Mémoire du futur. New York 2026 : Nike Hatzfeld se souvient des premiers jours de sa vie quand, rescapé de Sarajevo, il partage sa chambre d'hôpital avec deux autres orphelins, Samir et Leyla. Doué d'une prodigieuse mémoire, Nike se définit lui-même comme "un spécialiste de la mémoire qui ne s'intéresse pas au passé". Lancé à la recherche de Samir et Leyla, Hatzfeld est impliqué malgré lui dans un complot international. Dans la tourmente des événements, le passé et ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (28) Voir plus Ajouter une critique
3,97

sur 402 notes
Cruellement en manque de lecture, certes mais pas désespérée au point de prendre des risques inutiles (pas encore du moins étant donné qu'il me reste encore du stock) , c'est pour une obligation professionnelle qui m'a conduite directement sur mon lieu de travail -à savoir ma chère médiathèque qui me manque tant- que j'en ai profité pour me ravitailler un peu. Et chose promise, chose faite, j'ai d'abord vérifié si je n'avais pas en stock les trois autres ouvrages de cette série (moi qui avais commencé par le deuxième tome) et joie en découvrant que j'avais le premier (c'est déjà ça) et là tout de suite, en commençant par le commencement, j'ai tout de suite mieux compris (je relirai probablement le second tome d'ailleurs).

Ici, l'on découvre nos trois protagonistes Nike, Leÿla et Amir. A travers les yeux du premier, l'aîné des trois (de quelques jours seulement), nous découvrons comment leur destin s'est scellé dès leur naissance dans un pays alors ravagé par la guerre en ex-Yougoslavie. Orphelins tous les trois (si Nike le sait déjà, et ce, dès sa naissance, les deux autres le découvriront plus tard). Oui, Nike se rappelle de tout, il a une mémoire phénoménale, ce que des esprits mal intentionnés cherchent à tout prix car il devient un esprit dangereux pour eux, tout comme ils seront à la recherche des deux autres mais pour des raisons que le lecteur ignore encore ici. Dans un pays où il ne fait pas bon de se souvenir pour un groupe de scientifiques haut placé, Nike est donc une proie potentielle pour eux, ou disons un danger. Aussi, vont-ils tenter de l'utiliser pour leur cause mais y parviendront-ils ? Tout laisse penser que la chose est possible mais Nike sait que tant qu'il n'aura pas retrouvé ses deux nourrissons qui étaient à ses côtés lors de sa naissance, une partie de lui sera toujours incomplète. Si ces deux personnages font effectivement leur apparition dans ce premier tome, leur destinée ne les a pas encore conduits à se rencontrer, trente-trois ans plus tard mais l'heure est proche. Dans un monde où science, savoir et Culture sont considérées comme dangereuses pour l'organisation qui fabrique des clones à foison, il ne fait parfois pas bon de vouloir être trop curieux...

Un ouvrage au graphisme à couper le souffle et une Histoire que l'on découvre à travers des histoires (celle de nos trois héros auxquels il faudrait peut-être rajouter ceux de Sacha et de Pamela). Un scénario rondement bien mené et si je suis contente d'avoir pu découvrir ces deux premiers volets, il me faudra attendre encore un peu (le temps que la médiathèque fasse ses acquisitions pour l'année) pour savoir le fin mot de l'histoire ! Une lecture que je vous recommande donc fortement !
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Sur un coup de tête et sur le conseil d'un ami, me voici lancé à la découverte d'Enki Bilal, son trait si particulier et ses idées farfelues ! Et j'avoue que ce premier tome de la Tétralogie du Monstre m'a bien emballé !

