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sur 516 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
“Il avait quitté la côte bretonne pour les lumières de la capitale et les mirages du monde littéraire parisien.”......A son départ Paul Lerner était en haut de la vague, son dernier livre s'était vendu au-delà de ses espérances et de celles de son éditeur. Cinq ans plus tard le voici de retour, avec femme et enfants, dans des circonstances moins glorieuses, après l'échec de ses derniers romans.
Un retour difficile. Sa fille adolescente est malheureuse, sa femme qui se tape des heures de voitures pour aller bosser est déprimée par leur couple entré dans le moule. Seul son fils semble y rester indifférent. Quand à lui, en manque d'inspiration, il travaille pour le journal local. Après cinq années de parenthèse, il sent bien que quelque chose s'est abîmé. “Une faille. Une fissure. Entre Sarah et lui. Entre lui et Manon. Et en lui-même.......La vie s'acharnait à faire voler en éclats ses certitudes, ses fondations mêmes, celles qu'il croyait immuables, mais ça allait.”
Chez Adam la morosité, le mal-être est partie intégrante de son oeuvre et les détails autobiographiques souvent au coeur de ses livres. Ici, il ne déroge pas à la règle, dans un contexte social et politique guère réjouissant. En ajout à son mal-être intrinsèque, notre protagoniste est empêtré dans le désarroi de “l'auteur qui n'écrit plus” et de ses soucis de famille. Dans le décor envoûtant de la Bretagne, les dunes, la mer s'acharnant sur les rochers, l'horizon qui se déploie sans fin, une autopsie et autocritique d'une vie d'homme avec tout ce qu'elle a de plus humain, constellée de pépins de famille, de femmes mystérieuses, de regrets et non-regrets de la vie intellectuelle parisienne. S'y ajoute l'interrogation sur le rapport du talent de l'écrivain et de la qualité littéraire de son oeuvre à son succès commercial, une question de débat sans fond.
Bref le dernier opus d'Adam est un très beau livre sur la vie et ses revers qui nous dépassent, avec un ajout de suspens.
J'en suis une inconditionnelle, j'aime sa prose, j'aime ce qu'il raconte, j'aime ses livres tout court, même s'il semble qu'il écrit toujours la même chose !

“Exister quel sport de rue/ Sûr c'est pas du badminton/ Exister si j'avais su/ Aurais-je décliné la donne” ( Alain Chamfort )
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Cette partie de badminton aurait pu s'intituler La vie n'est pas un long fleuve tranquille : après quelques années à Paris, Paul, écrivain quadragénaire déserté par le succès, se résout à revenir en Bretagne Nord et à y accepter un poste de journaliste pour un hebdomadaire local. Les soucis et les difficultés de tout ordre s'accumulent bientôt, lui faisant perdre le contrôle d'une existence jusqu'alors suffisamment confortable pour en masquer les fêlures. Dans ces moments difficiles, artifices et faux-semblants se dissipent, les relations professionnelles, familiales et amicales apparaissent sous un nouveau jour, et Paul se retrouve bien seul face aux coups durs.


Avant que son récit ne s'emballe et ne prenne des allures de thriller, l'auteur prend tout son temps pour nous imprégner du mal-être de Paul, nous suggérant les lézardes personnelles cachées sous les apparences d'une vie jusqu'ici brillante et sans histoire, amplifiées par un désarroi croissant face à une société en mutation peinte en contrepoint. C'est véritablement une perte totale de repères, professionnels, familiaux, amicaux, qui vient déboussoler cet homme et le confronter à ses propres contradictions, dans un contexte sociétal morose où il peine de plus en plus à se retrouver.


Difficile de ne pas y voir quelques projections autobiographiques pleines d'autodérision, notamment quant aux interrogations soulevées sur le rapport entre le talent et le succès commercial, ou sur le microcosme intellectuel parisien. Mais nombreuses sont les questions évoquées dans ce livre, qui nous concernent et nous dépassent tous : préservation de l'environnement, migrants, emploi, perte de repères politiques, violences diverses...


