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Parker - BD (Cooke) tome 1 sur 4

Donald Westlake (Antécédent bibliographique)Tonino Benacquista (Traducteur)
EAN : 9782205064728
140 pages
Dargaud (25/03/2010)
4.01/5   36 notes
Résumé :
Trahi par la femme qu'il aimait et doublé par son partenaire sur un coup de l'autre côté du pays, Parker le voleur professionnel rallie New York avec une idée fixe : se venger et récupérer sa part du butin.

Sa méthode : froide, brutale, implacable.

Que lire après Parker, tome 1 : Le chasseur (BD)Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Le récit débute à New York et il se déroule en 1962. Un homme marche sur le pont George Washington. Il est grand, fort et menaçant. Ses vêtements sont usés jusqu'à la corde et sa paire de chaussures est trouée. À l'aide d'une escroquerie rapide et efficace, il se renfloue en quelques et heures et retrouve une allure décente. Puis il commence à entamer une suite d'actions qui lui permettra de se venger.

L'homme commence par poser quelques questions à son ex-femme. Puis il interroge la personne chargée de lui transmettre de l'argent tous les mois pour qu'elle puisse payer son loyer. Puis il secoue un peu les indigènes locaux pour mettre la main sur celui qu'il cherche.

Le personnage principal s'appelle Parker. Il est déterminé : il assouvira sa vengeance quel que soit le prix à payer et quel que soit le nombre d'individus à faire passer de vie à trépas. Au départ cet individu dangereux est le personnage principal d'une série de romans écrits par Donald Westlake (1933-2008), sous le pseudonyme de Richard Stark. Monsieur Westlake n'est pas le premier venu et ses romans policiers constituent une lecture à haute teneur en divertissement avec des pépites de réflexion à l'intérieur. Je suis en particulier un grand admirateur de son cambrioleur râleur et loser John Dortmunder (par exemple "Au pire qu'est-ce qu'on risque ?"). Mais ce n'est pas parce qu'un comics est l'adaptation d'un bon auteur que le résultat est de qualité. Ici il s'agit d'un projet entièrement réalisé par Darwyn Cooke, un vrai auteur de comics (par exemple La Nouvelle Frontière).

Ce qui est tout bonnement incroyable, c'est que dès les premières pages j'ai reconnu la patte de Westlake dans cette séquence pourtant muette. Cooke a réussi à capturer l'esprit du maître, tout en réalisant une vraie bande dessinée, et pas simplement une collection d'images illustrant le texte original. Cette première séquence est phénoménale : elle pose le personnage et sa détermination inébranlable, elle expose comment il réussit à s'approprier un compte en banque sans violence ni effusion de sang, et elle montre la nature des relations que Parker entretient avec autrui. La suite se dévore d'une traite.

Certes Parker n'est pas le premier venu en terme de stature physique. Pour autant le défi qu'il a relevé exige beaucoup plus que de la simple supériorité physique. Comme dans tous les romans de Westlake, le lecteur est cueilli par l'ingéniosité du scénario, le manque d'empathie de Parker et son intelligence. C'est un vrai plaisir de découvrir au fur et à mesure la manière dont il a préparé ses coups et la façon dont il se joue de ses adversaires pourtant redoutables. Parker évolue dans le monde des criminels. L'art et le savoir faire de Westlake est de réussir à nous faire croire à ce monde parallèle, très proche du notre dans lequel certains individus ont décidé de profiter des failles du système pour des raisons qui leur sont propres. Parker n'est pas fait pour le travail de bureau ou le travail manuel. Il organise des casses ou des appropriations de bien d'autrui quand l'argent vient à lui manquer.

Le reste du temps il profite tranquillement de la vie. Malheureusement un casse a mal tourné et il a décidé de faire payer les gens qui l'ont fait foirer. Les escrocs qu'il rencontre sont des individus comme vous et moi qui évoluent dans une société avec ses règles très pragmatiques qui n'a que peu de différences avec la bonne société, tout juste quelques éruptions chroniques de violence et une économie parallèle en marge de la loi. Ce décalage minime permet au lecteur de rentrer dans ce monde sans s'astreindre à une crédulité démesurée.

