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EAN : 9781034900078
176 pages
Liana Lévi (01/03/2018)
3.5/5   163 notes
Résumé :
La terre promise, tout le monde la cherche. Pour Raffaele, de retour en Sardaigne juste après la guerre, elle se situe sur le Continent. Mais une fois là-bas, Ester, sa jeune épouse, a le mal du pays, elle qui était pourtant si pressée d'en partir... Alors la famille y retourne. Leur fille, Felicita, s'adapte aux humeurs locales et s'initie avec la même conviction au communisme et au sexe. De ses amours naîtra Gregorio, drôle de petit bonhomme qui trouvera sa voie d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (40) Voir plus Ajouter une critique
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« Nous venons au monde comme si c'était une terre promise, et puis... » et puis chacun selon son caractère trouve une forme de félicité, ou pas. Ainsi Felicita, en dépit de sa rondeur, d'un fiancé fuyant ou de la maladie, aime la vie. Elle ne tient pas de sa mère, une éternelle insatisfaite que Raffaele, son mari, tente en vain d'ouvrir au monde et à des joies simples mais vraies. de cette mère triste et de sa grand-mère sévère Felicita ne s'en préoccupe pas. Comme son fils Gregorio, dont la terre promise est la musique à l'exclusion de l'argent, la réussite, la reconnaissance, elle est persuadée que la bienveillance (pas la providence) est la clé de tout. Alors en Sardaigne, à Milan ou New York son amour et respect de la nature des autres et de soi, qu'on imagine être ceux de Milena Argus, sont une magnifique leçon de vie.
« J'aime Montale à cause de la divine indifférence. S'il y en a un que je ne supporte pas, c'est Manzoni, lui et sa divine providence... »

Challenge MULTI-DÉFIS 2020
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Qu'est- ce - que la terre promise?
C'est à cette leçon de philosophie que nous convie ce livre surprenant , pas facile à critiquer.........
Les personnages imaginés par l'auteur, au sein de cette saga familiale décalée, portés par une héroïne Félicita, fille de Rafaele , de retour en Sardaigne juste après la guerre , pour qui la terre promise se situe sur le Continent .
Mais une fois là- bas, sa jeune épouse Esther , la mère de Félicita, a le mal du pays, elle qui était pourtant si pressée d'en partir ........elle ne cessait de dire " Mais comment peut- on vivre dans un endroit pareil ?"
Alors la famille y retourne .
Félicita, elle, s'adapte aux coutumes locales et s'initie avec le même bonheur au sexe, pour elle , c'était une chose magnifique ("elle se disait que , somme toute, ça valait vraiment la peine d'être venue au monde!" ) , et au ......communisme .
De ses amours naîtra Gregorio , drôle de petit bonhomme formidable, décalé, différent qui trouvera son bonheur dans la musique .......
Au fil des ans et de rencontres multiples, tous les personnages avanceront dans leur vie imparfaite , toujours en quête du bonheur, persuadés qu'ailleurs l'herbe est plus verte .........
L'un rêve d'une princesse, l'autre épouse une fille qui ne lui convient pas, d'autres tombent en pâmoison devant un inconnu aux yeux tristes.
Sérénité, bienveillance, résistance pacifique, espoir: c'est ce qui anime ces "Béats Pacifiques ", comme la bouleversante Félicita , qui cache son cancer sous des rubans de couleur vive et chantonne en étendant son linge ........
La romancière met en avant des personnes franchement décalées et différentes, elle fait sourire, rêver. du malheur elle parvient à rendre cette chaîne humaine solide et inoubliable , sauf que ces perdants chroniques réussissent à enchanter même si je trouve que les personnages ne sont pas assez travaillés !
Pour l'auteur, "La terre promise n'existe pas, c'est un leurre", il faut savoir faire son bonheur de petites choses et la bienveillance est la meilleure résistance à la bêtise !
Un souffle, une formidable leçon d'optimisme qu'elle appelle " de la stratégie pacifique " .
J'ai eu du mal à démêler la fantaisie et les larmes , la liberté et le côté magique, singulier , merveilleux , de cette fiction , une leçon de vie , une philosophie pratique , un conte ?
Difficile à dire ! Traduit de l'italien par Mariane Faurobert , aux éditions Liana Levi .
J'avais lu "Mal de Pierres " en 20O7.
Bien sûr , ce n'est que mon avis .
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Terres promises (2017) raconte avec brio les rêves, les espoirs brisés ou non d'une famille sarde sur trois générations, en trois parties (l'après-guerre, les années 60, aujourd'hui) sur trois espaces différents (le continent, l'île, l'Amérique).
La terre promise échappe aux personnages dès qu'ils pensent pouvoir la saisir. Ils sont entravés par L Histoire, les contraintes collectives, les conventions sociales ou simplement leur personnalité. Certains se résignent. D'autres, plus chanceux, trouvent le courage de faire ce qu'ils veulent réellement dans la vie. Mais ils sont souvent déçus. Ils s'adaptent tant bien que mal à la réalité et reportent sur la génération suivante le soin de réaliser leurs rêves brisés.


