Ainsi, il y a donc plusieurs
terres promises puisque le titre est au pluriel, comme le pluriel des destinées des personnages de ce nouveau roman de
Milena Agus.
Chacun sa terre promise pour ses trois générations de sardes.
Raffaele, parti jeune et svelte à la guerre, revient « balourd, bouffi et presque chauve et épouse Esther qui l'a attendu. Lui rêve d'Amérique, elle de quitter cette île où elle ne peut vivre et qui la rend malade. Pourtant, ils reviendront en terre sarde… Esther s'ennuie de son île.
De leur union, nait Felicita qui semble toujours heureuse, à la recherche de l'amour qu'elle a personnifié en la personne de Sisternes avec qui elle a un enfant mais qui ne veut pas l'épouser. Malgré tout cela, elle positive, petit bout de femme qui aime la vie et son prochain.
Milena Agus parle des rêves qui se fêlent à la réalité des choses, du bonheur, plutôt de la quête du bonheur. Malgré la pauvreté des pêcheurs de l'île, il y a toujours l'espoir. Comme chez nous, pauvres et riches ne se mélangent pas, deux races à part qui se côtoient à l'église. Felicita pourrait être le trait d'union, mais son amoureux n'ose enfreindre la loi tacite.
La force de l'auteure c'est que, à partir d'un thème souvent exploré, voire exploité, elle nous prend la main pour une tragi-comédie sarde tendre, poétique, délicate et humaine, à l'instar de ses livres précédents.
Et si la terre promise était en chacun de nous ? Une belle lecture.
Lien :
http://zazymut.over-blog.com..