Downtown 3013, tome 1

Dowtown 3013, de Élodie Aknine Amice

Voici mon ressenti, entièrement personnel à la suite de ma lecture :

Science Fiction - Cyberpunk - Drogue - Se*xe - Pegre - Matrice

ASPECT/ ATMOSPHÈRE
Par quoi commencer ?
Si l'ouvrage est plus long que la moyenne, il permet en réalité de profiter pleinement de l'univers, de pouvoir découvrir en profondeur les personnages et de nombreux aspects de l'histoire, qui s'écoulera sur plusieurs mois/années. L'immersion est donc très présente, j'avais l'impression de retrouver "ma bande de copains" en me plongeant dans la lecture.
Il est aéré, avec des sauts de ligne entre des scènes différentes, ou pour marquer des actions, le rythme.

L'écriture est plutôt directe, franche. Il y a de la vulgarité, on parle de prostituées ; les femmes sont parfois traitées comme des morceaux de viande (même si c'est une thématique qui est aussi un peu abordée pour justement les choses changent, j'y reviendrais plus tard). On parle de se*xe aussi bien dans des conversations normales qu'en tant que blague, les individus sont se*xualisés, et il y a quelques passages qui en mettent en scène, dont deux ou trois qui se rapprochent de l'explicite.

C'est également un roman déjanté, des scènes aux situations critiques mais loufoques de par l'enchainement des actions ! J'ai encore en tête une baignoire volante dans une décharge. :')🥲

A la fin du roman, vous pouvez trouver 4 cartes des lieux, qui permettent d'avoir une bonne représentation schématique ; des tableaux des gangs ainsi qu'une illustration d'un des personnages.

Le récit est à la 3eme personne du singulier, au présent.

HISTOIRE / RÉCIT
La région dans laquelle se passe l'intrigue est divisée en plusieurs zones (à retrouver dans les cartes). Chaque individu porte une puce. Dans le centre, Dowtown, la population y est riche, confortable. En s'éloignant de ce milieu, le confort et l'aisance s'en éloignent tout autant, on a la zone 1, la zone 2, puis la périphérie où les personnes n'ont plus de puce.
La Périphérie est le royaume de la délinquance. La vie y est sale, chère, dure, la mort rode dans chaque ruelle, où un règlement de compte peut vous être fatal.

Kal est à la recherche de son frère, et pense sincèrement le retrouver en périphérie. Evidemment, vu son profil, elle fait rapidement une mauvaise rencontre. Pourtant, celle-ci sera aussi le début d'une nouvelle vie. Sauvée par un inconnu dont l'empathie face à la scène a largement pris le dessus, Kal atterrit dans son gang.

Beaucoup de sujets y sont abordés. Souvent subtils, nombreuses phrases peuvent faire échos lorsque l'on s'y attarde.
"C'est pas la normalité" pour parler du fait que les relations porn*ographiques, ou avec des prostituées, ne reflètent pas un objectif à atteindre.
Untel explique à avoir eu du mal à se sentir à l'aise avec le fait d'éprouver quelque chose de fort pour un individu du même se*xe, qu'il se remettait en question, qu'il avait l'impression qu'il était en décalage... alors qu'en fait, on s'en fiche royalement, on aime quelqu'un et c'est tout. Et on n'a pas besoin de se mettre dans une case pour catégoriser une relation, une personne. D'ailleurs, un des personnages en est l'essence.
Ou encore, les comportements qui peuvent être to*xiques dans une relation amoureuse, et en l'occurrence, la personne concernée ne savait pas comment s'y prendre, il s'y prenait mal. Il va apprendre en fur et à mesure à mieux se comporter avec l'autre.

Tout au long du roman pour résumer, nous suivons donc le Squatt, dans leurs apprentissages, leur quotidien, leurs déboires dans une vie difficile, mais malgré tout portée d'espoirs.

PERSONNAGES
Dowtown 3013 détient son lot de personnages marqués par des personnalités différentes.
Vous retrouverez des gros poissons, que vous pensez être le gros méchant alors qu'en fait, il y a plus gros encore derrière !

Kalista tout d'abord, est une toute jeune femme, fragile, sensible aux moeurs bien étrange pour des gens de la Périphérie.
Portée sur les émotions, elle fête les anniversaire, elle pleure, elle propose de faire des sorties pour s'amuser, elle veut décorer le logement... Des concepts loin de ceux qui n'ont le temps que de survivre. Son profil la met par ailleurs en péril, puisqu'elle possède une puce ! Contrairement à ceux vivant en périphérie comme mentionné plus haut.

Pour faire écho à ce que j'ai écris au dessus, au personnage qui est l'essence de ne pas vouloir être dans une case ; Cyrius ne se définit pas, et ne veut pas se définir. Il aime être comme il veut, et il enquiquine ceux à qui ça ne plait pas. C'est un dragueur, très doué, qui aime passer du temps dans la Matrice.

