Ce livre est un monument que tout un chacun devrait avoir lu.
Sa lecture n'est pas simple car c'est un livre qui décrit une période ancienne déjà (les années 1980 et les précédentes) avec force détails et références.
Ce livre est paru en 1988 avec un chapitre de mise à jour en 2008.
C'est un livre qui a pour sujet la relation des médias américains avec les faits historiques, comment ils les présentent, quelles sont les sources qu'ils utilisent et comment certains faits pourtant importants sont purement « oubliés ».
Certains qualifient ces même médias de « »contre-pouvoirs » mais ils sont en réalité un des outils les plus efficaces de la propagande du gouvernement américains dans sa stratégie de « domination » du monde.
Des crimes de tous ordres perpétrés par les autorités américaines et par l'armée US qui ont été soit occultés, soit niés; sont rétablis dans leur réalité dans ce livre.
C'est un magnifique livre sur une partie de l'histoire américaine faite d'agression de pays comme le Vietnam et bien d'autres.
C'est un livre qui rectifie bien des points historiques qui ont été présentés par les autorités et les médias américains comme « la vérité » alors que ce n'était que des mensonges pour servir une propagande d'état.
Ce qui est intéressant dans la lecture de ce livre en ce début d'année 2024, c'est de comprendre que rien n'a changé depuis cette époque.
Dans les troubles mondiaux que nous vivons actuellement, j'ai trouvé des parallèles avec ce qui se passe aujourd'hui dans ce qui nous est dit de la guerre à Gaza.
L'histoire semble se répéter avec des citoyens aveugles, pour un grand nombre, devant la propagande gouvernementale qui nous est servie et qui est relayée par nos grands médias nationaux.
Je n'en reviens pas de constater à quel point rien ne change et que ce livre est encore aujourd'hui, d'une actualité « brulante ».
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A l’opposé de l’image d’Epinal de médias querelleurs, omniprésents et obstinés dans leur quête de vérité et leur indépendance à l’égard du pouvoir, nous avons invoqué et appliqué un modèle de propagande dans lequel les médias assument effectivement une « fonction sociétale » mais qui n’est absolument pas d’assurer au public la possibilité « d’exercer un contrôle significatif sur les mécanismes politiques » en lui offrant « l’information requise pour s’acquitter au mieux de ses responsabilités politiques ». Au contraire, ce modèle de propagande montre qu’en réalité la « fonction sociétale » des médias est plutôt d’inculquer et de faire valoir ou prévaloir les objectifs économiques, sociaux et politiques de groupes privilégiés qui dominent la société civile et l’Etat.
Or il se trouve que, dans le même temps, d’autres pays ont eux aussi « lancé une série d’attaques impitoyables contre leurs voisins », ces dernières années – Israël par exemple, avec son invasion du Liban en 1978 puis en 1982. Mais en tant que client des Etats-Unis, Israël bénéficie du même droit d’agression et ne mérite donc nullement les virulentes critiques dont on est en droit d’accabler le Vietnam pour avoir renversé Pol Pot.
Du reste, l’invasion du Liban par Israël était une « libération », comme nous l’explique le Times de l’époque, excluant toujours soigneusement le point de vue des Libanais eux-mêmes, évidemment hors de propos
Noam Chomsky, Fabian Scheidler : La fin de la mégamachine. Une civilisation en voie d’effondrement.