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Les aventures de Jack Aubrey - I... tome 1 sur 5

Hubert Prolongeau (Préfacier, etc.)
EAN : 9782258084223
1312 pages
Omnibus (15/04/2010)
4.3/5   64 notes
Résumé :

Un salon de musique, en 1800. On y écoute le quatuor en ut majeur de Locatelli. Un des auditeurs bat la mesure. Cela indispose son voisin, un jeune homme triste et pauvre, qui lui donne un coup de poing dans les côtes. L'affront doit être lavé. Ainsi, avec un de ces duels qui avaient déjà guidé d'Artagnan vers les Mousquetaires, naît une amitié aussi étrange que vraisemblable. Elle unira pendant vingt volume... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Attention, coup de foudre littéraire ! Un grand merci à Peter Weir qui a eu la bonne idée d'adapter au cinéma l'un des romans de cette vaste saga signée Patrick O'Brian. Sans Master et Commander je n'aurais probablement pas lu les aventures de Jack Aubrey, étant quelque peu fâchée avec les romans maritimes.
Depuis le film de Weir, j'arpente avec bonheur le pont des sloops, bricks et frégates en compagnie des deux frères d'armes les plus épatants de la création littéraire : Jack Aubrey et Stephen Mathurin.

D'un côté, Aubrey, grand gaillard anglais de nature vive et joyeuse, aimant les femmes et la bonne chère, capitaine courageux et chanceux, aimé de ses hommes, parfois un peu lourdaud et maladroit...
De l'autre, Stephen Mathurin, à moitié Irlandais et Catalan, brillant chirurgien au service de Sa majesté, espion à ses heures perdues, naturaliste passionné, esprit intelligent et cultivé, amoureux malheureux qui souffre de son physique disgracieux.

Le premier volume Maître à bord, débute comme un roman d'Alexandre Dumas. En 1800, dans un salon de musique où l'on peut entendre du Locatelli, un des auditeurs, Aubrey, emporté par son enthousiasme, dérange son voisin, un homme maigrichon au teint pâle, Mathurin. Après quelques réflexions désobligeantes, le bouillant Aubrey se sent d'humeur à châtier l'insolent qui ose lui tenir pareils propos. Forcément, on attend un duel. Raté. le lecteur assiste aux débuts d'une belle et solide amitié qui va unir ces deux fortes personnalités sur 20 volumes et une quinzaine d'années.

Personnalités opposées mais complémentaires, Aubrey et Mathurin vont tisser des liens d'amitié indéfectibles renforcés par leur amour commun de la musique. Certes, comme dans la plupart des tandems, les engueulades sont inévitables et mémorables. Mathurin ignore le plus souvent les ordres et condamne bien des règles qu'il juge trop sévères, règles pourtant vitales quand on passe la plupart de sa vie sur un navire où la discipline est aussi une question de survie, comme ne cesse de lui rappeler Aubrey.

Ces deux compagnons sont entourés d'une foule de personnages que l'on apprend à connaître et aimer au fil des aventures : l'irascible Killick, valet attitré de Jack Aubrey, l'irréprochable Bonden son patron de canot, le joyeux Pullings, second du capitaine, Babbington et bien d'autres.

Les femmes ont aussi leur place. Après bien des frasques, et une rivalité qui manque de leur coûter leur amitié, Jack épouse la sage Sophie tandis que Stephen s'enflamme pour la volcanique Diana qui n'est pas sans rappeler Scarlett O'Hara.

Bien sûr l'essentiel des aventures se déroulent sur les océans. Mais le fonds historique de la saga est passionnant : les guerres napoléoniennes. L'auteur s'est minutieusement documenté sur cette époque. Tout est passé en revue depuis les us et coutumes de l'Amirauté en passant par les espèces animales que l'on découvrait, ou les repas servis au Carré…

Certains termes marins demeurent délicieusement obscurs, mais au terme de ces vingt livres, le lecteur finit tout de même par savoir ce que sont haubans, huniers, cacatois, mâts de misaine et d'artimon…

Les missions sont dangereuses à souhait, c'est l'Aventure avec un grand A : Aubrey sait mener les hommes à la bataille comme personne, les combats sont terribles. Mathurin de son côté doit échapper aux Français qui ont juré sa perte. Drames, trahisons, emprisonnements, revers de fortune, naufrages, épidémies... rien ne sera épargné à nos deux héros qui doivent lutter contre des vents contraires.