Vous retrouverez également : le dur à cuire qui protège tout le monde, sauf lui-même et qui en souffre secrètement d'un point de vue santé ; maladroit et nocif inconsciemment dans ses relations.
Des personnes jalouses, certaines qui arriveront progressivement à apprendre, et d'autres qui en vivent pour détruire les autres.

Et vous savez quoi ? Il y a bien 12 tomes prévus, dont les 4 premiers (du 1er cycle) déjà écrits.

« Lorsque Ziggy arrive à la Planque, la première chose qu'il remarque c'est une baignoire encastrée dans le toit du van. Instinctivement, une migraine pointe le bout de son nez. »

Dans ce roman, nous suivons Kal. Une jeune fille qui, après avoir été sauvée d'une agression en pleine Périphérie (la zone sans loi la plus éloignée du centre-ville où vivent les privilégiés), intègre le Squatt, un des gangs de Dontay, le parrain de la partie sud.

Kal est une petite chose fragile dont le seul atout objectif est qu'elle a une puce qui lui permet d'aller jusqu'à Downtown. Cette particularité la rendra très précieuse autant pour sa nouvelle famille que pour Dontay.

Ce que nous avons ici est une dystopie futuriste qui met en scène une organisation criminelle dans un décor cyberpunk… Voilà, pour l'étiquette sur le pot de confiture, c'est fait ! J'avoue toutefois ne pas être très friand des classements… Vous savez, cette catégorisation qui permet de savoir à peu près à quoi s'attendre quand on ouvre un livre. Une dystopie postapocalyptique par ici, un ennemies to lovers en mode slow burn de la mort qui tue par-là… OK, c'est sympa d'avoir le menu avant de passer à table (histoire d'éviter les intolérances alimentaires), mais parfois on est content que le chef nous fasse sa fameuse surprise.

Et pour ce qui est des surprises, croyez-moi, vous allez être gâtés ! Je vous garantis que n'êtes pas prêts pour une telle séance de roller-coaster… Downtown 3013 fait voler en éclat toutes les barrières ! C'est inclassable… jouissif… un concentré de plaisir littéraire comme on en fait plus.

On serait tentés de se dire qu'un parpaing de plus de 900 pages devrait normalement rebuter le commun des mortels… Que nenni ! C'est tellement efficace et prenant, que j'ai dû exprès ralentir la cadence pour ne pas le finir trop vite (la suite ! la suite !). Garanti sur facture, vous en redemanderez !

L'ambiance est sombre et polluée à souhait. Au milieu de cette Périphérie mortellement dangereuse, la Planque se transformera en un petit nid douillet et sécurisant grâce à l'impulsion de Kal. C'est dans ce lieu, à l'abri de presque toutes les menaces extérieures (je dis « presque » parce qu'il y a un gars avec ses plantes carnivores qui… enfin bref…), que nous découvrons une galerie de personnages admirablement écrits et auxquels il est impossible de ne pas s'attacher : Ziggy, le chef, bad boy brutal, mais au grand coeur ; sa soeur Ney, une peste qui fabrique des bombes ; Cyrius, le decker androgyne, beau et intelligent comme un dieu, mais pétri d'une quantité invraisemblable de mauvaises habitudes ; Roy, le distributeur de mandales, garde du corps très dévoué de Cyrius ; Camel, frère de Roy, fragile comme une porcelaine dans un magasin d'éléphants et qui semble ne servir à rien, mais qui s'avère, en réalité, tout aussi indispensable au Squatt que les autres.

L'univers est cohérent et brillamment échafaudé. C'est un monde de violence, de fureur et de débauche. Règlements de comptes et prostituées comme plat principal et trafic de drogue au dessert. le tout saupoudré d'un conflit entre parrains. Ben oui, faut pas déconner ! À chacun sa périphérie et les vaches seront bien gardées !

Bon, on ne va pas se mentir… certains passages sont plus crus qu'un steak tartare, les gueules ont une fâcheuse tendance à se faire démonter en mode puzzle pour chirurgien maxillo-facial et les petites culottes prennent feu et explosent à la moindre étincelle (le climat probablement…). Mais qu'est-ce qu'on rigole ! Bon sang, je ne sais pas combien de fois j'ai dû arrêter ma lecture pour cause de fou rire incontrôlable.

Vous l'aurez compris, je ne peux que recommander cette pépite en platine massif. Merci Élodie pour cette expérience inoubliable !

J'ai toujours un peu peur des gros « pavés » de plus de 500 pages, mais en l'occurrence, je ne regrette rien ! Enfin, si, une chose : ne pas l'avoir acheté/lu plus tôt !
J'adore la science-fiction cyberpunk, et je viens de trouver en « Downtown 3013 » une vraie pépite, qui mérite un maximum de succès !

