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3,48

sur 211 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Cette courte histoire m'a interpellée par son ambivalence. Milena Agus a choisi d'aborder des thèmes graves que sont le suicide et la maladie sur un ton très léger.
Comment dire ?
Séduction ? Deux voisin, voisine monoparentaux se rencontrent et l'alchimie (les) opère.
Attraction terrestre ? Deux forces faibles convergent et évitent « le point de non-retour ».
Une nouvelle à l'italienne simplement puissante.
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Sous le soleil écrasant de Cagliari, elle fixe sans retenue le beau visage de son voisin lorsqu'elle le croise dans la rue. Mais le voisin ne la remarque même pas. le reste du temps, « Elle a[...] l'intention de consacrer son énergie à une bien meilleure idée de suicide, quelque chose que tout le monde prendrait pour un accident. » Mais un jour, le fils du voisin vient lui rendre visite et elle lui prépare un oeuf à la coque. Un petit plaisir simple, comme une renaissance…
C'est l'Ultra moderne solitude chantée par Alain Souchon, celle d'une femme quittée par son mari et désemparée face à son petit garçon handicapé qui ne parle pas, celle de deux voisins désemparés face à leurs enfants, séparés par un mur couvert de tessons de verre et envahi par la végétation. Une belle métaphore de leurs relations, si délicatement décrite. Des mots, des regards, comme une caresse… Miléna Agus a de la tendresse pour ses personnages, elle ne force jamais le trait mais va à l'essentiel, capte les fêlures et la fragilité des êtres, la douceur des échanges, les rires dans la torpeur de l'été, lorsque tout vacille dans la vie de quatre êtres en quête d'amour.
Une nouvelle sombre et joyeuse, sensuelle et morbide qui laisse un souvenir vivifiant.


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" le voisin, elle l'avait rencontré un jour alors qu'avec son petit elle rentrait de promenade. Il était très beau. Et ensuite, toujours à la même heure. Elle arrêtait la poussette et le fixait sans retenue. Mais lui ne les voyait pas, même quand la rue était vide.

Ainsi commence Mon voisin. Une novella de 50 pages à peine, servie par une plume chaleureuse et pleine d'humour qui nous fait voyager dans une Italie de carte postale - sur les côtes.
Au départ, j'ai pensé que ce serait une histoire comme "La lettre d'une inconnue" de Stefan Zweig, jusqu'à ce qu'apparaissent les envies suicidaires de la jeune femme. Envies qu'on ne prend pas tellement au sérieux à cause du ton détaché de l'auteur.

Mais derrière l'écriture assez légère de Milena Agus, l'auteur cache des douleurs très modernes de notre époque. Celles de la solitude, de la perte de confiance après une séparation, des bouleversements que peuvent amener une naissance dans un couple, de la peur de l'inconnu après la déception, de la féminité qu'on ne sait plus exprimer et qu'on tente de ré-apprivoiser lorsqu'on veut plaire à nouveau.

Et bien sûr, l'histoire du voisin, c'est l'histoire de beaucoup de femmes (et d'hommes) qui s'empêchent vivre pas seulement par peur de l'inconnu, mais parce qu'ils s'attendent à trop de bonheur et oublient de saisir les petits moments anodins du quotidien qui nous manquent tant lorsqu'ils disparaissent.

Un petit moment de lecture drôle et plein de tendresse.
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Ouvrir un livre de Milena Agus, c'est faire jaillir le soleil de la Sardaigne des pages qui se tournent, c'est être inondé de sa lumière et sentir la caresse de sa chaleur sur la peau ; c'est froisser quelques feuilles de thym ou de menthe, de sarriette ou de romarin et s'imprégner des senteurs comme une invitation au voyage pour un ailleurs ; c'est s'extasier des couleurs comme du rouge flamboyant des géraniums et en admirer le chatoiement.

C'est une ambiance qui se crée, qui transporte aussitôt dans une ruelle ombragée, un jour d'été trop suffocant, sur une plage face à une eau transparente et limpide à la recherche d'un peu de la fraîcheur du large.

Parfois, cela peut être l'évocation d'un jardin rendu à son élan sauvage, d'où, au milieu d'une végétation laissée à sa liberté, surgissent des personnages qui vont bousculer la vie d'autres qui ne faisaient que contempler ce coin de nature.


