AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782283028384
192 pages
Buchet-Chastel (15/01/2015)
3.5/5   2 notes
Résumé :
Après QHS, paru en 1980 et préfacé par Michel Foucault, qui dénonçait la condition carcérale en France, et notamment les quartiers d'isolement, dans Le Roman des Écameaux, une première fois publié chez Grasset en 1984, Roger Knobelspiess nous fait découvrir son milieu, sa mère, sa famille, dans le Quart Monde du quartier des Écameaux, dans la banlieue oubliée d'Elbeuf, en Seine-Maritime. Dans son style inimitable d'écorché vif, de révolté inguérissable, dans sa goua... >Voir plus
Que lire après Le Roman des EcameauxVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Roger Knobelspiess est un ancien braqueur reconverti depuis dans le cinéma et l'écriture. Il a connu, pour avoir voulu s'évader, les QHS, autrement dit les Quartiers de Haute Sécurité dont il dénonce les conditions. Il se fait le porte-parole des prisonniers et emploie son temps à faire changer les choses.

Le point de départ de ce livre est le retour de l'auteur chez sa mère à sa sortie de prison. Il prend du recul par rapport à son quartier, sa cité des Écameaux. Il décrit la misère qui y sévit et qui, pour lui, est un des facteurs de la dérive des jeunes. En revanche, il a beaucoup de mal à se détacher de l'univers carcéral et de l'injustice dont il semble avoir été la victime. Je mets un bémol car si les premières années en prison sont, apparemment, une erreur judiciaire, il n'en reste pas moins que Roger Knobelspiess braquera, entre autre, une banque de ma région.

Si j'ai aimé la vivacité de l'écriture, symbole d'un écorché vif, j'ai moins aimé, en revanche, le côté "victimisation". Ce procédé a une fâcheuse tendance à m'ennuyer, voire à me mettre en colère. Cela ne fait pas avancer les choses. Et lorsqu'on connaît le passé de l'auteur, cela peut gêner quelque peu aux entournures. À un moment donné, il faut être crédible. Mais ceci n'engage que moi. Et je trouve cela dommage de desservir ainsi un roman qui, sans cela, aurait été vraiment très bien. Car l'auteur a "une patte", un style associant prose, poésie parfois et rythme soutenu.

Merci à Babelio et aux Éditions Buchet/Chastel pour cette opération Masse Critique.
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
Commenter  J’apprécie          522
Le roman des Ecameaux porte bien mal son nom. Ce n'est pas un roman, car l'auteur Roger Knobelspiess raconte ici sa vie de ex-truand. C'est un fourre tout ou il tente d'expliquer pourquoi il est devenu marginal.

Knobelspiess a beaucoup fait parler de lui dans les années 80. Condamné plusieurs fois pour des braquages, alors qu'il a toujours crié son innocence, François Mitterrand le gracie en 1981. En 1987 il est pris en flagrand délit dans un nouveau braquage!! Il repart en prison. En tout il a passé vingt six ans derrière les barreaux.

Ce faux roman est censé raconter son retour aux Écameaux, cité de Elbeuf. Dans cette cité populaire il n'y a que misère, chômage,alcool, cris, violence. Il explique que s'il est devenu ce qu'il est, c'est à cause du milieu où il a grandi.
Les premières pages de ce récit m'ont plu, mais par la suite cette lecture est devenue épuisante. L'auteur ressasse, page après page ses malheurs. Il en veut à la terre entière.

J'ai détesté l'écriture, très travaillée, très recherchée. Il veut prouver que lui, le taulard, l'inculte est capable de rivaliser avec les plus grands auteurs. le style se fait lourd, l'histoire perd en crédibilité. J'ai l'impression de retrouver les grands discours politique des partis d'extrême gauche, ou les mêmes thèmes reviennent comme une litanie.

Je n'ai pas aimé le personnage, qui est très critique sur la société dans laquelle il vit. Tout est de la faute des "autres", de l'école, des enseignants, des travailleurs qui courbent l'échine, des patrons, des catégories sociales plus aisées, et ses ennemis de toujours les policiers. Parfois il part dans un délire verbal haineux: "C'est à vomir, infect... Braves gens, journalistes, écrivains, gotha du système....Rhààà, ne me touchez plus, vous avez la peste."

Il refuse "de rentrer dans le rang", d'avoir un travail, une famille, de vivre comme la plupart des gens qu'il méprise.
Franchement je n'en peux plus, j'ai l'impression de subir le verbiage d'un ado attardé qui se pense rebelle et qui finalement est passé complètement à côté de sa vie.