Cette bande dessinée doit également énormément au talent de Darwyn Cooke. Il a su transposer le roman de Westlake avec élégance pour un résultat parfait. le ton de Westlake est conservé, sans pour autant devoir lire des pavés de textes interminables. Les avancées de l'intrigue reposent beaucoup sur des scènes de dialogues. Pour autant ces dernières sont magnifiquement mises en scène pour ne pas lasser le lecteur.

Cooke a accompli un vrai travail de metteur en scène et de directeur de la photographie. Il a choisi un dessin très typé années 1950, avec des formes simplifiées, des visages esquissés et légèrement cartoons. Il s'est restreint à une seule couleur bleu pétrole foncé. Chaque élément de décor restitue parfaitement l'époque à laquelle se déroule l'histoire. Chaque personnage apparaît à la fois unique et à la fois comme un cousin proche des acteurs de cinéma de cette époque. L'immersion du lecteur est totale et complète. Les scènes d'action impressionnent par leur sécheresse et leur efficacité. Et le livre se clôt sur une autre séquence presque muette d'anthologie dans laquelle Parker prouve qu'il est d'une autre trempe que les gugusses employés par la pègre. Westlake et Cooke prennent toutefois bien garde à restreindre leur récit à une échelle individuelle pour que cet anti-héros ne se transforme pas en Frank Castle à la morale douteuse.

Cette adaptation est une réussite exceptionnelle qui ne trahit pas l'esprit originel de l'auteur et qui appartient au genre noir, sans avoir besoin d'abuser des artifices de ce type de récit. Je cours dévorer et déguster "L'Organisation".
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Le trait est brut, au pinceau, avec une colorisation en bichromie, un bleu-gris accentuant les effets de lumière. Les silhouettes, surtout féminines, le mobilier, l'architecture, les cadrages semblent sortis des publicités de l'année 1960. L'histoire s'intègre dans cette époque, le ton est celui du roman noir de l'époque. C'est une histoire de vengeance, Parker n'est pas un saint, et se faire doubler par un minable, comme Mal Resnick, cela va entraîner beaucoup de violence. Parce que Parker cogne aussi très fort, même sur les femmes. C'est le genre de héros sans scrupules, un dur, sans états d'âmes, mais il a affaire à plus tordus que lui, ça ne lui fait visiblement pas peur. C'est un récit noir, violent, Il y a beaucoup de texte mais les images racontent encore autre chose, elles mettent en place une atmosphère magistralement maîtrisée, cinématographique, un gros plan sur une cigarette qu'on allume, un regard de femme, quelques textes en voix off, quelques bègnes, quelques coup de feu et le phares d'une voiture qui file dans la nuit. C'est racé, idéalisant les clichés du genre, on navigue dans une superbe ambiance de roman noir de fin des années 50, et c'est réalisé avec tellement de classe qu'on en arrive à admirer l'horreur et la noirceur.
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L'excellent Darwyn Cooke adapte les romans de Richard Stark en comics.
Si le premier volume (Le Chasseur) n'est pas le meilleur de la série, Darwyn Cooke fait tout de même un excellent boulot, autant sur le scénario que sur son dessin en bichromie qui colle parfaitement au récit.

L'histoire se passe dans les années 60 aux Etats Unis, Parker est un voleur qui vit une vie de luxe grâce à ses méfaits. Il ne prévoit un casse que s'il arrive en dessous des 5000 dollars, tant qu'il a de l'argent de côté, il se range et vie dans des hôtels de luxe.

Un jour, alors qu'il arrive a bout de ses économies, il entend parler d'un coup facile avec un gros gain à la clé. le coup se passe facilement comme prévu mais une fois le casse terminé, il est trahi par l'un de ses associés et est laissé pour mort.

Dans ce récit, on va suivre la vengeance de Parker, comment il va retrouver son ancien associé et comment il va faire pour récupérer son argent.

Fans de polar noir ou fans de Darwyn Cooke, je ne peux que vous conseiller de vous diriger vers ce titre. (Je recommande l'intégrale publié chez Dargaud qui est vraiment top).
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Parker est à New York. Ceux qui lui ont tiré dessus l'ont cru mort. Maintenant Parker est de retour. Il veut se venger. Il veut récupérer ce qu'on lui doit. Peu importe les obstacles, le temps qu'il faudra. Il obtiendra ce qu'il veut, même s'il doit mettre New York à feu et à sang.

