La nuit de Noël, un bébé est abandonné sur la paille de la crèche d'une église aux côtés de l'enfant Jésus. Il est adopté par le baron Louis Charles Maximilien de la Touche et son épouse. Ainsi débute la vie et les aventures fantaisistes du jeune « noble » campagnard Clément de la Touche d'abord appelé modestement « Jésus ».
Ce roman vaguement picaresque ne vaut que par le style inimitable du regretté
Raymond Devos, son comique de l'absurde et son art de la jonglerie avec les mots. L'ennui, c'est qu'il ne tient
pas la distance. Par comparaison, ses sketchs sont beaucoup plus ramassés, plus concentrés et donc plus percutants que ce livre qui semble inégal bien que saupoudré ici ou là de bons mots ou de situations cocasses. On arrive à rire quelquefois, au détour des pages, mais on est loin du feu d'artifice auquel le maître nous avait habitué. Parfois on se dit : « Tiens là il y aurait eu matière à un sketch réussi… »
Ce livre se voulait à la fois humoristique et poétique. Il l'est nettement moins que le génie de Devos le laissait présager. Il ne comporte pratiquement que des dialogues ce qui pourrait l'apparenter à une sorte de pièce de théâtre un peu absurde genre
Beckett en plus simple et plus accessible. Ni fable, ni conte, ni roman, ni vraie pièce de théâtre, cet objet littéraire, sorte de long sketch très dilué, aurait gagné à être soit condensé et mis en scène, soit retravaillé pour atteindre les niveaux d'excellence du « Petit Prince » ou du « Baron perché ».
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