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3,51

sur 444 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'ai passé une heure délicieuse dans la maison de Madame, en Sardaigne, grâce au récit pétillant de sa jeune voisine âgée de quatorze ans. le soleil brûle la peau, il faut prendre des chemins escarpés pour arriver chez elle mais les tomates du jardin ont un vrai goût de tomate.
C'est en bordure de mer, au coeur d'un paysage encore préservé que Madame a ouvert des chambres d'hôtes, refusant catégoriquement de vendre sa propriété, préférant vivre chichement dans un cadre idyllique. Elle s'habille avec d'étonnantes robes cousues main, elle est fantasque, généreuse, amoureuse de plusieurs hommes et se livre à d'étranges rites magiques mais elle est malheureuse car personne ne veut l'épouser. C'est une femme sexuellement libérée mais elle est le jouet des hommes et son insatiable quête du bonheur semble bien vaine...
Le grand-père de l'adolescente qui raconte est sans doute son meilleur ami, mais sa famille connaît bien des soucis. Son gendre, ruiné, est parti et sa femme est alité, incapable de bouger.
Le style de Milena Agus est alerte, son roman est plein de délicatesse et de fantaisie, les chapitres courts s'enchainent, passant de la drôlerie à la tristesse avec élégance. Elle aborde avec légèreté des sujets graves, on pense un peu à l'univers des romans de Véronique Ovaldé. L'amour, l'attachement, le désir sont au coeur de ce court roman sensuel.
Un beau portrait de femme…









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Racontée par une fillette de 14 ans, cette histoire a des côtés comiques, légers, magiques et vrais.
Tout se passe en Sardaigne que l'auteure décrit avec talent, les descriptions de la nature y sont merveilleuses
"Madame", le personnage principal, n'est plus très jeune; elle possède une propriété en bord de mer convoitée par des investisseurs qui aimeraient transformer ce morceau de paradis terrestre en un village touristique. Elle se refuse toutefois à la vendre.
Madame a de nombreux amants, aucun ne l'aime véritablement, elle est maltraitée par tous, et ne trouvera que tard une personne qui l'aimera vraiment et l'appellera par son prénom.
Une brochette de personnages, parfois bizarres, très souvent attachants apparaît dans ce récit.
Raconté par une jeune adolescente, ce livre n'a rien d'un livre pour enfants.... Les scènes de sexe sont nombreuses, peuvent être crues mais sont toujours décrites avec une certaine candeur.
Tout est baigné de magie et d'un brin de folie.
J'ai aimé ce livre, et l'ai lu quelques années plus tard en italien.