Et pourtant, l'humour domine le plus souvent. D'abord, et en partie, grâce aux relations entre les différents personnages : les calembours de Jack Aubrey qui indisposent Mathurin, les maladresses de ce dernier qui ne parvient pas à retenir le vocabulaire nautique, et qui chute fréquemment du pont du navire, les remarques désobligeantes mais toujours réjouissantes de Killick qui frôle souvent l'insolence.

Les enfants apportent aussi une belle touche de fantaisie. Ceux d'Aubrey bien sûr. Les trois enfants n'ont pas de nounou mais sont régulièrement sous la bonne garde des membres de l'équipage. En conséquence, les gamines ne parlent pas mais braillent comme si elles se trouvaient sur le pont et connaissent presque tous les jurons préférés des marins. Il y a aussi les deux petites filles noires, sauvées d'une île dont les habitants ont été décimés par une maladie. Sous la protection de Mathurin, elles finissent par faire partie de l'équipage, après une malheureuse tentative de les confier à un orphelinat. Là encore, beaucoup de scènes désopilantes.

De l'action, de l'humour... et de l'émotion. de beaux moments de fraternité, de scènes d'amour. La touchante relation de Stephen avec son valet irlandais Padeen trouve son apogée dans l'épisode se déroulant à Bottany Bay. et c'est dans le Revers de la médaille que l'on peut lire la plus belle scène de fraternité de la Marine anglaise...

Cette saga est un véritable chef-d'oeuvre, un tour de force car non seulement, l'écrivain capte l'attention du lecteur au cours des 20 volumes, mais il le fait voyager, lui apprend une foule de choses, sans jamais l'ennuyer, et lui fait éprouver bien des émotions. Je me souviens à quel point l'impatience me tenaillait entre les parutions de chaque volume chez Omnibus... Et sitôt le livre acheté, je le lisais immédiatement...

On ne peut que s'attacher à Aubrey et Mathurin d'autant plus que nous les voyons changer au fil des années. Ils deviennent des compagnons que l'on peut retrouver, magie de la littérature, à chaque fois que l'on ouvre à nouveau l'un des livres... L'écriture est de qualité, l'érudition de mise... que demander de plus ?

Depuis cette mémorable découverte, j'ai essayé les aventures du capitaine Hornblower ou celles de Bolitho, deux autres sagas fort appréciées des amateurs, mais la magie de fut pas au rendez-vous. J'en resterai donc à Patrick O'Brian.

