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EAN : 9782221269763
360 pages
Robert Laffont (01/02/2024)
3.95/5   59 notes
Résumé :
Paris, sous le règne de Louis XIV.
Sébastien de Noilat, un herboriste, passe la soirée avec des amis. Le lendemain, l'un d'entre eux est retrouvé mort et le commissaire Parisot accuse Charles.
Pour innocenter son ami, Sébastien mène l'enquête, alors que plusieurs autres cadavres présentant les stigmates des cours d'anatomie dispensés par Pierre Donis, chirurgien du roi.
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Nous sommes en cette fin de XVIIème siècle, précisément en 1673, à Paris.
Sébastien de Noilat, jeune herboriste, a quitté sa Sologne natale pour monter à la capitale. Il souhaiterait rencontrer Denis Dodart, médecin et botaniste qui dirige l'Académie Royale des Sciences, en pleine préparation de son ouvrage « Mémoires pour servir à l'histoire des plantes ». Car Sébastien est en possession d'un manuscrit écrit de la main d'Aymar de Noilat, un sulfureux lointain parent, auteur d'expériences sur l'ergot de seigle et la gangrène qui lui apporterait, l'espère-t-il, la reconnaissance de l'illustre homme.
Notre héros se sent désorienté, perdu dans cette grande ville, les odeurs, les bruits le déstabilise quelque peu. Heureusement, il fait la connaissance de Charles Petit, souriant étudiant botaniste et de son ami, un austère apprenti chirurgien, Alexandre Gardane uni à Charles comme un frère et d'un autre apprenti, un peu fat, Gaspard de Jussieu. En quête d'une chambre nos quatre compères se retrouvent à passer la soirée dans une auberge et boire plus que de raison. Incapables de rentrer à leurs domiciles, ses amis de rencontre demandent à Sébastien s'ils peuvent partager sa chambre. Malheur ! au matin, on découvre le cadavre de Gaspard. Qui a pu commettre un tel forfait ? Les habits de Charles sont maculés de sang, mais après tout, il dormait juste à côté du défunt ? Pourquoi le manuscrit d'Aymar a-t-il disparu ?
Le commissaire Parisot, gros homme à la peu flatteuse réputation, se charge de l'enquête et ne tarde pas à inculper Charles. le problème, c'est que les meurtres s'enchainent et Charles, de ce fait, se trouve disculpé. Un lien unit tous ces homicides, ils suivent le modus operandi du précédent cours dispensé par Pierre Dionis, protégé du Roi Louis XIV et de son Premier médecin Antoine Daquin, chargé d'opérer des cadavres devant un parterre d'étudiants de quatre à cinq cents personnes ; sauf qu'à chaque imitation, le soi-disant chirurgien, malhabile, laisse un cadavre derrière lui. Déduction logique, le coupable se trouve dans l'assistance ou tout du moins un complice. Notre inspecteur Parisot demande à Sébastien d'assister aux cours qui se déroulent au Jardin du Roi (actuel jardin des plantes et abrite le Muséum national d'histoire naturelle) et de noter les comportements étranges. Mis dans le bain de cette affaire, Sébastien ne tarde pas à recevoir un courrier anonyme dénonçant Thomas Chalvon, étudiant médecin, comme coupable. Ce qui réactive la guerre des Anciens et des Modernes, La Faculté de Médecine ne voit pas d'un bon oeil les techniques expérimentales des chirurgiens et est en désaccord avec la nouvelle théorie de la circulation du sang dans le corps. Ne serait-ce pas un coup de la Faculté pour discréditer le clan du Roi qui encourage Dionis dans ses démonstrations ?
Notre Sébastien, héros ô combien attachant, de par ses doutes, ses peurs, sa naïveté, mêlé de force à cette affaire réussira-t-il à aider le commissaire Parisot dans son enquête ?
Née en 1991, Noémis Adenis déjà honorée pour son premier roman « le Loup des ardents » par le Grand Prix des Enquêteurs 2021, nous ravit de nouveau avec ce nouvel opus « le Jardin des anatomistes ». Les brillantes descriptions olfactives et auditives décrites par l'autrice nous font entrer véritablement dans ce Paris puant et bruyant qui effraye tant Sébastien. Elle s'aide d'un support historique très bien documenté pour nous livrer un roman policier haletant.
Merci aux Editions Robert Laffont de cette belle découverte.
P.S.: Si vous le souhaitez, vous pouvez aller sur le site numérique de la Bibliothèque nationale de France : Gallica pour compulser l'ouvrage de Pierre Dionis « Cours d'opérations de chirurgie, démontrées au Jardin Royal » et frissonner en regardant les planches illustrées des instruments utilisés.
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Paris, mars 1673.
Sous la pression de son hôte, Charles, un jeune botaniste qu'il avait rencontré deux heures plutôt, Sébastien de Noilat, herboriste, se voyait contraint d'assister à une dissection publique, donné par Pierre Dionis, démonstrateur "en anatomie humaine suivant la circulation du sang". Sous le règne de Louis XIV, les leçons pour les futurs chirurgiens devaient être gratuites et en français. Une foule compacte, poussait, jurer, invectiver, chahuté de toutes parts, Sébastien regrettait sa Sologne natale.