Résumé (avec des spoilers) :
Ester a attendu son fiancé pendant les cinq années de guerre espérant toujours qu'il l'éloignerait du morne village sarde loin de sa vieille mère épuisée par le travail de la terre et qui n'a jamais ressenti la joie de vivre de toute sa vie. Mais, lorsqu'elle revoit Raffaele, elle le reconnaît à peine. Celui-ci a connu la guerre et les camps. de leur amour il ne reste plus grand-chose. Lui rêve de voyage, d'océan, de New York et de jazz et puis il en aime une autre. Mais il a promis. Il est le seul qui parle au frère d'Ester Felice qui a été fait prisonnier par les Anglais et qui voudrait émigrer chez Les Russes. Raffaele et Ester se marient, émigrent sur le continent industrialisé, à Gênes d'abord puis à Milan ensuite. Mais Ester n'est pas heureuse. Elle a le mal du pays. Ils ont une fille Felicita, la bien nommée, la plus libérée et la plus optimiste des femmes de sa famille. En Sardaigne, elle sera vue comme une étrangère, mais c'est elle la rêveuse, débordante d'imagination, qui emmènera sa grand-mère tremper ses pieds dans la mer. Et puis elle aura un fils musicien qui ira à New-York...

J'ai bien aimé ce livre court mais dense et chaleureux, plein de compassion pour les personnages.
Et de petits détails sur cette Sardaigne si proche et si méconnue.
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Il y a la grand-mère
Ester la mère
Felicita la petite-fille
Gregorio l'arrière petit-fils.
Chaque génération rêve à la terre promise.
D'un village de Sardaigne à Cagliari
De la Sardaigne au continent
Du continent revenir en Sardaigne
Du continent à l'Amérique.
Mais où est –elle la terre promise ? Existe-t-elle ? N'est-ce pas celle où l'on s'affirme, où l'on s'équilibre ? N'est-elle pas tout simplement au bout de la rue ?
Il y a bien longtemps que je n'avais plus lu Milena Agus, et bien c'est toujours aussi beau.
On sent les odeurs, on voit les couleurs, on entend les gens…..
Tout est vivant, tout est Italie, tout est Sardaigne.
J'ai accompagné avec plaisir ces quatre générations où les uns semblent se plaindre de tout et ne se plaire nulle part, et les autres nés pour être heureux partout.
Felicite est vraiment une personne formidable, optimiste comme l'était son père Raffaele.
J'adore ces voyages littéraires
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" Béate optimiste. C'est mignon. Peut-être que je suis un peu différente, en effet. C'est-à-dire qu'il m'arrive de penser et d'agir d'une manière pas tout à fait normale. du reste, on dirait que le monde normal, tel qu'il est, ne produit que des épaves, comme vous, et je ne sais pas pourquoi, des gens comme moi, avec mon cancer. Il faudrait s'entraîner à penser et à agir d'une façon tout à fait différente et voir si le monde change."p 138
Seule Felicita peut prononcer de telles paroles, soyez en surs.
Felicita est née à Gênes, a grandi à Milan et a "immigré" en Sardaigne parce que Ester ,sa mère, ne pouvait plus vivre ailleurs qu'au village, que Gabriele, son père, voulait le meilleur pour Ester. Une enfance difficile entre l'autoritarisme et la méchanceté de sa grand-mère, le tempérament dépressif de sa mère obnubilée par le qu'en-dira-t'on, la patience angélique de Gabriele , ajoutez y le harcèlement à l'école parce qu'elle n'a pas le type sarde, qu'elle parle avec un accent différent et qu'elle est ronde voir boulotte... mais il en aurait fallu plus pour changer Felicita.. ensuite vint l'amour , ensuite ... et toujours le besoin d'aimer et d'être aimée ...
Une fois encore Milena Agus m'a conquise. Une écriture à la fois fluide, alerte où chaque mot pèse son poids. A noter la belle traduction de Marianne Faurobert.
Un regard plein d'humanité et d empathie porté sur tous ceux qui nous entourent. Si seulement cela pouvait être la normalité.
Sainte Felicita que Dieu vous bénisse.
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critiques presse (6)
LeSoir
25 mars 2019
Chaque livre de Milena Agus est une pièce d’un puzzle complexe. L'auteure a un don communicatif pour le sourire. Elle est capable de décrire des horreurs et de faire en même temps un clin d’œil au lecteur pour lui faire comprendre qu’au fond, ce n’est pas si grave.
Lire la critique sur le site : LeSoir
Actualitte
23 août 2018
J’adore cette façon anodine de tout évoquer, même les futurs les plus sordides, sans en avoir l’air, mais avec des convictions profondes à faire partager, tout le long de trois générations qui, dans cette fin de XXe siècle, début du XXIe, ont vu tant de choses bouger sans laisser aucune certitude s’installer. A lire sans tarder.
Lire la critique sur le site : Actualitte
LaLibreBelgique
05 juin 2018
"Terres promises", un délicieux petit roman de Milena Agus. L’auteure y raconte une saga familiale où chacun cherche son bonheur.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LeFigaro
11 avril 2018
Le nouveau roman de Milena Agus est l'histoire d'une femme qui enlumine sa vie. Une saga familiale savoureuse entre Cagliari, Gênes et New York.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LePoint
26 mars 2018
Célébrée pour son « Mal de pierres », la star des lettres italiennes revient avec « Terres promises », un conte pour hier et aujourd'hui.