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Avec battement d'ailes ,je découvre l'écriture de Milena Agus et avec elle la Sardaigne.Si je le pouvais , je prendrais tout de suite un billet d'avion direction Cagliari ou plus exactement direction cette demeure en bordure de mer où l'on n' accède qu'à pied ou en calèche.Certes les conditions de vie y sont difficiles mais pour ceux qui y habitent rien ne vaut "ces lopins de terre arrachés au maquis,qu'on cultive entre leurs murets de pierre sèche "où" le printemps resplendit du blanc des fleurs des amandiers,l'été du rouge des tomateset l'hiver de l'éclat des citrons"
.
L'histoire nous est contée par une adolescente de 14 ans ;elle nous décrit ceux qu'elle aime et nous parle surtout de son grand-père, de Madame femme seule dans ce pays où il se doit qu'une femme soit mariée ,vivant comme elle peut de sa maison d'hôtes , de ses cultures mais refusant énergiquement de vendre sa terre aux promoteurs qui tels des requins la harcèlent.
En arrière fond il y a son Papa , parti brusquement , les créanciers aux basques et dont personne n'a de nouvelles, sa Maman restée depuis clouée dans son fauteuil .
Et Madame, son repère ,son idole qu'elle aime passionément qu'elle soutient, qu'elle protège du haut de ses jeunes années .Ne croyez surtout pas que ce texte soit triste,mélancolique ,certainement pas c'est tout le contraire ; laissez-vous charmée par Madame et ses amis ,écoutez le bruit de la mer et des vagues ,chut là vous y êtes......
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Je continue ma découverte de Milena Agus par ce " Battement d'ailes" qui me confirme la soif de liberté que ses personnages incarnent, mais aussi leur soif d'amour toujours associée à une profonde tristesse exprimée de bien diverses façons. L'entraide,le respect de la différence,le sentiment de marginalité,voire d'exclusion transparaissent toujours également dans ses histoires. Quant au décors,nous sommes sous le soleil,les senteurs et couleurs de la Sardaigne,terre natale de L'auteure. Sa plume est légère comme le regard simple et pur ( et non simpliste!) de ses personnages, poétique et sensuelle et parfois même crue,car le plaisir charnel fait partie de l'amour de 7 à 77 ans,de Cagliari à Paris !
Ici, c'est à partir du regard d'une adolescente de 14ans que nous partons à la rencontre de " Madame", personnage principal du roman. Une belle personne comme Milena Agus sait donner vie. Suffisamment affirmée pour tenir tête aux promoteurs et refuser une richesse financière qui viendrait détruire ses valeurs , mais aussi vulnérable au point d'être l'objet des hommes en qui elle recherche désespérément l'amour.
Elle a ce petit grain de folie,pas toujours facile à assumer mais qui offre de la magie à la vie et qui finit par faire croire aux miracles. Autour d'elle chaque personnage se dévoile avec ses rêves,ses fragilités,ses forces qui transforment progressivement l'image réductrice qu'on pouvait avoir d'eux initialement. Avec singularité et absence totale de niaiserie , c'est une fois encore une magnifique leçon d'humanité dont nous fait cadeau Milena Agus.
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"Ici, le ciel est transparent, la mer couleur saphir et lapis-lazuli, les falaises de granit or et argent, la végétation riche d'odeurs."

C'est dans ce coin de paradis terrestre sarde que vit une petite communauté de voisins, résistant encore aux appétits féroces des promoteurs immobiliers.Ce petit monde s'organise autour de deux maisons : celle de la narratrice, une adolescente qui raconte à la première personne sur un ton faussement naïf, et de son grand-père, et celle de "Madame", une femme excentrique dans la fleur de l'âge."Nous déployons dans la vie beaucoup d'efforts pour nous conformer aux idées reçues, qui nous semblent les meilleures parce que la plupart des gens s'y rangent, alors que très souvent nous ferions mieux d'utiliser cette énergie pour changer l'opinion commune, et qu'il faut bien que quelqu'un commence".

Un monde d'êtres sensibles et attachants (le frère aîné saxophoniste, la grand-mère pas si conservatrice, la tante éternelle doctorante en philosophie leibnizienne), où l'enfance conserve sa dimension magique, comme le rappelle sagement le truculent grand-père qui, lui non plus, n'a pas perdu la capacité de s'étonner devant le monde. "En dépit de son âge, Madame est comme moi, une gamine de quatorze ans qui n'a pas encore vécu les expériences dont bien des gens sont déjà revenus."

Madame recueille, dans sa maison d'hôtes, d'innombrables éclopés et perdants, amants occasionnels et briseurs de coeur confirmés, mais elle peut compter sur la solide amitié du grand-père et de sa petite fille. Rafraîchissant sans être trop gnocchi, et servi par l'écriture fluide et colorée de Milena Agus (Mal de pierres), Battement d'ailes joue la parenthèse enchantée et excelle par sa délicatesse à décrire le monde des petites choses magiques.
Lien : http://le-mange-livres.blogs..
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Si Madame n'entend pas le bruit du monde de sa Sardaigne, elle en discerne pourtant ses échos, de ceux qui ont l'éclat terni de l'enrichissement, le bourdonnement des machines qui mutilent les terres, la petite chanson du tourisme de masse.
Madame n'écoute que son coeur qui palpite pour ses terres authentiques , le scintillement de ces bleus multiples entre ciel et mer, le tressaillement d'une nature brute au caractère affirmé.
Madame évolue au gré de ses états , entre joie et tristesse, oscille entre déceptions et illusions.
Madame prend soin des autres au sein de sa maison d'hôtes afin qu'ils trouvent le bonheur, s'emploie à être toujours attentionnée par le biais d'une gymnastique comptable des plus charmantes.
Madame aime l'amour, le ressentir et le faire, elle souffre de sa transparence au milieu d'amants volages, attend interminablement des signes d'affection.
Plantureuse, elle s'offre à tous, devient cet érotisme qui ébranle ces pages, attise le feu intérieur des âmes enfiévrées. Madame joue de sa séduction pour fuir sa douloureuse condition.

