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EAN : 9782356879707
168 pages
Editions Le Bord de l'Eau (15/09/2023)
4.67/5   3 notes
Résumé :
Depuis 2500 ans et sa création à Athènes, la démocratie a longtemps été ressentie comme un scandale. Le peuple pouvait-il donc se gouverner?
Au nom de leur engagement et de leur discipline respective, Barbara Stiegler et Christophe Pébarthe ont choisi d'élaborer une écriture démocratique, qui assume les désaccords et qui surtout évite toute position de surplomb. Il ne s'agit pas pour eux de dire ce que devrait être la démocratie mais d'expliciter les implicat... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Ah, la démocratie, ce perpétuel chantier ! Avant de plonger dans les méandres de ce sujet aussi vaste qu'énigmatique, égrenons ensemble les questions fondamentales qui jalonnent notre lecture.

Que signifie réellement cette démocratie, dont le nom résonne dans les couloirs du temps ? Quelle essence se cache derrière ce mot, si souvent prononcé, si rarement défini ? Quel est ce pouvoir, ce fluide insaisissable, qui circule entre les mains des élus et des gouvernés ? Qui sommes-nous, nous, le peuple, l'ensemble disparate d'individus formant cette entité complexe et mouvante ? Qu'est-ce qu'un public, ce spectateur actif ou passif de la grande scène politique ?

Et moi, qui suis-je au sein de ce grand tout ? Quelle est ma place, mon rôle, ma contribution à cette immense fresque collective ? Quelle est l'histoire de chacun, ces récits personnels qui, tissés ensemble, forment le grand roman de notre humanité ?

Ces montagnes de questions, où résonnent les échos de nos voix, évoquent le théâtre de la tragédie grecque, où chaque personnage joue son rôle, grand ou petit, dans une oeuvre plus vaste que lui-même. La démocratie, est-ce simplement la res-publica, la chose publique, ou est-ce quelque chose de plus profond, de plus intrinsèque à notre nature d'être humain ?

Ne sommes-nous pas, partout où nous allons, partout où nous parlons, un public en soi ? Ne formons-nous pas, par notre simple présence et notre engagement, le coeur battant de la démocratie ?

Ah, la démocratie ! Cette noble dame aux mille visages, cette énigme perpétuelle qui danse sur la table de chêne de notre humanité. Chère amie, vous vous posez là, au coeur de notre arrière-cuisine, où mijotent les questions essentielles. Qu'est-ce donc que la démocratie, sinon l'écho de nos voix qui s'entremêlent dans le grand théâtre de la vie ?

Le pouvoir, cette entité insaisissable, glisse entre nos doigts comme les grains de sable d'un sablier capricieux. Et le peuple, ah ! Ce grand ensemble, cette mosaïque de visages et d'histoires, tisse la trame de nos existences collectives. Chacun de nous, un acteur sur cette scène tragique grecque, joue son rôle, parfois héroïque, souvent modeste, toujours essentiel.

Nos histoires personnelles, courtes épopées ou longs poèmes, se fondent dans la grande fresque de notre époque. Nous sommes, chacun à notre manière, les bâtisseurs de notre république, de notre res-publica, de notre démocratie. Nous sommes le public, omniprésent, vibrant de nos paroles et de nos silences.

Et voilà que se pose la question cruciale : comment reprendre le contrôle de notre destin collectif, arraché des mains de ceux qui se sont emparés du pouvoir sans consentement ? Comment rendre à la vie sa beauté incertaine et inattendue, sa capacité à nous émerveiller à chaque tournant ?

Lorsque je ferme « Démocratie Manifeste » de Barbara Stiegler – et son coauteur, historien dont je me dois de saluer le talent – je ne peux m'empêcher de penser à cette évolution fulgurante que j'ai observée dans le monde du jeu de rôle depuis 1984. du maître de jeu, ce dirigeant solitaire, souvent un homme blanc, nous sommes passés à une narration collective, plus inclusive, intégrant les révolutions du genre et de l'intersectionnalité.

Nous voici donc à la croisée des chemins, à l'aube d'une ère nouvelle. Non pas pour trouver une nouvelle pureté, mais pour explorer ensemble de nouveaux chemins, pour réinventer le pouvoir, pour rêver et construire un avenir où chaque voix compte, où chaque histoire trouve sa place. Ah, quelle épopée, mes amis ! Quelle merveilleuse aventure que celle de redéfinir ensemble le sens de notre vivre-ensemble.

