A travers l'enquête menée par le narrateur, l'auteur aborde avec acidité les grands problèmes de la vie sociale et politique du Mexique contemporain, comme la question du pétrole et son omnipotence économique. Certainement le meilleur dans la lignée des polars politiques mexicain, ce livre fait preuve d'une narration vertigineuse qui révèle un langage des bas fonds politiques pour initiés, dont Héctor Aguilar dénonce les stéréotypes, en opposition avec l'écriture épurée qu'utilise le narrateur : l'écriture est tendue à souhait, à l'image de la violence et des tensons politiques qu'il décortique. Les dialogues parfaitement maîtrisés individualisent chaque personnage et le livre ne tombe jamais dans le manichéisme ou les généralisations, évitant le jugement moral : même le narrateur est porteur de contradictions. La lutte pour le pouvoir, les contre pouvoirs, les conspirations, les pulsions, les passions, tout s'oppose à tout, tout se confronte, chacun est au service de sa propre logique et vision du monde : tout est inquiétant dans cet ouvrage déstabilisant, de l'absence d'éthique jusqu'à la mort, en passant par la soumission.
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L'écriture est un peu datée, mais la magie littéraire opère : je me suis laissée emporter par cette sombre histoire dans le Mexique de la fin des années 70- début 80.
S'entremêlent la toute-puissance économique de PEMEX, exploitante du pétrole qui vient de surgir comme une manne providentielle, et celle du syndicat des ouvriers pétroliers qui construit le rêve d'un monde meilleur pour le petit peuple.
Mais dans ce paradis originel qu'est Veracruz, la fin semble justifier les moyens pour tout le monde, sauf pour le journaliste qui se laisse appâter par une étrange série de morts et qui finit par ne plus savoir qui le manipule le plus. Il faut dire que son esprit est particulièrement embrumé par la femme d'un vieux copain, qui tente de percer sur la scène politique locale et qui n'est pas très regardant sur l'art et la manière d'y parvenir.
Personnages attachants, histoire assez réaliste d'un monde révolu(?!)
Pas si sûr ...
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El 18 de marzo de 1978 acudí a los festejos de la expropiación petrolera en Ciudad Madero. Lázaro Pizarro ocupó el estrado junto a La Quina, aunque en un claro segundo plano. Roibal me buscó al mediar el acto. Característicamente, no lo sentí llegar ni deslizarse hacia mí, sino hasta que me tocó por la espalda en un costado. Igual hubiera podido apuntarme con una pistola:
—Dice el jefe si se anima a platicar con él un rato —preguntó con un dejo de burla.
—Donde quiera —contesté sin darle tiempo.
Nous autres reporters, journalistes, chroniqueurs, avions bâti notre petite gloire sur le déchiffrement, l'analyse et l'éloge de ladite politique. "Les pots-de-vin, stade suprême du journalisme", disait Arteaga en parodiant Lénine et en faisant allusion à une pratique journalistique solidement en vigueur au Mexique.