Sans doute un peu exagérée pour les besoins de l'intrigue et de la dérision, comportant certes quelques longueurs et répétitions, cette chronique sociale ne manque ni de sel ni d'intérêt. Chacun sourira d'y retrouver un écho personnel, à propos de l'un ou de l'autre - espérons pas de tous - , des multiples ennuis de Paul.

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J'ai pris grand plaisir à lire ce dernier ouvrage d'Olivier Adam. Le regard ironique (parfois plaintif) sur la société, l'oeil acéré sur l'adolescence et les relations de couple, le suspense lié à certaines situations ( familiales et professionnelles), la description de la Bretagne m'ont beaucoup plu et m'ont paru très ancrés dans la réalité. J'avais un peu moins aimé ses deux derniers romans ; j'ai retrouvé ici avec bonheur l'auteur des "Lisières" et de "la renverse". Un très bon moment de lecture !
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C'est, je pense, le douzième livre que je lis d'Olivier Adam... une fan, quoi!

Encore la Bretagne, encore le couple et ses fêlures , encore une ambiance grise et déprimante, diront ses détracteurs. D'ailleurs, pratiquant avec humour l'auto-dérision, le narrateur , écrivain jumeau de l'auteur, avoue que Frédéric Beigbeder le surnomme " Ouin, Ouin".... Eh bien , moi, ça me plait! Car, certes, les histoires racontées ne sont pas gaies, mais les éclaircies adoucissent les durs contours du jour, l'écriture est superbe, tendre et mordante tour à tour, les problèmes de société cernés avec justesse, les personnages , malgré leurs caractères difficiles, attachants.

Pourtant, il faut s'accrocher pour apprécier Paul Lerner! Ours mal léché, qui cache sa tendresse sous une apparence agressive ou indifférente, il n'est d'ailleurs pas à une contradiction près.il finit par se fâcher avec tout le monde. Cependant, cet écrivain qui n'a plus aucun succès m'a plu. Car, face à l'adversité, et croyez-moi, les ennuis s'accumulent, il résiste, lutte à sa façon, pour éviter le naufrage. Ceux qu'il aime, il les défend, les entoure, contre vents et marées.

Gardera-t-il le cap? A vous de le découvrir, à travers ce beau roman, entre crachin et embellie...
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Une famille explosive

Après la Chanson de la ville silencieuse et la mélancolie lisboète Olivier Adam nous entraîne en Bretagne sur les pas de Paul Lerner et de sa famille. On s'amuse autant que lui de ce portrait d'écrivain raté qui cumule les problèmes.

Commençons cette chronique par un peu de musique. Si je vous propose d'écouter «Exister» d'Alain Chamfort, c'est parce qu'Olivier Adam a trouvé le titre de son nouveau roman dans les paroles de cette chanson: «Exister quel sport de rue / Sûr c'est pas du badminton / Exister si j'avais su / Aurais-je décliné la donne».

