Didier Alcante nous propose une saga familiale dans la tradition de Jean van Hamme qui signe d'ailleurs un petit texte assez sympa dans la préface. Cela rappelle en effet l'époque des « Maîtres de l'orge ». On retrouve d'ailleurs le dessinateur
Francis Vallès dans cette aventure brésilienne sur fond d'exploitation du cacao (l'or brun) et surtout sur fond d'esclavage.
Il y aura en tout 3 volumes sur 3 époques différentes : 1822 à Salvador, 1850 à Sao Tomé et enfin 1878 à Paris. le premier tome arrive à tenir la plupart de ses promesses. A noter que le Brésil était sous domination portugaise en 1822 avant de faire une révolution pour son indépendance comme beaucoup d'états d'Amérique Centrale et d'Amérique du Sud.
Dès le début, j'ai accroché au graphisme de
Francis Vallès. Je le trouve certes classique mais fluide et souvent franchement élégant. J'aime ce genre de dessin plein de personnalité et de maîtrise. Les protagonistes sont vraiment réussis avec de bonnes expressions compréhensibles. Les ambiances sont bien rendues et les décors brésiliens sont superbes.
On pourra seulement regretter des personnages peu attachants notamment les deux frères qui se déchirent brutalement. Pourtant, cela avait bien commencé avant de se dégrader presque de manière artificielle au gré des événements. Il est vrai que cette accumulation n'est pas très crédible mais bon, passons.
En résumé, une histoire qui reprend nombre de clichés mais qui se laisse lire plus ou moins agréablement.
Au final, je suis tombé à moitié sous le charme de cette chronique familiale. Cela devient un petit phénomène de mode sur le mode de la gastronomie associé à l'histoire d'une famille. Quand on dégustera du chocolat, il faudra se rappeler de toutes ces plantations et de ses esclaves y travaillant sans relâche. Chocolat et esclavage ont toujours fait bon ménage. C'est vrai que ce n'est certes pas la première idée qui nous vient à l'esprit.