L'ambiance ✓

Ce roman nous emmène dans une cité, voire une cité-État, concentrique et à différents degrés de richesse. Downtown se situe au centre, et plus on s'en éloigne vers la Périphérie, plus la pauvreté, et avec elle la dangerosité, grandissent. Ici-bas, il n'y a de loi que celle du plus fort, ou plutôt celle de Dontay et de Blank, les parrains respectifs du sud et du nord. le crime organisé est « l'ordre » qui prévaut. Les gangs agissent comme des protecteurs des commerces, moyennant finance, tout en ayant leurs propres activités. Tout ce petit microcosme (sur)vit dans la dangerosité permanente et la violence, à l'ombre des immenses tours de verre et d'acier de Downtown et des Zones adjacentes.
Tout ce qui fait le sel des ambiances cyberpunk est distillé à travers le texte et au travers des aventures de nos protagonistes. La ville immense, presque organique sinon vivante, les gratte-ciel qui s'élèvent au-delà de la pollution, le quasi-bidonville laissés aux pauvres, qui ne verront en guise de couleurs dans leur triste vie que les néons des multiples enseignes.

Les personnages ✓

Downtown 3013 nous propose pléthore de personnages à travers le gang du « Squatt », dirigé par Ziggy. À la fois très proche du gang tel qu'on se l'imagine, violent et sans foi ni loi, tout en s'affranchissant de ce cliché pour être une sorte de famille « de bric et de broc », le Squatt propose un panel de visages et de psychés très différentes, voire complémentaires. L'autrice prend le temps de les exploiter chacun, dans des situations aussi dramatiques que parfois drôles, voire les deux en même temps. On se prend à pouffer du nez, puis à rire, parfois à pleurer, pour ces êtres de papier qui deviennent dans notre esprit bien plus que ça. le Squatt, on finit par en faire partie nous-même. Ou peut-être est-ce lui, qui finit par faire partie de nous. On le voit évoluer, grandir, se réparer tant dans ses planches que dans ses coeurs. Et on en veut toujours plus !

L'intrigue ✓

L'intrigue tient en une seule ligne « officielle » : Kal veut retrouver son frère. Et objectivement, on s'en fiche : tout ce qui nous importe, c'est de nous laisser porter par Ziggy et sa bande de fous furieux dans leurs aventures. Que ce soit pour réparer une moto, aller à la Décharge et finir par y faire du bobsleigh en baignoire, ou tuer des mecs parce qu'ils l'ont mérité ou parce qu'il faut le faire, car on reste dans un gang, bowdel. Toutes ces actions, qui s'étalent narrativement sur plusieurs mois, puis années, appartiennent à un tout bien plus grand, d'où la nécessité d'écrire une saga. Mais on en redemande !

Le style ✓

Simple et percutant, le style de l'autrice nous fait plonger à 1000% dans son univers. Sans chichis, parfois vulgaire tant dans la narration que dans les paroles des personnages, il est tout à fait adéquat. Cyberpunk oblige ! Et on est tellement pris dans l'histoire qu'il faut être un puriste de la langue pour y déceler quelques coquille(ttes), preuves des insuffisances de l'éditeur. Cet ouvrage mériterait tellement mieux que de l'édition à compte d'auteur ! Mais c'est un choix de l'autrice et un élément sur lequel je suis sensible, donc je ne m'épancherai pas dessus, héhé.

BRAIFFE. Lisez Downtown 3013. Vous aimez les personnages hauts en couleur ? Lisez DT 3013. Vous aimez le cyberpunk de qualité ? Lisez DT 3013. Vous voulez soutenir une autrice qui a pris le risque du genre de niche et qui a marqué tous les points ? Lisez DT 3013. Pour moi, c'est 5 étoiles, et je me demande encore où est la sixième !

Élodie Aknine Amice nous offre là un bon gros pavé de 910 pages (Je préviens de suite), une bonne dystopie à la sauce cyberpunk. Un vrai régal pour les yeux, une torture pour le coeur et les nerfs. Ce roman est une pure merveille !

Je viens à peine de le terminer, 10 minutes après ma lecture j'étais déjà en train d'écrire cet avis, cette chronique.

L'histoire nous entraîne en Périphérie Sud, là où Downtown envoie ses criminels pour leur éviter la peine de mort. Là-bas, Kal espère retrouver son frère, qui a disparu depuis quelque temps, quand elle va faire la rencontre d'un homme qui va changer complètement sa vie. En périphérie, là où la survie est au-dessus de tout, elle a tout intérêt à rester auprès de quelqu'un qui saura la protéger au mieux.