Parker fait partie de la galerie de personnages crées par Donald Westlake. Pour ceux qui ne connaitraient pas cet auteur américain, c'était un écrivain prolifique mais qui ne s'enfermait pas dans un genre. Deux principales séries policières ont été crées : Dortmunder dont le personnage éponyme est un cambrioleur malchanceux, et Parker dont le héros est un voleur professionnel froid et cynique. Mais Donald Westlake c'est aussi la comédie (Un jumeau singulier), ou la comédie noire (Le couperet).
Darwyn Cooke est un auteur peu connu en France. Il s'est fait connaître par la série "Nouvelle frontière" des éditions DC, puis par sa reprise du Spirit de Will Eisner. Allait-il réussir à se couler dans le moule de Richard Stark (Pseudonyme de Donald Westlake)? La réponse est oui. Ce roman graphique de 140 pages est une pure pépite, un pur Richard Stark. Darwyn Cooke réussit à adapter le roman, puis à le dessiner. le découpage permet de découvrir des idées géniales: aucun dialogue pendant les 20 premières pages, une régularité dans les cases, comme un comic-strip, des descriptions pour marquer des pauses. L'ambiance du roman est toujours aussi froide, le style narratif, direct. Darwyn Cooke ne joue pas une adaptation de son cru, il permet qu'un roman soit traduit graphiquement. Il serait étonnant de comparer l'original et l'adaptation. Les deux écrits sont de pures perles noires.
Alors qu'il aborde le Spirit avec un trait "cartoon", qu'il fait de "Nouvelle frontière" un univers coloré, on reconnaît le style "Cooke". Des traits nets, des jeux d'ombres, des lignes qui se prolongent. Dans Parker, Darwyn Cooke a simplifié son style. Il l'a épuré, comme pour donner encore plus de force au scénario. Tout dans la simplicité? Oui, mais faut il encore bien poser, cadrer les personnages. Selon les scénes, le "héros" est visuellement présent ou pas. On le suit, telle une caméra (travelling, gros plans, etc..). C'est un régal de lire en continuité ce livre. Sa fluidité semble naturelle. Il faut souligner l'usage de la bichromie et l'art de s'en servir. Un véritable festival technique, qui n'a pas pour but de se mettre en avant, mais de donner de la force à la bande dessinée.
S'il fallait mettre une note, oserait-on le 20? Darwyn Cooke s'essaie au difficile art de l'adaptation, passe à côté de toutes les fautes, pour commettre l'un des plus beaux récits de 2010. Tonino Benacquista, romancier français signe la traduction. C'est donc un trio de maîtres du genre que nous offre les éditions Dargaud. Un deuxième tome vient de paraître (sans Benacquista). Il en existe deux autres. On espère une édition française prochaine.

Lien : http://temps-de-livres.over-..
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J'ai lu l'ensemble des tomes de cette série et je ne suis pas plus convaincu que cela. Pourtant, il y a eu pléthore de prix et récompenses ainsi qu'une bonne accroche du public pour ce polar.

Si le premier tome était pas mal, le dernier (Fun Insland) n'est pas très fun. le cadrage est assez maîtrisé. le dessin est vif et dynamique mais par moment assez illisible. Il y a tout de même une énergie brute qui est assez appréciable pour suivre les différents récits. Cela fait tout de même très années 50.

Le gangster Parker se révèle être un personnage assez rusé pour élaborer des plans où il s'en sort à chaque fois. Il se dégage comme un charme désuet. le troisième volume à savoir le casse est sans doute mon préféré.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Ne prenez pas ma gentillesse pour une faiblesse, je suis aimable avec tout le monde, mais lorsque quelqu'un ne l'est pas avec moi, "faible" n'est pas le mot dont vous vous souviendrez à propos de moi.
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Tout ce que j'ai à faire, c'est le montrer du doigt. Je décroche le téléphone. Je dis son nom et c'est un homme mort.
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