Alors, voilà. En refermant « Démocratie Manifeste », je ne peux m'empêcher de réfléchir à la façon dont nous pouvons reprendre la puissance de notre collectif, arracher nos vies des griffes de ceux qui refusent de nous les rendre. Comment pouvons-nous sortir de ces futurs calculés par des algorithmes, de ces scénarios écrits d'avance ?

La démocratie est toujours à réinventer, toujours en mouvement. Elle est un dialogue continu, une conversation sans fin entre le passé, le présent et l'avenir. Une danse délicate entre les différentes voix, les différents chemins que nous pouvons emprunter. Elle est la liberté de choisir, la liberté de rêver, la liberté de construire un avenir où chacun a sa place.

Haïku
Voix du peuple s'élève,
Dans l'écho, démocratie,
Histoires tissées.

Tanka
Dans la salle sombre,
Chaque voix une lueur,
Démocratie danse,
Sous les étoiles du temps,
Histoires enlace l'avenir.
Lien : https://tsuvadra.blog/2024/0..
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Rien dans la presse.
Que dal sur les sites spécialisés.
C'est plutôt bon signe.
Ce petit bouquin nous parle de la démocratie, de la vraie, pas du machin que nos élites bien-pensantes appellent démocratie qui en est la négation.
Stiegler est philosophe. Pébarthe est historien. Ils dialoguent et essaient de pratiquer concrètement la démocratie dans leurs activités professionnelles et militantes. Ils nous préparent des évènements en 2024 qui devraient nous (in)former à la démocratie .
Pébarthe, spécialiste de la Grèce antique nous rappelle comment y est né la démocratie. Stiegler convoque fort à-propos un autre grand spécialiste de la Grèce : Castoriadis. Ils évoquent bien-sûr la révolution française et déjà le travestissement de la démocratie en démocratie « représentative ».
Stiegler revient ensuite sur un personnage qu'elle nous a fait découvrir dans « Il faut s'adapter » : John Dewey en guerre avec Lippmann, le fondateur du néolibéralisme.
Suit un long chapitre sur l'université et ke dévoiement de son rôle dans la société pour arriver à une critique en règle de nos institutions et de nos gouvernants.
Alors Démocratie ! Bien-sûr !
Manifeste ? Pas encore. C'est plutôt une préface, le « ce qu'il faut savoir » pour aborder cette question.
C'est donc A lire impérativement avant 2024.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Mais en lisant Lippmann, je découvrais que la matrice des néolibéraux était plus ambitieuse encore. L'État n'était pas seulement chargé d'administrer les affaires des hommes. Il avait pour mission de transformer l'espèce humaine, jugée inadaptée, à son nouvel environnement marqué par la mondialisation du travail, des échanges et des idées. Alors que les économistes classiques et néo-classiques avaient postulé la fiction de l'homme économique, les nouveaux libéraux qui se prétendaient réalistes affirmaient au contraire que l'espèce humaine n'était ni rationnelle, ni capable de calculer de manière économique ses coûts et ses bénéfices. Pour eux, l'homooeconomicus était une fiction qui n'existait que dans la tête des économistes et qui ne pourrait jamais se réaliser. La réalité anthropologique, c'était le résultat d'une longue histoire évolutive, qui avait finalement abouti à l'existence d'une espèce inapte, remplie de raisonnements biaisés et profondément inadaptée à son environnement. De ce constat prétendument réaliste, Lippmann tirait une série de conséquences politiques sur la démocratie que Michel Foucault n'avait malheureusement pas examinées.
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Vidéo de Barbara Stiegler
Spécialiste du rapport entre la politique et la biologie, Barbara Stiegler s'est intéressée aux origines du néolibéralisme, portées notamment par une injonction à l'adaptation, issue du lexique biologique de l'évolution. Dans cet entretien par Olivier Berruyer pour Élucid, elle revient sur ce qui caractérise notre régime politique, et en tire les conséquences pour la « démocratie » : dans un monde néolibéral, le pouvoir (la souveraineté) ne peut pas appartenir au peuple. En ce sens, l'ère d'Emmanuel Macron se présente comme une forme archétypale de ce régime à bout de souffle et fortement contesté.
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