Si Milena Agus traite de la tristesse des rapports humains et de la solitude écrasante des êtres, l'aspect dramatique laisse place à une dignité solennelle.
"Battement d'ailes" c'est une histoire faite d'authenticité, de passion et d'abandon.
Après "Mal de pierres" j'ai renoué avec l'écriture de Milena Agus pour y retrouver cette plume délicate, vierge de toute presemption et pourtant si minutieuse.
C'est encore un court roman sous le signe de l'élégance que signe l'auteure, il en ressort ce charme epuré et cette beauté pure dans l'expression , la grâce et le raffinement griffonnés dans cette composition de personnages intacts.

" Chacun est une monade sans porte ni fenêtres, sans contact avec les autres, mais au fond, Dieu a fait de son mieux en créant le meilleur monde possible avec les monades qui, même si elles sont seules, sont en harmonie"

Bouleversant.
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Titre italien "Ali di babbo"

Dans la Sardaigne éblouissante de Milena Agus, Madame, dénommée ainsi pour avoir été en France, peut-être, possède un terrain,dominant la mer et, de ce fait, très convoité par les spéculateurs.
Madame est pauvre mais ne vend pas!
Cette histoire, racontée par une jeune voisine de quatorze ans, est comique et truculente, à la fois fable et réalité.
C'est aussi l'histoire du grand-père de la narratrice, figure puissante et silencieuse, le meilleur allié de madame.
C'est aussi l'histoire d'amours bancales et de sacrifices pour les mettre sur pied.
Pour cela, madame fait appel à la magie!