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Voici une (assez longue) critique comparative entre 2 auteurs de livres d'aventures marines : C.S Forester et P. O'Brian. Elle porte sur les 2 premiers romans des « aventures de Jack Aubrey ». Et il y a les 10 romans des aventures de « Capitaine Hornblower ».
Je rajouterai aussi des conseils de lecture.
Les livres :
Forester : Collection Omnibus.
Tome 1 (environ 1200 pages) regroupant les romans :
Aspirant de marine, Lieutenant de marine, Seul maître à bord, Trésor de guerre, Retour à bon port
Tome 2 (environ 1100 pages) : Un vaisseau de ligne, Pavillon haut, le seigneur de la mer, Lord Hornblower, Mission aux Antilles.
2300 pages de plaisir.
Et O' Brian : Collection Omnibus : les 2 premiers romans (sur les 4) : Maître à bord, Capitaine de vaisseau…qui m'ont suffit car…Aubrey m'énerve 😊 ou dit autrement : après Forester, lire du O'Brian est…fatiguant. Et je le prouve.
Le style : Je comparerais Forester à Dumas dont je viens de terminer la lecture de plusieurs dizaines d'ouvrages. Lecture aisée, revigorante.
Dumas, qui maîtrise le suspense depuis les premières pages de ses romans (-feuilletons), que je n'avais pas commencé à lire avant 2020 est devenu l'un de mes « maîtres-étalon 😊» des récits d'aventure et de psychologie humaine.
Avec Forester, les 2-3 premiers romans peuvent présenter quelques passages un peu difficile à suivre (j'y reviendrai dans les conseils de lecture). Mais une fois que Hornblower nous tient, il ne nous lâche plus. A chaque fin de chapitre, on a envie de savoir la suite, on postpose de 10-15 min ce qu'on doit faire…vous voyez ce que je veux dire ? 😊
L'auteur nous capture et nous fait vivre des aventures palpitantes et aussi étonnant qu'il paraisse, très diversifiées (on ne s'imagine pas le type de mission qui peuvent être confiées à un capitaine de vaisseau ni de la marge de manoeuvre dont il dispose.
Au fil des romans, Horatio Hornblower mûrit et nous apparaît dans toute sa complexité. L'auteur est précis et constant dans la qualité de ses ouvrages. Quelques traits d'humour viennent régulièrement émailler son récit. L'action est bien préparée et l'auteur nous immerge graduellement dans l'esprit et les réflexions du personnage qui pour un temps est considéré comme…Dieu (je ne blague même pas là… il faut en avoir lu au moins 2 – 3 ouvrages pour commencer comprendre et à…respecter cela).
Et nous découvrons l'homme amoureux quand se relâchent les tensions provoquées par les incroyables contraintes hiérarchiques, le respect du protocole, la mesure des risques associés aux différentes options, … bref une série de romans 4/5 – 4,5/5.
Comparer O' Brian à Forester, à travers leurs héros respectifs reviendrait à qualifier le premier de « bipolaire » 😉… par rapport au second.
Pour un amateur de Hornblower c'est extrêmement troublant de lire les aventures de ce Jean-Foutre de Aubrey 😊 😊. Et fatiguant aussi : « mais qu'est ce qu'il fiche ce capitaine…jamais Hornblower n'aurait fait ou laisser faire çà… 😊)
Autant Horatio intrépide en cas de nécessité, prudent et respectueux des règles, de la hiérarchie, de la santé de son équipage (lutte contre l'ivrognerie des matelots, …)…autant Jack Aubrey est «…foutraque ».
Dès les premières pages on comprend qu'il couche avec la femme de son supérieur hiérarchique, M. Harte qui s'en doute. Or, vu m'arme (la Navy), en lisant Forester on comprend qu'il ne faut jamais, jamais, jamais se mettre à dos son supérieur… 😊
En fait Aubrey célibataire ne pense qu'à sa queue et ne rate pas de faire tout haut une blague salace à une Lady lors d'une party à laquelle assistent le Gouverneur et ses supérieurs hiérarchiques. « Shocking ». Il s'étonnera après cela qu'on lui en veut un tantinet…
Alors que Horatio se marie très tôt (avant son premier commandement), l'expérience de la vie le lui fait regretter : très rapidement il sent qu'il n'est pas fait pour cela.
Il respecte le serment du mariage, mais il tombe amoureux…Très belle histoire d'amour émaillée de hauts faits d'arme. Belle plongée dans les moeurs de la société de l'époque.
La série des Hornblower est une lecture dont on sort avec plus de « cohérence de vie » et d'envie de « bien faire son travail, de respecter ses proches, …
Aubrey lui, est individualiste, complètement demeuré en fait, il fait penser à un ado (mdr).
A tel point que je me suis demandé si ce ne serait pas le reflet de son auteur… tant le style de O'Brian est déconcertant.
Toutes les 4-5 pages, il commence un paragraphe et…soit on ne sait pas (de) qui (on) parle avant de lire 5-20 phrases, soit il change de lieu mais ne dit rien ! En général, la description des lieux est (trop) réduite. Ou alors O'Brian nous balance plus d'1 page de descriptif sur un…banc de sable (que j'ai passé au bout de 20 lignes en râlant un peu : on est en pleine préparation de bataille navale) ! En résumé, un style et un rythme irrégulier qui nous sort quelque fois complètement du récit : on se pose des questions, on relit,…on est fâché. On fait l'effort de continuer plutôt que d'envoyer le bouquin par la fenêtre 😉.
Au début c'est bizarre, mais après un certain temps, on…s'habitue 😊.
Car O'Brian a quand même certains talents. D'abord il met en scène un docteur (Stephen Maturin) avec qui il partage la vedette. Stephen est un homme de science, et l'auteur surprend régulièrement le lecteur par la profondeur de ses réflexions philosophiques ou de ses observations naturalistes.
Puis les scènes d'action plus courtes (mais moins nombreuses) que celles de Forester n'en sont pas moins aussi excitantes.
Aussi, comparé à Horatio Aubrey en a peu dans le ciboulot … l'égalité survient quand on compare leur qualité de marin : mélange de connaissance et d'intuition qui leur permet de savoir toujours plus ou moins où ils se trouvent, comment va tourner le vent, comment doper les performance de la coquille de noix qu'on leur confie au début en « arrangeant » tel ou tel élément constructif pour gagner ½ mille à l'heure,…
Mais soyons clair : en étant aussi immature que Jack Aubrey on ne peut diriger un vaisseau dont une partie non négligeable est composée de gibiers de potence (provenant des prisons des environs). C'est im-pos-si-ble.
Quelle serait la source de cette différence majeure entre ces personnages ? Peut-être l'époque de leur géniteur ? Entre 2 guerres pour Forester (1935), Peace and love – mai 68 pour O'Brian (1970).
O'Brian nous amène à découvrir les affres de l'insolvabilité pour les Capitaines de l'époque qui auront littéralement pourri la vie de Jack. Un récit donc chez O'Brian fait de hauts et de bas et ponctués d'incohérences, défaut que je n'ai pas relevé chez Forester.
Forester s'est renseigné : il donne l'impression d'avoir lu et sélectionné des articles du Journal de l'Amirauté de l'époque. Pour O'Brian j'ai des doutes. En effet…
On ne peut pas imaginer que la Navy soit arrivée à la maîtrise des mers avec des Capitaines comme Aubrey. A la grande époque Napoléon était inarrêtable sur les terres. Mais l'Angleterre régnait sur les mers ! Comme la Russie à l'Est, l'Angleterre à l'ouest s'est retrouvée quasi seule (vu l'écart géographique) face à un adversaire qui réunissait la plupart des pays européens et qui était loin d'avoir un comportement…démocratique.
Je suis tout de même eu de la chance, moi qui aime la mer, d'avoir commencé à lire des aventures marines par Forester. Avec O'Brian, j'aurais refermé le bouquin en me disant : « plus jamais ça ».
Le point positif par rapport à certains livres contemporains : les 2 auteurs nous font le plaisir de ne pas revenir régulièrement en arrière avec des flash back écoeurant qui cassennt l'élan d'un récit, comme le font de plus en plus souvent les auteurs modernes lorsqu'ils écrivent des séries (voir ma critique de Gemmel : Troie).
Conseils de lecture. S'aider d'un smartphone à côté de soi. Pourquoi ?...
Il y a des illustrations tout devant et…tout à l'arrière des livres. C'est bien d'apprendre (presque) par coeur certains termes (le nom des mâts et des voiles, proue et poupe, au vent et sous le vent,…) et de
Trouver sur google (par exemple) un dictionnaire de marine qui vous convient.
Prenez un peu de temps au début, vous aurez un plaisir décuplé au moment des batailles navales, quand vous serez pris par l'élan...
J'ai beaucoup aimé utiliser l'appli Google Earth : dès qu'un port était cité, je le trouvais sur l'appli et je choisissais une position et une vue du paysage décrit dans les livres…c'est aussi un excellent moyen d'immersion dans le récit.
Je vous souhaite beaucoup de plaisir avec Forester dont j'ai dévoré les aventures de Horatio Hornblower : je compte lire d'autres romans de lui.
Pour O'Brian, je vais…patienter et m'armer de courage avant d'en relire une page 😊
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Ce très bel ouvrage paru chez Omnibus regroupe les quatre premiers des vingt romans de Patrick O'Brian consacré au personnage de Jack Aubrey, capitaine de la marine anglaise au moment des guerres napoléoniennes, et de son ami chirurgien de bord, naturaliste et espion Stephen Maturin. Difficile de faire mieux dans le genre roman maritime. L'auteur réunit dans ses ouvrages une masse colossale d'informations sur cette Europe du début du XIXe siècle aux prises avec l'ambition de Napoléon et surtout sur la marine de l'époque. On note ainsi l'emploi à répétition de termes très techniques et la profusion de détails sur le maniement et la composition d'un navire de guerre, la vie des hommes à bord, le fonctionnement interne de la Navy avec sa hiérarchie, ses traditions... Cela peut avoir parfois un petit côté rébarbatif sans pour autant gâcher le plaisir que prend le lecteur à suivre les mésaventures des deux principaux personnages.