S'il faut attendre la fin du roman pour que Manon lance à son père que «la vie est un sacré sac de noeuds, un putain de sport de rue». Et qu'il lui réponde, complice «Sûr, c'est pas du badminton», c'est que les problèmes n'ont pas arrêter de s'accumuler durant les quelques mois sur lesquels s'étalent la vie de cette famille. Pour comprendre comment on est arrivé là, il faut toutefois remonter un peu le temps.
Paul Lerner est un écrivain qui a publié une dizaine de romans et qui, après avoir connu un petit succès, peine à atteindre des tirages honorables. Avec Sarah, son épouse, il décide de quitter Paris pour s'installer en Bretagne, à Saint-Lunaire, de l'autre côté de la Rance. Une décision que son jeune fils Clément prend avec philosophie, mais qui révolte son adolescente de fille. Manon ne comprend pas pourquoi il faudrait s'enterrer dans ce coin perdu balayé par les vents du large.
Paul et Sarah espèrent que cette révolte sera passagère, le temps qu'elle trouve ses marques et se fasse de nouveaux amis. Lui a trouvé un emploi de journaliste à L'Émeraude, l'hebdomadaire local, elle travaille dans un centre d'accueil de migrants.
En racontant leur quotidien, Olivier Adam parsème son récit de petits indices permettant au lecteur de suivre cette montée insidieuse des périls. Ainsi, comme une piqûre de rappel, Paul croise un jour Meyerowitz, un écrivain en villégiature, dont les préoccupations lui rappellent combien il est désormais loin des manoeuvres éditoriales: «Je fais un petit break. Je suis rincé. Ces promos infernales, ça m'essore. Enfin tu sais ce que c'est. Mais on ne peut pas faire sans. Surtout maintenant. Si t'es pas dans les cinq bouquins dont on parle partout c'est fini. Il n'y a plus de zone intermédiaire. Mais on me voit trop. Pour les prix. Mon éditeur m'a dit de me mettre au vert. Que ça allait finir par devenir contre-productif.»
Puis survient l'épisode de l'incendie volontaire du bâtiment qui héberge les migrants. Paul s'étonne que Sarah ne lui ai rien dit de ce fait divers alors qu'elle est censée travailler là-bas. Enfin, vient ce jour où sa fille est absente du collège, alors qu'elle est partie comme tous les matins prendre le bus de ramassage scolaire. À cette liste, on rajoutera l'article écrit pour dénoncer les manoeuvres immobilières du maire et d'un promoteur pour vendre le camping en bord de mer et transformer le site en résidence de luxe. Autant de petits cailloux semés qui vont finir par faire très mal.
Manon part rejoindre son petit ami à Paris, Sarah a une relation avec Lise, la femme d'un policier, Paul subit les foudres du maire qui lui avait mis le pied à l'étrier. Son ami Aurélien meurt. Et pour couronner le tout, une femme prétend être sa demi-
«Dépression n°5. By Lerner. Paris.»
C'est là que la plume d'Olivier Adam fait merveille, mêlant lucidité et autodérision, choisissant de relever la tête plutôt que d'accepter ce qui a tout l'air d'un naufrage : «II était temps que ça cesse. Il avait quarante-cinq ans, merde. Il allait bien devoir un jour sortir de l'adolescence, arrêter de se défausser, de fuir, de se protéger. C'était ça, la vie. Des emmerdes, des deuils, des amitiés brisées, des secrets, des mensonges, des enfants qui partaient en vrille, des pépins de santé, des hauts, des has, le grand manège, du grand n'importe quoi. Et il fallait s'en contenter. La regarder bien en face, telle qu'elle était, et s'y mouvoir debout.»
Faisant un parallèle avec les soucis du pays, le romancier nous offre à travers cette chronique familiale un condensé de l'évolution de notre société. L'économie en mutation, le rapport ville-campagne, le déclin de l'édition, la question des migrants, celle de la violence conjugale ou encore les problèmes environnementaux sont amenés de la même manière, par petites touches, à la manière des impressionnistes. Pour finir sur un tableau saisissant. Après la quête mélancolique d'une fille sur les pas de son père dans Chanson d'une ville silencieuse, voici le retour – en pleine forme – d'Olivier Adam.