C'est un livre tendre et affectueux qui m'a émue et séduite.
Une lecture plaisante.
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Ce roman est avant tout un portrait:
Madame vit en Sardaigne, sur une colline près de la mer où elle a fait de sa maison un lieu d'accueil, des chambres d'hôtes.
Madame a de nombreux amants, par lesquels elle est parfois mal traitée.
Madame possède une splendide garde robe, colorée et extravagante, qu'elle confectionne elle-même.
Madame descend la colline et nage longuement vers le large.
Les voisins de Madame ont de nombreux enfants.
L'histoire de Madame est contée par une jeune fille de quatorze ans.
J'aime décidément l'écriture de Milena Agus.
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J'avais été charmé par Mal de Pierre, je n'ai pas eu le même enthousiasme à la lecture de ce roman, surtout au début, le rythme étant trop lent et l'action trop suspendue à la description des personnages.
Pourtant, peu à peu, on en oublie les magnifiques descriptions de la Sardaigne pour s'attacher aux personnages, à leur part d'ombre, à leur secret. Milena Agus a vraiment l'art de surprendre, de présenter des personnages de tous âge, d'origine sociale diverse mais qui ont tous un grain, une perversité cachée et envoutante.
L'histoire se déploie peu à peu et on entre dans un univers, comme si on regardait un film d'auteur un peu lent, mais avec des couleurs, des bruits, des folies attirantes.
C'est le roman qui m'a confirmé le talent de cette femme qui elle aussi garde apparemment ses mystères...
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Une couverture grise d'un livre au prime abord anodin, mais un titre doux comme une promesse.
Battements d'ailes, des ailes qui bruissent de page en page et nous entrainent dans la vision des choses d'une gamine de quatorze ans en manque de père et de repères.Un père parti, criblé de dettes, une mère alitée toute la journée. Une gamine qui se glisse comme un chat dans l'intimité de chacun et surtout celle de Madame, sa voisine,l'excentrique propriétaire "du dernier bastion de résistance" anti béton, cette propriété sarde scintillante dans son écrin de "ciel transparent" , de " mer lapis lazuli", de "langues de terre arrachées au maquis" transformée en maison d'hôtes.
Attirée comme une abeille par les fleurs blanches des amandiers toutes printannières, le rouge des tomates d'été, la naïveté de la narratrice(prise au départ pour une petite bonne empreinte de dévotion pour sa "Madame"), j'ai poussé la porte de ce conte de fée charmant par simple curiosité.
Madame s'ennuie de tant de beauté!
Ah?
Farfelue, pleine d'entrain,elle flatte l'encolure de sa jument Amélia, enfin Amélie en français car Madame prend des cours de français pour s'évader un jour dans "la ville lumière" ce Paris,dont elle rêve,elle taille ses robes dans de vieilles nappes et dévale l'hiver les deux cents mètres du chemin escarpé pour piquer une tête dans l'eau gelée avec sa petite voisine(la narratrice).
Un peu dérangée, cette Madame!
Non, le grand père de la gamine, ce philosophe retraité, paysan et heureux d'être pauvre soutient sa lutte contre les démolisseurs de côtes.
Une fleur bleue alors, passionnée, grande amoureuse?
Certes nous dit la petite, elle a deux amants!
Oui car le manque d'amour peut l'étouffer et l'éveiller la nuit et la mener vers des flots plus dangereux.
Ah? Ca se corse!
Le un, celui de la ville est souvent aux fourneaux, les siens car il ne vient pas trop par là. Son ex femme oui, pour chatter sur internet.Il y a l'amant en second aussi, qui s'en fout des préservatifs car Madame est à lui et à lui seul. Ah! Et il ne faudrait pas oublier le blessé! le blessé qui réside dans la maison d'hôtes et dont la fiancée Gioia, la joie s'est absentée. le blessé,lui lit un livre, mais parfois, la culotte de Madame glisse, les jambes s'écartent, les têtes bécotent tout ce qui passe à leur portée.
C'est qu'elle voit tout cette coquine, même le caché, même d'étranges orgies sur la table de la cuisine avec fouet, lanières et promoteurs.
Là, ça lui échappe un peu.
Qui a donc chuchoté que Madame jadis dans les hôtels...
De douce poésie à douce folie, les mots s'érotisent. Les portraits se campent, s'affirment car chaque être est unique.
Nii!Kii!Nii!Kii!
Pas vrai Niki Niki, le coq?
Et Piétrino, le benjamin des voisins? Ceux dont l'ainé joue de la trompette à jazz, ces gens comme ils faut pas contents du tout de leur trompettiste en chef?
Piétrino, qui se balance tout seul et se chante des berceuses, c'est un cas aussi non?
Et le fantôme?
Madame y croit!
La petite aussi. C'est son papa pour sûr, ces draps froissés par d'étranges courants d'air! Il est mort, c'est un ange pas vrai?
"Je voudrais que papa me dise ce qui est juste et ce qui ne l'est pas mais d'après moi, il ne le sait plus maintenant qu'il est là haut".
Et là, c'est nous, lecteurs, qui battons des ailes d'une larmette d'émotion.
Un très joli livre, ciselé, au charme naïf et pourtant déroutant que nous offre Miléna Agus, inconnue sarde en 2007, mais que le "Mal de pierres" (traduit en 13 langues, prix Elsa Morante, prix Forte village en Italie, prix Relay et dont les droits ont été achetés par Nicole Garcia pour le cinéma)a propulsé aux sommets de la notoriété.
Un joli livre et sans doute une belle carrière d'écrivain dans le futur!
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