Il faut dire que P. O'Brian donne ici naissance à des protagonistes aussi atypiques qu'attachants : Jack Aubrey avec son enthousiasme, sa maladresse parfois, son impétuosité et son amour pour la mer et pour son pays, Stephen Maturin et sa passion pour la science, son côté plus posé et moins exubérant, ses difficultés à se conformer à la rigueur imposée par le service... L'auteur donne ici le jour à l'une des plus belle histoires d'amitié qu'il m'a été donné de lire (la scène de leur rencontre est particulièrement mémorable). Ajoutez à cela de magnifiques scènes en mer, un peu d'humour, l'apparition de grandes figures historiques, des combats sanglants, des joutes verbales et vous obtiendrez tout ce qu'il faut pour faire d'excellents romans. Ceux-ci ont d'ailleurs récemment fait l'objet d'une remarquable adaptation cinématographique réalisée par P. Weir avec dans les rôles titre R. Crowe (Jack Aubrey) et P. Bettany (Stephen Maturin).
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J'ai découvert l'oeuvre d'O'Brian, probablement comme une bonne partie de ses lecteurs, grâce à l'excellent film Master and Commander de Peter Weir. Malgré les différences manifestes, notamment dans le caractère et le physique des personnages, je ne regrette pas du tout ma lecture.