"Les riverains peu commodes, les mendiants estropiés qui vous regardaient de travers, les voitures qui, à chaque coin de rue, manquaient de vous renverser, quand elles ne projetaient pas sur vous une boue infâme et nauséabonde, les coupe-gorges, les réseaux de voyous qui s'organisaient pour vous détrousser, sans parler des déchets ; ces marécages immondes qui stagnaient sur la chaussée. Cette ville, à ses yeux, était un danger permanent."

Sébastien, n'avait plus envie de rester dans cette ville, il était perdu, trop de bruits, mais il espérait rencontrer Denis Dodart, qui avait l'ambition de publier un catalogue exhaustif des espèces végétales et il voulait lui parler de ses recherches sur les cas de gangrène en Sologne.

Ne sachant où aller, de peur de se perdre, il s'accrocha à Charles, Alexandre Gardane et Gaspard Jussieu, ils se dirigèrent vers un établissement, l'Arquebuse, ils consommèrent du vin toute la soirée et ne pouvant plus se mouvoir, ils dormirent tous les quatre dans la chambre que Charles avait réservé en arrivant. le réveil a été horrible, Sébastien découvrit le corps sans vie de Gaspard. Sa sacoche et autres effets personnels avaient disparus.

Le commissaire Parisot accuse Charles, pour innocenter son ami, Sébastien va mener l'enquête de son côté, mais un meurtrier, met en pratique à la nuit tombée les leçons publiques données au Jardin du Roi, une spirale va l'entrainer dans un imbroglio qui risque de lui coûter la vie, loin du calme de sa Dordogne qui lui manque tant.

Sous un ciel gris et une pluie battante, des doigts accusateurs se tendent vers l'amphithéâtre. le spectacle fascine autant qu'il épouvante. La tension monte et la foule se presse. Un antagonisme très fort règne entre les futurs chirurgiens et les médecins de la faculté qui veulent faire interdire ces leçons gratuites, où tout le monde peut se rendre.

Un livre intéressant de par son contexte historique, sur les débuts de l'apprentissage des chirurgiens, il valait mieux ne pas avoir besoin de leurs services à cette époque.

Sébastien de Noilat, herboriste de province, anxieux de nature, promu enquêteur bien malgré lui dans cette ville terrifiante...m'a un peu agacé par moment, mais ce n'est que mon ressenti, sinon un agréable moment de lecture.
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Sébastien de Noilat, un herboriste de Sologne se rend à Paris afin de tenter d'y rencontrer un célèbre botaniste qu'il admire.
Cette arrivée dans la capitale est un choc pour lui, car en cette fin de 17 ème siècle, les rues sont sales, les logements sont insalubres, il manque de se faire renverser par les nombreuses charrettes qui encombrent les rues puantes, on se fait facilement voler et agresser dans les tavernes...bref, c'est loin d'être aussi merveilleux qu'il l'avait imaginé.
Et dès la première nuit, alors qu'il partage une chambre avec trois autres jeunes hommes dans une auberge, l'un d'eux est assassiné et Sébastien est soupçonné de ce crime.
Le commissaire Parisot sera chargé de l'enquête, mais on dit de lui qu'il n'est pas très consciencieux et qu'il est plus avide de gagner de l'argent de façon malhonnête que d'enquêter sérieusement sur des meurtres.
Cette affaire nous fera découvrir l'univers des médecins, anatomistes, chirurgiens, mais aussi celui des herboristes et des botanistes.
A cette époque, la médecine était considérée comme une discipline noble, alors que la chirurgie était considérée comme proche de la boucherie, il faut dire que les chirurgiens n'étaient pas encore bien formés à l'anatomie et à la dissection.
Sans compter qu'on ne pratiquait pas encore d'anesthésie et que l'hygiène était très rudimentaire voire inexistante, les patients avaient donc très peu de chance de s'en tirer vivants après une opération.
J'ai adoré me plonger dans ce roman policier historique qui se passe à l'époque de Louis XIV, les descriptions y sont passionnantes et l'intrigue est vraiment palpitante.
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Etant un grand fan de polar, je dois reconnaitre que ceux-ci ont tendance à se ressembler sur le fond comme sur la forme. Il est donc très appréciable, de temps en temps, de croiser un peu de nouveauté dans le genre. « le jardin des anatomistes » arrivait donc à point nommé !