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Olivier Adam, généralement, on l'aime ou on le déteste. Moi, je l'aime, pour les mêmes raisons qui ont poussé le publicitaire Beigbeder à le surnommer "Ouin Ouin".
Dans ce roman, Olivier Adam traine encore son spleen à longueur de pages, et j'ai adoré. A travers le personnage de Paul Lerner, écrivain qui ne vend plus et qui se retrouve pigiste dans un journal local, l'auteur nous propose une virée vivifiante sur la côté bretonne en automne, et c'est revigorant. Pourtant, les ennuis s'accumulent, entre secrets de famille, soucis financiers, problèmes sociétaux, remises en question, mais Lerner les affronte bravement, l'un après l'autre, en essayant de garder la tête hors de l'eau.
Contrairement aux critiques expérimentés du Masque et la Plume, je ne me suis pas ennuyée en lisant ses déboires et réflexions. Je me suis même sentie proche de lui, dans sa façon d'essayer de trouver un équilibre dans un monde qui bascule. J'ai apprécié cette sensibilité à fleur de peau, cette mise à nu jusqu'à l'os, cet acharnement à vivre malgré tout, malgré la vie : "C'était ça, la vie (...). Et il fallait s'en contenter. La regarder bien en face, telle qu'elle était, et s'y mouvoir debout."
Paradoxalement, je n'ai pas trouvé ce roman déprimant, mais plutôt... stimulant. Il m'a même fait sourire en me rappelant certains Djian dans son enchainement d'embêtements, ou quand Olivier Adam lui-même fait de l'humour : "Macron lui avait toujours fait penser à ces modèles de voitures dont seuls les vieux pensent qu'ils font jeunes".
En outre, l'écriture est soignée, fluide, elle sort des tripes et ça me plaît. J'aime cette sincérité, cette proximité entre un auteur et ses lecteurs -n'en déplaise aux amateurs de coke, vodka et top-models.
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Quand le succès, et tout ce qui va avec s'en va, comment se réorganiser ? C'est ce qui arrive à cet écrivain qui s'installe à Saint-Malo après en être parti. Paris trop cher. Grâce à son métier de journaliste et d'un policier municipal, il est au parfum des faits divers du coin. Magouille d'élus, femme de son collègue qui couche avec femme mariée, etc. A 45 ans, la poisse va lui tomber dessus avec sa femme, sa fille, sa pseudo soeur, etc. J'y ai trouvé l'auteur qui sait si bien nous parler des problèmes sociaux de notre époque.
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Une partie de badminton est l'occasion pour Olivier Adam de nous emmener sur les traces de son double littéraire Paul.
Tous les 5 ans environ, Olivier Adam nous met en présence de Paul . Après Falaises , Des vents contraires et Les lisières revoilà Paul et sa quarantaine mélancolique et légèrement dépressive..
Le personnage de Paul ,double littéraire , a le bon goût de vieillir tout comme son porte plume écrivain.
Disons le tout de suite, ceux qui n'apprécient pas Olivier Adam car se complaisant dans la mélancolie, le regard sur soi et le tourner en rond entre banlieues et Bretagne ne changeront pas d'avis.