Ce premier tome des éditions Omnibus regroupe les 4 premiers livres de la longue série des aventures de Jack Aubrey et Stephen Maturin. le premier est un bouillant officier de la Royal Navy plein d'ambition, animé par le goût de l'action et l'affection de ses hommes, servi par une chance fidèle. le second est un médecin austère et indépendant d'esprit, accessoirement naturaliste en ce début de XIXe siècle qui prolonge les grandes découvertes dans le domaine de sciences naturelles, et encore plus accessoirement agent secret au service de la Couronne britannique. Nous suivons les deux hommes unis par des tempéraments complémentaires soudés par la musique, une forme de romantisme et une confiance à toute épreuve, d'abord sur les côtes méditeranéennes de l'Espagne, puis dans la Manche, puis au large de l'Inde, pour finir par l'est de Madagascar.

En cette période de guerres napoléoniennes, la part du lion revient logiquement aux batailles navales, à grand renfort d'érudition sur la composition et la manoeuvre des grands voiliers de l'époque, sans pour autant tomber dans le rébarbatif puisque chaque affrontement est l'occasion d'une évaluation du rapport de force qui entraîne des conséquences tactiques. Néanmoins, les amateurs de médecine, de voyages, d'histoire, de psychologie, et même de romans de moeurs à la Jane Austen, y trouvent leur compte. J'ai particulièrement apprécié le niveau de langage des dialogues ou des correspondances, empreints d'élégance ou d'humilité selon les conditions des locuteurs, le tout agrémenté d'humour anglais flegmatique dont je suis clairement le public.

Je recommande fortement ce gros livre qui se lit plutôt facilement et qui synthétise tout ce que l'on attend du roman d'aventure.
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Initié dès son plus jeune âge par son grand-père et son père qui, tous deux, naviguèrent sur les derniers grands voiliers de la marine de guerre française, E. A. Vergos n'ignore rien du gréement et de la manoeuvre de ces navires. « Né avec une écoute et un aviron en main, j'ai de l'eau de mer dans le sang et j'étais né pour être marin », aime-t-il à dire.
Le destin devait en décider autrement. Désireux de faire partager ses connaissances encyclopédiques concernant les navires d'une époque – celle où le capitaine Aubrey et son inséparable complice et ami Stephen Maturin sillonnaient toutes les mers du globe – qui vit l'apogée des voiliers de combat, E. A. Vergos permet au lecteur de mieux savourer l'oeuvre magistrale de Patrick O'Brian.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
(...) mais l'homme ne m'intéresse pas en tant que membre d'un mouvement ou d'une foule. Il devient alors inhumain. Je n'ai que faire des nations et du nationalisme. Mes seuls sentiments, pour ce qu'ils valent, vont aux hommes en tant qu'individus. Ma loyauté, pour ce qu'elle vaut, ne va qu'à des personnes privées.
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Je sais bien que vous aimez les enfants à peu près autant que le vieil Hérode, Stephen, mais...
- Non, non. Je ne leur suis pas systématiquement hostile, mais je reconnais volontiers que je trouve la plupart des bébés superflus et inutiles.
- S'il n'y avait pas de bébés, il n'y aurait pas de prochaine génération.
- Et ce serait tant mieux, considérant l'était auquel nous avons réduit le monde dans lequel ils vivront, la race de loups assoiffés de sang dont ils sont issus, et la société inhumaine et méchante qui les formera.
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L'esprit est la copulation imprévue des idées. (Capitaine de vaisseau)
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