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Tommy J. Curry (Préfacier, etc.)
EAN : 9791097088439
250 pages
Divergences (14/01/2022)
4.38/5   4 notes
Résumé :
Dans l’histoire africaine-américaine, le pessimisme ne porte pas sur les Noirs, mais sur la capacité de la société blanche à dépasser sa négrophobie. Et si les idées et réformes que nous tenons pour progressistes n’étaient que des métamorphoses du racisme ? À l’ère de Black Lives Matter, la permanence de la déshumanisation et de la mise à mort des Noirs apparaît comme un socle de nos sociétés civiles.

Ce livre s’oppose aux visions simplistes, lisses o... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
« Noirceur » fournit des ressources puissantes pour appréhender le tournant pessimiste des études noires contemporaines. du diagnostic social de la Critical Race Theory - démontrant que l'égalité raciale n'est pas à l'ordre du jour dans les sociétés démocratiques blanches où s'observe une permanence de la négrophobie - au paradigme de l'esclave noir pour penser la condition noire, l'ouvrage couvre un large et riche terrain conceptuel.

À rebours des récits progressistes, l'afropessimisme est porteur de désillusions : à la présupposée avancée de la libération noire, il y oppose l'implacable réalité effective d'une persistance du racisme ; à l'idéal universaliste, il renvoie les sociétés blanches à l'indépassable hostilité qu'elles vouent aux populations africaines. Un scepticisme qui tire sa source d'une forme de lucidité à l'égard de la systématisation de la noirceur comme objet d'acharnement dans nos sociétés et notre pensée.

Pour comprendre l'anti-noirceur, les tenants de l'afropessimisme appellent à une prise en compte de la particularité du sujet noir comme sujet de réflexion autonome. Un traitement politique des singularités qui relève de l'ontologie politique dont la question noire dépend. Dans cette perspective, la stratégie politique de la noirceur ne saurait être une stratégie hégémonique - autrement dit d'effacement - frein au déploiement d'un discours collectif centré sur leur propre condition.

À l'encontre de toute forme de dilution politique des Noirs, Norman Ajari formule un projet de société, le Communisme Noir, fondé centralement sur la dignité noire. Sur la question de l'avenir des vies noires dans le monde, l'essayiste est ainsi sans équivoque : aucune foi en une réinvention de la société, seulement en un démantèlement complet de l'ordre anti-noir global, avec au coeur de cet activisme, la centralité des vies et des intérêts noirs.

Une perspective de lutte franche contre l'anti-noirceur qui a le mérite de questionner - sans faux-fuyants - la réalité empirique des théories politiques et philosophiques tenues pour progressistes. D'autant plus qu'en Amérique du Nord mais également au-delà, force est de constater que la négrophobie continue de revêtir une fonction sociale. Dans ces conditions, Norman Ajari invite - chemins faisants - à cultiver un esprit déniaisé pour ne rien négliger de ce qui peut servir à éclairer le phénomène d'anti-noirceur dans ses profondeurs. Un essai exigeant qui s'attaque - à travers le prisme d'un réformisme radical - à une réalité globale.
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