Megalex, tome 1 : L'anomalie

Dans le grand oeuvre de Jodorowsky et ici associé à Beltran, Megalex est l'égal de séries comme l'Inca ou Métabarons. Cette société probable du futur nous rappelle les risques de peuples dirigés par des despotes affamés de pouvoir et de maitrise totale de la nature. La scène de création des 400 policiers est absolument géniale. l'anomalie nous emmène dans une grande aventure dont il est difficile de se détacher.

Mégalex est une série de science-fiction tout à fait passionnante de par son univers crée par Jodorowsky. Mégalex est en effet une planète-cité industrielle qui s'étend sur toute la surface d'un globe à l'exception d'une forêt impénétrable et d'un petit océan.

Cette planète est soumise à un pouvoir tyrannique et les citoyens issus de manipulation génétique ont une durée de vie limitée à 400 jours. Seule la noblesse et la dynastie royale peuvent vivre plus longtemps (40 ans et 4000 ans respectivement). L'inégalité atteint ici son paroxysme.

Au niveau du graphisme, c'est un concept tout à fait nouveau: un mélange de dessin réaliste et de 3D numérique. Cette conception purement informatique pourra en rebuter plus d'un mais je trouve personnellement qu'elle s'adapte très bien à ce genre d'histoire et d'univers futuriste. J'ai plutôt apprécié cette série d'anticipation très pessimiste sur l'avenir de l'humanité. Il y a comme un parfum à la Matrix que j'ai pu retrouver.

Dans une société contrôlée, complètement dénaturée et où la durée de vie est réglementée, les policiers sont des clones dont la vie dure 400 jours, consacrés exclusivement à la surveillance du peuple.
Mais une anomalie survient dans la création des clones, une terrible menace pour cette société qui tente alors de l'éradiquer...
Une BD à l'atmosphère pesante où les seuls « humains » que l'on voit sont soit complètement drogués ou des flics identiques. La Nature semble essayer de survivre en lançant des raids sur cette mégalopole tentaculaire mais la domination de la ville semble inexorable...
Je ne suis pas forcément fan du style de la BD (dessin et textes) mais j'ai été suffisamment intrigué par l'histoire pour voir ce qu'il se passe dans ce tome 2.

Megalex, cité planétaire. Les montagnes ont été rasées, les animaux tuées. Toute sa surface est recouverte par une ville parfaitement organisée. La procréation naturelle est interdite. La Reine-mère Marea dirige, pour son défunt mari, mais dont l'esprit occupe toujours des banques de données informatiques. Les policiers sont clonés à la chaîne. Ils ne disposent que de 400 jours de vie, afin de ne pas se corrompre aux côté des autres habitants. Mais une anomalie survient, un clone défectueux, trop grand, qui parvient à passer entre les gouttes, et qui ne va pas laisser indifférent les ennemis de Megalex.

Jodorowsky est un auteur étonnant. Il est capable de scénariser tous les univers. le monde de Megalex est une création cohérente, complexe, avec une civilisation bien organisée. En 44 planches, il nous met parfaitement dans le bain, et nous connaissons tout ce qu'il y a d'important à savoir sur ce monde. Impressionnant... Et le modèle qu'il décrit est tout à fait intéressant. Un monde totalitaire, dont on a envie de connaître les bas-fonds, les sales secrets, et de savoir comment il chutera avec l'Anomalie, puisqu'on imagine bien qu'il est là pour ça. L'opposition urbanisation/ forces de la nature est très bien vue, on sent immédiatement que ce cadre va servir au scénariste à poser de nombreuses critiques ou interrogations sur notre monde. C'est vraiment un album enthousiasmant.
Fred Beltran est le dessinateur choisi par Jodorowsky, et il convient parfaitement. Sa mise en couler numérique donne un côté artificiel aux situations, qui convient parfaitement à l'histoire. le trait est un peu rigide, mais sa précision et son adéquation à l'histoire compense largement. C'est pour Beltran que j'ai lu cet album, pour le challenge ABC de Babelio. Je ne sais pas si le dessinateur est agréable à lire sur une autre série, mais là, il est juste parfait.
Lien : http://mesbdamoi.over-blog.c..

M'a laissée très perplexe : soit le délire n'est pas poussé assez loin soit l'intrigue manque de cadrage....