Lire la critique sur le site : LePoint
LeMonde
09 mars 2018
Dans le subtil « Terres promises », la romancière sarde lance ses personnages à la poursuite de chimères destructrices.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (34) Voir plus Ajouter une citation
La plupart des gens refusent d’admettre l'évidence. Ils se cramponnent à un monde qui ne peut plus durer. Prenez les industries. Quel sens cela a-t-il de sauvegarder des industries polluantes ? Pour les emplois ? Et après ? Et le climat ? Bientôt, ici [en Sardaigne], dans ce qui était un paradis climatique, nous aurons nous aussi des déluges, des ouragans, des tempêtes et des inondations. Puis il y aura des épidémies. La catastrophe, on y est déjà jusqu’au cou.
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... Felicita en était sûre : sa grand-mère avait compris que la terre promise n’était somme toute pas si éloignée de l’endroit où elle avait passé sa vie, et qu’au fond il suffisait d’un petit effort pour franchir les bornes de son univers familier et accéder à un monde extraordinaire, juste à côté.
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Ester arriva hors d’haleine et en même temps que le train. Mais elle ne s’approcha pas du groupe car au lieu de Raffaele, son fiancé, ce fut un homme bouffi, presque chauve et vêtu d’une grotesque salopette verte qui descendit du wagon. Raffaele était pauvre. Son père avait été ouvrier agricole et, enfant, il travaillait à ses côtés, avec un petit bonnet de laine sur la tête l’hiver, et l’été, un mouchoir mouillé, noué aux quatre coins. Engagé volontaire, il était parti à la guerre parce qu’il était fasciste, disaiton au village. En réalité, il avait tout simplement lu et relu les romans de Salgari, de Melville, de London et de Conrad, et il avait rejoint la Marine pour voir la mer. Ou bien, parce qu’il ne voulait pas rester toute sa vie ouvrier, berger, ou paysan. Il avait dit à sa mère qu’il ne rentrait au village que pour la saluer, après quoi, il remettrait son uniforme de marin et repartirait. Sa mère s’était retrouvée veuve très tôt. Dans leur rue, elle était la seule à savoir lire et écrire, et pour une lettre, on la payait d’un œuf. Elle le donnait à son fils cadet, de santé fragile, et Raffaele, son robuste aîné, n’avait presque jamais rien à manger. C’est aussi pour cela qu’il était parti à la guerre, pas parce qu’il était fasciste.
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"Mais Gênes était si belle.
Venteuse, altière, longue, fine, dessinée à la pointe sèche.
Toute sa vie , elle resterait son remords, mais aussi sa nostalgie.
Voilà ce qu'était une terre promise, pensa-t- il ."
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Felicita était amie avec toutes les femmes du quartier.
Il y avait entre elles un incessant va-et-vient de nourriture et de confidences. Mais les maris de ses amies ne supportaient pas que Gregorio joue du piano. Ils venaient frapper à sa porte, souvent à plusieurs, pour décréter les horaires auxquels le garçon était autorisé à jouer. Malheureusement, d’autres maris passaient ensuite, l’air tout aussi menaçant, pour imposer d’autres horaires.
Ils ouvraient leurs fenêtres et, en italien et dans diverses langues, lançaient à Gregorio les pires injures, les plus graves menaces : et l’on comprenait qu’elles concernaient surtout ses mains.
Gregorio et Felicita transférèrent le piano dans la cuisine. Ils déplacèrent la table, le buffet et la cuisinière, pour protéger l’instrument de toute vapeur. Quand il avait fini d’en jouer, Gregorio recouvrait son piano d’une couverture de pure laine.
La cuisine donnait sur une cour intérieure sombre et humide, au contraire de la pièce où Gregorio avait grandi, si lumineuse avec tout ce ciel au-dessous, dans l’odeur des embruns. Entre l’école, ses devoirs et le conservatoire, il passait alors moins de temps à jouer à la maison et personne n’y trouvait à redire.
Néanmoins, ce nouveau salon de musique lui convenait parfaitement. Indifférent à tout, il se consacrait, heureux, à sa grande passion, environné de la brumaille aux relents de chou et d’égout qui imprégnait les murs de la cour intérieure, sur laquelle ne donnaient que des cuisines et des cabinets.
Vêtu d’un vieux blouson l’hiver et, l’été, de chemisettes élimées, Gregorio sortait toujours sans parapluie et quand il pleuvait, il finissait trempé. Et depuis l’enfance, demeurait ce problème de lacets qui se défaisaient sans cesse.
On aurait dit l’incarnation même de la misère, mais quand l’un de ses proches proposait de l’accompagner en ville pour acheter de quoi étoffer sa garde-robe, il se défilait, et si d’aventure on lui donnait de l’argent pour qu’il fasse ses achats tout seul, il se hâtait de tout dépenser en partitions.
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