"Elle" n'attend plus rien de l'existence, presque décidée à la quitter. Son fils, enfermé dans le "silence de vie" de sa mère, ne parle, ni ne marche : à quoi bon puisque ce serait pour aller nulle part, ce serait pour ne pas trouver les mots qui pourraient donner, à cette mère qui vit en recluse, l'envie de vivre quelques jours encore...
Et puis, jailli de ce jardin d'herbes folles, de cet enchevêtrement sauvage, un petit garçon inconnu, à l'opposé du calme et de la retenue de cette petite famille murée dans le refus de vivre, et à sa suite son père - le voisin - qui vont bouleverser par leurs exigences, leurs questionnements l'existence de ces deux êtres qui n'habitent plus que le silence et les souvenirs.
Dès lors, au fil des jours, il devient facile d'échanger quelques mots avec l'étranger qui tente de travailler, il devient facile de "voir" le monde, comme une évidence qui était jusque là niée.

Le jardin comme un havre d'où surgissent, parmi toutes les nuances de verts, les couleurs d'une vie qu'on peut écrire plus gaie, plus proche des autres, dans lequel un petit garçon muet de voir sa mère s'éloigner un peu plus chaque jour trouve quelques balbutiements pour la retenir encore un peu.


Une nouvelle de quelques pages pour dire l'importance du regard de l'Autre pour apprendre à voir la beauté de ce qui est proche, l'importance des paroles d'un "voisin" pour trouver, dans le dialogue, des mots comme autant de mains qui se tendent vers celui qui fuit une existence, dans laquelle il ne pense plus avoir sa place.
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Elle, si tendre et si fragile, aimerait bien en finir avec la vie mais sans faire souffrir quiconque de cette décision. Un suicide parfait ?
Lui, solitaire et lointain, et hypocondriaque, ne s'imagine absolument pas les courbes merveilleuses de sa si jolie voisine.
Et pourtant c'est bien sous un balcon, à la façon de Roméo et Juliette, que va prendre naissance leur idylle.

Une histoire toute petite mais emplie de poésie comme c'est si bien les raconter Milena Agus. Une histoire envoûtante créée par le climat, la végétation et les caractères bien singuliers des personnages.

Une chanson douce pour ne heurter personne...
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Lui, a peur de mourir,
assiégé par l'hypocondrie...
Elle, rêve de transformer son suicide
en accident domestique ..
Un mur entre les deux,
hérissé de tessons de bouteilles
qui disparaissent petit à petit.
Deux petits garçons qui n'ont pas vraiment
de place dans cette histoire ..
Milena Agus vous tricote
un récit comme elle sait si bien le faire..
Collection Piccolo de Liana Levi (3 €)
un petit livre précieux, avec des ailes
pour vous emporter en Sardaigne.


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Courte nouvelle pleine de poésie pour dire la condition humaine dans une histoire touchante où deux êtres solitaires vont l'un vers l'autre.
Le texte est construit sur une opposition .
Il y a la morbidité d'une jeune femme élevant seule son enfant de 2 ans , enfant dont le développement accuse un retard.Cette femme est toujours sur le fil. Il y a la force de vie qui habite les immigrés que l'on croise sur les côtes de Sicile,celle des personnes âgées souffrantes, la crainte de mourir du voisin hypocondriaque.Et si cette opposition n'était que temporaire ?
La femme et le voisin vont se parler de mieux en mieux…
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Cette nouvelle, courte mais puissante, nous entraine sous le soleil de Sardaigne.
L'héroine souffre de mélancolie. Malgré son enfant, qui ne parle ni ne marche à deux ans, elle ne songe qu'à son suicide qui doit être parfait et ressembler à un accident;
L'arrivée de son voisin, qui vit de l'autre côté sous son balcon, va la distraire de ses sombres pensées. Lui aussi a ses fêlures , ses peurs. Il a la garde de son fils pendant les vacances mais ne sait comment s'en occuper. C'est cet enfant qui va leur permettre de se rapprocher;

On se laisse emporter par l'écriture délicate de Milena Agus et on est touché par le destin de ses personnages si fragiles.
un joli moment de lecture
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Voici une histoire brève, intense, riche des pensées de la protagoniste, décrite comme une femme aux mille peurs et anxiétés, une femme qui pense souvent et volontiers au suicide, jusqu'à....
la rencontre, un peu aidée, avec son voisin et son fils.

Je n'en dis pas davantage, sinon que c'est un petit livre à découvrir.
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Un vrai concentré d'émotion et de poésie vivante servi par un style aérien et lumineux…

Elle, sombre ("alors il lui venait l'envie de mourir") et solitaire, un bébé venu d'une autre planète ("où on ne marche pas, où il n'y a pas besoin de parler,"), un enfant sauvage ("il crache et il balance des coups de pieds pour marquer son affection"), Lui, le voisin hypocondriaque…

Un balcon, un mur mitoyen, un oeuf à la coque, il n'en faut pas plus pour se rencontrer, et vivre malgré les séparations sous le ciel limpide de l'Italie, avec la sensualité si naturelle de ce pays…
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