Avec la Tétralogie du Monstre, Enki Bilal se plonge dans sa science-fiction favorite, celle du dur, du glauque et du visqueux. Mêlant sa propre expérience (la guerre du Kosovo évidemment plus qu'il est lui-même d'origine yougoslave) et sa vision apocalyptique toute personnelle du futur (New York 2026), l'auteur poursuit d'une certaine façon sa quête dans un futur très déplaisant après la Trilogie Nikopol. Il mélange ici une quantité incroyable de thèmes forts qu'il brasse dans un déluge de graphismes tiraillés : intégrisme, urbanité apocalyptique, Histoire, extrapolation de la technologie et traumatismes du déchirement sont habilement mêlés dans ce premier tome pour créer une atmosphère oppressante à souhait.
En effet, on est véritablement torturé de toutes parts ici et Enki Bilal manie sa plume et son crayon de main de maître pour nous confronter à l'horreur et au suspense. Les textures priment ici tant dans le scénario que dans le dessin : ce monde quasiment apocalyptique, ce futur vicié regorge de particules indéfinissables dont la némésis des trois personnages principaux elle-même ! Malgré le côté lugubre de l'ensemble de ce monde possible que dépeint Enki Bilal, on se plaît alors à se raccrocher à l'humanité qui réside dans les trois personnages principaux : Nike, Samir et Leyla. Dans ce premier tome, l'auteur nous raconte leur rencontre, mais leur destin ne se croise pas véritablement ici ; leur relation est malgré tout bien présente dans le récit de leur toute première enfance et le triple récit au présent où s'entrecroisent leurs aventures. D'ailleurs, comme l'indique, nous en sommes au Sommeil du Monstre, ce tome n'est qu'une longue introduction : le mal ne viendra véritablement que plus tard.

On peut donc reprocher, de manière très générale, beaucoup de choses à Enki Bilal sur la complexité de ses scénarios ou bien sur celle de ses dessins, mais bizarrement je n'ai eu absolument aucun mal à me plonger dans cet opus-ci ; bien au contraire, l'histoire m'a happé d'un seul coup et ne m'a relâché qu'une fois la dernière page lue et digérée. Même si la suite est moins homogène, ni aussi bien construite, je ne peux que conseiller ce premier tome de la Tétralogie du Monstre.

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Trois bébés sont nés à quelques jours près dans une maternité bombardée, à Sarajevo (oui, ça existe, des personnes capables de bombarder des maternités).
Nous sommes maintenant dans un futur proche, et ces trois bébés sont devenus adultes. Leurs chemins se sont éloignés. Mais face à la menace grandissante du "double O" contre la science, le savoir et la culture, quelle voie chacun des trois va-t-il prendre ?
Quel plaisir de voir Enki Bilal dans la sélection du Challenge solidaire !
Ça m'a permis, et d'une un petit coup de nostalgie – je l'avais tellement lu, étant jeune - et de deux, un nouvel émerveillement devant la beauté de cet album.
Beaucoup d'émotion dans les souvenirs de cette maternité bombardée, dont le plafond crevé s'ouvre sur le ciel étoilé.
Beaucoup d'art dans ces dessins magnifiques aux couleurs somptueuses.
Beaucoup de subtilité et d'invention dans l'intrigue et dans la psychologie des personnages.
Et curieusement, beaucoup de résonance avec l'actualité de 2023.
Une totale réussite.
Challenge Solidaire 2023
Challenge Bande dessinée 2023
Challenge Globe-trotter (Bosnie-Herzégovine)
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Avec cette lecture, je retrouve un auteur lu surtout quand j'étais plus jeune. Même si l'action a lieu en 2025 - c'est bientôt mais heureusement le monde dépeint est très éloigné du nôtre - mais la base du récit se passe dans les années 90, lors de l'éclatement de la Yougoslavie. L'univers du livre s'en ressent au niveau du dessin qui respire cette période à plein nez, je m'en rends compte maintenant.