On a de tout, des moments de joies, des moments de tristesse, de la pression, beaucoup de pression... On est en permanence dans un stress total de ce qui va arriver. On retient son souffle, en soupir, on crie de stupeur, de surprise ou de joie, on va de surprise en surprise. À aucun moment, je n'ai réussi à deviner la suite. le seul moment où j'ai mis le doigt sur quelque chose, j'étais persuadée de me tromper.
C'est le genre de livre qu'on veut oublier, pour qu'à la prochaine lecture, on le découvre comme si c'était la première fois.
L'Autrice a "construit" son roman, son univers au millimètre près, aucun détail, aucun personnage n'est laissé au hasard. Et des personnages, il y en a, un bon paquet même. Pourtant, tout est limpide. Chaque descriptif a sa place, il n'y en as ni trop peu, ni pas assez. On imagine aisément les décors qui viennent agrémenter l'histoire, on s'y perd même. Comme un film que l'on lirait plutôt que de le regarder.

Et les personnages, bon sang, on en parle des personnages ?! Y en a pour tous les goûts, des charismatiques, des agaçants, des détestables.
Et il y a Camel... Aaaah Camel, mon petit sucre. le genre de personnage qui, je pense, ne fera pas l'unanimité, tout en douceur et pourtant si fort... Je l'aime tellement ! Ce personnage qui vous attendrira ou vous agacera.
Et Cyrius, deuxième coup de coeur. Il m'a bien fait rire ce coquin !
Avec une mention spéciale pour Kervin, lui, il déménage comme on dit.

Mais je n'en dis pas plus, et vous laisse les découvrir par vous-même. Et promis, vous ne serez pas déçu du voyage !

Alors si vous aimez la dystopie, les histoires de gang, le cyberpunk, les émotions fortes... Et les bonnes "pavasses". Ce livre est pour vous !
Et je vous certifie à 90%, une fois arrivé à la fin ( Et qu'elle fin !!!!!!!!) vous en redemanderez !

On se retrouve dans un monde cyberpunk où les riches sont installés confortablement, ne manquent pas d'eau et de nourriture. Ces derniers vivent à Downtown, les habitants ont une puce dans la nuque. (Vous voyez venir, puce, implants, technologie etc )
La Périphérie est un endroit où tout y est plus cher et pollué, bref c'est l'endroit où tout le monde survit juste. C'est un roman assez sombre mais remplie d'humour qui rend ce livre vraiment intéressant.

Les personnages sont très bien construits ce qui les rend attachants. On connait leur passé, on ressent leurs émotions ainsi que leurs doutes.
Kal est une jeune femme naïve, maladroite, étourdie et douilette. (comme moi) Mais elle a un coeur en or et est prête à tout pour aider les autres. Je l'ai beaucoup aimé car elle me ressemble tellement ce qui fait que je l'a comprenais dans chaque situation !
Roy est un personnage "brutus" comme j'aime le dire, bien bourrin et colérique. Mais il est également assez charmeur mais moins que Cyrius qui est l'incarnation du charme ! J'aime bien ces deux personnages, ils se complètent et sont tellement proches. J'ai aimé découvrir leur autre facette de gang, ils sont tellement tarés. (Et Cyrius qui a tendance à tout exagérer pour les beaux yeux de Roy, j'adore)
Cyrius a une valeur qui est tellement vrai : profiter du moment présent sans penser au jugement des autres. Il est super attentif !
Quant à Camel, il est doux et calme, un peu réservé par rapport aux autres. Je l'aime bien mais j'ai tellement de peine pour lui
Ils ont tous un rôle à jouer au sein de leur groupe et s'aident mutuellement.
Ziggy est très respecté, il a de l'autorité et d'un côté il est adorable, attentionné. Mais il faut pas le faire chier ni faire du mal à Kal et à son gang sinon ohoh... Il est vraiment effrayant... mais il fait tout ça pour la survie des autres, il ne veut pas qu'ils leur arrivent malheur. Son évolution a été très agréable à suivre. (je n'en dirai pas plus ) Et pour Ney, je l'a trouve mignonne à sa façon

La plume de l'écrivaine est agréable à lire. J'aime beaucoup les moments d'humour qu'elle met dans son histoire et notamment les mots qu'elle emploie pour susciter l'intérêt chez les lecteurs et les émotions qui sont forts. Tout y est intense. Pour ma part, je n'ai pas lu cette lecture mais je l'ai vécue !!! J'étais tellement à fond que je n'ai même pas vu les 910 pages passées, on ne s'ennuie jamais. (Elodie le sait, elle en rigole d'ailleurs )

Olala c'est quoi cette fin... j'en ai pleuré. J'ai tellement hâte de lire le T2 car j'en peux plus...
Je vous le conseille vivement si vous voulez une lecture intense !