Il a tout pour me déplaire, il est arrogant, prétentieux, râleur, grande gueule et par dessus tout machiste!!!
Il ne parle pas des gens de la cité qui réussissent, qui étudient, se rendent utiles à la société.

J'aurais pu apprécier ce livre si le ton avait été moins revanchard et si le texte n'était pas parti dans tous les sens. Lorsqu'il raconte sa famille, les gens du quartier, il est accrocheur, le récit est agréable, émouvant. Il utilise la langue de la cité, ça sonne vrai. Quand il parle de lui, le ton devient pompeux, grandiloquent, la lecture m'ennuie énormément!!!. L'impression que l'auteur a voulu régler ses comptes avec la société en tirant sur tout.



Je remercie Babelio et les Éditions Buchet Chastel qui m'ont envoyé ce livre lors des dernières Masses Critiques
Commenter  J’apprécie          10
Les éditions Buchet-Chastel ont fait une très belle édition agréable à la vue eu toucher. Merci à eux. le roman des Ecameaux n'est pas un roman mais une suite d'anecdotes, de faits vus par les yeux de Roger Knobelspiess de retour à Elbeuf, sa ville natale, chez sa mère, après 17 ans de prison. Les Ecameaux, cité HLM où s'entassent les laissés pour compte : ouvriers sous-payés abêtis par le travail, chômeurs résignés ou rebelles.
Très vite, on comprend que Roger Knobelspiess ne sera jamais libéré. Les barreaux sont imprimés dans sa tête et il ne veut surtout pas oublier ceux qui sont encore derrière les murs.
Polémique évidemment : ceux qui sont derrière les murs sont punis par la société et ont mérité leurs peines. Doit-on pour autant les incarcérer dans des conditions déplorables ?
MAIS n'y en a-t-il pas qui sont punis avant d'avoir commis quoi que ce soit. Des "K", des "M", je crois qu'il y en a dans mon village en février 2015, coupables de ne pas être nés dans la bonne famille. Alors que ce livre écrit en 1984, ressorte en 2015, ce n'est pas une mauvaise chose. La prison, unique solution ?
Je regrette que Roger Knobelspiess n'analyse pas les sources de sa révolte si intense et la "soumission" de son frère Pierre. Qu'est-ce qui fait que dans une fratrie, les individus soient si différents ?
Il n'en reste pas moins que son style sans concession, au service de sa rébellion viscérale, nous accroche, nous écorche. Les "écrasés vivants" ont la parole grâce à lui.
Commenter  J’apprécie          20

Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Mais je suis une chance pour ces journalistes, à travers moi ils peuvent regarder l'incarnation de la Justice de leur pays. Penser est proscrit chez les juges. Juger, c'est refuser de comprendre car si on comprenait, on ne pourrait plus juger. Cette pensée vient de Malraux. Voilà, messieurs, un supposé vol de huit cents francs égale à présent quinze années de réclusion. Châtiment délirant, justice à la Zola, à la Hugo. Jugé par qui ? Des jurés commerçants, les mêmes qui défendaient un des leurs : le brave notable assassin de mon frère tué pour un vol de transistors. Un sous-pauvre qui chaparde et se retrouve mort sur le trottoir avec cinq balles dans le dos tirées d'une fenêtre, comme quoi, la légitime défense... Lui, le notable, pas une simple petite heure de prison et comme il faut que les valeurs bourgeoises continuent de triompher, c'est le frère, Roger, bouc émissaire anonyme, qui paye l'addition. Verdict insensé, sans excuse possible. Il m'aura fallu attendre douze années pour refaire surface...
Commenter  J’apprécie          250
Ce retour balaye l'histoire, le passé, la vérité et je me sens fragile pour le partager avec eux? On dit : " C'est fini, n'y pense plus", mais j'y pense avec la rage et la fièvre au ventre. p.17
Commenter  J’apprécie          60
Remontant la côte que je viens de descendre, j'arrête mon véhicule pour prendre en marche ces pauvres bougres, ces mémères qui escaladent péniblement la côte, le haut du corps penché en avant, alpinistes de la vie dure !
Commenter  J’apprécie          30

Video de Roger Knobelspiess (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Roger Knobelspiess
Roger Knobelspiess Confession d'un truand
Knob Roger
autres livres classés : univers carcéralVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (6) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1710 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}