Quelques lignes pour essayer maladroitement de transcrire les émotions vécues à la lecture de ce livre. Au crépuscule de sa longue vie mouvementée Hélie de saint Marc nous évoque ses sentinelles du soir.
Les sentinelles du soir ce sont ces visages, ces hommes et femmes qu'il a connu, côtoyé, au cours de ce chemin de vie que fut pour lui la Résistance, Buchenwald, l'Indochine et l'Algérie. Un chemin semé d'embûches où la mort rôde à chaque instant mais qui est aussi sources de bonheurs simples, d'enseignements et d'enrichissement sur ce qui, au plus profond de nous, constitue peut-être notre condition humaine.
J'avais déjà découvert
Hélie de Saint Marc dans deux de ces précédents ouvrages ses Champs de Braises et un entretien croisé avec
August von Kageneck sur leur jeunesse durant la Seconde Guerre Mondiale. Ce fut une révélation,n'ayons pas peur des mots, qui changea définitivement ma compréhension de cette tragédie qui conduisit de brillants soldats à basculer, sans retour possible, dans la rébellion en Algérie. Pourquoi ? Il ne s'agit pas de juger ou de partager le choix tragique de l'auteur, mais d'essayer de comprendre, d'écouter ce témoignage, car si rien n'est simple dans une vie d'homme, rien ne fut simple et facile dans celle d'Hélie de Saint Marc à l'image du siècle passé, celui des grandes tragédies humaines, celui des espoirs déçus, celui d'un bouleversement des valeurs et des idées à un rythme jamais connu jusque là.
Malgré les épreuves, l'âge et la maladie (toujours évoquée très discrètement et avec beaucoup de pudeur), dans cet ouvrage, l'auteur témoigne simplement mais puissamment (quel style ! épuré, mais charismatique), se retourne sur son parcours (sans nostalgie ni regret), nous parle des valeurs qui le conduisirent toute sa vie (la recherche du bien, la loyauté, le courage, l'amitié, l'abnégation, la curiosité face aux mystères de la vie), valeurs auxquelles il aura toujours été fidèle.
Merci Monsieur.