Nike, orphelin dès sa naissance, se souvient de ses dix-huit premiers jours à l'hôpital, le toit éventré donnant sur le ciel illuminé des explosions sur la ville. Auprès de lui, deux autres nouveaux-nés orphelins, Amir et Leyla.
En 2025, dans un monde où la culture, la pensée et la science sont menacés par le mouvement monothéiste radical Obscurantis Order, Nike part à leur recherche. Nous suivons les trois personnages tour-à-tour dans un décor apocalyptique, celui cher à Bilal, inspiré de la guerre des Balkans dont il rappelle ici l'extrême violence et les
charniers.
Lire Bilal est toujours une épreuve, tellement ses univers sont sombres, ses personnages glauques malgré cet esthétisme "propre" qui a inspiré Besson. Je ne suis pas une grande fan, mais j'ai trouvé ce thème sous-jacent de la mémoire intéressant.
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Un psychologue américain aurait déclaré dans les années 1950 : "L'adolescence, chez un garçon, se manifeste quand il préfère voir le cow-boy d'un western embrasser sa fiancée plutôt que son cheval".
A la fin du XXème siècle, en Europe, la bande dessinée "adulte", avec son univers de science-fiction peuplée de jeunes femmes nues a remplacé le western dans l'imaginaire des adolescents. Les adolescentes préférant se tourner vers des auteures et dessinatrices telles que Claire Brétécher, plutôt tournées vers des sujets de société et les tourments de femmes tiraillées entre vie de famille et vie professionnelle.
Les bandes dessinées d'Enki Bilal, dont le sommeil du monstre, font assurément partie de la bande dessinée destinée aux jeunes adultes. Publié en 1998, il met en scène dans le monde de 2026 des héros nés pendant la guerre en Yougoslavie en 1993. Les thèmes sont courants en science-fiction : le monde divisé entre deux blocs : ici les Obscurantistes regroupant les plus rétrogrades des trois religions monothéistes (islam, catholicisme, judaïsme) opposés aux partisants de la science et du "progrès", même si celui-ci n'est ni en phase avec l'être humain ou la nature. Avec quelques femmes nues, évidemment.

Challenge Solidaire 2023
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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
J'ai dix-huit jours, et I remember les grosses mouches noires et l'air tiède de l'été qui s'engouffre par les trous béants de l'hôpital. À dix-huit jours, je peux reconnaître le souffle de l'air du souffle des bombes, et un tir de mortier d'un tir de T.34. À dix-huit jours, je sais que je suis orphelin et qu'on m'appelle Nike (prononcer Naïk). À ma gauche, dans le même lit, Amir, un jour de moins, dort, et à ma droite, Leyla, la cadette, dix jours à peine, braille. Eux aussi sont orphelins, mais ils ne le savent pas. Je suis l'aîné, et je jure sur les étoiles qui brillent au-dessus du plafond envolé de les protéger toujours. Je le jure.
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"_On dit que vous avez été trouvé quelques heures après votre naissance, aux côtés d'un combattant mort portant des chaussures d'une marque du siècle dernier ! "Nike", votre prénom viendrait de là...
_On dit ça, oui...
_On dit aussi que Hatzfels, votre nom, vient d'un journaliste français qui vous a découvert et déposé à l'hôpital "Kosevo" de Sarajevo...Vous porteriez le nom d'une marque de chaussures et d'un inconnu ?
_Ça me va très bien."
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" On dit que vous avez été trouvé quelques heures après votre naissance, au côté d'un combattant mort portant des chaussures de sport d'une marque du siècle dernier : "nike"... votre prénom viendrait de là..."
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" - Vous tombez mal... Je suis en train de perdre mon père..
- Désolé... gravement malade ?
- Non, gravement heureux."
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Le matin, j'émerge de mes rêves, le plus heureux des anges. Je me couche le soir, un vrai salaud. Qu'ai-je donc fait entre-temps ? J'ai fréquenté les hommes et fouillé dans leur merdre. Abdulah Sidran (Sarajevo - 1993)
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Vidéo de Enki Bilal
Augustin Trapenard reçoit Enki Bilal pour "Shakespeare – Bilal. Une rencontre", paru aux Editions Marie Barbier. L'ouvrage se penche sur l'adaptation de "Roméo et Juliette" de William Shakespeare par Enki Bilal en 2011. A ses côtés, Camille de Peretti présente "L'Inconnue du portrait", édité chez Calmann-Lévy, dans lequel elle imagine l'histoire de la femme peinte par Gustav Klimt dans son "Portrait d'une dame". Yannick Haenel, lui, évoque "Bleu Bacon", publié chez Stock, et Thomas Schlesser "Les Yeux de Mona", édité chez Albin Michel.
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