J'ai eu beaucoup de mal à entrer dans ce roman. Tout m'a paru un peu compliqué à suivre au début. Les personnages, aussi bien les psychanalystes que les policiers me semblaient caricaturés. Pourtant j'ai été assez captivé par l'intrigue. le récit devient même palpitant au fil de l'enquête lorsque les indices apparaissent et la psychologie des personnages s'affine. On a envie de savoir qui en voulait à cette éminente Dr Eva Neidorf. La fin est réellement inattendue, en tout cas pour moi qui ne suis pas un habitué des polars. Et puis, le cadre de Jérusalem donne une petite touche exotique à ce polar.
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Un polar psychanalytique israélien, un meurtre sur le divan (ou presque…)
Une facture relativement classique, avec un inspecteur clairvoyant mais à la vie personnelle perturbée. Une enquête qui se déroule cependant dans un environnement particulier, un institut de formation à la psychanalyse et tout porte à croire que le meurtrier est issu de ce même milieu.
Un tout petit peu de la société israélienne, avec un jardinier palestinien apeuré et un militaire hiérosolymitain* désabusé de ses tâches de contrôle.
Un polar efficace, mais une intrigue psychologique qui ne provoquera pas un transfert d'affects trop important…
(*hiérosolymitain : habitant de Jérusalem)
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Un voyage plutôt sympathique jusqu'à Jérusalem, dans le monde de la psychanalyse. L'une des membres d'un institut de psychanalyse, assurant formation et traitement, est retrouvée assassinée, le jour même où elle devait donner une conférence très attendue. Cette éminente spécialiste semblait pourtant être respectée et admirée par ses pairs …
J'ai beaucoup aimé le rythme de cette enquête, tranquille et construite, le personnage du commissaire Ohayon, que je retrouverai avec plaisir mais aussi les petites découvertes culturelles liées à ce pays.
Un bon moment de lecture !
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L'inspecteur Michaël Ohayon est chargé d'enquêter sur le meurtre du Docteur Eva Neidorf, une analyste. Prétexte pour le suivre dans les rues de Jérusalem à la fin des années 80 et en apprendre un peu plus sur le fonctionnement d'un Institut de Psychanalyse. Un roman policier honnête mais qui ne m'a pas particulièrement tenue en haleine.
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« Nous allons aussi vérifier votre alibi à l’heure présumée du meurtre, reprit-il après un long silence. […] Nous n’avons pas l’intention d’employer la torture; en tout cas, pas si vous vous montrez raisonnable. » (Fayard, p.343)
Combien de temps un homme peut-il supporter de jouer à Dieu-le-Père ?
[...]
Jour après jour, j'essayais de m'endurcir et croyais même y être parvenu. Il le faut bien pour signer des ordres d'expulsion ou refuser des regroupements familiaux. Notez que je ne fais qu'appliquer les directives gouvernementales. Et puis, je suis constamment sous l'oeil du Shin Beth. Quelles que soient vos opinions politiques, cela ne change rien. Un gouverneur militaire aux idées libérales, ça n'existe pas ; c'est une contradiction dans les termes.
Bien qu'il lui eût décrit en long et en large les obstacles qu'elle aurait à franchir, il n'avait pas réussi à la dissuader de poser sa candidature, car sa décision était déjà prise. En fait, il aurait dû savoir que ce n'est pas pour s'entendre dire qu'il vaut mieux renoncer qu'on sollicite un conseil, mais, au contraire, pour se sentir conforté dans sa décision. Lui-même avait fait pareil. Il n'aurait pas dû essayer de la faire changer d'avis.
Cela peut sembler paradoxal, mais le fait est que nous, analystes, connaissons tout de nos patients, sauf la façon dont ils se conduisent dans la vie quotidienne. Nous ne savons d'eux que ce qu'ils nous racontent ici, sur le divan.
Ce ne sont pas des psychotiques, des malades mentaux, avec qui, disons, tout peut arriver. Ce sont des gens sains d'esprit qui s'interrogent sur eux-mêmes et ont entrepris de se faire analyser.
Une Française, Alexandra Schwarzbrod, et un Israélien, Dror Mishani, publient au même moment deux romans qui mettent en scène Israël et en particulier Tel-Aviv. Deux regards et deux styles très différents. D'autant plus marquants que les polars israéliens sont rares. L'occasion de rappeler l'oeuvre d'une pionnière du genre dans ce pays, Batya Gour.
"Les lumières de Tel-Aviv" d'Alexandra Schwartzbrod, éd. Rivages/Noir
"Une deux trois" de Dror Mishani, traduit de l'hébreu par Laurence Sandrowicz, éd. Gallimard/Série noire
Les deux livres sont disponibles en numérique.
UNE ÉMISSION ANIMÉE PAR
Michel Abescat
Christine Ferniot
RÉALISATION
Pierrick Allain
TÉLÉRAMA - AVRIL 2020
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