Noémie Adenis nous transporte dans le Paris du 17ème siècle, sous le règne de Louis XIV. Mais contrairement aux habituels romans historiques sur cette période, il n'est pas question de grand palais ou de royauté. le spectacle se passe dans les ruelles de la capitale où l'on découvre les conditions de vie des petites gens.

La singularité du livre tient aussi de son héros. Loin de l'enquêteur talentueux, doué de capacités supérieures, qui opère dans les autres romans policiers, Sébastien de Noilat est plutôt un garçon ordinaire. L'affaire lui tombe dessus par inadvertance. Il n'a aucune appétence pour les énigmes et ne s'intéresse à cette enquête que par amitié et curiosité. Tout au long de l'histoire, il n'est pas à sa place et semble dépassé par les évènements. Ce côté fragile le rend particulièrement attachant et on suit ses péripéties avec bienveillance.

L'autrice adapte son écriture au contexte historique et aux thèmes abordés. Je me suis senti plongé dans l'atmosphère de l'époque et les bas-fonds de la ville. En plus de cette immersion totale, elle réussit aussi à vulgariser la chirurgie pour en faire un élément central de son aventure. le résultat de cette combinaison m'a vraiment convaincu !

Le premier contact avec cette jeune écrivaine a été une très belle surprise pour moi. Ce voyage dans le temps, son ambiance réaliste et son intrigue ténébreuse m'ont tenu en haleine jusqu'à la fin. Je vais dorénavant me pencher sur le cas Noémie Adenis. Je surveillerai de près ses prochaines sorties et je vous conseille d'en faire autant !
Lien : https://youtu.be/XD1ozWF2SUQ..
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Un polar historique qui m'a fait passer un bon moment, mais qui n'est pas un coup de coeur.

Paris, 1673. Sébastien de Noilat arrive de sa Sologne dans l'espoir de rencontrer le médecin et botaniste Denis Dodart, à qui il voudrait montrer un manuscrit.

Il est accueilli par Charles Petit, étudiant botaniste recommandé par un ami. Charles lui laisse à peine le temps d'arriver et l'entraine au cours d'anatomie dispensé par Pierre Diornis. Ils vont finir la journée avec deux autres étudiants, dans une auberge. le réveil du lendemain matin sera compliqué. le manuscrit de Sébastien a disparu, et surtout l'un de deux étudiants est mort. Tout accuse Charles.

Mais ce n'est pas le seul meurtre. Un tueur sévit à Paris, imitant sur ces victimes les leçons données par Diornis…

Sébastien est convaincu de l'innocence de Charles et va enquêter pour le sortir de là.

J'ai passé un bon moment. le contexte historique est fort bien dépeint. le Paris du XVIIème siècle, bruyant et sale, a de quoi décontenancer. On s'y croirait presque, les descriptions sont vraiment bien faites.

Il y a également le côté contexte médical. La « guerre » entre les partisans de la circulation du sang et ceux qui refusent cette théorie, les chirurgiens mal considérés par les médecins, les instruments de l'époque, les connaissances…

Tout cela a demandé un gros travail de recherches et je ne peux que le saluer. L'auteure nous fournit un mélange fiction/réalité qui fonctionne bien (Diornis et Dodart ont réellement existé), avec une intrigue plausible et très intéressante.

Là où ça coince un peu pour moi, c'est avec le personnage de Sébastien. Qu'un provincial soit décontenancé par Paris, ses odeurs, ses habitants…, c'est normal. Mais il est tellement décrit comme réservé, anxieux, au bord de la nausée, voire prêt à s'évanouir que ça lui ôte un peu de crédibilité, surtout en tant qu'« enquêteur ». Je ne me suis pas vraiment attachée à lui (j'ai eu par moments une furieuse envie de le secouer…), même si le suivre n'a pas été désagréable puisque je l'ai vu évoluer.

Malgré ce bémol très personnel, ce polar historique bien conçu et travaillé a été une belle découverte.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
La quiétude brumeuse qui tombait sur ses allées, leur conférant un charme mystérieux, était plus attirante à ses yeux que les démonstrations de Dionis, faites de restes humains et d’instruments effroyables, dont on espérait ne jamais avoir besoin pour soi-même.
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Il les imaginait, œuvrant de concert, résolus à s’exercer à la chirurgie, quitte à opter pour une pratique clandestine, aussi cruelle qu’immorale.
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- Nous ne sommes pas déterminés par notre profession. Je suis certaine que nous pouvons devenir ce que nous avons envie d’être.
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« Les coupables ont parfois d’excellentes manières. Certains sont même fort sympathiques. »
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Nous avons tendance à valoriser les personnalités démonstratives, et nous demandons aux taciturnes de changer afin qu'ils nous ressemblent. Pourquoi ne pas simplement accepter nos différences ?
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