Paul , écrivain qui ne publie plus, est revenu habiter en Bretagne après 5 ans à Paris.
Il a trouvé un petit boulot en tant que journaliste , échotier au journal local L'Émeraude.
Sa femme Sarah est prof dans un collège voisin.
Ses deux enfants Manon et Clément sont lycéen et collégien.
Dans cette Bretagne provinciale et lointaine,il pensait être à l'abri des soubresauts du monde et de sa vie personnelle.
Quelle erreur ! Paul voit sa vie conjugale , familiale, professionnelle mise à l'épreuve.
Olivier Adam reprend ses thèmes favoris : la famille , les parents , l'identité ,la banlieue , les zones périphériques, l'engagement politique si possible à gauche , les réfugiés.
Evidemment comme nous sommes dans un roman il y a pléthore d'événements pour appuyer tous les propos d'Olivier Adam.
C'est peut être en cela que le roman d' Olivier Adam pèche. A force d'accumuler, le propos du roman peut se diluer.
Néanmoins cette réflexion est bien ancrée dans notre réalité de tous les jours, qu'elle soit sociale et politique.
Enfin, que faut il penser de ce Paul, double d'Olivier Adam , qui ne vend plus de livres, et dont Olivier Adam nous parle pendant 375 pages.
Ces 375 pages qu'il espère proposer à de nombreux lecteurs.
Vaste réflexion et schizophrénie !
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Le titre vient d'une citation p291 « la vie est un putain de sport de rue et non une partie de badminton" . Un autre titre aussi pouvait convenir;"A la recherche d'un écrivain perdu".
Etant une inconditionnelle lectrice d'O.Adam,le connaissant un peu par quelques détours, et en attendant le prochain roman, j'avoue avoir été parfois gênée par un tel déballage intime,une sorte de confession adressée à des lecteurs qui s'absentent, on dirait que son Paul Lerner d'acolyte, son double, se délecte à se rabaisser:il a tous les défauts: à 45 ans physiquement il serait fichu, même si "ses dents en céramique" mordent toujours bien une certaine société, il a sa carrière d'écrivain loin derrière lui, bref, un vrai Calimero, (c'est lui qui le dit) et il lui ressemble étrangement. Les vents de la Mer du Nord ne le rempliraient -t-ils pas assez pour exulter?
"Il voulait qu'on l'aime et ne supportait pas qu'on le fasse, il voulait vivre seul et au milieu des autres, il voulait être considéré et être invisible" p356.
Pour moi, la blessure première pour cet écrivain qui s'est claironné "social" en débarquant à Paris , est de ne pas avoir été admis à pénétrer les "beaux salons", ceux des écrivains bien nés, ceux qui de naissance connaissent tous les codes.
Et puis il y a une histoire racontée autour d'un couple et de 2 enfants, chacun hormis le petit dernier ayant les épaules bien chargées aussi.
L'écriture est fluide, agréable à lire comme toujours: roman, bio, psycho, chaque lecteur y trouvera son compte.
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Tous les ingrédients qui font qu'on aime les romans d'Olivier...ou pas. Et moi j'aime.
Comme souvent, le personnage principal est un auteur, il est marié, père de famille et vit en Bretagne.
Mais rien ne va plus pour Paul Lerner, romancier qui a connu quelques succès d'estime mais dont les derniers livres ont eu peu d'écho. Outre la page blanche, sa femme Sarah semble s'éloigner de lui ; sa fille Manon ne lui pardonne pas leur déménagement et pour couronner le tout, une femme le suit sans qu'il sache pourquoi. Heureusement, son fils Clément, d'une dizaine d'années, semble avoir trouvé ses marques entre PlayStation et surf.
Paul et Sarah se sont perdus dans un quotidien dont le sens s'est progressivement estompé. Entre la Bretagne pluvieuse et un Paris où l'on s'enivre d'une vie culturelle intense, de repas entre amis, avec qui les relations sont finalement bien plates, le couple essaie de trouver une voie qui lui permette de sauver leur relation. Après l'étape parisienne, et le retour en Bretagne pour des raisons financières, Sarah s'investit auprès de jeunes migrants à qui elle enseigne le français – on retrouve là un des autres thèmes chers à Adam.
Paul fait semblant de travailler… Il balade sa déprime entre la paillote du coin, le journal où il fait des piges et les plages bretonnes, vidées de leurs touristes. Déprime chronique, qui s'enracine profondément dans l'enfance, qui le suit, l'éreinte - lui et son entourage. Comme un double, Olivier Adam profite de ce personnage pour pratiquer un peu d'auto-dérision, pointer ce qui lui est souvent reprocher en tant que romancier : se nourrir de son histoire familiale, faire de la dépression un état vaguement romantique, de son mal-être un truc de bobo qui n'a pas vraiment de souci :
« Pour le reste, le travail n'avait jamais été son fort et il avait toujours tout fait pour l'éviter, comprenant vite que l'écriture, quand ça tournait bien, avait l'avantage de vous octroyer des mois de temps libre en échange de cinq ou six passés devant l'ordinateur, et de vous éviter d'avoir à subir des horaires, des contraintes, de vous confronter à la moindre forme d'autorité et d'en détenir sur quiconque. Et pour ce qui était du stoïcisme et de la pudeur, le contenu de ses livres parlait pour lui. de longues plaintes où il n'épargnait rien au lecteur, même en les déguisant, de ses pensées les plus intimes, des épisodes les plus personnels de sa vie et de celle de ses proches. » Quelle lucidité 😊 !
Je suis souvent en empathie avec les personnages d'Adam mais je comprends les critiques qui lui sont faites. Toutefois, cet espèce de mal-être, de complaisance avec soi-même, d'auto-centration est tellement contemporain et si bien croqué que je trouve parfois injustes ces reproches. Oui, il a des thèmes de prédilection, qui reviennent, qu'il ressasse peut-être, comme une obsession, mais il n'est pas le seul et il en renouvelle le traitement plutôt avec talent, je trouve.
Bref, j'ai bien aimé Une partie de badminton !

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